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30 mai 2018

L'enfant de personne

 

zen

 

Je m’appelle J. Je suis née le , neuf mois après que mon frère Elfort qui n’avait pas encore atteint sa première année soit mis en terre. Si mes parents l’ont appelé ainsi dans l’espoir qu’il vive, ça n’a pas très bien marché : El-fort, "le fort", c’est comme ça qu’on dit chez les ch’tis, comme on nous appellera plus tard. Pour l’instant, on ignore qu’on a un parler bien à nous. On ne sait que l’hécatombe des nouveaux nés, c’est ainsi et on ne se pose pas de questions, on se contente d’encaisser. Moi-même, j’en perdrai deux. Mais nous n’en sommes pas là.

Je suis venue au monde à , un minuscule village du nord de la France. C’est là que Jacques, mon père, qui est , est venu épouser Maman. Comme ils s’aimaient, ces deux-là ! Ils ont bien fait d’en profiter, leur bonheur n’a pas duré. Tu verras, petite, la vie, c’est souvent comme ça. Il faut savoir saisir les bons moments, ils sont si fugitifs..

J’avais vingt-deux mois quand Maman est morte. À dire vrai, je ne me souviens pas de ma mère, j’étais trop petite. En revanche, je me souviens parfaitement des sanglots de mon père. Tous les soirs il pleurait, il se voulait silencieux, mais bon, tu sais, un homme qui pleure ça reste un homme qui pleure. C’est pour ça que je ne lui en ai pas voulu quand il s’est remarié, même si la Marie-Anne, ce n’est pas ce qui nous est arrivé de mieux. Mais bon, un homme ne doit pas rester seul, ce n’est pas bon pour lui de vivre sans femme.

Du coup, je me suis retrouvée avec deux frangins de l’âge qu’aurait eu le mien s’il avait vécu. Sauf que ce n'était pas mes frères.

Envolée la douceur de vivre du début de mon existence. J’ai beau n’avoir pas de souvenirs, il y a l’atmosphère, petite, tu vois ? Cette émanation, comme des flocons tendres, c’est tout ce qu’il me reste du début de ma vie avec Maman. Je n’ai jamais retrouvé ça avec la Marie-Anne. Mon père non plus d’ailleurs, ils se sont vite séparés. Enfin bien sûr, à moi on ne m’a rien expliqué. On ne parle pas aux chtites. Mais un jour, Papa est retourné avec moi à Wingles tandis que la Marie-Anne partait à la ville, Lens, avec ses fils. Domiciliée de droit à Wingles, de fait à Lens, lisait-on sur les registres.

Il faut dire que Papa n’avait plus de travail, cela n’arrangeait rien. La Marie-Anne, elle était fileuse, et son fils est devenu peigneur de laine. Mon père, il a sa fierté. Il ne voulait pas qu’on vive du labeur de sa femme. Alors, je pouvais avoir quoi, dans les dix ans, quand on est retourné à Wingles dans la famille de mon père.

J’y ai gagné au change. Mon père avait une grande famille. Un de ses frères en particulier, ô comme je l’aimais celui-là, si tu savais comme il était gentil ! On l’appelait l’Sévère. Ça te fait drôle ce prénom, hein, petite? C’est que tu vois, mon père et ses frères et sœurs sont nés juste après la Révolution de 1789. C’est d’ailleurs là que le Pierre – mon grand-père – a tout perdu, ou plutôt tout donné aux Révolutionnaires. Il y croyait, lui, tu comprends, la liberté, l’égalité, tout ça. Il s’est engagé pour défendre sa patrie. Le problème c’est qu’il y a tout laissé. C’est pour ça qu’on n’a plus de terres, plus rien. Mais bref. Pour en revenir aux prénoms, en ce temps-là on ne donnait pas ceux que tu as coutume d’entendre, on choisissait plutôt des prénoms de l’Ancien Temps tu vois, à cause de la Révolution et de tous ses bouleversements. C’est pour ça que l’Adélaïde par exemple, elle s’appelle aussi Aldegonde – oui, comme chez les Goths. Et moi je m’appelle Julie comme le Jules des Romains.

Revenir à Wingles, ça a été aussi faire la connaissance de ma cousine Angélique, la fille de l’Adélaïde. Une sœur, tu sais, elle était comme une sœur. À cette époque c’était encore l’insouciance de l’enfance.

Mais malgré que tous travaillaient, la vie devenait de plus en plus dure et les assiettes restaient bien vides.. C’est comme ça qu’on a commencé à mendier, avec l’Angélique et même son petit frère François qui n’avait pas quatre ans. C’est ça qui l’a tuée, tu sais. La misère. Elle n’avait que seize ans. C’est ça qui a emporté l’Sévère, mon oncle, alors que j’étais grosse de quatre mois, mais ça, petite, je ne le savais pas encore.

J’en ai eu du chagrin, tellement de chagrin de perdre ces deux êtres qu’avec mon père, j’aimais le plus au monde. Ça me rend affreusement triste de remuer tous ces souvenirs, mais en même temps, ça me fait du bien. C’est comme si ma chère Angélique et mon cher oncle Sévère revivaient un peu pour toi, tu vois.

La dernière fois que j’ai vu l’Angélique, elle était couchée sur le côté, coudes pliés et genoux ramenés sous le menton, ses longs cheveux éparpillés. On aurait dit une étoile qui se serait échouée là. Une étoile, c’est si fragile. Fragile comme du verre quand ça tombe du ciel.

Je m’éloigne de mon histoire, je sais. J’aurais voulu te parler de toutes les belles choses que tu découvriras dans ta vie. J’aurais aimé te raconter une histoire qui finit bien. Mais ...

Le soleil éclaboussait la pièce de points de lumière mais Angélique avait à peine ouvert les yeux en m’entendant entrer. Ses lèvres étaient gercées et elle claquait des dents. Je remontais le drap sur ses épaules. Elle trouvait la force de me sourire, mais poussait par moments des petits cris qui me chaviraient. Ce jour-là fut long comme un jour sans pain et sans caresses.

Quand l’ombre a envahi la pièce, Angélique a fini par trouver le sommeil éternel. Je crois, petite, que les chagrins qu’on ne peut ni nommer ni regarder en face sont les pires. Car vois-tu à cet instant-là, le chagrin que j’ai ressenti était d’un noir d’abîme, il contractait mon corps, le paralysait, le désarmait. Je souhaite que jamais, jamais tu n’en connaisses de pareils.

Quelques temps après, j’ai prénommé Angélique la petite fille que j’ai eue. Oui, comme toi. Mais le Seigneur me l’a prise quinze jours plus tard. Sans doute voulait-Il me punir de trop de bonheur ?

Car la Vie vois-tu, ce n’est jamais que du noir ou que du blanc.. Ce serait tellement simple.

La vie, ça peut te bouleverser autant dans un sens que dans l’autre.

J’avais dix-huit ans, aucune expérience et c’était mon premier amour. On dit que ces amours-là ne durent pas. Pourtant, elles pétillent comme du champagne, elles éclatent, elles grisent, elles brûlent puis elles vous laissent à demi-morte, le cœur en miettes.

Si tu savais, petite, le nombre de fois que j’ai entendu "Tu n’aurais pas dû". Trop facile de dire que je n’aurais pas dû.

J'ai quarante ans. Au fil de toutes ces années j’ai appris au passage quelques petites choses. Par exemple, on ne peut jamais dire "je n'aurais pas dû". On ne sait jamais rien des choses. On ne sait jamais rien de rien. Un jour, on rencontre un homme, et on a le cœur qui bat comme pour rattraper des années de léthargie. On sait que c’est lui, ça ne s’explique pas, ça ne se prédit pas, ça ne s’oublie pas. C’est comme ça.

Il m’avait embrassée en face de la petite église, il devait être environ dix-huit heures, parce que le soir commençait à tomber. On ne s’était jamais touchés avant, et même jamais parlé, toute notre intimité passait par les regards. Il m’avait regardée pendant une éternité, et je me rappelle très bien que je n‘ai pas du tout respiré pendant tout ce temps-là. Puis il m’avait embrassée, c’était vraiment bizarre, parce que l’Angélique ne m’avait pas encore lâché la main. Elle et moi étions inséparables, comme les oiseaux du même nom qui ne supportent pas de vivre seuls.

Lui, il avait pris mon visage entre ses mains, faisant enfler en moi une vague qui avait envahi tout le ciel, tout l’espace, me faisant hurler de l’intérieur d’un cri qui se répercutait au-delà du champ, de la pluie qui s’était mise à tomber, du vent, un cri sauvage qui se propageait jusqu’aux confins du monde. Il nous avait attrapées toutes les deux par la taille, comme les sœurs siamoises que nous étions, et le contact de sa paume chaude à travers le coton m’avait électrisée. On était partis en courant tous les trois s’abriter, l’Angélique riait encore en s’éloignant avec un petit signe de la main. Quand il m’avait serrée contre lui j’avais senti sur sa peau la fraîcheur de la pluie. J’avais du mal à respirer, j’avais froid. Je ne voulais pas qu’on nous voit comme ça et je le lui ai dit. Alors on a couru, couru, jusqu’au champ de maïs. Des grappes d’étoiles commençaient à étinceler dans le ciel ébène.

Je ne tenais plus debout. Je tremblais tellement que j’avais dû m’agripper à lui pour ne pas tomber. Il murmurait : "Ça va aller, Julie, ça va aller, tu verras".

Et il avait pris ma main "Viens.."

Les jours qui avaient suivi, j’avais passé beaucoup de temps à observer dans le miroir la nouvelle femme que j’étais devenue ce soir-là : la femme qui avait été aimée au milieu d’un champ de maïs, les cheveux au vent. Cela m’avait troublée à un point que mes jambes semblaient ne vouloir jamais s’arrêter de trembler. Puis j’avais été entraînée dans un tourbillon tournoyant de plus en plus fort, de plus en plus vite, et j’avais tout oublié du champ de maïs et de la crainte qu’on puisse nous surprendre.

Et d’un seul coup, c’est comme si tout était rentré dans l’ordre des choses. Oui, tout était là, comme une certitude : cet homme m’aimait et j’aimais cet homme, abritée par la chaleur de nos corps palpitants. J’apercevais entre mes cils les réseaux sombres des maïs dans la lumière diaphane de la lune.

Tu sais, parfois on n’a pas besoin de vivre beaucoup de choses pour savoir qu’on a déjà tout vécu.

C’est de cet amour-là que ton frère est né. Ton frère qui n’est l’enfant de personne, si ce n’est d’une folie de Julie.

Toi, ma douce, tu as un père merveilleux et si bon. Je pars sereine, tu ne seras pas seule.

Et moi je te raconte mon histoire pendant que tu dors du sommeil duveteux des bébés. L’ange va venir me chercher, ma douce. Je vais retrouver mon grand-père, le Pierre, ses parents et mon Angélique aussi. Je vais retrouver l’oncle que j’ai tant aimé.

Mon père veillera sur toi comme il a veillé sur moi et sur ton frère. Mon père est un roc, tu sais. Peut-être que jamais il ne mourra ?

J’ai chaud déjà. Je porte une jolie robe, fluide autour de mes jambes, je marche pieds nus dans une prairie remplie de fleurs et je chante avec les oiseaux.

Le jour où tu seras assez grande pour lire ces mots, il ne faudra pas être triste, ma douce. J’ai eu une jolie vie tu sais.

J’ai eu une jolie vie.

 

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26 mai 2018

Sentir mon coeur se déplier

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Reconstituer l'existence de mon ancêtre Julie.

Sentir mon coeur se déplier comme une fenêtre qu'on ouvre ♥.

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Avoir un nouveau chat, Vagabond ♥ (nom suggéré par Marie)

qui ne vagabonde plus (il squatte mon jardin).

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Sur de vieilles notes de généa, tomber sur une phrase sybilline.

J'aimerais tellement être ce que je ne suis pas.

32 c'est quoi? L'âge que j'avais?

Me dire que je veux être celle que je suis

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Étaler sur la petite table quelques aquarelles de Marie.

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Celle à droite, on dirait moi (quand j'avais des cheveux)

(je passe mon temps à les faire ratiboiser)

(l'autre jour, j'ai croisé une femme au crâne rasé. Oserais-je un jour?).

Jules

Dévorer un livre ♥

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Espérer qu'Andiamo et Andiamette ont beau temps (et bon temps aussi).

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Vous offrir l'odeur de pluie de mon jardin ♥.

Vous souhaiter une bonne journée ♥.

(¯`*´¯)
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*

 

20 mai 2018

Un vrai bonheur

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Après cinq semaines de pause (vacances et jours fériés), reprendre le yoga. Sentir les muscles mécontents d’être sollicités.

Aller à la piscine, ô oui, aller nager. Souvent seule, avec mes garçons parfois (ceux de ma fille, en fait. Il paraît que je suis possessive – je me soigne, d’ailleurs !)

Dessiner.

Marcher le nez en l’air. Oui, parce qu’il fait beau, c’est si agréable. Toute cette lumière, un vrai bonheur. Des petits drapeaux multicolores se détachent sur le bleu du ciel. Ce week-end, c’est la joie dans ma ville, brocante, lâcher de ballons, fête foraine.

Respirer à pleins poumons, ouvrir son cœur.

Écrire.

Et puis rêver, bien sûr. Au moment où je reverrai la mer. À celui où je visiterai mon fils et sa Gazelle dans leur nouveau nid (ces deux-là, quels nomades! Quatre déménagements en quatre ans !)

Voilà. La vie est belle.

(¯`*´¯)
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¸.*¨ ¸.*¨)
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 Et vous ?

18 mai 2018

Presque toujours

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On dit que la petite fille Cancer joue à la poupée, se marie très vite et vit passivement dans l’ombre de son mari et de leurs enfants (la femme du Prince Charmant devait être du signe du Cancer !).

C’était vrai au XIXe siècle. Mais des fois, ça se trouve encore. 

Ceci dit, on ne choisit pas le moment où on naît !

On dit que les natifs du Cancer sont conditionnés par le climat des premières années de leur vie. Qu’ils cherchent à reproduire, comme sur une pellicule photographique, les situations, heureuses ou pas, qui ont impressionné leur sensibilité.

C’est vrai, et c’est d’ailleurs ce qui les conduit parfois à des comportements étranges (plus du ressort de la psychanalyse que de la rencontre amoureuse, ceci dit)(mes portes dégondées s’en souviennent encore !).

On dit que le Cancer est le plus sensible et le plus vulnérable de tous les signes du zodiaque. Chaque agression, chaque abandon le touche, le perturbe, le déflagre : il prend tout en pleine poire. En plus, comme il a un cerveau émotionnel surdimensionné, il se souvient de tout. Ça se grave dans sa peau, dans ses cellules, dans sa vie. Il est alors capable de se détériorer en une seule nuit.

Le Cancer est biodégradable.

Vous comprenez maintenant pourquoi ces étranges animaux sont capables de faire trois pas en avant puis quatre en arrière, tel le crabe qui leur sert de symbole et qui n’a pas, le pauvre, de coquille pour se racrapoter dedans..

D’ailleurs, parlons-en des coquillages: la plupart du temps, le Cancer s’accroche, se transformant au besoin en pétoncle (vous savez, ces petits cônes fixés au rocher que l’on ne peut décoller qu’avec un couteau très pointu et très solide !). Oui, le Cancer est un être qui s’attache. Mon Dieu. Il s’attache, et jamais-jamais vous ne pourrez le décoller ! Sans le martyriser, s’entend. Du reste, bon courage ! Car il en faut, pour se détortiller d’un être pareil ! Un être si mignon, regardez-le avec ses yeux de saule pleureur ! Celui qui n’a jamais connu un Cancer ne sait pas ce que c’est que la tendresse. Adorable, prévenant, bourré comme un canon d’attentions, de préoccupations et d’inquiétude à votre égard. L’amour est, avec la maternité, la seule chose qui le transporte, le fait croire à la beauté du monde et lui donne l’impression que son passage sur terre est justifié. Vous le verrez alors, dans la lumière du jour poudrant d’or la brume des bois environnants, rêvasser sur fond de braillement du petit dernier...

Car oui, le Cancer se réfugie facilement dans un monde imaginaire et fantasmagorique où tout le monde est beau, gentil et amoureux. Pourtant, il est capable de défendre avec une incroyable ténacité ce en quoi il croit. Il déplace des montagnes. Il ne lâche jamais prise.

Et il obtient presque toujours ce qu’il veut.

Presque toujours.

 

ღ˛° 。* °ღ ˚ •

Et vous les amis? Vous me le dites, votre signe astro?

Toi par exemple, Andiam' tu es Cancer ou Lion? oui tu t'en fiches de l'astrologie mais moi j'aime bien...

Je suis curieuse c'est vrai. Mais juste un tout-tout petit peu. Ceux qui prétendent que je suis la plus grande curieuse de la terre vous mentent! Ne vous laissez pas emberlificoter!

Belle journée à vous mes amis.

Je vous souhaite plein de soleil dans le coeur! ☼☼☼

 

 

14 mai 2018

C'était il y a longtemps

3

 

Il n’était pas comme les autres.

Rebelle ? Peut-être. Différent en tout cas, sinon pourquoi a-t-il été le seul à vivre ailleurs que sur la terre occupée par ses pères depuis plus de cinq générations? Une brouille avec les siens ? Pas l’impression. Il y revient toujours : son père, ses frères, ses sœurs, omniprésents, tout au long de sa vie.

C’était il y a tellement longtemps. Comment faire quand on vous a caché tant de choses ? Comment se retrouver dans l’embrouillamini des fausses pistes ? C’était une autre époque, d’autres croyances. C’était un temps où les filles n’étaient que des filles, fille de-, femme de-. La mention néant dans les autres cas. C’était un temps où l’unique statut envisageable était d’être marié, veuf à la rigueur, mais pas trop longtemps.  

Lui, il n’était pas comme les autres. Il était parti pour trouver ailleurs une femme à aimer. Elle l’avait quitté en lui laissant sur les bras une toute petite fille. Pas pour un autre, oh non. Pour le Grand Autre. Là où les femmes se reposent pour l’éternité.

Il s’était remarié. Pas d’autre choix, surtout en ce temps-là, qu’est-ce qu’un bébé pourrait bien faire d’un homme? Mais ça n’avait pas collé, et ils s’étaient séparés. Il ne retrouvait pas le pétillement de son premier amour, cette étincelle qui grise, qui brûle, qui éclate, qui vous laisse à demi-mort, le cœur en miette. Ce genre d’amour si flamboyant et si fort qu’il n’y avait pas d’autre issue qu’il s’arrête en plein vol. C’est ce que je me disais en tout cas. C’est ce que j’aimais me dire, ado, quand je cherchais fébrilement à retracer son histoire, à lui, le père rebelle, différent, et à elle, sa fille, l’ancêtre balayée des mémoires. Sa fille. Julie.

Julie aimait les hommes. Les hommes l’aimaient aussi. Pour preuve, tous les enfants sortis d’elle en une ribambelle indécente et joyeuse. Un flot impossible à endiguer, une rivière impétueuse qui surgissait d’elle en toute impudeur.

J’aime imaginer Julie et son cœur qui bat à toute volée. J’aime savoir que Julie n’a pas abandonné son fils, malgré ce qu’on m’a fait croire. J’aime savoir que ce fils avait une mère et que cette mère, c’était elle.

Elle. Julie la rebelle. 

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10 mai 2018

Quatre à quatre

2018 5-7 aquarelle de Marie K

Bonjour à vous,

ma semaine a commencé sous le signe d'une merveilleuse surprise puisque j'ai découvert dans ma boîte aux lettres cette aquarelle de Marie inspirée d'une des photos de mon dernier post. J'étais assez estomaquée je dois dire: Marie voit une photo et paf, elle me fait un dessin. C'est fou ça, quand même! En plus, j’adore recevoir du courrier ! Ça ne date pas d'hier: gamine déjà, je sautais les marches quatre à quatre depuis le dernier étage où on habitait pour arriver plus vite en bas, vu que Maman me donnait l'autorisation d'aller ramasser les lettres (je me suis mise rapidement à correspondre avec tous mes copains/copines de vacances). À vrai dire je pense que ça l'arrangeait assez, écrire n'était pas trop sa tasse de thé et j'ai vite été promue "écriveuse familiale". J'écrivais même pour la famille de mon voisin et ami d’enfance Jean-Paul, dont la mère, qui était Polonaise, ne parlait pas un mot de français.

 DSCN3804 ma glycine

Comment allez-vous en ce joli mois de mai ?

Je vous souhaite:

un soleil magnifique

un ciel merveilleusement bleu

"du soleil et des nanas", comme dirait le plus jeune de mes petits-fils (10 ans: ça promet!), voire "du soleil et des p’tits gars" (gentils et attentionnés)

et une douce journée !

♥(- ̮-)♥
                .__/l\__. Namaskar*

 

* C'est un mot que je viens d'apprendre en cours de yoga!

3 mai 2018

Des petits battements d'ailes

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Merci à Andiamo de me donner l'envie de me replonger dans mes merveilleux souvenirs de bord de mer. Certes, depuis le début de l'année je ne peux plus y aller, mais je fais partie des privilégiés qui ont pu le faire, et souvent. Alors merci. Merci à la vie pour tout ce qu'elle me donne. Gratitude.

Ça fait gnangnan? M'en fous.

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De fil en aiguille je pensais au petit fil, justement. Le lien conducteur qui nous lie et nous relie. 

"Nous nous touchons, comment ? Par des coups d’aile, par les distances même nous nous effleurons." 

Effleurements, petits battements d'ailes. J'adore. Je trouve ça tellement magique.

 

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Vous savez, ce qu'on appelle plus commodément des "hasards". Avec certain(s)(es) d'entre vous, la liste est si longue qu'on a arrêté de comptabiliser (sans parler de celui qui s'avère être un petit-cousin, comme je l'ai découvert au fil de nos échanges! Eh oui je suis une incorrigible curieuse! Mais sans cette merveilleuse qualité, qu'apprendrions-nous les uns des autres?). 

20160811_202653 LeCrotoy

Enfin bon, comme d'habitude je me suis éloignée de .. mes bateaux.

Qu'ils vous bercent sur le flot de l'amitié.

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Je vous souhaite la journée douce!

 

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1 mai 2018

La bonne journée

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Bonjour à vous,

c'était il y a deux ans - que dis-je, deux? C'était il y a trois ans (décidément, je ne vois pas le temps passer!), je m'baladais ♪♫ non pas sur l'avenue mais sur la jetée qui mène au phare du Tréport. Le ciel était bleu et la mer itou et je me dis que c'est quand même plus sympa de vous souhaiter un bon 1er mai comme ça qu'avec le ciel qu'on a aujourd'hui (un ciel du Nord, bas et gris. Purée, je n'aurais pas porté ma robe longtemps!).

Mais foin des grommellements, remettons ça à plus tard, aujourd'hui c'est fête, on se souhaite du bonheur au moins pour une année.

Ça fait tellement longtemps que je bloggue que j'ai épuisé tout ce que je pouvais vous raconter en rapport avec ce 1er mai (Beltaine, Charles IX, etc, etc), aussi vais-je contourner le thème en évoquant devant vos yeux ébaubis une scénette de quand mes petits-enfants n'étaient pas encore de grands échalas pointure 42 adoptant la forme de la chaise quand ils s'assoient (comment arrivent-ils à faire ça?).

Or donc, il s'agit de quelque chose que ma fille avait instauré dans la vie de ses enfants et qui s'appelait la bonne journée.

Ça se passait le soir, après que les garçonnets se soient mis en pyja et lavé les dents. Ils se rassemblaient autour de leur maman, sur son lit (ou sur le mien quand c’est chez moi qu’ils étaient). Puis c’était "celui dont c’est le jour" qui commençait. Oui parce que les deux aînés, qui avaient, genre, 5 ou 6 ans, passaient leur vie à se chamailler (C'est moi qui commence ! - Non ! Moi d'abord! - Non c'est pas toi c'est moi !! etc ..). Pour éviter ça, les lundi, mercredi, vendredi et dimanche, l’aîné était servi en premier à table, parlait en premier, etc. Les autres jours, c’était son frère (maintenant, ils se disputent toujours autant, sauf qu'il faut que ma fille monte sur un tabouret pour les séparer vu qu'ils la dépassent tous d'une tête..)

Oui alors donc, pour en revenir à "la bonne journée" c’était très simple, chacun des enfants décrivait ce qu’il avait le plus aimé dans sa journée. Ma fille donnait aussi la parole au plus petit, même s'il ne savait pas parler (en tout cas pas un langage connu) (mais comme l’unique passion de cet enfant c’était son père et les voitures, pour le rendre heureux il suffisait de le sortir à l’heure où tous les automobilistes rentrent).

C’était donc toujours sur une merveilleuse note de petit bonheur que se couchaient mes petits-fils. Enfin quand je dis "se couchaient", évidemment c‘est une façon de parler, comme le savent toutes les (grands-)mamans ..

(l’aîné) Pourquoi faut se coucher ?

(moi) Parce que c’est l’heure.

(l’aîné) Pourquoi c’est l’heure ?

(moi) Parce qu’il est tard.

(l’aîné) Pourquoi il est tard ?

(moi) C’est l’heure de dormir !

(l’aîné) J'veux pas dormir ! J'veux rentrer chez moi !

(moi) Tu ne peux pas rentrer chez toi, il est trop tard !

(l’aîné) Non il est pas tard !

(moi) SI.

(l’aîné) NAAAAAAN! MAMIIIIIIIIIIII STEUPLAÎT APPELLE PAPA!!

(moi) Que j’appelle ton père à 22 heures ? Il va être content ..

(l’aîné) Ouiiiiiiiiiii Mamiiiiiiiii appelle-le!! D’ailleurs j’ai jamais dit que je voulais dormir ici j’ai juste dit que je voulais passer la bonne journée ici !! BOUHHHHHHHH!

Voilà. Comme vous voyez, la bonne journée c’était un truc ÉPATANT rire.

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Je vous souhaite plein de bonnes journées !!

fleurs


 


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