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Un peu de silence ..
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28 novembre 2020

Partir entre filles

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J'aime cette photo, je l'adore. C'est ma fille qui l'a prise, il y a dix ans maintenant. Je ne sais plus comment c'était venu, on avait décidé de partir, de partir entre filles. Du coup on était que nous cinq, avec ses trois enfants, mais les enfants ça compte pas quand ils vous aiment encore seulement en échange de rien.

On avait décidé de partir, mais on était fauchées. Alors ça avait été deux nuits, deux nuits et trois journées de liberté absolue. C'était en août, il faisait un temps pourri, les enfants s'étaient baignés quand même parce que quand on est un enfant on n'a jamais froid. Le premier soir on était allés au Fest Noz, le deuxième aux Nocturnes, on voulait profiter de tout, ne rien rater, et l'espace d'un instant j'avais tout oublié, la mort de ma mère, la prison de mon frère qui m'emprisonne aussi, la souffrance de mon fils et les portes dégondées. J'avais oublié que jamais je n'aurais une vie avec vue sur la mer parce que j'ai posé des barreaux autour de moi, toute seule, des tas de barreaux, peut-être pour exister, peut-être pour compter pour quelqu'un. Finalement ça n'a pas marché, mais peu importe. Je m'étais gavée de rock irlandais et de danses bretonnes, j'avais fait le plein de joie avec des inconnus que l'on ne reverrait pas. Il faisait plus que nuit lorsqu'on était rentrés à l'hôtel et que, miraculeusement, les petits s'étaient écroulés dans leur lit, ratatinés (on n'avait jamais vu ça).

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C'est drôle, c'est là, à St Brieuc, que je suis tombée nez à nez avec "La vie d'une autre" (ou Comment retrouver sa propre vie)..

À quel moment ça a basculé pour moi ?

À quel moment mes rêves de globe-trotteuse, de fille-mère (surtout pas d'homme, surtout pas !), à quel moment mes rêves de partir loin se sont-ils transformés en une vie étriquée que je me suis moi-même forgée ?

À quel moment ai-je troqué l'immense et charnel émerveillement qui capturait mon regard à chaque instant contre des silences assourdissants ?

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24 novembre 2020

Coucher or not coucher ?

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Ce que je vais vous raconter s’est déroulé il y a bien longtemps, en un lieu aux falaises étincelantes et à la nature fascinante.

Voyez-vous défiler devant vos yeux ébaubis ce ruban sans fin de craie chatoyante bordant la mer qui ne l'est pas moins ? Ici vivaient nos lointains ancêtres les Normands, qui ne l'étaient pas encore.

Approchez-vous, je vous en prie. Observez ce petit point noir, là, qui bouge. C'est une femme, la plus belle femme qu’on ait jamais vue dans toute la Normandie (qui ne l'était pas non plus).

Cette merveille répondait au doux nom d'Oona, parvenu jusqu'à nous avec la stupide traduction d'Olive, prénom qui évoque immédiatement l'asperge à la voix de crécelle dans le dessin animé de Popeye.

Enfin, passons.

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Un jour, Oona lavait son linge dans les eaux de la fontaine du petit village de Struttr (Étretat), lorsque des Vikings en quête de chair fraîche en repérage dans le coin furent frappés en pleine face par la beauté de cette jeunesse foulant le linge, le bliaut retroussé jusqu’aux hanches.

"Elle avait couleur plus fine que fleur de rose ou bien d'épine", nous rapporte un témoin de l'époque.

Cela devait être, en effet, ravissant.

Les Vikings, langue dépliée jusque par terre, repérèrent ainsi de plus en plus souvent vers la fontaine, dans l'espoir d'apercevoir la jeune fille, qui, lorsqu'elle n'était pas au lavoir, chantait et dansait dans les champs, montrant ses charmes sans la moindre gêne, "ce qui estoit chose bien plaisante", et rendait les Barbares légèrement congestionnés. En effet, derrière leur air bourru se cachait un petit cœur qui faisait boum boum crac lorsqu'ils imaginaient les débordements où la belle serait à leur merci, où leur prosopopée dépasserait leurs pensées, où leur corps, lourd comme un cheval mort ..

Un jour, Oona se promenait sur la côte, s’arrêtant de ci delà pour passer la main dans ses longs cheveux (oui, en plus d’être super belle, elle avait de beaux cheveux longs) lorsque soudain, elle vit quelque chose bouger dans les buissons. Elle se pencha avec grâce (non contente d’avoir une chevelure de blé elle était aussi gracieuse : le monde est d’une injustice !) et vit que c’était un homme. Et même deux, trois, toute une horde en fait ! Des Vikings d’une blondeur extraordinaire lui faisaient face, ouvrant et fermant leurs yeux afin de trouver en eux la force de la faire monter direct au septième ciel. (En fait, il suffisait qu’elle regarde un homme pour qu’il ait envie de lui sauter dessus, ce qui était quand même, il faut bien le reconnaître, drôlement plus efficace que de s’inscrire sur Adopteunmec).

Derrière eux babillaient des oiseaux échappés de l'histoire de Blanche-Neige (ils s'étaient perdus).

Les Vikings se saisirent de leur lance pour en transpercer la jeune fille (c’est une image, hein, je ne voudrais pas heurter mon lectorat fidèle en lui assenant des scènes trop crues !)

Oona fut saisie d'un dilemme : coucher ? not coucher ? Que préconisait le doux Seigneur dans un tel contexte ?

L'heure était grave.

Brusquement, devant les yeux estomaqués d’Oona apparût un homme d'une blondeur extraordinaire (oui, je sais, il n'y a que des blonds dans cette histoire, qu'est-ce que j'y peux si ça se passe en Normandie ?), muni d’une harpe dont les notes l’invitaient à monter direct au ciel (franchement, cette fille avait raté sa vocation !).

Or, ces événements d’une violence extrême se déroulaient pendant la nuit de Samain, autrement dit le moment le plus terrible de l’année, celui où commence la saison sombre et où les portes du monde des morts s’ouvrent pour laisser libre accès aux fées, aux sorcières et aux dieux ...

Aglagla.

C'est ainsi que le délicat blondinet à la harpe se transforma d'un seul coup en une sorte de géant (magnifique, certes, mais vraiment très très grand) entouré d’une fulgurante et éblouissante lumière. Car le blondinet (celui à la harpe, hein, vous suivez un peu ?), c'était Dieu !

(Le suspense est insoutenable).

"Oooona !" commença-t-il à hululer, "avec cette horde tu ne dois pas coucher ! Des mains de ces geôliers je vais t'arracher !"

"Flûte alors !" se dit Oona, "c'est bien ma veine ! De quoi il se mêle celui-là ?"

De rage, Oona se mit à donner des coups de pied dans les cailloux et les galets qui avaient le malheur de se trouver sur son chemin, lesquels s'amoncelèrent miraculeusement au bord de la mer.

Depuis, on raconte que c'est Oona elle-même qui aurait amassé tous ces galets pour en faire une église (l'église d'Étretat, donc, qui existe toujours), afin de remercier le Seigneur.

Le remercier de quoi ?

De lui avoir fait rater les meilleurs coups de sa vie ?

Allons, allons .. Soyons sérieux !

librement inspiré des légendes d'Étretat

 

2

 

Un chaleureux merci à vous, Bibique !

Grâce à vous, je me suis mise en quête d'une petite histoire sur Étretat (bon, OK ! il est possible que la légende qu'on vous a raconté dans votre enfance soit légèrement différente !).  

Ce que je ne pouvais pas prévoir, c'est que mon choix se porterait spontanément sur la légende de la fontaine d'Olive. Or, en cherchant un prénom approchant (je ne voulais pas que tout le long de l'histoire on ait en tête la bobine de la charmante fiancée de Popeye !) (elle n'est même pas blonde !), j'ai découvert, en consultant l'excellent ouvrage de Pierre Le Rouzic, page 195, qu'Olive appartient à la même famille de prénoms que Dominique !

Mais assez lantiponné !

C'est avec un plaisir non feint que je cède maintenant la parole à mon Étretataise préférée!

CLIC !

24 novembre 2020

Mes tendres souvenirs (Bibique)

Dominique 5 ans

‘‘ Je me lance, une fois de plus pas grand-chose à raconter.  

Je suis née dans une famille aimante, maman était l’ainée d’une fratrie de sept enfants.

Moi, la première petite-fille, la première petite nièce donc complètement adulée de tous, ce qui me donna un fichu caractère (parait-il ? sourire coeurs

Mais c’est la deuxième sœur de Maman, Lucette, qui a beaucoup compté pour moi, elle était toujours là pour moi, on faisait tout ensemble même à l’adolescence........... que de bons souvenirs !

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Dominique, 7 ans et sa tante Lucette

(Elle est en short et me tient la main, derrière ma maman en 1958 peut-être)

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A Etretat dans les années 1955-56 je pense, nous allions déjà à Etretat pour les vacances (deux de mes oncles Alain et Jacques)

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avec les deux sœurs de maman (Lucette (j’essaie de croiser les jambes comme elle) et Andrée, je pense 1953.

Cette tante est toujours vivante, dans le même village que nous et a à ce jour 88 printemps et bon pied bon œil !

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Toute une époque ! Dommage pas d’appareil photo numérique en ces temps-là, ce sont de vieilles photos scannées.

Merci de me faire replonger dans mes tendres souvenirs...

....¸¸.•♪

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Mon grand-père paternel Kléber (veuf très tôt) je l’aimais beaucoup d’autant plus que nous lui rendions visite dans l’Eure à Terminiers assez rarement, habitant dans les Hauts-de-Seine à Rueil-Malmaison à l’époque.

Donc les visites étaient encore plus chaleureuses et plus fortes, il ne savait pas quoi inventer pour nous faire plaisir.

Il nous emmenait à la ferme au bout de sa rue chercher le lait, on évitait de le renverser au retour en faisant tourner le bras avec le pot dans la main !

Le plaisir d’aller au jardin à la fin du repas pour ramasser les fraises en sa compagnie, les cerises et en automne les noix !

Je le revois gober deux ou trois oeufs en plein après-midi pour éviter à mon petit frère (il a dix ans de moins que moi) de se faire gronder par notre père car il avait sauté dans un panier avec des victuailles pour notre retour..

Enfin plein de bonnes choses, j’aime raconter ces bons moments à mes petits-enfants et ils sont très friands de ces anecdotes.  

Voilà, voilà, entre la famille de maman et papa je n’ai pas manqué d’amour, très entourée par tous, je reconnais avoir eu beaucoup de chance.

 

Bibique

sourire coeurs

(Dominique n'a pas de blog, mais sait-on jamais,

cela arrivera peut-être un jour ?)

 

22 novembre 2020

Tout va bien

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Ouf, dimanche ! Un peu de répit !

Vous vous rappelez de mon frère ? Je vous en ai déjà parlé : après le décès de notre mère, un membre de notre famille l'a fait placer sous curatelle, sans nous demander notre avis, enfin passons ! Et lui qui avait des moyens de paiement et aucun souci financier, il s'est retrouvé du jour au lendemain sans carte bancaire (bon, ceci dit, c'est peut-être pas plus mal, vu qu'il a toujours été habitué à avoir tout ce qu'il voulait !). Maintenant, il a juste une carte de retrait avec laquelle il tire telle somme chaque semaine (pas assez à son goût).

Or, voilà que la carte ne fonctionne plus ! Les retraits sont refusés ! En plus, il fume, je ne sais pas combien coûte un paquet de cigarettes maintenant mais ça ne doit pas être donné ! Bref, je le dépanne, une fois, deux fois, parallèlement j'essaie de joindre la curatrice, injoignable (on peut la joindre deux demi-journées par semaine au téléphone, mais c'est pour tous les majeurs protégés dont elle gère les dossiers, inutile de dire que la ligne est tout le temps occupée!)

Heureusement, Internet existe et j'ai une réponse par mail, elle n'y comprend rien car le compte est alimenté, au contraire de mon frangin qui a toujours eu un solide appétit. Elle lui demande de refaire un essai.

Même chose, retrait refusé.

Elle suggère donc que mon frère se rende directement dans la banque, au guichet, chose qu'il fait bien docilement. Il me passe la dame au téléphone qui ne peut rien faire pour lui, après maintes explications je comprends qu'il s'est trompé de banque !

Pendant ce temps je reçois un mail de la curatrice, elle n'a pas réussi à joindre la (bonne) banque pour savoir ce qu'il se passe avec la carte de retrait, il est 16 heures elle a fini sa journée (c'était vendredi), on verra ça lundi !

Gé-nial !

Un peu plus tard j'essaie de joindre de nouveau mon frère, je suis inquiète, je me dis qu'il doit être super angoissé, en plus de tout ce qu'on vit en ce moment et dont il ne comprend pas tout, si en plus il ne peut plus faire de courses ni fumer, il va péter les plombs ! Mais il ne répond pas, je finis par lui laisser un message où je lui dis que je me fais du souci pour lui, et qu'il veuille bien me rappeler !

Dans la soirée j'ai ma grande qui vient me raconter ses misères, elle vit très mal ce deuxième confinement (comme dit mon autre fille, "on n'a le droit de sortir que pour aller travailler, quoi !"), elle ressent encore plus sa solitude, c'est dur car les clients qui l'appellent sont inquiets à cause du contexte et lui filent leurs angoisses, quand arrive le week-end elle ne peut même pas se changer les idées... Et puis nos virées toutes les deux lui manquent affreusement, elle me dit "Tu crois que je peux faire croire que tu habites à un kilomètre de chez moi?", d'ailleurs c'est drôle elle a rêvé qu'on se voyait comme avant (piscine, Leclerc, etc) et j'ai fait ce même rêve la même nuit !

Quand j'ai raccroché je me suis mise à penser à tous ceux et toutes celles qui travaillent en ce moment, ça doit être dur de tenir le coup ! J'étais encore plus triste ! déjà que c'est pas la joie ces jours-ci .. Il y a quelques jours même j'ai pleuré, je sais c'est vilain, je fais partie des privilégiés, mais bon voilà, j'ai craqué ! (ne vous inquiétez pas pour moi, ça ne dure jamais longtemps!)

Après le coup de fil de ma fille, j'ai écouté mon répondeur, il y avait un message de mon frère :

"Je t'appelle c'est pour te rassurer que tout-va-bien ! En fait c'est mon portable qui déconne complètement, i'savent pas que je suis sourd ? ya rien qui marche mais je te rassure tout de suite, tout-va-bien ! à part que la chaudière fuit, le robinet sur le tuyau au-dessus de ma chaudière, le robinet ROUGE, eh ben c'est là que ça fuit, enfin t'inquiète pas j'ai mis un seau mais j'ai pas de chauffage, je comprends maintenant pourquoi ya plus d'eau dans les radiateurs ! Mais tout-va-bien ! ah, et pis le bonhomme de l'eau m'a dit qu'il faut isoler le compteur sinon il va péter, et je fais comment sans argent pour acheter de la laine de verre ? ah, et aussi j'ai pas de nouvelles de ta fille [Fille Cadette, ils habitent la même ville] j'espère qu'il n'y a rien de grave mais je te rassure tout de suite, tout-va-bien ! Voilà, je te fais des gros bisous !"

J'ai reposé le combiné et, malgré l'épuisement émotionnel de ces derniers jours, j'ai senti monter un fou rire nerveux, je ne pouvais plus m'arrêter ! Qu'est-ce que ça serait si tout n'allait pas bien !

Comment ne pas aimer un frère comme ça ?

20 novembre 2020

Avec un rire et avec une larme

Il était une fois une petite fille. Elle avait, je ne sais pas, moi .. Deux-trois ans. Elle jouait tranquillement dans son coin, sans faire de bruit, avec des pinces à linge qui devenaient tantôt des bonshommes (elle leur flanquait sur le crâne un bouchon de vin Kiravi en guise de chapeau), tantôt des bateaux.. De ces bateaux dont elle rêvait déjà qu’ils l’emmènent loin..

Il faisait chaud dans la pièce, qui était en fait l'arrière-boutique où travaillait sa grand-mère, teinturière de son état et qui repassait vingt-deux heures sur vingt-quatre, comme elle disait....

À l'étage, la maman travaillait aussi. Elle confectionnait des petits objets en cuir, c'était son métier, elle était gainière. Comme elle était payée à la pièce, il lui fallait donc en confectionner le plus grand nombre possible, pendant que sa deuxième fillette, un poupon tout en blondeur et en rondeurs, attendait plus ou moins sagement dans le berceau.

La petite fille se sentait seule. Sauf qu’elle ne savait pas que c’était de la solitude. Il y avait bien Dominique, le fils de l’ouvrière de la grand-mère. Il venait de temps en temps, mais c’était un "grand" et ils n’avaient pas grand-chose à partager, même si quelques années plus tard c’est lui qui l’initierait au fameux jeu du Cochon !

Mais pour l’instant, la petite fille jouait seule avec ses pinces à linge. Elle aimait beaucoup sa solitude. C’était une forme de liberté.

Parfois, elle se glissait jusqu’à la chambre que ses grands-parents cédaient à la maman pour qu’elle y dorme avec les petites, le papa étant à la guerre.

Dans cette chambre, sur le jeté de lit rose, il y avait quelque chose de particulier : assise sur le lit, immobile et majestueuse, se tenait une poupée de porcelaine.

Cette poupée fascinait la petite fille. Elle avait de grands yeux clairs, des boucles blondes qui ondulaient sur ses épaules et dans son dos. Elle était belle cette poupée, incroyablement belle. On aurait dit une princesse. Ou une fée.

La petite fille se mit à rêver d’elle. Toute éveillée, veux-je dire. Elle lui fabriquait une vie. De douce fée, la poupée s’était mise à devenir rebelle.

Quelques temps plus tard, ses parents emménagèrent dans leur propre logement. La poupée, qui était toujours dans les rêves de la petite fille, elle aussi avait déménagé : elle s’était enfuie du château où elle était née et habitait maintenant une cabane qu’elle avait construite elle-même (un peu comme dans l’histoire des Trois Petits Cochons), qu’elle aménageait au gré de ce qu’offrait la Nature, telle Ayla, l'héroïne des "Enfants de la Terre".

Car avec le nouveau logement étaient venus les premiers coups, les premières larmes.

Ce n’était pas grave, parce qu’Ayla était à ses côtés le soir, lorsque la petite fille s’endormait avec ses joues en feu et son gros chagrin. Elle ne la quittait jamais.

Avec le nouveau logement étaient venus aussi les premières joies, les premiers rires, les premiers voyages en Italie. Car la vie, ce n’est jamais tout blanc ou tout noir. La vie, c’est un sentiment si fort, si grand, si serein, qu’il est impossible de l’exprimer avec des mots. La petite fille essayait bien, mais elle n’y parvenait pas. Elle ne pouvait que ressentir, se laisser remplir par ce sentiment d'élation qui donnait à sa poitrine l'envie d'exploser. Et sa peau se couvrait de frissons, tant être en vie la rendait heureuse.

Malgré les gifles.

Malgré les larmes.

Malgré tous les malgré.

Plus tard, bien plus tard, la petite fille devenue grande allait enfin croiser ces mots qu’elle-même n’avait pas su trouver :

‘‘ Lorsque le premier convoi* est passé entre nos mains, nous avons cru un moment ne plus pouvoir jamais rire ou être gai, nous nous sommes sentis changés en d’autres êtres, soudain vieillis. Mais ensuite, lorsqu’on revient parmi les hommes, il y a de la vie et la vie est toujours là dans ses innombrables nuances, avec un rire et avec une larme."

Etty Hillesum, Lettres de Westerbork.

* pour le camp de concentration

 

Brie Nad

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20 novembre 2020

Comment est-ce possible ? (Fabie)

Roxane 9 sept 2012

photo de Pastelle

Cette petite fille, certains d'entre nous la connaissent ou l'ont connue. Une petite fille tapie et prête à surgir au moindre haussement de ton, au moindre faux-pas.

Oui, elle est fragile, plus fragile que du verre, même si paradoxalement, elle paraît forte.

Oui, elle a besoin de tendresse, elle a besoin de reconnaissance, elle a besoin qu'on lui montre qu'on l'aime. Inlassablement.

Il y a en elle une carence, une béance, un gouffre que rien ne semble pouvoir combler, jamais, si ce n’est de l'amour, des couches et des couches d’amour, comme un St Honoré géant dont elle ne serait jamais rassasiée.

Parce que cette petite fille, souvent, elle n'arrive pas à grandir.

Elle reste petite. Toute petite...

 

J'aurais pu, il est vrai, ne pas relever les mots de Fabie dans le commentaire qu'elle avait laissé. Après tout, ils ne rentraient pas dans le thème, et pour cause. 

J'aurais pu.

Mais voilà. La vie, c'est comme ça.

Avec des rires.

Avec, aussi, souvent, beaucoup de larmes.

 

IMG_3899 - Fabie

Comment est-ce possible, dites-moi ?

Fabienne 10 ans

Comment est-ce possible ?

‘‘ Je cherche pour participer à ta nouvelle rubrique, mais j'avoue que j'ai beaucoup de difficultés à me remémorer des souvenirs de tendresse dans mon enfance.
Bon inutile de parler de mon père qui avait quelques ressemblances avec le tien, en y ajoutant la perversité !
Ma mère vit toujours, et le moins qu'on puisse dire c'est que la tendresse, elle ne connait pas, ni avec ses enfants, ni avec ses petits ou arrière-petits-enfants...
Et qu'on ne me dise pas que c'est une question de génération, elle vient d'avoir 82 ans...

Je voulais expliquer pourquoi il m'était difficile de témoigner.

En fait nous habitions loin de tous nos grands-parents, cela ne m'empêche pas d'avoir avec eux de bons souvenirs, mais lorsque cela n'allait pas à la maison, nous ne pouvions aller nous faire consoler chez eux.

Du coup, en même temps qu'une photo de moi, petite, je t'en envoie une où tous mes grands-parents sont réunis.

IMG_3805 - Gds parents X4

Mes grands-pères étaient des papys que nous avons fait marcher sur la tête.

Surtout mon grand-père maternel, que l'on voit plus en avant sur la photo.

Je me souviens que lorsqu'il nous emmenait au manège, le pauvre n'arrivait pas à nous en faire descendre (il était sourd et muet), et cela lui a valu un jour une belle engueulade par ma mère.

Mes grands-mères étaient des "têtes de mule", je dois tenir d'elles 😉

Merci de nous plonger dans nos souvenirs, bons et moins bons...

 

Les mots de Fabie sur ce qu'elle a subi

19 novembre 2020

Une guirlande magnifique

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Hier, il faisait un temps radieux, ce qui m'a mise en joie puisque j'avais décidé de me rendre dans un endroit particulier (c'est un secret !). En fait, j'avais déjà pris cette décision la veille (mardi), mais le temps était pourri en termes de prise de photos, lesquelles se sont avérées très moches (sauf si on aime toutes les nuances de gris).

Imaginez donc mon contentement, mercredi, en ouvrant les yeux et les fenêtres, de découvrir que le ciel avait changé d'avis : il était d'un bleu immaculé. On ne peut pas en dire autant de moi, depuis que je marche j'envisage de me faire greffer des jambes de secours. Il faut dire qu'il peut m'arriver de dépasser l'heure, voire le kilomètre autorisé-s, uniquement lorsque l'endroit est désert, ce qui se produit maintenant que je peux retourner "de l'autre côté" (c'est pour cela que j'avais tant hâte).

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Bon, mes loulous, je vous laisse ! J'ai des petites tresses, façon africaine, à faire à mes cheveux qui, allez savoir pourquoi, poussent devant au lieu de serpenter très sexyment en une guirlande magnifique dans mon dos (là où je ne porte jamais mes lunettes).

Il n'est pas exclu que, d'ici la fin de la journée, j'aie tout coupé au sécateur, et ce, bien que je sois d'une patience infinie !

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Bonne journée !

Smouiiiiiiiiiiiiiiiiiich !

18 novembre 2020

Némorosa, la reine des bois

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C'était dans la forêt de Fontainebleau, il y a un peu plus de trois ans.

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Vous voyez le médaillon, sur le rocher ?

Approchez-vous, je vous en prie, que je vous explique : lors de la création des sentiers de promenade, des noms et des légendes ont été associés .. 

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.. aux formes étranges

rocher DCP_5147

... des rochers (il faudrait que je me renseigne sur les noms donnés à ces rochers-là !).

Voici celle du rocher-grotte de Némorosa :

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Il était une fois, au XIVe siècle, un vilain Prince Noir qui assiégea la ville. Le Chevalier René de Fontainebleau décida d'emmener sa compagne, la belle Délia*, dans une grotte cachée dans la forêt afin de la soustraire au danger. Les combats terminés, René retourna la rechercher mais il la trouva inanimée. DRAME ! Délia venait d'être piquée par une vipère ! (une vipère blonde, c'est sûr!)

Il l'enterra et le chagrin l'envahit. Chaque nuit, il passait des heures à pleurer sur le rocher (elle n'est pas gaie leur histoire !), jusqu'au soir où une jolie jeune fille couronnée de fleurs et vêtue de feuillage lui apparut : son nom était Némorosa, la reine des bois et elle venait pour le consoler. René finit par succomber aux charmes de l'apparition (les hommes sont de faibles petits êtres fragiles).

On raconte que par une belle journée d'automne, René et Némorosa quittèrent le sol à tout jamais afin de célébrer leur union quelque part dans le ciel, là où le bonheur est éternel....

* Délia (je m'adresse à la nôtre !), je suis sûre que tu trouves que cette stupide légende manque cruellement de vaches !! Je parie que tu aurais bien vu comme fin de l'histoire, ton homonyme réveillée par le coup de langue d'une gentille vachounette et le René à ses pieds au lieu qu'il s'envole à la moindre occasion ! (les hommes sont de faibles, etc).

Une histoire qui ressemblerait un peu plus à celle que tu m'as confiée, et que je vais maintenant me faire un plaisir de partager avec vous !

Qui nous aime, nous suive !

CLIC

 

(✿̶̥̥)

18 novembre 2020

Il me reste de cette enfance (Délia)

les vaches de mon grand père

‘‘ J'ai retrouvé cette déco que j'ai faite sur ma boite à aiguilles à tricoter.

C'est la représentation des vaches de mon grand-père, et en couleur, s'il te plaît !

‘‘ Je ne me souviens pas avoir manqué de quoi que ce soit durant ma vie présente, sauf maintenant de liberté. Même aux temps les plus durs de mon enfance, je n'ai pas manqué. Pas d'amour en tout cas.

Mon grand-père tout d'abord qui me gardait pendant que mes parents étaient aux champs.

Mes parents, bien sûr, mes enfants quand ils sont arrivés, mes sœurs, mon frère, mes neveux et nièces, je crois qu'ils savent tous me montrer d'une façon ou d'une autre leur attachement et leur affection. Ce qui fait que mon existence soit douce et agréable en leur compagnie, et en ce moment par la pensée.

Mais pour paraphraser notre hôte en la circonstance, s'il demeure de mon enfance, trace de valeurs particulières, d'un amour intact qui m'ait façonnée, à mon insu car je ne l'ai réalisé que très longtemps après, c'est de mon grand-père que cela me vient.

grand pere

J'avais 7 ans quand il a quitté ce monde.  Il a participé à la première guerre mondiale, durant laquelle il a perdu deux de ses enfants. Il a laissé du côté du tunnel de Tavannes dans le lointain grand Est, beaucoup de ses copains, des compagnons de combat.

Sa jambe blessée l'a fait souffrir jusqu'à son dernier jour. Pourtant, en dur paysan Auvergnat, il a toujours cultivé sa terre avec ses bêtes dont il était fier.

Avec d'autres éleveurs il a participé à la création d'une coopérative agricole pour permettre à chacun de pouvoir s'appuyer sur le collectif sans lequel rien n'était possible.

Son amour pour ses bêtes, il me l'a transmis. Son acharnement à faire vivre une terre capricieuse et ingrate, il l'a transformé en opiniâtreté et mis à la disposition de la collectivité.

Je ne suis pas celle que je suis par hasard. Tout comme il m'a transmis les valeurs d'humanité, c'est lui qui me racontait les histoires de mon enfance dont je me souviens aujourd'hui. Le Plampounis, la Cabriole, le chien de Brisquet et l'histoire de la chèvre qui ne voulait pas sauter le ruisseau peuplent encore mes souvenirs d'enfant.

le chien de brisquet_0002

Qu'il était doux de se blottir les après-midi, pendant que papa et maman se décarcassaient aux champs, au bois ou à l'étable, entre ses maigres bras et de sentir ses doigts noueux  tenir ma petite menotte pour m'accompagner jusqu'au jardin. Qu'il était doux d'entendre sa voix chevrotante me raconter une histoire ou me chanter une berceuse !

Il me rassurait et savait garder patience lorsque je faisais un caprice ou bien ne voulait pas rester à la maison en attendant le retour de mes parents.

Pourtant je crois que je ne lui épargnais guère de peine. Enfant espiègle, j'avais la ruse de lui cacher ses cannes et de refermer la lourde porte de la maison, avant de prendre la poudre d'escampette, mes deux chats sous le bras, pour rejoindre le champ où je savais trouver maman. Il avait beau crier mon nom et s'époumoner tant qu'il pouvait, je fonçais vers le champ sans me retourner.  Il me reste de cette enfance la douceur du miel et du bon chocolat chaud qu'il me faisait parfois goûter, assise sur ses genoux.

Il me reste de cette enfance l'amour inconditionnel pour la vache, cette noble servante qu'il conduisait aux labours ou aux moissons.

les vaches de Lossedat de 1950 à 1958

les vaches de mon grand-père

Il me reste de cette enfance une odeur de noisette, qui parfumait nos soirs d'automne,

Il me reste de cette enfance tant et tant de choses qu'il me faudrait des ans et même bien davantage pour ne pas en oublier.

quand Madelon

Un petit tour chez Délia ? CLIC

Et aussi ici

16 novembre 2020

La ré équilibration des vertus

J’ai envie de dire : si vous êtes friand de créations manuelles en tout genre, je vous déconseillerai direct de vous adresser à moi. Par contre, à mon humble avis, Dieu existe, sinon comment expliquer que par mesure de rééquilibration des vertus il ait mis dans la même famille que moi une nana aux doigts d’or (ma sœur) et aux cheveux itou (encore que les cheveux soient d’une utilité toute relative dans la confection de mobilier d’intérieur) ?

Vous allez me dire, quelle injustice ! Il y en a qui ont tous les dons alors que leur soeur, que couic!

Je vous arrête derechef.

Que je vous narre les circonstances qui ont fait naître chez ma soeur le gène du bricolage.

Il y a un certain nombre d’années, ma soeur tenait avec son cher et tendre un café-restau qui ne l’occupait que quinze heures par jour. C’est dire si l’ennui la tenaillait. En plus de ça, ça faisait quand même bien, oh oui, je dirais bien, DEUX ANS qu’elle n'avait pas déménagé (la déménagite est déconseillée quand on tient un commerce) si bien que pour contrer sa nature profonde, à défaut de se bouger elle bougeait régulièrement tous ses meubles.

C’est comme ça qu’un de ses jours de congé, profitant que sa moitié était parti(e) à la pêche, elle se met à tout chambouler : et que je te réorganise le bar du restau, et que je te déménage la machine à glace et tant qu’à faire le p’tit frigo du cellier. Sa frénésie de bougement de meubles est telle qu'elle se dit qu’elle va en profiter pour faire du grand ménage, et se saisissant du robinet du bar avec une douceur qu’elle tient de famille et qui a largement fait ses preuves depuis, voilà que le robinet lui reste dans la main !!! Ma frangine, paniquée, essaie de remettre ce p.. de robinet en place, impossible !!! Et l’eau coulait, coulait, coulait .. Il faut dire qu’à l’époque, elle ne bricolait pas ma sœur (elle est secrétaire de direction, à la base), et elle ne savait pas quoi faire (à part s’arracher ses magnifiques cheveux blonds fortifiés au jaune d’oeuf). Elle se précipite donc sur le téléphone et appelle le Maire, la grande (et seule) sommité du petit village cévenol où elle habitait. Seulement voilà, ce n’est pas tous les jours qu’on appelle un maire de village cévenol pour résoudre un problème de plomberie. À vrai dire, de tout son mandat, c’était bien la première fois qu’il était confronté à ce genre de situation, si bien que la sommité assommée s’en réfère à son adjoint, lequel après avoir bien étudié le pour et le contre explique à ma frangine qu’il faut qu’elle coupe l’eau.

Franchement, c’est là qu’on voit comme le cerveau de nana est un pur fétu de paille comparé à celui de l’Homme.

Bref. Ma sœur s’arme du seul outillage dont elle dispose à l’époque (un marteau et une lime à bois) et s’essaie aussitôt à soulever la dalle super lourde qui abrite le robinet d’arrivée d’eau.. Elle n'y arrive pas (tu m’étonnes !) mais heureusement, l’adjoint a la super idée de monter son blanc destrier pour venir voir où en sont les choses.

Mouillées.

Et même très mouillées, puisque tout est inondé.

En plus, les plombs ont sauté.

Devant l’état délabré des éléments et de ma frangine, l’adjoint se jette aux pieds de Brie dans le but on ne peut plus louable de soulever la dalle pour qu’elle puisse fermer son robinet. Ah, on a beau dire, les hommes !!! Qu’est-ce qu’on ferait sans eux ??!!

Encore que.

Là-dessus, mon beauf se pointe (il revenait de sa pêche).

"Ben t'es drôlement échevelée !!" geint-il à sa moitié en voyant les cheveux de Brie dressés tout autour de sa tête comme des rayons de soleil, "En plus tu pisses le sang !! T'en mets partout !!", puis, après un rapide coup d'œil alentour, "MAIS C'EST QUOI CE SOUK ? YA EU UN TSUNAMI ICI ?"

"Ben figure-toi.." commence la chair de ma mère en lui narrant ce qui précède tout en tenant un torchon contre sa main blessée pour éponger le sang.

Alors son époux, de conclure :

"C'EST DINGUE, ÇA !! J'PEUX PAS TE LAISSER CINQ MINUTES TOUTE SEULE SANS QUE TU METTES TOUT À FEU ET À SANG !!"

15 novembre 2020

Le ciel ressemble à une plage

Une marche d'autant plus agréable hier que je ne pensais pas pouvoir sortir, ce qui m'ennuyait bien vu que depuis le matin, le ciel m'appelait de tous ses petits nuageons et de son soleil magnifique.

J'ai fini par céder et croyez bien que je n'ai pas boudé mon plaisir. Les températures étaient exceptionnellement douces, je me suis arrêtée souvent pour regarder les cieux majestueux. Sûr que les deux messieurs qui me suivaient (promeneurs de chien) ont dû se demander ce que je pouvais bien observer, à m'arrêter toutes les cinq minutes avec le nez en l'air (ce n'est pas non plus comme si c'était inhabituel chez moi, j'adore le ciel ! encore plus lorsqu'il ressemble à une plage !).

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Des mammatus, je dirais !

(y a-t-il un spécialiste en nuages dans la salle ?),

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d'ailleurs, il était temps que j'arrive car trois quart d'heures plus tard, ils s'étaient éparpillés comme de la barbe à papa qu'on s'apprête à déguster.

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À propos de barbe à papa, quelle meilleure façon aurais-je pu trouver pour vous inviter dans le monde tout en douceur que nous offrent les mots d'Angedra ?

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Mes chers amis, si vous voulez bien vous donner la peine ..

CLIC-CLIC !

 

Très belle journée à vous !

 

15 novembre 2020

Un nid d'amour (Angedra)

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‘‘Sans doute pas de quoi bouleverser les lecteurs, car je n'ai que l'embarras du choix pour choisir dans le cocon qui m'a entouré d'amour, de chaleur et d'attentions.
Maman était pudique mais savait très bien nous faire passer son amour par ses caresses, notamment la nuit elle passait ainsi de lit en lit surveiller notre sommeil (nous étions 5 !!). Remonter le drap sur l'un, passer sa main sur le front de l'autre, calmer un cauchemar… souvent je faisais semblant de dormir dans l'attente de sa main qui se poserait sur moi, son léger parfum qu'elle mettait sur un joli mouchoir posé dans la dentelle de sa combinaison … Nous ne lui parlions pas de ses visites nocturnes, mais nous savions …
Papa était tout autant aimant, nous offrant sans retenue son sourire, avec pour chacun de nous une attention particulière, comme la joie qu'il avait à nous offrir le premier fruit de la saison que nous aimions… les premières amandes vertes pour l'une, les nèfles pour moi et ainsi de suite.
Ma famille n'était pas très nombreuse mais j'avais vraiment l'impression de vivre dans un nid d'amour, sans doute pour cela que nous avons pu résister ainsi unis aux épreuves de la guerre de notre pays.

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Je préfère parfumer mes souvenirs aux effluves du jasmin qui me rappellent les nuits parfumées par son odeur ainsi que ses fleurs étoilées mises dans une soucoupe près de mon lit, ainsi que l’Asphodèle qui poussaient au milieu de nos terrains de jeux et dont on aimait sucer le coeur sucré de ses fleurs.

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J’aurais pu choisir une belle photo de la Méditerranée, mais j’en utilise déjà très souvent sur mon blog, voilà donc deux fleurs entre autres qui continuent de sucrer et parfumer mes souvenirs.

Nous sommes nés sur la terre d’Algérie depuis trois générations avec ma grand-mère paternelle, puis mes parents et toute ma fratrie.

Dans les souvenirs-cuisine de mes grands-mères ne figurent pas spécialement les crêpes, pour l'une (paternelle disparue alors que j'étais très jeune) je me souviens surtout de sa préparation du couscous qui demandait de longues heures à rouler, beurrer et préparer sa graine. J'aimais la regarder pour ensuite l'apprécier autour de la grande tablée qui réunissait toute la famille chez mes grands-parents pour ce festin.

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Maman a continué ensuite ce repas familial autour de ce plat chaque jeudi (jour qui était celui sans école).

Ma deuxième grand-mère nous régalait notamment de ses délicieuses rondelles de patates douces frites puis enrobées de sucre.

Nous nous brûlions souvent les doigts dans l'impatience de les déguster. 

C’est un peu réduire ses autres prouesses culinaires, mais j’adore toujours les patates douces !!!

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Je suis devenue mamie.

À mon tour en devenant grand-mère j'ai éprouvé un immense plaisir à apprendre la cuisine à mes deux aînés petits-fils. A genoux sur un banc ils participaient à la confection des crêpes, du gâteau au yaourt mais aussi à préparer poisson, poulet, légumes… Ils voulaient tout faire avec mamie et même si cela me demandait ensuite un long travail de "remise au propre" de la cuisine… quel partage de bonheur et de joie !

Je ne parle pas du « rôle" des mamies, ce mot me semble être un peu comme une obligation de "jouer son rôle". 

Pour moi devenir une mamie est une évidence dès que notre premier petit-enfant arrive, aucune obligation, simplement une immense joie. 

Mamie est une continuation de l'amour familial qui coule en nous (ou pas selon les familles), ce besoin de transmettre des souvenirs, d'échanger, partager.

Pour cela la cuisine est une activité extraordinaire, elle connecte le goût, l'odorat, le toucher, le partage… les rires et même les disputes… la vie !!!

Bien entendu qu'il y a d'autres branches à cet arbre de transmission, comme la lecture avec surtout l'imagination et les rêves. 

Que de voyages nous avons faits avec mes petits, nous devenions pirates, guerriers, robinsons, explorateurs, aucune limite à nos inventions puisque nous n’avons besoin que de notre imagination.

Les jours de pluie nous avons même pique-niqué dans le salon. Le pique-nique a toujours eu un formidable attrait pour mes petits.… cet été cela a même été leur demande en pleine chaleur du mois d’Août dans une forêt desséchée… et cela a été un beau moment.

 

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Un grand merci, Angedra, pour ce partage tout en douceur !

 

Un petit tour chez Angedra ? CLIC !

14 novembre 2020

De l'autre côté

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j'avais pris cette photo à la boulangerie, en août

 

Ce matin, je me suis réveillée des larmes plein les yeux.

Puis j'ai repensé à hier.

Il faut que je vous explique que là où j'habite, d'un côté il y a la ville, de l'autre les champs.

Depuis la pandémie, j'évite au maximum d'aller en ville, je n'achète même plus de pain.

"Soyez prudente", avait dit le médecin, "il y a beaucoup de cas sur la commune, continuez le drive, n'allez pas chez le boulanger".

Mais hier, après la marche quotidienne, je voulais aller chercher les résultats de la prise de sang. Et puis, tiens, j'en profiterai pour aller chez le boulanger, acheter de son délicieux pain aux céréales, depuis des mois j'en rêve ! Mon boulanger avait d'ailleurs eu le Prix de la Meilleure Baguette Tradition ! Ce n'est pas une petite fois par ci par là qui va me mettre en danger !

C'est comme ça que j'ai vu.

Le rideau de fer baissé.

Tiens ? C'est fermé ? Lui ouvert de 6 h du mat à 20 h sans interruption 6 jours sur 7 ?

Je me suis dit, Oui bien sûr, avec le covid il a moins de clients, sans doute il n'ouvre plus toute la journée.

Je fais le tour pour aller voir si quelque chose est écrit sur la porte d'entrée, et que vois-je ?

Rien.

Il n'y a plus rien.

Le local est vide, dramatiquement, épouvantablement vide.

J'ai un choc terrible.

Combien sont-ils, les commerçants qui se retrouvent dans cette situation ? Combien de personnes se retrouvent ainsi sur le carreau ? Et la petite boulangère, celle qui vendait le pain, bénéficie-t-elle du chômage technique ? Est-elle indemnisée ?

Je repense à son sourire, je repense à nos papotages, je repense à toutes les fois où, avec ma fille parisienne, on allait acheter du pain "qu'on ne trouve pas à Paris".

Mis bout à bout, combien de moments passés ensemble ?

Je suis rentrée à la maison complètement sonnée.

Malgré la marche revigorante.

Malgré les flaques sous le pont qui ont durci, me permettant enfin de retourner de l'autre côté.

De l'autre côté …

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Je dédicace ces photos à mon amie Marie K, qui me manque énormément (dégât collatéral de la pandémie),

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 et à nous tous,

je souhaite une percée de lumière dans la grisaille.

 

Très belle journée à vous !

(¯`*´¯)
`*.¸.*
¸.*¨ ¸.*¨)
(¸. .´ ¸¸.`¨
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13 novembre 2020

Un coeur tendre (Daniel)

Il était une fois nos ancêtres les Celtes, qui vivaient au rythme des deux saisons, la claire et la sombre. La fête la plus importante de la période sombre était indubitablement celle de Samain ("Halloween") qui se déroulait à l’entrée de l’hiver.

Il existait néanmoins une deuxième fête hivernale dont on entend moins parler (sans doute parce qu'on n'en a pas encore fait une fête commerciale), il s’agit d’Imbolc.

Cette célébration était placée sous la bienveillance de Brigit, la plus grande déesse celtique de tous les temps (elle est aussi connue sous le nom de Dana), si populaire que l'Église, pour parvenir à évangéliser les Celtes, avait dû en faire une sainte, transformant la grande prêtresse Brigit en Sainte Brigitte.

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"Mais .. mais ..", êtes-vous en train de vous demander, "où Ambre nous emmène-t-elle avec ses histoires de crêpes et de Chandeleur ? Le confinement lui est monté à la tête ? Elle a boulotté son éphéméride à l’envers ?"

Mes chers amis, je vous rassure tout de suite ! Rien de tout cela !

Je ne vous fais pas languir plus longtemps : je cède la parole à Daniel !

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‘‘Ma grand-mère paternelle était un peu pète-sec mais un coeur tendre. Sa maison était à côté de la mienne. Je venais la voir et elle me faisait des crêpes...Hum !!! Ses bonnes crêpes !

Tous les dimanches, elle glissait dans ma poche un petit billet. Je sentais qu'elle m'aimait et quand ça n'allait pas avec mes parents, j'allais trouver refuge chez elle. Elle me mettait la télévision et tout allait mieux !!

Je pense souvent à elle et à son mari, un petit monsieur, adorable !

 

 

..¸¸.♪♫ Très belle journée à vous ! ☼....

 

 

11 novembre 2020

Un amour simple (Virevolte)

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Bonjour à vous,

comme je l'ai évoqué ici ou là, deux blondinets de mon âge ont durablement marqué mes jeunes années : il s'agit de mon ami d'enfance Jean-Paul (on avait emménagé dans le même immeuble pour notre troisième anniversaire, et 12 ans plus tard nos parents ont déménagé en même temps aussi, c'est drôle !).

Le deuxième est le cousin qui était censé m'épouser, jusqu'à ce qu'il découvre l'existence d'un vaste horizon truffé de femmes....

Pour Virevolte aussi, deux garçons ont coloré son enfance.

Je ne vous fais pas languir plus longtemps, je lui laisse la parole !

 

❤♥●•٠·˙. ˙·٠•●♥❤

‘‘Je réfléchis beaucoup en ce moment sur l'amour, la tendresse et j'ai beau chercher, dans mon enfance je ne pense pas avoir connu cet amour tendresse. Ma mère n'avait pas connu ses parents ou si peu...Elle n'était pas du genre à faire des câlins. Je n'ai connu que mon grand-père paternel. Il était dur, avait des principes. Mon père me faisait peur, il m'impressionnait, j'ai déjà raconté qu'adolescente je n'arrivais pas à lui parler car je ne pouvais le tutoyer, c'était impossible pour moi.
Je pense que la première personne qui m'a aimée, c'était mon meilleur copain en CE1, on s'est connu jusqu'au collège. J'aimais être en sa présence. J'ai voulu le retrouver il y a peu mais je n'ai pas réussi. C'était un amour simple, sans rien attendre de l'autre, juste donner parce qu'on en avait envie. Après, j'ai eu les copines ! ;-)

 

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C'est la ruelle que j'empruntais pour aller à l'école quand j'étais en primaire. J'adorais cette petite rue où il passait très peu de voitures vu sa largeur.

Et j'oubliais aussi mon cousin ! Je lui vouais une admiration qui était réciproque.

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© photo Virevolte, chipée ici

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© photo Virevolte, empruntée

On se revoit maintenant et on prend toujours autant de plaisir à être ensemble!

Virevolte

(¯`*´¯)
`*.¸.*
¸.*¨ ¸.*¨)
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10 novembre 2020

At last but not least

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Bonjour à vous,

Comment allez-vous en cette belle journée automnale ? (aujourd'hui, il pleut, en tout cas en région parisienne)

Moi, très bien ! Ce matin j'ai eu de la visite ! L'infirmière ! (prise de sang que je reculais depuis.. heu, depuis longtemps !). J'étais contente de la voir et de papoter avec elle ! Cette fois, contrairement à la dernière, on était masquées toutes les deux !

Autre excellente nouvelle, hier j'ai pu aller de l'autre côté du pont ! L'accès m'en m'était impossible depuis des semaines pour cause d'impraticabilité (boue et inondations diverses).

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sous le pont, il y a un mois

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même endroit maintenant

Que j'étais contente ! Il faisait un soleil radieux, la vie est belle !

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At last but not least, vos premières participations sont arrivées ! Vous savez, les réponses à la question "Avez-vous connu dans votre enfance, votre jeunesse, quelqu'un qui vous apporte chaleur, douceur, quelqu'un avec qui vous vous sentiez bien et en sécurité, en un mot, aimé-e ?".

Merci, merci ! Vous êtes trop mimis ! Smouiiiiiiiiiiiiiiiich !

En attendant de vous faire découvrir la première contribution (guettez la rubrique "Le coin des amis"!), je vous laisse car j'ai plein de choses à faire, banales, ordinaires, mais que je suis très contente de pouvoir faire !

Je vous dis à très vite ! Bonne journée !

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PS Glissez un regard sur votre gauche ! Il y a de nouvelles photos dans l'album des amis !

9 novembre 2020

La reine de la cuisine

Sur une proposition d'écriture du Goût : 56e devoir, CLIC.

 

Je suis une spécialiste des plats uniques. D’ailleurs, j’ai une anecdote à ce sujet, c’est même une anthologie de mon histoire culinaire (le père de mes filles en parle encore, c’est dire !).

C'était il y a bien longtemps, à une époque où j’étais encore jeune et belle et où ma sœur vivait chez moi. Enfin, ma sœur, et un collègue à mon homme. En fait, le soir même il était dans le lit de ma frangine (le collègue, pas mon homme) ce qui s’est révélé drôlement pratique, vu que sinon on aurait eu un problème de lits.

Un jour, on ne savait pas quoi préparer à manger à nos hommes. J’aurais pu faire quelque chose à la va-vite (quoique ce ne soit pas du tout mon genre). Mais maintenant que j’étais une femme mariée, rayonnante de créativité, plus question de me permettre de tels écarts. Après avoir longuement réfléchi, on a décidé de mélanger tous les restes qui étaient dans le frigo, en associant allègrement le sucré et le salé ! (on était des précurseuses sans le savoir !)

Après avoir goûté ce plat unique (dans tous les sens du terme), je ne sais plus qui des deux, de mon homme ou du copain, a été le plus .. comment dire .. MARQUÉ. Il faut dire qu’ils arrivaient de je ne sais plus où et qu’ils crevaient de faim. Quand ils ont vu cette montagne de nourriture sur la moquette – enfin, quand je dis 'sur la moquette', c’est une façon de parler, vu qu’on n’avait pas de moquette. D’ailleurs on n’avait pas de table non plus et tout notre mobilier résidait en le minimum vital (un lit).

Donc, on mangeait assis par terre. D’ailleurs, c'est un signe ! Le fait que je m’asseyais déjà prouve bien que j’étais destinée à une existence incroyablement spirituelle ! (dans tous les sens du terme)(comme le plat unique)

Oui alors donc, nos zhommes zarrivent.

Il aurait fallu que vous voyiez leur visage s’éclairer d’une joie sans mélange !!! (On ne pouvait pas en dire autant du plat).

C’est à la première bouchée que ça s’est compliqué : leur visage avait viré au vert et jaune (d‘ailleurs c‘est la seule fois où j’ai vu des rayures sur une figure). Du coup, ma soeur et moi on s’est dit comme ça qu‘il valait mieux qu‘on n’y goûte pas. Ce n’était tout de même pas la peine qu‘on soit malades tous les quatre ! Surtout qu’après, au lit, il a fallu qu’on les motive un max !!

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(mon homme) J’ai mal au ventre !

(moi) Mais arrête ! Tu sais très bien que tu as toujours eu un seuil très bas de résistance à la douleur. Allez, un p’tit câlin !

(mon homme) Faire l’amour est hors de question !

(moi) C’est pas au pénis que t’as mal, que je sache ??

(mon homme) Non, c’est juste au-dessus ! Toute activité sexuelle serait une torture ! Dors !

Dors ??

Comment ça, DORS ?!

(moi) Laisse-moi voir ton ventre, je vais te masser, ça va te faire du bien..

(mon homme) Nooon !

(moi) Laisse-moi voir, allez !

J’ai bien tout regardé : il n’avait RIEN. RIEN DU TOUT.

(moi) On essaie, un point c’est tout !

Je me suis allongée sur lui avec toute ma douceur naturelle. Seulement voilà, il m’avait tellement énervée que j’ai perdu l’équilibre et qu’en tombant je lui ai filé un coup de genou dans l’aine.

(lui, hurlant) Ambre, j’apprécierais énormément que tu me laisses tranquille !!!

Pf ! Chochote, va !!

D’ailleurs, maintenant que j’y repense, je me demande s’il n’a pas avancé ça comme argument quand on a divorcé, LE TRAÎTRE !

8 novembre 2020

Comme un nid douillet

 

S'il y a une personne qui m'a aimée comme j'avais envie d'être aimée, c’est elle, ma grand-mère paternelle.

Même quand elle ne cautionnait pas mes choix, elle ne me jugeait pas, toujours à mes côtés, comme un nid douillet, elle m'a toujours aimée.

Ce n'était pas une "mamy gâteau" oh non-non ! Loin de là ! D’ailleurs elle n’était pas très tendre.. Ce n'était pas le genre de grand-mère à faire des câlins ni des gâteaux sucrés, juste le genre à aimer, à aimer comme on aime quand on aime vraiment ..

C‘est drôle d‘ailleurs, car ce n'était pas gagné.. Rappelez-vous, le mal qu'elle s'était donné afin que celui qui deviendrait mon père ne naisse pas ! Au final, comme son fils aîné n'a pas eu d'enfant, c'est ce deuxième fils qui l'a rendue grand-mère !

Il fallait la voir alors, fière comme une jeune maman (elle avait 46 ans), me promener dans ces gros landaus tels qu’on les faisait autrefois, me bercer la nuit pendant des heures en fredonnant une chanson en chti (mes parents ont habité chez elle les premiers temps de leur mariage, c’était déjà la crise du logement !)

Et cet amour mon Dieu, tout cet amour qu’elle m’a donné !! 

 

Si quelque chose existe encore après sa mort, c’est bien l’amour qu’elle m’a donné ..

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Et vous, mes amis, dites-moi ?

Avez-vous connu dans votre enfance quelqu'un qui vous apporte cette chaleur, cette invasion de douceur tendre, de bien-être, quelqu'un avec qui vous vous sentiez bien et en sécurité, en un mot, aimé-e ?

Allez, soyez chic, permettez-moi de le partager ici ! Et toujours, pour celles et ceux qui le veulent bien, avec des photos !

 

7 novembre 2020

Lamentablement vide

Hier, ce n'était pas une bonne journée. Pas mon genre de déprimer pourtant, surtout que je fais partie des personnes privilégiées. Je me demande si ce n'est pas parce que mon réservoir de douceur est vide, lamentablement vide. Vous savez, de ces petits moments où on reçoit un sourire, on échange agréablement, on passe un bon moment, simple mais agréable, on est contents d'avoir fait une bonne séance de yoga, la journée au boulot s'est bien passée, les collègues ont été sympas, etc. Toutes ces choses d'avant qui n'existent plus, puisque le but, maintenant, c'est de garder ses distances !

Hier, aucun de ces petits moments-là.

Ça a commencé par un coup d'fil de ma sœur, comment en est-on arrivées à parler de nos jeunes années ? Et de ce qu'aurait été ma vie (et la sienne) si mon père ne m'avait pas jetée dehors ? (je dis "et la sienne" car ma sœur s'est enfuie aussi sec de chez nos parents pour venir vivre avec nous)

Bon, évidemment, je n'aurais pas eu mes filles.

Filles dont j'ai pris des nouvelles, elles n'ont pas appelé cette semaine (pas normal). Dans le trente-sixième dessous toutes les deux, la cadette : "En fait on a juste le droit d'aller travailler !", la grande qui avait une toute petite voix (symptôme très grave), elle s'est fait agresser verbalement toute la semaine, c'était déjà comme ça au premier confinement, les gens la prennent pour leur défouloir ou leur psy, peut-être parce qu'elle n'est qu'une "voix anonyme" ? En plus, on vient de découvrir qu'un médoc prescrit par son gynéco et qu'elle a pris pendant des années (moi aussi d'ailleurs) peut avoir des effets secondaires, elle doit aller passer un IRM de la tête (si ça tombe, tous les trucs bizarres que j'ai dans la tête c'est même pas moi ! c'est le médoc !)

Par là-dessus mon frère m'appelle, impossible pour lui de tirer ses sous hebdomadaires, il est dans tous ses états et me crie dessus comme si c'était ma faute ! Et je me remets à penser au décès de Maman, à la solitude de mon frère.. Et me voilà à lui apporter à la hâte un sac où je jette pêle-mêle toutes les boîtes de conserve que j'ai chez moi, vu qu'il a viré chez lui tout ce qui sert à se faire à manger, sauf le micro-ondes ! (quelle belle invention)

Mouais, pas une belle journée DU TOUT.

Mais les jours se suivent et ne se ressemblent pas. Aujourd'hui il y a un soleil magnifique et j'ai hâte d'aller faire mon p'tit tour. J'appellerai mes filles tout à l'heure, après une bonne nuit de sommeil ça devrait aller mieux, c'est sûr !

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Vous voyez le chemin sur la droite ? (Si, si  c'est un chemin !) Ça faisait un moment que je ne pouvais plus l'emprunter (pluie), mais avec le froid la boue a bien durci ! CONTENTE !

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Encore que tout n'est pas parfait, mais bon ! Pour l'instant, un coin où les gens ne s'aventurent pas trop !

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Vous avez vu, il a bien travaillé mon agriculteur, hein ? Tout bien propre, tout bien ratissé, plus rien à voir avec la boue du mois dernier !

CONTENTE !

 

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Je vous souhaite une très bonne journée !

Et plein de soleil dans votre petit coeur !

 

 

 

5 novembre 2020

Innocente comme l'agneau qui vient de naître

Bonjour à tous,

J'espère que vous allez aussi bien que possible en ce joli jeudi ensoleillé.

Je viens de passer ma matinée à insulter mon PC, en pure perte ! Car figurez-vous qu'hier, non, avant-hier, il me demande s'il peut faire (langage PC inrépétable), alors moi, innocente comme l'agneau qui vient de naître, je lui dis oui, et lui qu'est-ce qu'il me fait ? Il me vire Outlook ! Purée ! J'ai perdu tous mes mails, ou en tout cas, s'ils ne sont pas perdus, ils sont bien cachés !

Bref, hier, je me suis bien énervée encore ! Franchement c'est comme pour les téléphones qui ne téléphonent qu'en option, pourquoi les boîtes aux lettres ne se contentent-elles pas d'envoyer et de recevoir du courrier au lieu de disparaître mystérieusement ? Pourquoi les Word n'écrivent-ils pas ce qu'on leur demande comme une machine à écrire qui tape juste des mots ? Pourquoi des "mise à jour" et autres choses toutes plus incompréhensibles les unes que les autres ?

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Tout cela pour dire que je suis un peu énervée, j'ai passé trois heures sur la messagerie d'Orange dont je ne me sers ja-mais et à laquelle je ne comprends rien ! (sans parler de la lenteur de mon débit, pas celui de mes mots mais celui de la Fibre ! (je ne l'ai pas, c'est sûrement pour ça !)).

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Pour couronner le tout, mes champs sont envahis de tout ce qu'on veut, des agriculteurs (DEUX !), des je ne sais qui en camion venus ramasser les betteraves, d'ailleurs d'où sortent-elles ? Elles ont poussé au milieu des maïs ?

Et puis bien sûr, des gens !!

Pf.

Bilan, masquée dois-je rester, buée sur lunettes, etc.

Vous voyez ma triste vie.

Bref.

En fait, je venais juste pour raconter à mes chouchous lectrices qui me l'ont demandé la suite des aventures avec le beau vigile (pour être honnête, ça fait un bail, je ne sais plus trop la tête qu'il avait).

Je sens que si Émilia repasse par-là, elle va encore me faire des Oh! Oh ! et des Oooooooh……..!!! (c'est dommage que sur canalblog, il n'y ait pas de fonctionnalité permettant de ne montrer un texte qu'à certaines personnes ..)

Bon, en tout cas, je vous préviens !

Celles qui veulent lire, c'est par ici !

Et pour tout le monde, des bisous !

 

Smouiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiich !

3 novembre 2020

C'est pas mon genre

Bonjour à vous,

deux de mes charmantes petites lectrices aimeraient savoir comment s'est passée la suite de l'histoire (voir On devrait interdire, etc).

Qu'en pensez-vous ? Dois-je me faire violence ? (ce n'est pas DU TOUT mon genre de déballer des choses intimes !!)

Je vous souhaite une belle journée, de la même couleur que les cheveux de ma pré-bru !

Smouiiiiiiiiiich !!

 

2 novembre 2020

On devrait interdire le mariage aux mecs !

Sur une proposition d'écriture du Goût, 55e devoir : CLIC

 

1135600823

 

 

 

 

1 novembre 2020

La danse du tracteur

C'était il y a une dizaine d'années, une période super sympa pour moi je dois dire, vu que je sortais énormément, notamment avec mon aînée qui elle, vivait un moment de grands bouleversements, comme ça ne se voit pas sur la photo : elle venait de se séparer de son chéri suite à une discussion extrêmement houleuse qui peut se résumer en deux mots :

(elle) Soit tu me fais un bébé, soit on prend un animal !

(lui) Tu veux quoi comme animal ?

Depuis, elle galérait pour trouver le cyber mâle idéal, ce qui lui donnait bien des tourments et à moi beaucoup d'inspiration puisqu'elle me racontait tout par le menu dans le but que j'écrive ses Mémoires (sic). [Plus précisément, elle voulait que je lui serve de magnétophone*, ou plutôt, vu son débit de paroles, de sténo*, et que pendant qu’on y était, pourquoi je ne rédigerai pas son chef-d’œuvre autobiographique hein Mamounette ? D’abord t’adores écrire alors que moi c’est pas mon truc ! Qu’est-ce t’en penses Mamoune, t’es oki ?

Chui oki ma fille !]

* C'est quoi, un magnétophone ? (dixit fils et petits-fils)

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Ça, voyez-vous mes chers amis, c'est une photo récente de l'endroit où nous nous étions prises en photo : des étendues de boue à perte de vue, plus du tout désertes depuis le confinement, alors que jusqu'à présent j'étais la seule cinglée à aller y marcher.

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D'où une question : mais que cherche à faire l'agriculteur, à part défoncer mes chemins ? (bon, certes, en fait il est un peu chez lui, mais quand même !)

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Voyez vous ces lignes géométriques sublimes, devant lesquelles je suis longtemps restée à méditer, imaginant le paysan aux yeux bleus vert-de-gris en train de faire sa danse du tracteur ?

Mais dans quel but ? (m'interroge-je).

OooOOh, paysan ! Que caââchent donc tes créations artistiques ?

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C'est la tête pleine de suspens et les pataugas pleines de boue que j'ai repris ma marche, en ayant soin toutefois de regarder où je mettais les pieds ! Ce serait dommage d'abîmer ses chefs-doeuvre !

 

PS Mes loulous, préparez vos claviers !

Je ne vais pas tarder à solliciter de nouveau vos contributions !!

rePS Merci à Bibique pour la photo de fond de blog !

 

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Bon dimanche à tous !
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