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Un peu de silence ..

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20 juin 2018

Des larmes, des rires et des frissons

Bonjour à vous,

cette semaine l'aîné de mes petits-fils a eu quinze ans et ça m'a fait vraiment tout bizarre, j'avais pourtant l'impression que ses terreurs nocturnes de bébé c'était hier, que mon fils apprenait à lui changer ses couches avant-hier.. Non? Ce n'était pas hier?

C'est fou comme le temps file, et encore, de quoi me plains-je, si c'était mon aînée qui s'y était collée au même âge que sa soeur, je serais en train de vous dire que j'ai un petit-fils de vingt-deux ans!

En ce moment je pense souvent au temps qui passe à toute allure, et pourtant, ce n'est pas faute de savourer le fait d'être vivant, au présent (comme dit ma prof de yoga).

Il y a quelques jours j'ai eu ma cousine au téléphone. Nos mères, qui étaient soeurs, étaient inséparables, et de ce fait, comme elles se voyaient au minimum tous les week-ends, mes trois cousins sont omniprésents dans mes souvenirs d'enfance et d'adolescence. C'est par l'aîné, par ses copains plutôt, que j'ai appris comment on fait les bébés (*), la seconde me confiait son fils petit à garder pour pouvoir aller traîner avec ses potes motards; quant au plus jeune (nous avons le même âge), il était censé m'épouser, mais vous savez comment sont les garçons dès qu'ils commencent à découvrir le vaste horizon truffé de femmes...

Bref.

Ma cousine (comme ma soeur) ne supportant aucune forme de joug, s'est éloignée de l'Île-de-France où était rassemblée toute notre famille. Comme ni elle ni moi n'aimons le téléphone je vous laisse tirer les conclusions. J'avais des nouvelles par son frère, celui que je n'ai pas épousé (le grand, c'est le même genre que moi: terré dans sa tanière).

Mais depuis quelques temps j'ai envie de me rapprocher de ma famille - enfin... ceux qu'il me reste.

Et donc, j'ai eu ma cousine au téléphone.

C'était absolument incroyable d'entendre sa voix, d'écouter son rire. C'était incroyable d'être projetée dans un espace-temps où il n'y avait plus de temps. Merveilleux de retrouver spontanément notre "langage", celui qui permet d'entendre les choses qui ne sont pas dites. Un moment chargé d'émotions diverses, parce que la vie, comme je dis toujours, ce n'est pas que du blanc ou que du noir. La vie est toujours là dans ses innombrables nuances, avec un rire et avec une larme.

Au cours de ce très long échange, il y a donc eu des larmes, des rires et des frissons. Une cousine qui est comme une soeur, n'est-ce pas un cadeau divin?

 

À gauche, ma cousine posant un bras protecteur sur son petit frère (blond) et sur moi; à côté de moi ma soeur et ensuite l'aîné de mes cousins. Devant, mon père et derrière, on distingue ma mère qui ne se teignait pas encore en blonde. C'était nos premières vacances à Franceville (Normandie) tous ensemble.

 

Je vous remercie de m'avoir laissé partager ce moment avec vous. Je vous souhaite une douce journée!

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16 juin 2018

Comme le loup blanc

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Une bien jolie surprise m'attendait dans ma boîte aux lettres hier après-midi (eh oui, mon facteur est rebelle, il passe à l'heure qui lui chante). C'était donc soleil dans tous les sens du terme.

Aujourd'hui il fait gris, mais ce n'est pas grave (Ce n'est pâââs grââââve, disait ma grand-mère (la Suisse, celle qui gardait les vaches, précise-je pour Délia)) car cette après-midi, je vois ma fille.

On a passé toute une période où on sortait toutes les deux sans arrêt, genre une fois par semaine minimum. C'était hyper sympa (ça me donnait sans doute un coup de jeune). C'était différent en tout cas des sorties avec ma seconde fille, celle qui a des enfants (forcément, pour le coup de jeune, c'est raté!).

Ensuite ma fille a retrouvé du travail et obligatoirement il a bien fallu qu'elle bosse (elle a essayé d'avoir son mercredi pour aller voir sa mère, mais ça n'a pas marché).

Bref, tout ça pour dire qu'aujourd'hui je vois ma fille.

On commence par la piscine (ah oui, quand on sort avec moi il faut aimer nager). Elle me racontera toutes ses petites histoires dans une acoustique formidable (ma fille s'ennuie à la piscine, c'est pourquoi elle discute; pour ce faire elle adopte une nage dite à l'égyptienne, de manière à avoir la tête tournée vers moi)(inutile de préciser qu'encore une fois, on ne passe pas inaperçues).

Après on va au Leclerc, où on est connues comme le loup blanc (je suis sûre que vous vous en doutiez).

Ce que vous ne savez peut-être pas, en revanche, c'est que je suis une personne très discrète, le genre à me faire toute petite et transparente. C'est drôle que j'aie pu fabriquer des filles aussi différentes de moi, en tout cas de ce point de vue. Car mes filles parlent avec tout le monde, un truc de fou.

Donc, nous irons au Leclerc où ma fille fera ses courses de la semaine (elle prétend y trouver des choses qu'elle ne trouve pas à Paris)(?). Elle discutera avec le(s) vigile(s), caissière(s) et tous les vendeurs. On fera aussi quelques boutiques en rêvant devant les trucs qu'on ne pourra pas se payer.

On finira par la Croissanterie, histoire de se poser après tous ces efforts (à moins que ce soit pour qu'elle se désaltère), où on n'aura pas besoin de commander quoi que ce soit (ce sera déjà prêt) (comme le loup blanc, vous dis-je).

Enfin, on rentrera chez moi, en train ou à pied, avant que ma fille, à la nuit tombée, ne reprenne le train dans l'autre sens (vers Paris).

Ce sera une belle après-midi.

Évidemment, ma fille parle aussi avec les inconnus-chats! chat

 

Et vous? Avez-vous de tels moments avec l'un ou l'autre de vos enfants?

13 juin 2018

Je rame

arbre

Vrksasana, la posture de l'arbre,

permet de gagner en concentration et de retrouver la sérénité (dit ma prof).

La semaine dernière, comme je savais que ce serait yoga nidra puisque c'est comme ça tous les premiers cours du mois, j'ai "séché"... Ça m'a paru au dessus de mes forces de devoir rester allongée une heure sans bouger. Bon OK, même si on ne bouge pas on ne peut pas dire pour autant qu'il ne se passe "rien", puisqu'en fait, tout l'exercice consiste à lâcher.. Lâcher prise..

Oh lala que j'ai du mal avec ça. Hier j'ai eu un cours déplorable. Rien à voir avec ma prof, hein, vous vous en doutez. Mais il y a des moments où il n'y a rien à faire, tout est crispé là-dedans, rien ne veut lâcher. Et Dieu sait pourtant comme ses cours sont d'une douceur inouïe et bienveillante.

Peut-être est-ce aussi parce que je n'ai pas très envie d'aller en cours en ce moment (en fait, je suis dans une de mes périodes "nounours dans sa grotte" et il faut vraiment que je me FORCE à sortir!) mais si je séche le yoga je culpabilise!

Il faut dire que cette année, ma prof s'est mis en tête de nous faire approcher l'instant présent. Dompter le mental, toutes ces sortes de choses. Ou plutôt, le laisser filer. Moi mon mental, il ne file pas. Il tournicote, et je me retrouve emberlificotée dedans.

Mais la question que je me pose, c'est pourquoi je résiste à ce point en ce moment? Quand j'arrive à me lâcher ça me fait un bien fou, mais il se trouve que je ne peux pas le décider! C'est comme pour la piscine (pourtant, vous savez maintenant à quel point j'adore nager), parfois je nage sans penser à rien et c'est le pied intégral, mais la plupart du temps je trimballe ma tête avec moi (quelle plaie celle-là!) et du coup je rame (ah ah, que je suis drôle!).

En tout cas il y a une chose que je ne peux pas enlever aux cours de yoga c'est que je dors toujours super bien la nuit d'après. D'autant mieux que cette nuit, j'étais avec ma mère (qui est décédée) mais dans mon rêve elle n'était pas du tout décédée et nous sommes allées ensemble en Suisse. Quel pied! J'ai tellement voyagé cette nuit que je me suis réveillée dans une position tout-à-fait surprenante, moi qui ne bouge quasiment pas en dormant!

Ce matin, je sens comme la présence de Maman à mes côtés. Ça me fait du bien! (je me demande si c'est normal de parler de ses parents comme je le fais, à l'âge où je suis rendue... est-ce que tout le monde fait ça? Est-ce que vous le faites, vous?)

Je vous souhaite une très belle journée!

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7 juin 2018

Je râle!

parcours gonfle

Misère de misère. Un "parcours gonflé"! Ils trouvent peut-être qu’il n’y a pas assez d’enfants dans l’eau le mercredi après-midi? Je vais faire une manif pour que la piscine soit ouverte le matin ! Qui m’aime me suive !

Je râle, mais en fait j’aime bien quand il y a plein d’enfants (ça fait des vagues). Ce que je n’aime pas en revanche, c’est 1) le brouhaha assourdissant et 2) qu’on me saute sur la tête.

Je n’aime pas non plus ne pas savoir comment m’habiller. J’avais mis un panta, et même emmené une veste. Misère de misère ! J’ai eu trop chaud ! Mais des orages étaient annoncés (ça m’est arrivé une fois de me prendre la saucée du siècle, naturellement j'étais en robe ce jour-là, alors maintenant je suis prudente). Vous me direz : les parapluies, ça existe !

pluie

Je n’aime pas les parapluies.

D'abord, pourquoi personne ne m’a prévenu qu’il ne tonnerait qu’à 20h12 ?

Bref: je râle encore!

Je sais, c’est vilain de râler pour rien.

Mais de temps en temps, qu’est-ce que ça fait du bien !

6 juin 2018

Une coupe de cheveux magnifique

Les flamants roses de l'aquarelle de Marie m'ont rappelé ceux que j'ai vus au zoo d'Amiens ou à celui d'Attilly il y a quelques années de cela,

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.. avec mes petits-enfants ..

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.. (ne sont-ils pas trop mignons?) qui appréciaient encore ce genre de sorties..

.. jusqu'à ce qu'ils se mettent à grandir..

grandir..

.. grandir..

 .. et à ne plus voir les flamants roses..

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.. que comme l'occasion de se moquer de leur mère-grand (cela date d'une boutade de mon fils encore ado, mais à cause de quoi? Je ne sais plus.. Peut-être la houppette des flamants roses lui faisait-elle penser à ma coupe de cheveux magnifique?) (Maintenant plus personne ne se moque, je n'ai plus de cheveux :-))

Très belle journée à vous!

bisoussouffle

 

 

 

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2 juin 2018

Regarder devant

vernis

Hier je suis allée me faire vernir les ongles. À un moment, mon esthèt et moi - ah oui, c'est vrai... la possessivité - l'esthèt et moi, donc, nous avons parlé de psychogénéalogie. Je savais - c'est écrit sur son blister - qu'elle l'a étudié, et en ce moment je me pose la question de savoir si ce serait une bonne idée de.

Elle connaît quelqu'un qui pratique cela. Elle m'a expliqué comment ça se passe: après avoir choisi la branche que l'on veut "remonter" (paternelle ou maternelle), sous hypnose la psychogénéalogiste (elle est médium) nous fait ressentir ce qu'a vécu l'ancêtre là où ça bloque.

SOUS HYPNOSE???

Elle a éclaté de rire. C'est pas comme si j'avais du mal à me lâcher, hein (ne serait-ce que pour lui confier ma main et qu'elle colore mes ongles).

D'ailleurs, c'est fou ce besoin de toujours tout contrôler. Manque de confiance sans doute. Et paradoxalement, une crédulité intersidérale! 

"Je suis certaine que vous, c'est pareil!" ai-je dit à l'esthèt qui se marrait comme une petite folle. Elle n'a pas nié, loin de là. Elle a été trahie un nombre incalculable de fois.

On est nombreux à avoir du mal à faire confiance, pas vrai?

Mais pour en revenir à la psychogénéalogie, franchement.. Bien sûr, mon idée première serait d'aller visiter Julie (côté pater). Depuis le temps que je me saoule toute seule avec ça. Mais si ça tombe, Julie c'est clair comme de l'eau de roche. Après tout, elle, elle a eu un père. On ne peut pas en dire autant du côté mater, où ça coince à tous les étages.

Ça me rappelle: une fois, une de mes filles est allée voir ce genre de personne. Je ne crois pas que ça se soit passé sous hypnose (je ne sais pas pourquoi, mais mes filles aussi ne su-ppor-tent pas d'être "contrôlées" et celle-ci encore moins que l'autre. Comme tout cela est surprenant!).

C'était plutôt, à ce que j'ai pu comprendre, des sortes de points du corps qu'elle touchait, des vibrations émises, des crispations. Des noeuds. Oui, c'est cela: des noeuds.

Bref, la personne a parlé du père de ma mère, que je n'ai pas connu, mais dont je connais l'histoire sans en avoir parlé à mes filles autrement que tel que je viens de vous le dire à vous.

Plus exactement, la personne a parlé "d'un ancêtre qui aurait -... ceci cela".

Tu vois de qui elle parle? m'avait demandé ma fille.

Purée, je voyais parfaitement. J'avais été drôlement bluffée.

Pour en revenir à mes ongles, ils sont très jolis. Très lumineux, ça me fait du bien.

Et pour le reste ma foi, ne serait-il pas temps de regarder devant?

30 mai 2018

L'enfant de personne

 

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Je m’appelle J. Je suis née le , neuf mois après que mon frère Elfort qui n’avait pas encore atteint sa première année soit mis en terre. Si mes parents l’ont appelé ainsi dans l’espoir qu’il vive, ça n’a pas très bien marché : El-fort, "le fort", c’est comme ça qu’on dit chez les ch’tis, comme on nous appellera plus tard. Pour l’instant, on ignore qu’on a un parler bien à nous. On ne sait que l’hécatombe des nouveaux nés, c’est ainsi et on ne se pose pas de questions, on se contente d’encaisser. Moi-même, j’en perdrai deux. Mais nous n’en sommes pas là.

Je suis venue au monde à , un minuscule village du nord de la France. C’est là que Jacques, mon père, qui est , est venu épouser Maman. Comme ils s’aimaient, ces deux-là ! Ils ont bien fait d’en profiter, leur bonheur n’a pas duré. Tu verras, petite, la vie, c’est souvent comme ça. Il faut savoir saisir les bons moments, ils sont si fugitifs..

J’avais vingt-deux mois quand Maman est morte. À dire vrai, je ne me souviens pas de ma mère, j’étais trop petite. En revanche, je me souviens parfaitement des sanglots de mon père. Tous les soirs il pleurait, il se voulait silencieux, mais bon, tu sais, un homme qui pleure ça reste un homme qui pleure. C’est pour ça que je ne lui en ai pas voulu quand il s’est remarié, même si la Marie-Anne, ce n’est pas ce qui nous est arrivé de mieux. Mais bon, un homme ne doit pas rester seul, ce n’est pas bon pour lui de vivre sans femme.

Du coup, je me suis retrouvée avec deux frangins de l’âge qu’aurait eu le mien s’il avait vécu. Sauf que ce n'était pas mes frères.

Envolée la douceur de vivre du début de mon existence. J’ai beau n’avoir pas de souvenirs, il y a l’atmosphère, petite, tu vois ? Cette émanation, comme des flocons tendres, c’est tout ce qu’il me reste du début de ma vie avec Maman. Je n’ai jamais retrouvé ça avec la Marie-Anne. Mon père non plus d’ailleurs, ils se sont vite séparés. Enfin bien sûr, à moi on ne m’a rien expliqué. On ne parle pas aux chtites. Mais un jour, Papa est retourné avec moi à Wingles tandis que la Marie-Anne partait à la ville, Lens, avec ses fils. Domiciliée de droit à Wingles, de fait à Lens, lisait-on sur les registres.

Il faut dire que Papa n’avait plus de travail, cela n’arrangeait rien. La Marie-Anne, elle était fileuse, et son fils est devenu peigneur de laine. Mon père, il a sa fierté. Il ne voulait pas qu’on vive du labeur de sa femme. Alors, je pouvais avoir quoi, dans les dix ans, quand on est retourné à Wingles dans la famille de mon père.

J’y ai gagné au change. Mon père avait une grande famille. Un de ses frères en particulier, ô comme je l’aimais celui-là, si tu savais comme il était gentil ! On l’appelait l’Sévère. Ça te fait drôle ce prénom, hein, petite? C’est que tu vois, mon père et ses frères et sœurs sont nés juste après la Révolution de 1789. C’est d’ailleurs là que le Pierre – mon grand-père – a tout perdu, ou plutôt tout donné aux Révolutionnaires. Il y croyait, lui, tu comprends, la liberté, l’égalité, tout ça. Il s’est engagé pour défendre sa patrie. Le problème c’est qu’il y a tout laissé. C’est pour ça qu’on n’a plus de terres, plus rien. Mais bref. Pour en revenir aux prénoms, en ce temps-là on ne donnait pas ceux que tu as coutume d’entendre, on choisissait plutôt des prénoms de l’Ancien Temps tu vois, à cause de la Révolution et de tous ses bouleversements. C’est pour ça que l’Adélaïde par exemple, elle s’appelle aussi Aldegonde – oui, comme chez les Goths. Et moi je m’appelle Julie comme le Jules des Romains.

Revenir à Wingles, ça a été aussi faire la connaissance de ma cousine Angélique, la fille de l’Adélaïde. Une sœur, tu sais, elle était comme une sœur. À cette époque c’était encore l’insouciance de l’enfance.

Mais malgré que tous travaillaient, la vie devenait de plus en plus dure et les assiettes restaient bien vides.. C’est comme ça qu’on a commencé à mendier, avec l’Angélique et même son petit frère François qui n’avait pas quatre ans. C’est ça qui l’a tuée, tu sais. La misère. Elle n’avait que seize ans. C’est ça qui a emporté l’Sévère, mon oncle, alors que j’étais grosse de quatre mois, mais ça, petite, je ne le savais pas encore.

J’en ai eu du chagrin, tellement de chagrin de perdre ces deux êtres qu’avec mon père, j’aimais le plus au monde. Ça me rend affreusement triste de remuer tous ces souvenirs, mais en même temps, ça me fait du bien. C’est comme si ma chère Angélique et mon cher oncle Sévère revivaient un peu pour toi, tu vois.

La dernière fois que j’ai vu l’Angélique, elle était couchée sur le côté, coudes pliés et genoux ramenés sous le menton, ses longs cheveux éparpillés. On aurait dit une étoile qui se serait échouée là. Une étoile, c’est si fragile. Fragile comme du verre quand ça tombe du ciel.

Je m’éloigne de mon histoire, je sais. J’aurais voulu te parler de toutes les belles choses que tu découvriras dans ta vie. J’aurais aimé te raconter une histoire qui finit bien. Mais ...

Le soleil éclaboussait la pièce de points de lumière mais Angélique avait à peine ouvert les yeux en m’entendant entrer. Ses lèvres étaient gercées et elle claquait des dents. Je remontais le drap sur ses épaules. Elle trouvait la force de me sourire, mais poussait par moments des petits cris qui me chaviraient. Ce jour-là fut long comme un jour sans pain et sans caresses.

Quand l’ombre a envahi la pièce, Angélique a fini par trouver le sommeil éternel. Je crois, petite, que les chagrins qu’on ne peut ni nommer ni regarder en face sont les pires. Car vois-tu à cet instant-là, le chagrin que j’ai ressenti était d’un noir d’abîme, il contractait mon corps, le paralysait, le désarmait. Je souhaite que jamais, jamais tu n’en connaisses de pareils.

Quelques temps après, j’ai prénommé Angélique la petite fille que j’ai eue. Oui, comme toi. Mais le Seigneur me l’a prise quinze jours plus tard. Sans doute voulait-Il me punir de trop de bonheur ?

Car la Vie vois-tu, ce n’est jamais que du noir ou que du blanc.. Ce serait tellement simple.

La vie, ça peut te bouleverser autant dans un sens que dans l’autre.

J’avais dix-huit ans, aucune expérience et c’était mon premier amour. On dit que ces amours-là ne durent pas. Pourtant, elles pétillent comme du champagne, elles éclatent, elles grisent, elles brûlent puis elles vous laissent à demi-morte, le cœur en miettes.

Si tu savais, petite, le nombre de fois que j’ai entendu "Tu n’aurais pas dû". Trop facile de dire que je n’aurais pas dû.

J'ai quarante ans. Au fil de toutes ces années j’ai appris au passage quelques petites choses. Par exemple, on ne peut jamais dire "je n'aurais pas dû". On ne sait jamais rien des choses. On ne sait jamais rien de rien. Un jour, on rencontre un homme, et on a le cœur qui bat comme pour rattraper des années de léthargie. On sait que c’est lui, ça ne s’explique pas, ça ne se prédit pas, ça ne s’oublie pas. C’est comme ça.

Il m’avait embrassée en face de la petite église, il devait être environ dix-huit heures, parce que le soir commençait à tomber. On ne s’était jamais touchés avant, et même jamais parlé, toute notre intimité passait par les regards. Il m’avait regardée pendant une éternité, et je me rappelle très bien que je n‘ai pas du tout respiré pendant tout ce temps-là. Puis il m’avait embrassée, c’était vraiment bizarre, parce que l’Angélique ne m’avait pas encore lâché la main. Elle et moi étions inséparables, comme les oiseaux du même nom qui ne supportent pas de vivre seuls.

Lui, il avait pris mon visage entre ses mains, faisant enfler en moi une vague qui avait envahi tout le ciel, tout l’espace, me faisant hurler de l’intérieur d’un cri qui se répercutait au-delà du champ, de la pluie qui s’était mise à tomber, du vent, un cri sauvage qui se propageait jusqu’aux confins du monde. Il nous avait attrapées toutes les deux par la taille, comme les sœurs siamoises que nous étions, et le contact de sa paume chaude à travers le coton m’avait électrisée. On était partis en courant tous les trois s’abriter, l’Angélique riait encore en s’éloignant avec un petit signe de la main. Quand il m’avait serrée contre lui j’avais senti sur sa peau la fraîcheur de la pluie. J’avais du mal à respirer, j’avais froid. Je ne voulais pas qu’on nous voit comme ça et je le lui ai dit. Alors on a couru, couru, jusqu’au champ de maïs. Des grappes d’étoiles commençaient à étinceler dans le ciel ébène.

Je ne tenais plus debout. Je tremblais tellement que j’avais dû m’agripper à lui pour ne pas tomber. Il murmurait : "Ça va aller, Julie, ça va aller, tu verras".

Et il avait pris ma main "Viens.."

Les jours qui avaient suivi, j’avais passé beaucoup de temps à observer dans le miroir la nouvelle femme que j’étais devenue ce soir-là : la femme qui avait été aimée au milieu d’un champ de maïs, les cheveux au vent. Cela m’avait troublée à un point que mes jambes semblaient ne vouloir jamais s’arrêter de trembler. Puis j’avais été entraînée dans un tourbillon tournoyant de plus en plus fort, de plus en plus vite, et j’avais tout oublié du champ de maïs et de la crainte qu’on puisse nous surprendre.

Et d’un seul coup, c’est comme si tout était rentré dans l’ordre des choses. Oui, tout était là, comme une certitude : cet homme m’aimait et j’aimais cet homme, abritée par la chaleur de nos corps palpitants. J’apercevais entre mes cils les réseaux sombres des maïs dans la lumière diaphane de la lune.

Tu sais, parfois on n’a pas besoin de vivre beaucoup de choses pour savoir qu’on a déjà tout vécu.

C’est de cet amour-là que ton frère est né. Ton frère qui n’est l’enfant de personne, si ce n’est d’une folie de Julie.

Toi, ma douce, tu as un père merveilleux et si bon. Je pars sereine, tu ne seras pas seule.

Et moi je te raconte mon histoire pendant que tu dors du sommeil duveteux des bébés. L’ange va venir me chercher, ma douce. Je vais retrouver mon grand-père, le Pierre, ses parents et mon Angélique aussi. Je vais retrouver l’oncle que j’ai tant aimé.

Mon père veillera sur toi comme il a veillé sur moi et sur ton frère. Mon père est un roc, tu sais. Peut-être que jamais il ne mourra ?

J’ai chaud déjà. Je porte une jolie robe, fluide autour de mes jambes, je marche pieds nus dans une prairie remplie de fleurs et je chante avec les oiseaux.

Le jour où tu seras assez grande pour lire ces mots, il ne faudra pas être triste, ma douce. J’ai eu une jolie vie tu sais.

J’ai eu une jolie vie.

 

26 mai 2018

Sentir mon coeur se déplier

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Reconstituer l'existence de mon ancêtre Julie.

Sentir mon coeur se déplier comme une fenêtre qu'on ouvre ♥.

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Avoir un nouveau chat, Vagabond ♥ (nom suggéré par Marie)

qui ne vagabonde plus (il squatte mon jardin).

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Sur de vieilles notes de généa, tomber sur une phrase sybilline.

J'aimerais tellement être ce que je ne suis pas.

32 c'est quoi? L'âge que j'avais?

Me dire que je veux être celle que je suis

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Étaler sur la petite table quelques aquarelles de Marie.

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Celle à droite, on dirait moi (quand j'avais des cheveux)

(je passe mon temps à les faire ratiboiser)

(l'autre jour, j'ai croisé une femme au crâne rasé. Oserais-je un jour?).

Jules

Dévorer un livre ♥

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Espérer qu'Andiamo et Andiamette ont beau temps (et bon temps aussi).

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Vous offrir l'odeur de pluie de mon jardin ♥.

Vous souhaiter une bonne journée ♥.

(¯`*´¯)
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20 mai 2018

Un vrai bonheur

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Après cinq semaines de pause (vacances et jours fériés), reprendre le yoga. Sentir les muscles mécontents d’être sollicités.

Aller à la piscine, ô oui, aller nager. Souvent seule, avec mes garçons parfois (ceux de ma fille, en fait. Il paraît que je suis possessive – je me soigne, d’ailleurs !)

Dessiner.

Marcher le nez en l’air. Oui, parce qu’il fait beau, c’est si agréable. Toute cette lumière, un vrai bonheur. Des petits drapeaux multicolores se détachent sur le bleu du ciel. Ce week-end, c’est la joie dans ma ville, brocante, lâcher de ballons, fête foraine.

Respirer à pleins poumons, ouvrir son cœur.

Écrire.

Et puis rêver, bien sûr. Au moment où je reverrai la mer. À celui où je visiterai mon fils et sa Gazelle dans leur nouveau nid (ces deux-là, quels nomades! Quatre déménagements en quatre ans !)

Voilà. La vie est belle.

(¯`*´¯)
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 Et vous ?

18 mai 2018

Presque toujours

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On dit que la petite fille Cancer joue à la poupée, se marie très vite et vit passivement dans l’ombre de son mari et de leurs enfants (la femme du Prince Charmant devait être du signe du Cancer !).

C’était vrai au XIXe siècle. Mais des fois, ça se trouve encore. 

Ceci dit, on ne choisit pas le moment où on naît !

On dit que les natifs du Cancer sont conditionnés par le climat des premières années de leur vie. Qu’ils cherchent à reproduire, comme sur une pellicule photographique, les situations, heureuses ou pas, qui ont impressionné leur sensibilité.

C’est vrai, et c’est d’ailleurs ce qui les conduit parfois à des comportements étranges (plus du ressort de la psychanalyse que de la rencontre amoureuse, ceci dit)(mes portes dégondées s’en souviennent encore !).

On dit que le Cancer est le plus sensible et le plus vulnérable de tous les signes du zodiaque. Chaque agression, chaque abandon le touche, le perturbe, le déflagre : il prend tout en pleine poire. En plus, comme il a un cerveau émotionnel surdimensionné, il se souvient de tout. Ça se grave dans sa peau, dans ses cellules, dans sa vie. Il est alors capable de se détériorer en une seule nuit.

Le Cancer est biodégradable.

Vous comprenez maintenant pourquoi ces étranges animaux sont capables de faire trois pas en avant puis quatre en arrière, tel le crabe qui leur sert de symbole et qui n’a pas, le pauvre, de coquille pour se racrapoter dedans..

D’ailleurs, parlons-en des coquillages: la plupart du temps, le Cancer s’accroche, se transformant au besoin en pétoncle (vous savez, ces petits cônes fixés au rocher que l’on ne peut décoller qu’avec un couteau très pointu et très solide !). Oui, le Cancer est un être qui s’attache. Mon Dieu. Il s’attache, et jamais-jamais vous ne pourrez le décoller ! Sans le martyriser, s’entend. Du reste, bon courage ! Car il en faut, pour se détortiller d’un être pareil ! Un être si mignon, regardez-le avec ses yeux de saule pleureur ! Celui qui n’a jamais connu un Cancer ne sait pas ce que c’est que la tendresse. Adorable, prévenant, bourré comme un canon d’attentions, de préoccupations et d’inquiétude à votre égard. L’amour est, avec la maternité, la seule chose qui le transporte, le fait croire à la beauté du monde et lui donne l’impression que son passage sur terre est justifié. Vous le verrez alors, dans la lumière du jour poudrant d’or la brume des bois environnants, rêvasser sur fond de braillement du petit dernier...

Car oui, le Cancer se réfugie facilement dans un monde imaginaire et fantasmagorique où tout le monde est beau, gentil et amoureux. Pourtant, il est capable de défendre avec une incroyable ténacité ce en quoi il croit. Il déplace des montagnes. Il ne lâche jamais prise.

Et il obtient presque toujours ce qu’il veut.

Presque toujours.

 

ღ˛° 。* °ღ ˚ •

Et vous les amis? Vous me le dites, votre signe astro?

Toi par exemple, Andiam' tu es Cancer ou Lion? oui tu t'en fiches de l'astrologie mais moi j'aime bien...

Je suis curieuse c'est vrai. Mais juste un tout-tout petit peu. Ceux qui prétendent que je suis la plus grande curieuse de la terre vous mentent! Ne vous laissez pas emberlificoter!

Belle journée à vous mes amis.

Je vous souhaite plein de soleil dans le coeur! ☼☼☼

 

 

14 mai 2018

C'était il y a longtemps

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Il n’était pas comme les autres.

Rebelle ? Peut-être. Différent en tout cas, sinon pourquoi a-t-il été le seul à vivre ailleurs que sur la terre occupée par ses pères depuis plus de cinq générations? Une brouille avec les siens ? Pas l’impression. Il y revient toujours : son père, ses frères, ses sœurs, omniprésents, tout au long de sa vie.

C’était il y a tellement longtemps. Comment faire quand on vous a caché tant de choses ? Comment se retrouver dans l’embrouillamini des fausses pistes ? C’était une autre époque, d’autres croyances. C’était un temps où les filles n’étaient que des filles, fille de-, femme de-. La mention néant dans les autres cas. C’était un temps où l’unique statut envisageable était d’être marié, veuf à la rigueur, mais pas trop longtemps.  

Lui, il n’était pas comme les autres. Il était parti pour trouver ailleurs une femme à aimer. Elle l’avait quitté en lui laissant sur les bras une toute petite fille. Pas pour un autre, oh non. Pour le Grand Autre. Là où les femmes se reposent pour l’éternité.

Il s’était remarié. Pas d’autre choix, surtout en ce temps-là, qu’est-ce qu’un bébé pourrait bien faire d’un homme? Mais ça n’avait pas collé, et ils s’étaient séparés. Il ne retrouvait pas le pétillement de son premier amour, cette étincelle qui grise, qui brûle, qui éclate, qui vous laisse à demi-mort, le cœur en miette. Ce genre d’amour si flamboyant et si fort qu’il n’y avait pas d’autre issue qu’il s’arrête en plein vol. C’est ce que je me disais en tout cas. C’est ce que j’aimais me dire, ado, quand je cherchais fébrilement à retracer son histoire, à lui, le père rebelle, différent, et à elle, sa fille, l’ancêtre balayée des mémoires. Sa fille. Julie.

Julie aimait les hommes. Les hommes l’aimaient aussi. Pour preuve, tous les enfants sortis d’elle en une ribambelle indécente et joyeuse. Un flot impossible à endiguer, une rivière impétueuse qui surgissait d’elle en toute impudeur.

J’aime imaginer Julie et son cœur qui bat à toute volée. J’aime savoir que Julie n’a pas abandonné son fils, malgré ce qu’on m’a fait croire. J’aime savoir que ce fils avait une mère et que cette mère, c’était elle.

Elle. Julie la rebelle. 

10 mai 2018

Quatre à quatre

2018 5-7 aquarelle de Marie K

Bonjour à vous,

ma semaine a commencé sous le signe d'une merveilleuse surprise puisque j'ai découvert dans ma boîte aux lettres cette aquarelle de Marie inspirée d'une des photos de mon dernier post. J'étais assez estomaquée je dois dire: Marie voit une photo et paf, elle me fait un dessin. C'est fou ça, quand même! En plus, j’adore recevoir du courrier ! Ça ne date pas d'hier: gamine déjà, je sautais les marches quatre à quatre depuis le dernier étage où on habitait pour arriver plus vite en bas, vu que Maman me donnait l'autorisation d'aller ramasser les lettres (je me suis mise rapidement à correspondre avec tous mes copains/copines de vacances). À vrai dire je pense que ça l'arrangeait assez, écrire n'était pas trop sa tasse de thé et j'ai vite été promue "écriveuse familiale". J'écrivais même pour la famille de mon voisin et ami d’enfance Jean-Paul, dont la mère, qui était Polonaise, ne parlait pas un mot de français.

 DSCN3804 ma glycine

Comment allez-vous en ce joli mois de mai ?

Je vous souhaite:

un soleil magnifique

un ciel merveilleusement bleu

"du soleil et des nanas", comme dirait le plus jeune de mes petits-fils (10 ans: ça promet!), voire "du soleil et des p’tits gars" (gentils et attentionnés)

et une douce journée !

♥(- ̮-)♥
                .__/l\__. Namaskar*

 

* C'est un mot que je viens d'apprendre en cours de yoga!

3 mai 2018

Des petits battements d'ailes

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Merci à Andiamo de me donner l'envie de me replonger dans mes merveilleux souvenirs de bord de mer. Certes, depuis le début de l'année je ne peux plus y aller, mais je fais partie des privilégiés qui ont pu le faire, et souvent. Alors merci. Merci à la vie pour tout ce qu'elle me donne. Gratitude.

Ça fait gnangnan? M'en fous.

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De fil en aiguille je pensais au petit fil, justement. Le lien conducteur qui nous lie et nous relie. 

"Nous nous touchons, comment ? Par des coups d’aile, par les distances même nous nous effleurons." 

Effleurements, petits battements d'ailes. J'adore. Je trouve ça tellement magique.

 

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Vous savez, ce qu'on appelle plus commodément des "hasards". Avec certain(s)(es) d'entre vous, la liste est si longue qu'on a arrêté de comptabiliser (sans parler de celui qui s'avère être un petit-cousin, comme je l'ai découvert au fil de nos échanges! Eh oui je suis une incorrigible curieuse! Mais sans cette merveilleuse qualité, qu'apprendrions-nous les uns des autres?). 

20160811_202653 LeCrotoy

Enfin bon, comme d'habitude je me suis éloignée de .. mes bateaux.

Qu'ils vous bercent sur le flot de l'amitié.

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Je vous souhaite la journée douce!

 

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1 mai 2018

La bonne journée

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Bonjour à vous,

c'était il y a deux ans - que dis-je, deux? C'était il y a trois ans (décidément, je ne vois pas le temps passer!), je m'baladais ♪♫ non pas sur l'avenue mais sur la jetée qui mène au phare du Tréport. Le ciel était bleu et la mer itou et je me dis que c'est quand même plus sympa de vous souhaiter un bon 1er mai comme ça qu'avec le ciel qu'on a aujourd'hui (un ciel du Nord, bas et gris. Purée, je n'aurais pas porté ma robe longtemps!).

Mais foin des grommellements, remettons ça à plus tard, aujourd'hui c'est fête, on se souhaite du bonheur au moins pour une année.

Ça fait tellement longtemps que je bloggue que j'ai épuisé tout ce que je pouvais vous raconter en rapport avec ce 1er mai (Beltaine, Charles IX, etc, etc), aussi vais-je contourner le thème en évoquant devant vos yeux ébaubis une scénette de quand mes petits-enfants n'étaient pas encore de grands échalas pointure 42 adoptant la forme de la chaise quand ils s'assoient (comment arrivent-ils à faire ça?).

Or donc, il s'agit de quelque chose que ma fille avait instauré dans la vie de ses enfants et qui s'appelait la bonne journée.

Ça se passait le soir, après que les garçonnets se soient mis en pyja et lavé les dents. Ils se rassemblaient autour de leur maman, sur son lit (ou sur le mien quand c’est chez moi qu’ils étaient). Puis c’était "celui dont c’est le jour" qui commençait. Oui parce que les deux aînés, qui avaient, genre, 5 ou 6 ans, passaient leur vie à se chamailler (C'est moi qui commence ! - Non ! Moi d'abord! - Non c'est pas toi c'est moi !! etc ..). Pour éviter ça, les lundi, mercredi, vendredi et dimanche, l’aîné était servi en premier à table, parlait en premier, etc. Les autres jours, c’était son frère (maintenant, ils se disputent toujours autant, sauf qu'il faut que ma fille monte sur un tabouret pour les séparer vu qu'ils la dépassent tous d'une tête..)

Oui alors donc, pour en revenir à "la bonne journée" c’était très simple, chacun des enfants décrivait ce qu’il avait le plus aimé dans sa journée. Ma fille donnait aussi la parole au plus petit, même s'il ne savait pas parler (en tout cas pas un langage connu) (mais comme l’unique passion de cet enfant c’était son père et les voitures, pour le rendre heureux il suffisait de le sortir à l’heure où tous les automobilistes rentrent).

C’était donc toujours sur une merveilleuse note de petit bonheur que se couchaient mes petits-fils. Enfin quand je dis "se couchaient", évidemment c‘est une façon de parler, comme le savent toutes les (grands-)mamans ..

(l’aîné) Pourquoi faut se coucher ?

(moi) Parce que c’est l’heure.

(l’aîné) Pourquoi c’est l’heure ?

(moi) Parce qu’il est tard.

(l’aîné) Pourquoi il est tard ?

(moi) C’est l’heure de dormir !

(l’aîné) J'veux pas dormir ! J'veux rentrer chez moi !

(moi) Tu ne peux pas rentrer chez toi, il est trop tard !

(l’aîné) Non il est pas tard !

(moi) SI.

(l’aîné) NAAAAAAN! MAMIIIIIIIIIIII STEUPLAÎT APPELLE PAPA!!

(moi) Que j’appelle ton père à 22 heures ? Il va être content ..

(l’aîné) Ouiiiiiiiiiii Mamiiiiiiiii appelle-le!! D’ailleurs j’ai jamais dit que je voulais dormir ici j’ai juste dit que je voulais passer la bonne journée ici !! BOUHHHHHHHH!

Voilà. Comme vous voyez, la bonne journée c’était un truc ÉPATANT rire.

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Je vous souhaite plein de bonnes journées !!

fleurs


 


27 avril 2018

Pour l'éternité

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Julie. Elle s’appelait Julie.

C’est son nom que je porte, et celui de son père. Dans ma famille, tout le monde faisait comme si elle n’avait jamais existé. Carrément.

Pour approcher Julie il m’avait donc fallu, au sens littéral, voyager dans le temps. L’enquête a été longue, enchaînement crescendo alimenté par ma curiosité de plus en plus grande, cheminement sans rupture, d’une rare intensité, moi qui suis si peu patiente. Allegro appassionato.

Pourtant, la mission semblait perdue d’avance : les secrets de famille sont bien gardés. Seulement voilà, je portais en moi quelque chose d’enkysté, un poison lent et sûr qui pesait sur mon corps, sur mon âme, sur ma vie. Or le poison a quelque chose de très embêtant : il empoisonne.

Alors je me suis mise à chercher. Loin, très loin, sur plusieurs générations.

C’est comme ça que j’ai fini par percer le secret de Julie. Secret si banal qu’il en perd toute sa saveur si on ne le replace pas dans le contexte d’alors (1850).

Je n’ai rien d’une rebelle, pourtant je voulais réhabiliter Julie. Julie la rejetée, Julie la fille honnie, Julie dont on a voulu détruire jusqu’au souvenir de sa courte existence. Julie, ce corps qui attendait un autre corps pour se coller à lui. Romantique, les sens retournés, l’âme en forme de cœur, Julie murmurait des "je t’aime" garantis à vie. Pour l’amant dont elle ne se lassait jamais, Julie devenait un pur chef-d‘œuvre, un joyau multipliant à l‘infini les facettes de la sensualité. Elle lui donnait son amour à petites goulées.. Il le savourait avec l’appétit que la chose mérite.

Julie et cette magie hors du temps qui fait que, tant d’années plus tard, elle m’émerveille toujours. Avec elle, le cœur parlait tellement plus fort que la raison.

En somme, Julie était un peu comme moi. À moins que ce ne soit l’inverse ?

 ·*

Julie aimait un homme dont elle a eu plusieurs enfants hors mariage. La situation, pour banale qu’elle soit, a fait d’elle une victime pour l’éternité, et avec elle son premier fils dont je suis la descendante directe.

Dans ma famille en effet, on a une propension étonnante à vouloir souffrir à tout prix. C’est fou ça !

Pardonne-moi, Julie. Je t’ai tellement reproché de n’avoir pas agi autrement. Je te disais : pourquoi tu te laisses bannir au seul prétexte que tu es fille-mère? Je te disais : pourquoi tu t’accroches à cet homme qui fout ta vie en l’air et te rend malheureuse pour l’éternité ? Je te disais : Bats-toi ! Bats-toi ma vieille ! Pense à tes descendantes, purée ! La souffrance ça va cinq minutes !

Julie, pardon ! J’avais tellement envie d’entendre qu’après avoir galéré à dix-neuf ans avec ton bâtard, tes bâtards, même, puisque tu as remis le couvert, tu avais rencontré un mec bien. Tu sais, le mec qui allait te rendre heureuse, même si ce n’est pas longtemps !

Eh bien tu l’as fait Julie.

Tu l’as fait, purée.

C’est écrit là, sous mes yeux. C’est écrit là. Tu l’as eu ton mariage, ma Julie, le mariage à l’église, les enfants légitimés.

Retrouvé ton honneur.

Cinq années de bonheur.

Pas beaucoup, oui, mais pour l’éternité !

 ·*

Merci à Marie de m’avoir suggéré il y a peu de me pencher de nouveau sur l’histoire de mes ancêtres. Rien n’arrive par hasard.

21 avril 2018

Elle est pas belle, la vie?

P_20180420_142346ArHier je me suis mise en robe pour la première fois de l’année. Quel plaisir de sentir la fluidité du tissu et le soleil sur la peau !

Ça me fait une drôle de silhouette avec le sac à dos! sourire

De plus, trêve des grèves SNCF aujourd’hui, je vais revoir ma fille parisienne. YES !

Elle est pas belle, la vie ?

 

20160708_141523APhoto mise en fond de blog hier

20160708_143509AHop hop, une autre pour le plaisir! (au loin, le phare)

2016 7-8 juillet et marsCelle-ci est pour Marie

La mer me manque, alors hier pour me consoler j’ai fini des sablés de la Côte d’Opale qu’on ne trouve que là-bas !

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Soi-disant périmés les sablés, mais super bons ! Mioum-mioum!

☼ ☼ Je vous souhaite une très belle journée! ☼ ☼

20 avril 2018

Dommage!

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Grand beau hier. Inconvénient : monde de folie à la piscine, composé de 90 % d’enfants et de jeunes surexcités.

Avantage : ça fait des vagues du tonnerre ! J’adore !

Inconvénient : dans ce brouhaha assourdissant j’ai l’impression d’être la seule qui nage (en ligne brisée, par la force des choses..).

Avantage : toits ouverts au-dessus des deux bassins sur un ciel bleu magnifique.

Inconvénient : dans l’eau ballottent une guêpe morte, des bourgeons, des pétales de fleurs ..

Avantage : à un moment, un nageur (mâle, adulte, grand, musclé) a fendu les flots d’un crawl superbe, tel Moïse divisant la mer. N’écoutant que ma joie je me jette dans son sillage. Finies les lignes brisées, la voie est toute tracée ! Ah ah, les lascars ne bronchent plus ! Et moi toute fiérote, derrière lui je frime! C'est tout juste si je ne me mets pas à chanter!

Inconvénient : après deux demi-tours où il se retrouve nez à nez avec moi, je vais nager ailleurs. Ben oui, je ne veux pas qu’il s’imagine des choses (comme celles que suggére la façon dont il me regarde! Surpris, mais content!). Dommage ! (mais il faut savoir raison garder !)

☼ ☼ ☼ Et vous ? De quelle manière appréciez-vous ce beau temps qui nous tombe du ciel ? (oui, bon, OK, elle était facile celle-là..) ☼ ☼ ☼ (Profitons-en, il paraît que ça ne va pas durer!)

19 avril 2018

Ion-Ion

JB et son lion 1994 (2)

"Ce matin je me suis encore réveillée très tôt !".

Ainsi parlait Vi le 15 avril.

Ça m’a rappelé le temps où (oui, vu mon âge j’ai le droit d’écrire : ça m’a rappelé le temps où..), ça m’a rappelé le temps où, disais-je, en guise de "Bonjour" je me prenais sur la tête un coup de Ion-Ion.

Ion-Ion était un lion en peluche, la préférée de mon fils qui s’en servait comme arme en le tenant par la queue et en le faisant virevolter au-dessus de sa tête avant de me l’assener sur la figure avec un tonitruant "MAMAN, T’ES RÉVEILLÉE?"

(moi, un seul œil ouvert lorgnant le réveil qui indique 5h07) MAINTENANT, OUI ! Je t’avais dit de ne pas me réveiller avant de voir un 7 sur le réveil! 

(mon fils, perplexe) Ben quoi ? Ya un 7 !

°ღ ˚ •

5h10. Ya plus qu’à aller déjeuner. (C’est fou, quand même, l’énergie que cet enfant avait à trois ans ! Si on m’avait dit que quelques années plus tard, je serais obligée de ruser pour le faire sortir de sa chambre (froisser un paquet de chips devant sa porte, par exemple)! Alors que là, pas moyen de l'y faire rester!!)

Enfin bref.

Pour l’instant, mon garçonnet ne m’a pas suivie à la cuisine, faisant preuve une fois de plus d’un esprit de contradiction qui me laisse pantoise. De qui peut-il tenir cela ? Je m’interroge.

(moi, braillant depuis le bas de l’escalier) Descends! Je ne vais pas te le dire dix fois quand même!

(mon fils) T’en es à combien là ?

 °ღ ˚ •

Un peu plus tard (heure du bain).

Comme toutes les mères de jeunes enfants le savent, le bain est une version soft du rafting. Après s’être lavé les dents dans une tenue qui dénote un goût très sûr puisqu’il a enfilé son maillot de bain Pokémon par-dessus son pyjama, mon fils entreprend d’escalader la paroi de la baignoire en s’agrippant au flexible de la douche. À chaque Han ! Han ! il fait des bulles (le dentifrice à la fraise).

Contrarié que je n’apprécie pas ses exercices matinaux, il fait goutter le pommeau de la douche par terre, sort treize gants de toilette afin de lessiver les murs avant de se laver avec (toujours sur fond de bulles roses et parfumées).

Sortie du bain. Au lieu de s’essuyer, mon Superman met sa serviette de toilette autour de son cou en guise de cape et sort de la salle d’eau, nu comme un ver.

Enfin ! Le voilà sec et habillé, le sol est épongé.

Une paisible journée peut commencer.... (se dit la mère super optimiste..rire)

.

1995 7-8 n°21

17 avril 2018

Ouvert

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Aujourd’hui, le toit de la piscine était ouvert!

♪♫

Jeter les pulls en l’air,

C’est super !

Mettre des sandalettes

C’est la fête !

Se gaver de ciel bleu

Quoi de mieux ?

♪♫♪♫

Très belle soirée à vous!

 

16 avril 2018

Le trésor

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Eh oui! Le dimanche avait bien commencé et s'est terminé par une saucée! Ce qui a permis, ô surprise! l'apparition d'un arc-en-ciel!

J'adore, pas vous?

Un de ces quatre, il faudra que j'aille chercher le trésor.. Franchement, avoir des sous, ça doit être le pied!

Alors aujourd'hui, la piscine c'était top cool! pas un chat!

Je vous souhaite une jolie soirée!

 

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La Ferté Millon avril 2016

 

•.¸¸.•*`*•.¸¸  (❛‿❛✿̶̥̥)   •.¸¸.•*`*•.¸¸

15 avril 2018

Cacophonie

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Bonjour à vous en ce radieux dimanche,

alors hier, c'était sortie aquatique avec les gars, comme dit leur mère (i.e. mes petits-fils). Sortie cacophonique me paraît bien adapté aussi comme qualificatif, tant j'ai eu les oreilles percées par le brouhaha des nageurs, ou devrais-je plutôt dire des sauteurs? Moi qui m'attendais à "pas un chat, tous partis en vacances"!

Bon, en même temps, s'il n'y avait pas grève des trains, aussi.... clin d oeil (2)

Enfin je dis ça comme ça! Après tout, ça n'a peut-être aucun rapport!

Et vous? Quel(s) loisir(s) pratiquez-vous avec plaisir?

Question subsidiaire: une petite histoire sur fond de piscine, ça vous dit?

piscine

 

14 avril 2018

Une espèce rare

L'aîné de mes petits-fils est allé à Verdun avec sa classe et parle avec animation de cette sortie qui l'a beaucoup intéressé.

Le cadet intervient: "Toi, mamy, t'es une espèce rare! (J'ai hâte de savoir la suite!) .... T'AS CONNU LA GUERRE!"

(l'aîné) Quand même pas!

(le cadet) Tu m'prends pour un débile?  J'parle pas de la Première, j'parle de la Deuxième!

 

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9 avril 2018

J'adore ma ville

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Bonjour à vous,

ça c'est juste derrière chez moi.

J'ADORE MA VILLE. Tous les avantages d'une ville sans les inconvénients. Et encore! Elle a bien changé ces dernières années. Derrière moi, par exemple, ce que vous ne voyez pas sur la photo, ce sont les nouvelles contructions là où autrefois mes enfants, puis mes petits-enfants et moi allions pique-niquer dans les champs.

celle-ci, pour montrer à Marie "l'endroit des peupliers" où j'ai passé des heures et des heures à lire ou à écrire à leur ombrage.

 

(Les peupliers ont été abattus et il y a un centre maternel).

 

Oui, vraiment, j'aime ma ville!

✿̶̥̥ 

 

Et vous? Aimez-vous l'endroit où vous habitez?

8 avril 2018

Bon dimanche!

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Bien le bonjour mes amis en ce matin ensoleillé!

Déjà hier, quelle douceur! Le printemps serait-il enfin arrivé? (Oui, je sais, vous vous interrogez peut-être sur le bien-fondé de mon illustration: UN TRAIN! Bof! De banlieue, en plus! Ceci dit, n'est-il pas magnifique? Riche en couleurs, spacieux, un appel à l'évasion! Surtout lorsqu'il roule!)

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Hier, comme prévu après-midi à nager, puis soirée avec mes petits-enfants en leur jardin. De bien doux instants, en somme!

Et vous? Quoi de beau ce week-end?

Je vous souhaite une bonne lecture et un joli dimanche!

 

"(◠)˙·٠●

6 avril 2018

La fidélité ne paie pas

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Bien le bonjour mes amis en ce matin d'avril,

un ciel lumineux aujourd'hui, comme promis par Madame Météo ! Voilà bien une chose qui me met d'excellente humeur que d'être réveillée par le chant des oiseaux et d'ouvrir les volets sur un ciel bleu magnifique!

Bientôt les arbres seront en fleurs, vous vous réveillerez et paf, d'odorantes grappes blanches, roses, fuchsias auront surgi de nulle part! N'est-ce pas fabuleux? Presque autant que mon post d'aujourd'hui, même si ça risque de n'être pas l'avis des plus anciens de mes lecteurs - je ne parle pas de leur âge mais du nombre d'années qu'ils me suivent - car ils connaissent déjà le texte (ce qui tend à prouver que la fidélité ne paie pas toujours! Je sais, ce n'est pas juste! Mais la vie est injuste, ce n'est pas à vous que je vais apprendre ça! Allons les amis, pas de boudisme.. (du verbe bouder)).

Aux petits nouveaux une bonne lecture,

CLIC

et à tous une belle journée!

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5 avril 2018

Tous tes rêves avortés

1954 Man Moniq passage de Noirmoutier

La posture du papillon, baddha-konāsana,  fait partie de mes exercices préférés.

Le papillon, disais-je – en plus c’est un si joli nom – comme toutes les postures d’ouverture des hanches, offre l’opportunité de purifier le deuxième chakra des problèmes relationnels avec autrui (autrement dit permet de localiser l’énergie stagnante et de se défaire des tensions inutiles). Toute la réussite de la chose consiste à relâcher les tensions dans cette zone en s’étirant et en s’abandonnant.

Ah ah ! En s’abandonnant. Ma prof, toujours le mot pour rire!

Mais bon, j’y mets tout mon cœur (si tant est que mon cœur soit niché dans mes cuisses). Et puis j’aime bien cette image du papillon, les ailes comme des bras qui s’ouvrent sur le ciel (bleu, le ciel).

Depuis quelques temps, j’y vois Maman. Toujours une pensée pour elle le 5 avril. Comment ne le pourrais-je pas? Jour de naissance de sa mère à elle, jour qu’elle a choisi pour la rejoindre, jour où ailleurs, un petit garçon est né.

Pendant des années j’ai tellement pleuré. Colère, tristesse mêlées. Depuis peu un papillon blanc m’a apporté la paix. Merci Maman. Merci pour tout. Merci pour ce que tu as fait, merci pour ce que tu n’as pas fait et qui m’a permis d’apprendre. Tu me manques tellement.

Quel dommage. Quand tu étais encore là je ne savais pas pratiquer la bienveillance. Par moments j’ai été tellement dure avec toi, tellement intransigeante. Je t’en ai voulu bien plus qu’à Papa, pourquoi ? Maintenant tant de choses me reviennent ... Toutes tes tentatives de rébellion pour nous défendre, on avait 17 ou 18 ans et tu ne comprenais pas que Papa nous empêche de sortir, toi qui à 16 ans était déjà autonome, gagnait un salaire, sortait à Paris avec "ta bande de copains", partait à la mer avec eux, "En copains, hein ! J'étais sérieuse!", précisais-tu toujours..

Comme ça a dû être difficile de troquer, au nom de l’amour, ta vie de sirop de la rue contre celle de mère au foyer au service de l’homme! Mère au foyer ... Le dernier des métiers que tu aurais aimé pratiquer ! Ou en tout cas, pas comme ça. Pas en étant régentée sur tout, ce que tu devais dire, ce que tu devais faire, comment les choses devaient se passer..

Mon Dieu. Tous tes rêves avortés..

Tes copains, tes virées, la femme que tu étais !

Enfouis.

Parce que tu l’aimais.

Heureusement, il y a eu tes lettres. Tes lettres, Maman, celles que tu m’as léguées.

Merci. Merci.

Maman, est-ce que je t'ai dit merci?

1951 Man Oleron (2)

1 avril 2018

Dans la tapisserie du temps

Quand j'étais gamine, en guise d'activité pascale Maman faisait cuire des oeufs durs qu'elle nous donnait ensuite à peindre. Après quoi bien entendu on les mangeait. Il était impensable de gâcher de la nourriture, même si, ma foi, on avalait au passage quelque peinture qui avait déteint sur le blanc!

Seule ma grand-mère maternelle avait un jardin. Non pas qu'elle fut propriétaire de sa maison, c'est tout le contraire, ma famille maternelle était très pauvre.

Achille Fernande 11 oct 1930

Sur cette photo, elle avait vingt-neuf ans, mon grand-père vingt-cinq. Elle ne savait pas que son aimé ne franchirait jamais sa trentième année, s'installant ainsi pour toujours dans la tapisserie du temps.

Devenue veuve, ma grand-mère se retrouva seule avec ses trois bébés, sans un sou. Elle avait dû accepter le premier emploi qui lui avait été proposé aux "Chemins de Fer" où travaillait son mari, à savoir garde-barrière. Elle occupait donc près de la voie ferrée une maisonnette entourée d'un jardin dans lequel nous cherchions ce que les cloches de Pâques avaient apporté..

On faisait peu de photos en ce temps-là, vous le savez.. Il faudra donc se contenter de celles-ci..

1960 Paq Brie

Et vous?

Accepteriez-vous de me montrer quelques images des Pâques de votre enfance?

 

1 avril 2018

Joyeuses Pâques!

Chers amis,

Je vous souhaite un joyeux dimanche de Pâques. Mes pensées s’adressent plus particulièrement à ceux qui, comme moi, sont seuls aujourd’hui.

Mais bon, on peut aussi passer une bonne journée simplement parce que cette journée-là, ma foi, elle ne passera qu'une fois, alors autant en profiter content1 (2)!

 

Croyants, athées, juifs ou goys, je vous souhaite de

 

joyeuses Pâques mes amis!

 

Qu’elles soient pour vous le premier jour d'une période de renaissance et de lumière. Après tout, n'est-ce pas le printemps?

 

fleurs

 


31 mars 2018

J'aurais dû faire médecine

vent

Bonjour à vous en ce premier matin de week-end pascal !

Un soleil magnifique illumine l'Île-de-France. Rien ne me met plus en joie que d’ouvrir les volets sur une telle luminosité, même si la SNCF a décidé d’en profiter pour faire des travaux sur la ligne que j’emprunte pour aller à la piscine (et à partir de lundi soir nous enchaînons avec les grèves. Cool !).

Donc si je veux aller nager aujourd’hui ce sera à pied (entendez par là qu’il va me falloir me servir de mes jambes si je veux ensuite me servir de mes bras). Ceci étant, ai-je vraiment besoin de râler puisque j’ai la chance que la chose soit faisable ?

Et puis j’aurai du temps pour réfléchir à un nouveau terme qu’une de mes filles m’a appris, et qu’elle tient de son médecin himself : la conversion psychologique. Vous connaissez, vous ?

À ce que je crois comprendre – mais ce n’est que mon interprétation – ce serait un peu comme ce qu’il s’est passé lorsqu’après le décès de ma mère, à la date anniversaire où elle les avait eus je me suis mise à fabriquer les symptômes de la maladie qui l’a emportée (sans développer, Dieu soit loué, ladite maladie). Ou encore le nombre impressionnant de dérèglements, dysfonctionnements, interventions que j’ai subis avec une régularité de métronome et toujours aux mêmes dates, histoire qu’ils me martèlent leur message, qu’ils délogent les non-dits et me réveillent de leur silence assourdissant. Malheureusement pour moi j’ai toujours eu la comprenette difficile, si bien que mon corps a passé ma vie à hurler dans mes oreilles des choses que je ne voulais pas entendre. Pourtant, une petite voix en moi devait pertinemment savoir que sans elles, pas moyen de franchir l'étape suivante!

Maintenant, je me dis qu’il y a une conséquence supplémentaire à ces perturbations physiologiques qui pour être inattendue n’en est pas moins drôlement positive : j'arrive à tranquilliser mes filles. Oui, parce que figurez-vous que chaque fois qu’elles ont une douleur quelconque elles m’appellent. Quand elles commencent par "Tu vas me dire que tu n'es pas docteur", je sais tout de suite ce qu’il va y avoir après... Non, ma chérie, ce n’est pas un pneumothorax, pas une péricardite, tu ne vas pas mourir d’un coup parce que tu as etc etc (rayez la mention inutile). Leur crise d’angoisse calmée, je les expédie chez le docteur qui  "Oh c’est drôle Mamounette il m’a dit eg-zac-te-ment pareil que toi!".

J’ai raté ma vocation.

J’aurais dû faire médecine.

28 mars 2018

T'en souviens-tu mon Anaïs?

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 ♪♫ On s'est aimés dans les maïs

T'en souviens-tu mon Anaïs*

Le ciel était couleur de pomme

Et on mangeait le même chewing-gum ♪♫

C'est le titre qui, en premier, a attisé ma curiosité. Vous connaissez cette chanson de Thiéfaine ? (une des idoles de ma jeunesse!)

La deuxième surprise qui m'attendait, c'est que l'histoire se déroule à Veules! Mais si, vous savez bien, je vous en ai déjà parlé: Veules-les-Roses, un joli petit village de bord de mer que j'ai découvert en 2014 et où je suis retournée pour mon anniv l'été d'après..

Tout est tellement beau là-bas que je me suis dit que le seul moyen était de vous faire un petit panaché!

 

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Pourquoi tu râles?

Tu vois bien que je t'ai pris en photo aussi!

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Ce jour-là il faisait grand beau, et mes filles s'étaient baignées tout habillées..

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.. ce que pour une fois je n'ai pas osé faire, vu que j'avais eu la bonne idée de mettre un panta à moitié transparent!

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J'espère que ces images vous feront autant rêver que moi ou vous rappelleront de jolis souvenirs! Je vous souhaite une belle journée!

♪♫•.♪♫

 

* "T'en souviens-tu mon Anaïs?", Michel BUSSI

 

 

 

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