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27 avril 2019

Une journée merveilleuse

J’ai passé hier une après-midi merveilleuse.  Avec ma fille et les garçons, nous sommes allés à la piscine. Surprise totale : on était seuls ! Deux grands bassins et trois maîtres-nageurs rien que pour nous !

Après trente minutes de brasse coulée, je me disais que tout de même c’était trop bête de n’avoir pas le droit de prendre des photos ! On était seuls, quelle déveine ! Le problème lorsque je commence à avoir une idée en tête, c’est que rapidement je ne pense plus qu’à ça. Je me suis donc finalement lancée, élancée plutôt, vers le maître-nageur le plus proche de nous. J’ai dû être convaincante car il m’a donné l’autorisation, si je suis discrète !

Toute guillerette j’ai couru, volé jusqu’à mon casier et j’ai dissimulé mon téléphone sous la grande serviette dont je m’étais judicieusement enveloppée ! (Depuis l’interdiction je n’amène plus mon APN étanche !). Je me suis mise dans un petit recoin à l’abri du regard des deux autres maîtres-nageurs et après avoir désactivé le flash j’ai bombardé mes petits-fils.

Alors, des photos prises sans flash, sans mes lunettes en plus, de sujets qui n’arrêtent pas de bouger, j’appréhendais le résultat ! Ensuite, le nez en l’air et en sifflotant, je suis retournée nager.

J’avais tellement hâte de savoir ce que donnaient les photos que je les ai regardées dans la cabine, avant même de me rhabiller ! Surprise encore : elles ne sont pas si mal !

Quand nous avons quitté la piscine, un ciel ma-gni-fi-que nous attendait!

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À l’agence de voyage du Leclerc, ma fille est passée demander une revue sur l’Asie. Qu’est-ce que mes filles ont avec l’Asie? "Profites-en pour prendre de la doc sur l’Italie", lui ai-je dit. Je voudrais en effet illustrer le texte que je suis en train d’écrire pour mes petits-fils, qui sont Italiens par leur grand-père paternel. Leur arrière-grand-père est né dans un château, et ce château, tadadam ! existe encore ! Mais pour avoir des photos.. En même temps, je parle un italien qu’aucun Italien ne comprend !

De fil en aiguille, l’aîné, qui sait que mes parents nous ont emmenés en Italie tous les étés à partir de mes sept ans, s’est mis à me poser plein de questions ! C’était génial de lui raconter Rimini, Naples, Pompéi, la côte Amalfitaine, assez bizarrement je me rappelle parfaitement cette scène (ma marraine est à gauche, et moi à droite avec ma cousine), où les hommes avaient décroché les caravanes, pour faire demi-tour peut-être? On ne pouvait pas se croiser sur cette route qui flirte avec l'abîme!

.... les mines de soufre, Naples, Rome, le Vésuve ! On s’était assis tout au bord, les touristes peuvent-ils toujours faire ça ? J’en doute ! J’ai toujours la petite boule de lave que Maman avait ramenée de là-bas.. Pise et toutes ses marches qui tournicotent, encore une chose qu’on ne peut plus faire ! Vérone, Milan avec sa cathédrale majestueuse !

1968 8-n°19

Pour finir avec la Suisse pour le traditionnel 'adieu' (le bonjour helvète) à la famille : mon arrière-grand-mère Valentine, dont je vous ai parlé il y a peu, son époux était Suisse!

C’était merveilleux d’évoquer tous ces souvenirs avec mon petit-fils, d’abord parce que ce sont des souvenirs merveilleux, ensuite parce que je ne crois pas que je retournerai en Italie un jour. Je ne suis pas triste, au contraire, je me dis, quelle chance, mais quelle chance j’ai eue !

 

Et vous? De jolis souvenirs?

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25 avril 2019

La cerise sur le gilet

Bonjour à tous,

c’était en 2015, on était partis une journée à la mer avec toute ma famille, à savoir mes trois enfants, mes trois petits-enfants et mon frère! Enfin, quand je dis toute ma famille… il manque la Gazelle (ma nouvelle fille), elle était en train de passer son BSR ! Quant à mon frère, au lieu de rester avec nous sur la plage, il avait passé sa journée à côté de sa voiture de peur qu’on la lui pique ! Pas possible d’être anxieux à ce point !

Une image pour vous faire sourire?

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Ça vous saute inévitablement aux yeux, afin de ne pas me retrouver trempée de la tête aux pieds comme c’est mon habitude, j’avais troqué ma robe contre un panta spécial mer ainsi qu’un gilet long qui me fait ressembler à rien du tout (chose dans laquelle j’excelle). La cerise sur le gilet et sur laquelle j’attire votre bienveillante attention, c’est ce que je porte par-dessus, à savoir une DOUDOUNE DE MER, que venait de m’offrir ma fille aînée dans le but adorable que je n’aie plus froid au bord de ma mer bien aimée.

Cette doudoune fort pratique (puisqu’elle est à manches courtes) peut se porter par-dessus le maillot de bain, voir par-dessus n’importe quoi si vous êtes comme moi, incapable de résister à l’appel de la mer et que vous vous baignez toute habillée.

Alors, c’est bon ? Vous avez tous le sourire ? sourire

 

Je vous souhaite une délicieuse journée ! fleurs

24 avril 2019

Le Paradis

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Parfois, mon petit-fils de 11 ans fait des réflexions surprenantes. "Avant", dit-il à son grand frère de 15 ans, "tu étais si doux avec moi, je pouvais t’embrasser partout. Maintenant, tu passes ton temps à me traiter d’handicapé!"

Ce même petit-fils a voulu, dimanche, qu'on aille se promener, "Tu sais bien Mamyna, où on est allés, il avait neigé il y avait plein de boue, c’était LE PARADIS!"

Paradis où une fois sur place, il a déchanté : il n’y avait plus ni neige ni boue. Rien qu'une bête mare aux canards, comme on l’appelait avant (les canards aussi ont disparu)....

 

Et vous, des anecdotes avec vos petits-enfants?

 

Je vous souhaite une très belle journée!

Smouiiiiiiiiiiiiiiich!

 

22 avril 2019

Bleue et blanche

En écho à la note de Marie, ici

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La petite chapelle de Quend, que je trouve très jolie

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Ce jour-là j'étais avec ma fille, c'est elle que l'on voit de dos (avec un beau coup de soleil!)

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Il faisait grand soleil aussi ne voit-on pas sur la photo qu'à travers les petites lucarnes

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se dessinent des pins sur fond de ciel bleu!

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encore du bleu..

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Voilà, j'espère que la visite vous a plu!

Très belle fin de journée à vous!

Bon courage à ceux qui reprennent demain!

✿̶̥̥)

 

21 avril 2019

Pâques 2019

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Porter une robe pour la première fois de l’année. Sentir le vent la caresser.

Mettre des sandalettes, regarder ses pieds : ils sont contents !

Le ciel est bleu, le soleil lumineux. Soupirer d’aise.

Lever les yeux vers la glycine, en boutons mercredi dernier. Depuis hier, elle est en fleurs!

Attendre mon frère, en bonne santé ! Ma fille. Dis/lo/quée. Mes petits-enfants. Désemparés.

Ainsi est ma vie, pas celle dont je rêvais.

Faire de son mieux, malgré tous les malgré.

À tous, bien sincèrement, une très jolie journée !

 
      (¯`v´¯)
        (¯`:☼:´¯) 
            ...         (_.^._)*•.¸¸.•*`*•.¸¸

 

Une pensée douce pour ceux qui sont seuls ou dans le chagrin. Je vous serre contre mon cœur et je vous envoie une brassée de bisous !

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20 avril 2019

Si j'ai bien raconté

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Musée de la vie romantique - 21 mars 2008

 

D'elle ne me reste que ce qu’en garde ma mémoire. Assise en bout de table, ses cheveux blancs de neige, son rire, grand et fort, un rire que rien, jamais, n’a pu altérer. Une peau fine, douce et lisse, si surprenante pour une personne âgée.

D’elle il me reste son histoire, celle qu’elle me racontait, au feu de la St Jean, dans ce village français. Il faisait nuit, ses yeux à lui brillaient, c’était à Auvers, et ils se sont aimés.

D’elle, je revois une photo, perdue à jamais : une jeune femme très brune, avec les yeux foncés, sa taille était si fine, elle paraissait voler. Elle était de celles que l’on dit fortes : elle marchait menton levé.

C’était il y a longtemps, une de mes phrases préférées. Dans ce village – Auvers – elle était née un matin froid de 1879. On était en juin pourtant, mais l’Oise avait quitté son lit. Une métaphore, peut-être, de ce que serait sa vie ?

Sur le baptistère de l’église, on avait penché le bébé entouré de son père, de sa mère et ce frère qui, dans la tapisserie du temps, resterait jeune à jamais.

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© Marie K

C’était dans cette église-là

(représentation unique au monde puisqu’elle n'a plus toute sa tête).

 

J’avais onze ans quand mon arrière-grand-mère nous a quittés. Elle m’a laissé son rire, le feu de la St Jean et le poème de son aimé.

Plus tard j'ai refait le voyage dans le passé. Un voyage émouvant, difficile, lumineux. Elle m’a appris qu’on peut s’aimer, malgré tous les malgré.

J’ai fait des recherches, j’ai pris mon clavier.

De temps en temps, venu droit des nuages, j’entends son rire pour dire si oui ou non, j’ai bien raconté.

19 avril 2019

Brume

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C’était il y a deux jours.

Derrière les arbres baignés d’une brume matinale, un soleil pâle montait doucement comme une hostie anadyomène. C’est un spectacle rare, que je suis restée quelques instants à contempler avant d'aller chercher de quoi immortaliser ce moment magique.

 

Je vous souhaite à tous

une merveilleuse journée!


15 avril 2019

Sans parole

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15 avril 2019

Un petit morceau de bois

Librement inspirée par la consigne de Lakevio.

À toi, Fazounette, où que tu sois.

Pour nos échanges. Pour ce que tu aimais en moi et que je n’aimais pas. Pour ta gentillesse, ta tolérance, ta faculté de voir en tous un bon côté. Pour ta générosité.

Et pour nos rires partagés.

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C’est l’heure où blanchit la campagne,

je pars. Voyez-vous, je sais qu’Elle m’attend,

elle ne peut demeurer loin de moi plus longtemps.

 

La preuve, c’est que sur le quai de la gare du Nord où je glisse avec une légèreté quasi surnaturelle, je la vois au loin fermer et rouvrir ses grands yeux (bleus? verts?) comme pour trouver la force qui est en elle. Force qu’elle utilise illico pour se ruer sur moi sans même savoir si c’est bien moi.

"Je l’ai vu !!" qu’elle me trémollote.

Même pas pipi, bonjour, rien.

Alors moi : "Oui-oui, mais t’es pas obligée de parler de moi à la troisième personne, on est entre nous .."

(Fazou, se raidissant) Mais non, pas toi .. lui !

Lui ? me susurre-je in petto. Mais c’est bien sûr.

(elle) J’te jure .. J’ai vu l’Bouddha !

(moi) Heu, certes.. (J’ai entendu dire qu’en cas de delirium, il ne faut pas contrarier le sujet..)

(elle) J’étais là, à portée de sa toge jaune d’or, une couleur quasi séminale, sous laquelle brillait sa peau tannée creusée par les sillons de l’expérience ..

(moi) Les sillons de la patience, tu veux dire ?

(elle, l’air rêveur) Tu aurais vu ses petites ridules de folie autour de ses lèvres charismatiques..

(moi) Certes. Rappelle-moi ce que t’as pris avant de venir ??

(elle) Tu crois qu’il nierait ?

(moi) Qu’il irait où ?

(elle) Non, pas il irait ! Il nierait ! Il nierait tout !

(moi) Il nierait quoi ?

(elle) Il nierait moi ! Il nierait qu’il était là ! Enfin je veux dire qu’il n’y était pas !

(moi, essayant de suivre) Il n’y était pas ?

(elle) Non, d’un seul coup, pfffrrrrrtt !

(moi) Pfffrrrtt ? Comment ça, ppfffrrttt ?

(elle) Ben oui, il avait disparu, bouh ! (puis, passant son bras sous le mien) Bon, ça m’a creusé l’appétit tout ça !

(moi) On va à la sandwicherie ?

Fazou m’éclate de rire à la face : un casse-dalle ? Elle, ce qu’elle veut, c’est du chaud, du consistant, un vrai repas dans un vrai restau. Tiens la petite pizzeria, là ? Et hop, elle m’entraîne comme si on était nées de la même mère.

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Donc, on mange.

Puis, on marche.

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Il pleut à verses. On va ainsi tout l'après-midi, bras dessus bras dessous, au Sacré-Cœur, et puis place du Tertre, moi extasiée devant sa blondeur magnifique..

Et nos crises de rire qui n’en finissent pas. De la même mère, vous dis-je.
Soudain, un coup de vent jette à nos pieds un petit morceau de bois.
Un drôle de petit morceau de bois. Je le ramasse.

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Fazou, tu sais quoi?
Ce petit morceau de bois, je ne l'ai jamais jeté ..

13 avril 2019

Le velours de la brise

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Il y a eu jeudi et le moment où je me rendais à la gare. Un coup de vent a fait tourbillonner des petites fleurs blanches sur mon passage, comme s’il neigeait des pétales blancs.

Il y a eu les orchidées sauvages d’Émilia et le souvenir d’un séjour en Suisse avec ma Marraine. Juste après la frontière nous nous étions arrêtées pour admirer la montagne, qui en ce mois de juin de mes jeunes années était intégralement recouverte de gentianes bleues. Quel émerveillement ! Je n’avais jamais vu de gentianes de ma vie, et il y en avait partout, petites perles d’un bleu si particulier s’étendant à l’infini.. Elles embaumaient de leurs essences le velours de la brise. J’en avais cueilli pour les faire sécher dans mes cahiers. J’avais dix-sept ans, et pour ce que j’en sais, on pouvait encore ramasser les fleurs sauvages.

Mon Dieu, les virées avec ma Marraine ! Rien que nous deux, c’était tellement magique ! Ma Marraine était mon idole, mon maître absolu, j’admirais son indépendance, sa ténacité, sa force et son inépuisable amour de la vie. Ma cousine, elle, c’est une maman comme la mienne qu’elle aurait aimé avoir.. Donc, on n’est jamais content de ce qu’on a ?

Il y a eu le champ des coquelicots de Marie, et la vie qui coule comme une chanson. Celle de Cloclo, pendant qu’attablée en face de toi Julia, je sirotais un diabolo en t'écoutant me dire que t’en as marre de tout, sauf de moi, sauf de nous. Tu l’aimais lui, il t’aimait pas, je l’aimais l’autre, l’autre aimait toi. Comment on faisait, ma Jul’, pour dire des choses aussi tristes et éclater de rire tout le temps ? Parce qu’on n’avait que dix-sept ans ?

 

6 avril 2019

Ma vie est foutue

Pourquoi ré éditer ce message? Pour les nouvelles illustrations, pardi! content1 (2)

 

Ça y est ! J’ai quasiment terminé l’arrachage du papier peint de la salle ! Ne reste plus qu’une petite poutre de rien du tout, que je vais défaire de son revêtement les doigts dans le nez (pense-je naïvement), poutre dont la continuité est (était) une toise commencée lorsque l’aîné de mes petits-fils avait 3 ans, et sur laquelle, mise à mal quand j’arrachais le papier du mur d’à côté, j’ai commencé à m’apitoyer..

Mais j’ai un super remède dans ces cas-là, j’appelle mon fils!

Et alors ? qu’il me fait, C’est pas grave ! Arrache !

Donc, la poutre.

Dégager ce qui est sur la cheminée et autour. Réaliser ainsi qu’une photo de mon père n’a pas bougé de là depuis son décès, il y a dix-neuf ans ! Alors que sont passés : des dessins, des photos,  des assiettes de collection, tout ce qu’on veut, quoi ! Et Papa, lui, stoïque : toujours là !

Allez zou, Papa ! Là-haut, avec les anges!

Bien. Je m’y colle. Et là, surprise ! C’est dur, purée ! Il n’y a aucun appui, aucune prise, et en plus, soit je suis sur la dernière marche de l’escabeau et il faut que je tienne les bras levés, soit je me mets tout en haut de l’escabeau et je me retrouve pliée en deux. Je n’ai plus les bras levés, certes, mais j’ai les fesses en l’air et les lunettes de plongée me glissent du nez. Saisie d'un brusque désarroi, voilà que je me mets à répéter des choses affreuses comme "Ma vie est foutue". J’en suis à – 3 sur l’échelle de la béatitude quand soudain, la lumière du soleil poudrant d’or la blancheur des murs que j’ai déjà dévêtus me fait penser à la fugacité d’une vie de papier peint et au sens de ma mission. Tout aussi vite, je me ressaisis. N’ai-je pas été choisie pour redonner à ces murs toute leur pureté ? Alors je reprends mon bâton (en forme de spatule) et je gratte.

Depuis, je marche comme une petite vieille (les reins) et j’ai mal au cou (la tête) mais je garde espoir.

Un jour, je l’aurai!

 

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© Emmanuel Charmeline

 

Merci à Sophie d'avoir joué les entremetteu pensé à la pauvre petite chose fragile jouant sa vie sur un escabeau que je peux être à mes heures perdues!

Merci à Emmanuel Charmeline de s'être dévoué corps et âme à son art! et de partager! Je vous embrasse, smouiiiiiiiiich... (oh zuuuut! J'vous ai collé des p'tits bouts de papier peint sur les joues, ça se colle n'importe où cette cochonnerie, désolée, vraiment!)

 

4 avril 2019

Tu as les yeux de ton père

Ce matin encore je me suis réveillée de bonheur. J’ai bien dormi, j’ai même dormi profondément, le cocktail piscine-papier peint-yoga n’y est sûrement pas étranger, mais surtout, surtout, aucun mal ni aucune douleur ne m’ont tirée des bras de Morphée.

Depuis quelques années, j’aime mon corps.

Je vais essayer d’être plus précise : j’ai passé mon existence, déjà fort longue, à me détester, rejeter mon apparence, me trouver moche et grosse. Quand j’étais jeune, il y avait ma sœur et la concurrence était rude : grande, blonde, elle raflait tous les gros lots, et même les petits ! Elle raflait même le cœur de mes parents, et je restais dans mon coin, mal-aimée, maladroite, mal tout court.

Plus tard, ça a continué, je ne m’aimais pas-je ne m’aimais pas-je ne m’aimais pas. Quand je plaisais à un homme, il fallait qu’on me le prouve par A + B (je n’y croyais pas quand même !) et s’il me le disait lui-même, je ne le croyais pas non plus. Je me suis acharnée toute ma vie à me jeter à la tête de ceux que je n’intéressais pas. J’ai toujours évité ceux à qui je plaisais (les gentils). Ce qui m’a permis, excusez-moi du peu, de passer ma vie à me plaindre !

Ce qui est incroyable c’est que lorsque je regarde les photos de moi avant, je me trouve belle. Mais oui! Je me trouve belle! D’où me venait cet acharnement à me persuader du contraire? Qu’avais-je peur d’affronter, au juste?

Et puis un jour, j’ai commencé à me regarder. À me regarder vraiment. Je ne le faisais jamais en fait, je fuyais les miroirs.

Et j’ai vu deux yeux. Deux yeux en bon état de marche et qui me permettent de voir, de lire, d’écrire, de faire des photos. J’ai vu les trois tifs sur mon crâne qui rebiquent quand je sors de la piscine, c’est mignon ! J’ai vu mon ventre, il est un petit peu rond maintenant, pas beaucoup, un joli petit bedon. J’ai hérité la taille fine de ma mère, et quand j’étais jeune et qu’un homme mettait ses mains autour de ma taille, ses doigts se touchaient.

Mon ventre, c’est lui qui a toujours morflé en premier. Maintenant je le bichonne. Je lui mets une petite bouillotte tous les soirs et je le câline. Parfaitement. Mon ventre, je le câline. Je pense à tous mes organes au-dedans qui, la plupart du temps – quand je ne les malmène pas trop - font si bien leur travail, si consciencieusement. On n’y pense jamais. On ne pense jamais à ce corps, notre corps, qui est un véritable miracle. Et dire qu’il y a des gens qui ne croient pas ! Alors que ce qui nous est donné est si parfait !

Je ne suis pas en train de dire que les injustices, la douleur, la maladie n’existent pas et que tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes. Les épreuves existent, on y est confrontés dans la réalité. C’est inévitable.

Je dis simplement que souvent, on se fait un monde de choses somme toute puériles. Quelques kilos en trop, le nez comme ci comme ça. De toute façon on ne peut pas changer. Je suis comme je suis, avec mes yeux de chinoise comme disait Maman, tu as les yeux de ton père. Je pleurais encore plus fort quand elle me disait ça alors que c’était des mots d’amour. Qu’aurait-elle pu me donner de plus beau que les yeux de l’homme qu’elle aimait ?

Je suis comme je suis, avec ce visage-là, avec ce corps-là, deux jambes qui me portent partout où je veux aller.

C’est un miracle.

C’est. Un. Miracle.

Peut-être même que toutes les interventions chirurgicales que j’ai subies, c’était des appels de mon corps me hurlant d’arrêter de le maltraiter.

Je réalise la chance, l’immense chance que j’ai d'avoir traversé ces épreuves de souffrance physique qui me permettent maintenant d’apprécier tout ce temps où je vais bien, où je n’ai pas mal ; double chance que cela me soit arrivé lorsque j’étais jeune, avec suffisamment de force pour endurer cela. Car maintenant je me sens vulnérable. Je me sens fragile. Je veux qu’on prenne soin de moi et qu’on ait des attentions pour moi!

Ah, une autre chose : depuis quelques temps, j’ai le cœur à droite. Le cœur, vous savez, cet organe qui fait boumboum quand on est touché-e, ému-e, en empathie : je le sens à droite (peut-être devrais-je lever le pied sur certaines postures de yoga).

Eh bien mon cœur à droite, il envoie des pensées d’amour à tous ceux et toutes celles d’entre vous dont le corps est malmené, tous ceux et toutes celles d’entre vous qui traversent des épreuves de santé ou dont les proches traversent des épreuves de santé.

Voilà.

 

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Ce n'est pas facile de réussir une photo d'arbre en fleurs!

(spéciale dédicace à l'oeil aiguisé de Coum'!)

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Je croyais que c'était un prunus, mais un Monsieur me voyant mitrailler ce pauvre arbre s'est arrêté à ma hauteur et a parlé de cerisier! Les paris sont ouverts!

 

Je vous souhaite une belle journée!

(¯`*´¯)
`*.¸.*
¸.*¨ ¸.*¨)
(¸. .´ ¸¸.`¨
*

3 avril 2019

Je t'ai capturée

Hier c’était yoga nidra. Je n’aime pas cette pratique mais une petite voix en moi me dit – à tort ou à raison – qu’il faut pratiquer avec régularité. "Il faut". Encore un.

Peut-être est-il là, le problème : se mettre la pression, même sur ce qui peut être considéré comme un loisir. Me revient d’ailleurs l’angoisse qui m’a saisie lorsque Prof a évoqué les parts en nous qui dressent des barrières. Je les ressentais bien, ces parts, je ne ressentais même qu’elles.

La séance m’a paru longue, très longue. J’ai imaginé que je me levais et que je partais. Bien sûr je ne l’ai pas fait. À la place je pensais à tout ce qui m’attendait en rentrant. Niveau décollage de papier peint, j’avance bien, je suis contente. Et plus j’avance, plus j’ai envie de décoller. Encore trois mois et je vivrai entre des murs d’une sobriété à l’épreuve des balles. Ce sera super chouette.

Ça me fait penser à une rêverie que j’avais quand j’étais petite : je me sauvais de chez moi, jusqu’au fin fond de la forêt, je construisais une cabane (dans ma rêverie j’étais super douée), je m’abritais à l’intérieur et j’étais bien. C’était une toute petite maison, un peu comme celle des Trois Petits Cochons. Finalement je ne l’ai jamais fait car je n’avais aucune idée de la façon dont j’aurais pu installer une salle de bains dans ma petite cabane. Et mes livres ? Mes cahiers ? Où stocker tout ça?

Pour en revenir à yoga nidra, je ne suis pas contente de moi quand mes pensées s’en vont dans tous les sens comme hier, au lieu de se concentrer sur ce que dit la prof. Le pire c’est que je suis la seule à ne pas aimer yoga nidra. Tous les autres élèves sont fous de joie. Ai-je un problème ?

En plus hier il faisait ultra chaud dans la salle. J’ai enlevé mon pull. Après j’avais froid. Mon corps se refroidit quand je reste immobile trop longtemps. Je crevais donc de chaud avec un corps gelé. Amis de l’harmonie, bonjour !

J’ai plié une jambe. Puis l’autre, puis les deux. J’ai fait le cadavre. Je me suis dit : Cultive la patience. Cultive la patience. Cultive la patience. Malgré mes supplications, je n’ai rien vu venir.

Je me suis demandé pourquoi je n’avais pas de migraine ophtalmique justement maintenant que je n’avais rien à faire. Pourquoi ça m’arrive toujours en plein boum, m’obligeant à tout laisser en plan?

Enfin, enfin ! La prof a prononcé la phrase qui nous invite à reprendre contact avec l’endroit où l’on est. Je l’ai d’autant vite retrouvé que je ne l’avais pas vraiment perdu.

Coup d’œil à la pendule. Une heure, purée ! Une heure au lieu des ¾ d’heure habituels. Pas étonnant que j’ai trouvé ça long !

Ensuite, tous les élèves étaient partis, sauf Copine qui était dans le vestiaire avec la prof. J’en ai profité pour photographier la salle. Ne sachant où est la fonction panoramique sur mon portable, ni même s’il y en a une, je tournais sur moi-même, jusqu’au moment où je me suis retrouvée nez-à-nez avec Prof et son beau sourire. "Je t’ai capturée", lui ai-je dit (je n’ai pas fait exprès, elle est sortie juste au moment où je prenais la photo).

Je n’en étais pas à ma première fois, aussi sans surprise a-t-elle commenté : "Toi et tes photos ! Je me dis toujours qu’il me faudrait une photo quand la salle est pleine.. Tu pourrais en faire la prochaine fois ? On en parlera avec les autres ?"

Chic. Je suis contente !

Finalement, j’ai bien fait de venir à yoga nidra...

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