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4 novembre 2019

La vie défile

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Bonjour à tous!

 Je vous remercie d’être venus me rendre visite pendant mon absence!

Je suis toujours sidérée par la vitesse à laquelle le temps file..

♫¸♪  La vie défile comme un film

qui ne tient qu’à un fil... ♫`

 

Avez-vous passé une belle fin de semaine ?

Comment s’annonce ce début novembre pour vous?

 

Je souhaite bon courage à ceux qui reprennent,

et à tous, une très belle journée !

 

P1010432

 

ℒ ℴ ν ℯ

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30 octobre 2019

Le coeur tout chamboulé

Tout a commencé dimanche, à l’heure où blanchit la campagne. J’ouvre un œil et même les deux, et je bondis hors du lit avec une légèreté surnaturelle telle la rieuse gazelle que je suis. À peine avalé mon premier thé de la journée, je me glisse devant mon clavier, ouvrant et refermant mes petits yeux bridés comme pour trouver la force qui est en moi. Force qui me sert, excusez-moi du peu, à ouvrir ma messagerie où je trouve, je vous le donne en mille ? Des mails.

C’EST FOU, JE VOUS ASSURE, C’EST FOU!

L’un d’eux était de Marie-K, ma peintre préférée – et je ne dis absolument pas ça parce que je suis en passe de devenir exposante des peintures qu’elle m’offre – qui m’écrit "De mon côté je viens de te terminer une petite surprise qui partira par la poste demain lundi."

J’étais ce jour-là en plein dans mes démêlés avec TBE, c’est dire comment j’ai accueilli la nouvelle à l’idée de devoir ATTENDRE ENCORE!

Sans compter que – on se demande vraiment pourquoi – mon facteur me regarde toujours avec l’air de celui qui découvre à côté de la boîte aux lettres l’écriteau "Attention, chien lunatique".

Arrivée à ce stade de mon récit, il me paraît indispensable de vous présenter mon facteur.

C’était il y a quelques années, ma sœur était en pleine création menuiseriesque et n’arrêtait pas de m’envoyer toutes sortes de paquets de toutes formes et de toutes tailles.  

Une fois, j'attendais un de ses paquets qui tardait à venir (j'étais déjà très patiente) et je guettais le facteur, d'où un certain énervement bien compréhensible de ma part. Enfin, il était arrivé en flânant (eh oui, Monsieur FLÂNAIT !). Je me jette sur lui pour fouiller dans son sac dans l'espoir d'y trouver le papillon merveilleux qui m'annoncerait qu'un paquet m'attend à la poste. Le pauvre homme a eu un mouvement de recul (je ne suis pas loin de penser qu'il a cru avoir affaire à une évadée de l'asile). En plus, c'était le moment où j'avais décidé de refaire mes fenêtres, je portais un jogging constellé de peinture blanche écaillée, et mes cheveux comme à leur habitude vivaient leur vie en tiges raides indépendantes les unes des autres.

Quand mon facteur réussit à m'expliquer que ce n'était pas lui qui distribuait les paquets volumineux, je l'aidai à ramasser les lettres que j'avais fait voler sur le chemin. Tandis que j'essayais de le convaincre qu'en temps normal j'étais quelqu'un d'extrêmement rationnel (oui, bon, OK! Les avis sont très partagés sur la question!), il se contenta d'hocher la tête et de s'éloigner de moi à reculons..

Franchement ça serait vous, vous en auriez fait tout un fromage ? Pf. Je ne suis pas loin de croire que, tout de même, c’est un être particulièrement fragile (il faut dire, c’est un homme!), parce que la fois d’après, il m’a remis mon paquet grignoté. Absolument ! Gri-gno-té !

Voyez vous-même :

le facteur traumatise

Observez bien le coin droit du paquet, en haut.. Le pauvre homme aurait-il perdu toute retenue à force de me distribuer des trucs qui sentent bon ? (tabouret à la menthe, table basse à la sauge, étagère au thym, etc, etc) (ma sœur en profitait pour joindre des plantes aromatiques de son jardin).

Et le jour de Lapeyre ! Je vous narre.

J’avais fait changer ma porte d’entrée, et figurez-vous qu’il manquait un bitoniau indispensable puisqu’il servait à fermer la porte (et pour une porte, ne pas fermer, vous avouerez que ce n'est pas ce qu'on a trouvé de mieux!). J’avais donc attendu toute la sainte journée le bonhomme de Lapeyre (qui finalement n’est venu que le lendemain). Imaginez juste dans quel état j’étais, moi qui suis si patiente! C’est comme ça que je m’étais dit qu'une petite prière ne serait pas du luxe et je m’étais jetée par terre pour que ma supplication ait plus de poids. C’est à ce moment-là que mon facteur est passé, me trouvant à quatre pattes. Il m'avait proposé de l'aide pour me relever. 

"Heu, merci... Mais tout va bien.  Je prends juste un moment pour me recueillir. Vous n'avez rien contre les gens qui prient avant le repas, n'est-ce pas ?"

Je ne saurai dire avec exactitude la signification de ce que j'ai lu dans ses yeux au moment où il m'a donné mon courrier, avant de fuir à toute allure.

Enfin, toujours est-il que depuis, il signe à ma place les paquets censés être délivrés contre signature et distribuent les autres chez mes voisins.

Je ne l'aurais pas traumatisé, quand même ??? Moi qui me comporte toujours super normalement !! J’comprends pas ..

Bref, tout cela pour vous dire que maintenant, j’ai beau le guetter, je ne le vois jamais passer ! Peut-être qu’il a mis au point une méthode pour lancer mon courrier dans ma boîte aux lettres, tapi derrière la haie du voisin d’en face ? En tout cas sa méthode est hyper efficace, car mardi j’ai fini par découvrir la merveilleuse surprise de Marie sans avoir surpris le cher homme au moment où il l’y a jetée!

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© Marie

Clic pour aller sur son blog,

et je vous suggère également de vous transporter là: CLIC

Depuis, je n’arrête pas de la regarder (la peinture, pas Marie). J’en ai le cœur tout chamboulé, je me demande quand il va réussir à redémarrer correctement.

Il faut que je vous précise que Les Vessenots, c’est l’endroit d’Auvers où ont vécu mes ancêtres maternels, ces aïeux, qui, inévitablement, ont croisé Vincent, ou encore le Docteur Gachet (ils habitaient la même rue). C’est dingue de se dire ça, et même de ne pas se le dire, car Marie arrive très bien à faire passer dans ses œuvres toutes les émotions qu’elle ne formule pas.

À propos de formulation, et pour passer du coq à l’âne, ce qui n’est absolument pas mon genre, je fais une petite parenthèse pour les messieurs.

Messieurs, par-lez. Dites les choses. Si votre cœur bat pour elle, que ce soit d’amour, d’amitié, de compassion, de tendresse, ou de quelque chose que vous ne savez pas définir, je vous en supplie, dites-le lui. N’attendez pas dix ans, quand il est trop tard, quand elle est malade, quand ça n’a plus de sens, ne la laissez pas, petite chose fragile, seule dans sa détresse glacée au prétexte que "Si je lui dis elle va croire que".

Franchement, pensez-y les loulous : toutes les femmes aiment être rassurées. Toutes les femmes ont besoin d’être rassurées. Même celles qui.

Surtout celles qui.

Ça ne vous mettra pas en danger je vous assure. Ça fera juste du bien à tout le monde !

Alors sinon, aujourd’hui débarquement à la maison de mes petits-fils, car demain on part tous ensemble pour la Nièvre. Ce serait mentir de dire que je n’ai pas hâte !

Je vais donc être peu présente jusqu’à lundi prochain, et même totalement pas là, étant donné que je ne me connecte jamais quand je ne suis pas chez moi (contrairement à ma descendance, qui se connecte tout le temps et partout, mais ceci est une autre histoire).

Vous voudrez bien me pardonner ce léger contretemps. Mais je vous en prie, faites comme chez vous! (juste, n’oubliez pas de tirer la porte en partant !)

Je vous souhaite à tous une belle fin de semaine, et pour ceux qui sont en congés, profitez bien !

Smouiiiich ! ♥

28 octobre 2019

Lourd comme un cheval mort

2019 10-160006

 

Ya des trucs, c’est à se demander à qui ils prendraient la tête si je n’existais pas.

C’était il y a quatre jours, j’me dis comme ça : tiens ! Si je faisais un nouveau bouquin pour mes chouchous petits-fils qui adorent être les héros de mes livres? 

Je me connecte donc sur TBE, vu que maintenant, c’est joie inexhaustible de savoir que, par ma seule présence, les fichiers .doc se transforment miraculeusement en .pdf.

Alors pour ceux qui ne connaissent pas ce site, pour créer/modifier/acheter ses propres livres après s'être connecté on clique sur "Créer un livre".

Donc je clique.

Je choisis le format, la catégorie, etc. Me voilà à la page de téléchargement du fichier.

J’envoie mon .doc.

Et là surprise : il ne se passe rien.

En fait pour être plus précise, ce n’est pas qu’il ne se passe rien, c’est plutôt que le .doc rame, rame, rame, au lieu d’arriver au bout du truc censé le permuter en .pdf en deux minutes trente-trois.

Imaginez ce que ça pouvait me faire, à moi une faible femme, en plus avec tout un pan de cerveau encore en plein sommeil paradoxal - puisque c’était au lever du jour, quasi - imaginez donc ce pauvre .doc perclus de rhumatismes, essayer de gravir avec son bâton tordu les marches qui étaient censées me mener à la gloire et qui au lieu de ça semblaient peser sur son corps, lourd comme un cheval mort..

Pour commencer, je me suis dit que le site buguait, parce que je ne voyais vraiment pas pourquoi il aurait bien voulu de mon .doc les autres fois et pas cette fois-là, ce qui ne m’a pas empêché de trépigner sur ma chaise au lieu d’attendre comme la mûre femme que je suis censée être.

Au bout de dix minutes (DIX MINUTES ! Vous imaginez ?), j’ai tout quitté.

Ce fut le premier jour.

Le lendemain, rebelote :.doc envoi.

Même manip, même résultat. Vingt minutes de ramage cette fois. Alors moi: déconnexion, reconnexion. .doc envoi, suppression, prières diverses, danse indienne autour du PC, encouragements joyeux ("Allééé! Allééé!! Allééééééé!!") avec poing levé à l’appui, persuadée que le .doc allait avancer mieux si je lui criais le chemin (en pure perte ! Au bout de trente minutes il en était toujours au même point !), consternation. Je commençais à me raidir d’effroi, prête à chanter "Il venait de nulle part, surgit un aigle noir".

J’ai contemplé avec désolation la dizaine d’essais inachevés qui auraient tout donné pour être lus du grand public (j’ai fichu une pagaille sans nom sur mon compte, mais passons !) avant de me déconnecter du site.

Ce fut le deuxième jour.

(Je suis sûre que vous avez hâte de connaître la suite, je vis une existence tellement passionnante !) Donc, je passe au troisième jour (hier).

Je me connecte sur TBE. Sait-on jamais. Ils ont eu largement le temps, en deux jours, de se rendre compte de la perte incommensurable que mes écrits non publiés seraient pour la littérature française, et tout va fonctionner merveilleusement. 

Je clique donc sur la création de bouquins. Me voilà sur la première page : "Choisissez votre reliure".

Et là – je sais, vous n’allez pas me croire - que découvre-je ?

R.I.E.N.

LE BLANC LE PLUS TOTAL.

Il n’y a plus aucune reliure. Il n’y a absolument plus rien.

Du blanc intersidéral.

Complètement affolée, je clique sur "Vos livres" : page blanche.

Pourtant, j'en ai quand même écrit vingt ! VINGT ! Où sont-ils passés ? Un, je ne dis pas, trois à la rigueur.. Mais vingt ?

Je vais sur le catalogue TBE, et je tape Ambreneige.

Plus d'Ambreneige. Disparue.

Mon Dieu.

Où suis-je passée ?

Qu’est-ce que c’est encore que cette aberration informatique aussi incompréhensible que le .pdf ?

Et à quoi me sert d’avoir fait de tels progrès en patience, si ce n’est pas pour avoir une petite récompense? Oh, bien sûr, on me dit encore souvent parfois que je ne sais pas attendre, que je veux toujours que ce soit fini alors que je viens juste de commencer, et patati, et patata. C’est très exagéré. Les gens sont d’une parfaite mauvaise foi ! S‘ils me connaissaient mieux ils ne diraient pas des choses pareilles. C’était le troisième jour, purée ! LE TROISIÈME !!

Bref. Ce matin, complètement déprimée après un ultime essai infructueux, à genoux et les yeux implorants, je chantais devant mon PC

Ôôô TBE si tu savais
Tout le mal que tu me fais
Ôôô TBE si je pouvais
Dans tes bras nus me reposer ..

quand j’ai entendu le petit gling significatif de l’arrivée d’un message..

 

« Bonjour,

le service Technique est intervenu.

Nous vous invitons à re-essayer l'envoi.

Cordialement,


Le service client »

23 octobre 2019

L'invitée

Mes chers admirateurs, mes fidèles lectrices,

des profondeurs de mon blog s'élève une plainte lancinante et sourde. Cette plainte, mes amis, c’est la vôtre ! Vous trépignez, j’en suis sûre, à l’idée de savoir où j’en suis avec mon invitée (i.e. l’araignée, puisque c’est ainsi que l’appelle ma fille cadette).

Je ne vais pas vous faire languir plus longtemps (ma bonté n'a pas de limites). Je vais même aller au-devant de vos souhaits, car je sais – je le sens : comme moi vous n’en dormez plus.

Eh bien mes chers amis, je n’en suis nulle part.

J’ai fait venir mes filles à la maison, l’une, puis l’autre, dans l’espoir qu’elles me débarrassent de la chose (je squatte la chambre inoccupée de mon fils depuis cinq jours).

Et qu’est-ce qu’elles ont fait, je vous le donne en mille ?

Rien.

Elles n’ont pas sauté en l’air, elles n’ont pas hululé à la mort devant la fenêtre ouverte à l’heure où blanchit la campagne, elles n’ont pas bondi sur le lit armées d’un balai, et elles ont laissé mes chaussures tranquilles.

Je vous jure, faites des enfants !

Oui, parce que figurez-vous que mes filles n’ont pas peur des araignées. Je n’en reviens pas. Comment ça se fait? Et surtout, comment ça se fait qu’elles ne me l’ont pas transmis ? Je vous jure ! (etc)

Au lieu de ça, ma cadette s’est approchée du radiateur derrière laquelle la chose s’est tapie, et elle a entrepris de lui faire la conversation. Alors ma toute belle ? T’as peur hein ? Ben tu sais, Mamy a beaucoup plus peur que toi ! Allez viens, je ne te veux pas de mal, sors de ta maison ! Je vais juste te remettre dehors !

Eh bien je vais vous dire un truc : une araignée, c’est sourd. Ou têtu. Ou les deux.

La bestiole n’a pas bronché.

Misère ! Qui peut m’en vouloir à ce point ? Si ça tombe, j'étais moins gentille dans mon autre vie. Ceci dit, c'est injuste de me le faire payer aujourd'hui ! À l’époque, je n’étais même pas née ! Ou c’est un test envoyé par le Très-Haut ? Il vérifie que je suis devenue aussi zen que je le clame à tout vent? (En même temps, le Très-Haut ne doit pas avoir peur des araignées ! Sinon, il les aurait faites différentes! Toutes mignonnes, bleu ciel avec des petits yeux roses, et pas de pattes, surtout! Ou alors une ! Allez, une ! Ça suffit, non ? Les araignées auraient été comme des petites fées sauteuses unipattistes, c’est mignon ça une petite fée sauteuse unipattiste, non?).

Voilà mes loulous, maintenant vous savez tout.

J’espère que vous compatissez.

Je vous souhaite une journée douce, emplie de fées gambadant de-ci delà du bout de leurs petits chaussons satinés!

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PS Je songe à fonder un club anti-Halloween. C’est vrai, quoi ! À quoi pensent les gens, à nous coller des araignées sous le nez partout ?

17 octobre 2019

Un balai et une chaussure

Hier soir, au moment où j’allais me coucher, j’ai surpris une araignée dans ma chambre (surpris est un grand mot. Je l’ai été plus qu’elle). Une grosse araignée, avec environ DOUZE pattes – je précise pour le cas où vous vous imagineriez que je suis quelqu’un que la moindre petite chose effraie.

Car oui, je l’avoue : j’ai peur des araignées, j’en ai une peur panique. D’aucunes grimpent sur un tabouret devant une souris, eh bien moi c’est devant les araignées. J’ai même du mal à écrire le mot, c’est dire ! Je suis du genre à appeler un voisin au secours à dix heures du soir en ouvrant la porte en grand (des fois que l’araignée ait la bonne idée de se débiner). Je dois dire qu’hier soir, j’étais à deux doigts de le faire! L’idée seule que je n’ose plus jamais croiser le regard de mon voisin ensuite m’a retenue. Une fois, j’ai appelé mon fils à l’aide - il vivait encore à la maison - depuis le tabouret de la cuisine où je m’étais perchée, bramant  "Là ! Là !" en désignant une chose noire pleine de pattes. Il s’était étranglé de rire en allant ramasser une queue de tomate qui avait sauté au sol.

Bien.

Revenons à notre bestiole.

Elle était dans ma chambre.

À l’heure où je me couche.

Il me fallait donc envisager de dormir avec l’idée qu’elle viendrait me grimper dessus pendant mon sommeil (c’est une image).

Je ne pouvais pas. Je ne pouvais pas. Je ne pouvais pas.

J’ai d’abord pensé à aller dormir ailleurs. Mais la chambre de mon fils, transformée en dépotoir buanderie depuis son départ, est un vrai ch'ni, et l’idée de tout déménager m’a épuisée d’avance.

Alors j’ai pris mon courage à deux mains, un balai et une chaussure (oui, je sais, c’est fou ce qui peut nous passer par la tête dans les moments de panique !) et je me suis approchée de la bête avec toute la vaillance qui me caractérise (j’ai regretté que le temps des armures soit révolue).

Tout ce que j’ai réussi à faire c’est qu’elle se carapate à toute allure hors de ma vue.

Au moins  je ne la voyais plus.

Je n’ai pas fermé l’œil de la nuit, mon balai serré contre moi.

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10 octobre 2019

À perpétuité

C’est un homme jeune, l’âge de mon fils je dirais. Planté sur deux jambes musclées, des tongs rouges aux pieds. Je faisais des largeurs dans le bassin - les longueurs étant impraticables pour cause de lâcher d’enfants (à mon humble avis, hier, tous les centres de loisirs du coin se sont donné rendez-vous dans ma piscine). Des largeurs, disais-je, des tongs rouges du maître-nageur jusqu’à celles, noires, de la mono, assise sur le bord de l’autre côté.

La foule + le brouhaha, c’est un truc épatant pour rester dans l’instant présent. La vigilance et la concentration y doivent être constantes, sauf si bien sûr le seul but de votre vie est de se manger un coup de bras, voire un gamin sur la tête. Et je ne parle pas des tasses.

J’ai bien essayé de nager sous l’eau : c’est pire. Là fourmillent une quantité phénoménale de paires de jambes munies de chaussettes de piscine de toutes les couleurs. Ce qui est, ceci dit, fort festif.

Mais c’était bien, et je me suis finalement beaucoup plus lâchée que pendant le cours de yoga de la veille.

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Alors sinon, je suis retournée à Auvers-sur-Oise, dans les pas de Valentine.

Valentine. Pas la dame aux cheveux blancs à qui nous rendions visite en Suisse, une fois l’an. Non, je parle de celle, lointaine, d’une photo perdue : elle était brune, elle était belle, elle sentait bon le sable chaud des rives de l’Oise. Sa taille était fine, si fine. Tant de grâce : je la vois s’envoler, elle danse, elle danse avec son amour dont elle m’a tant parlé, au feu de la St Jean, dans ce village français. Elle parle de lui comme d’un poème. La nuit était si douce, il la tient contre lui. Il avait les yeux bleus.

Ils dansent, dansent, dansent. Et dans ses yeux à lui, le bleu, toujours. À perpétuité.

Ces pas dans lesquels Valentine a marché, et avec elle son frère, ses pères, tous ses amis, ces endroits qu’ils ont fréquentés, je les vois, voyez-vous. Je les vois, éblouie : ici Van Gogh, là, Pissaro, ou encore Cézanne.

Pour quelques instants, je suis dans les yeux de Valentine.

Des yeux fabuleusement beaux, noirs et brillants.

Et toujours, son petit rire lointain.

Car Valentine, malgré tous les malgré, avait choisi de ne jamais pleurer.

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Insolite: boîte aux lettres..

et le logement dans la roche?

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J'ai fait cette photo sans savoir que cette route avait été peinte..

La route tournante au Valhermeil CEZANNE 1881

.. par Cézanne!

 

 

Les photos ont été prises dans un quartier d'Auvers qui s'appelle le Valhermeil, où Pissaro et Van Gogh sont venus également poser leur chevalet.

8 octobre 2019

Le plus beau joyau de ma couronne

Suite de l’histoire d’hier,

pour Heure Bleue, Adrienne, Le Goût, Délia, Marie, Alain [le vase de Soissons, c’était avant !], Bourlingueuse [exact ! elle est devenue Sainte Radegonde !] et Émilia, et pour ceux qui auront envie de la lire, bien sûr !

 

femmroses

 

Par une nuit sans lune, disais-je, le petit groupe de femmes embarque sur un frêle esquif qui glisse silencieusement sur les eaux. Mais les fugitives naviguent dans la mauvaise direction, se rapprochant involontairement de celui qu’elles fuient: le cruel Clotaire. C'est comme ça que s'achève la folle escapade.

Puisque la future reine est à Soissons, Clotaire décide de l’y rejoindre pour y célébrer le mariage. Radegonde continue de faire du zèle en refusant de vêtir les atours de son rang.

C’est donc dans une robe de bure, telle Jeanne d’Arc au bûcher, que la future reine mérovingienne est unie de force à Clotaire. Pour fêter ça, elle se met au pain sec : qu’on distribue ses plats aux pauvres!

Bien qu’elle soit encore très pure, Radegonde sent qu’il y a quelque chose de peu convenable dans les regards que lui porte son époux quand le soir vient. Aussi, une fois les assauts passés, s’agenouille-t-elle sur la pierre nue et froide la nuit, pour chanter des psaumes, ou se relève-t-elle pour s’étendre en prière jusqu’à en geler. Ce qui a le don de contrarier Clotaire.

"Quel gâchis ! Un si joli lot !!"

Dégoûté que Radegonde fasse passer Dieu avant lui, Clotaire essaie de l’amadouer en lui faisant des cadeaux. Elle en profite pour réclamer sa clémence vis-à-vis des condamnés à mort...

Vous rappelez-vous que c’est Clotaire qui a tué toute la famille de Radegonde alors qu’elle n’était qu’une enfant ? Le vase déborde avec un nouvel acte de cruauté qui lui ferme à jamais son cœur: l’assassinat de son frère Hermanfried. Cette fois, la reine explose de colère et de douleur.

Clotaire de son côté en a ras-le-bol d’être un incompris et se demande ce qu’il a encore fait?

Il chasse sa femme en espérant qu’elle lui reviendra plus soumise et plus gaie. 

L’occasion est trop belle : accompagnée de ses femmes et d’Agnès, une jeune fille qui lui est particulièrement attachée, elle va à Noyon pour s’y faire moinette. Cela fait, il lui faut fuir la colère de l’homme qu’elle outrage comme roi et comme époux. Avec la confiance que donne la foi, elle gagne Orléans, s’embarque sur la Loire, et arrive à Tours, où dans un des nombreux asiles ouverts près du tombeau de saint Martin, elle se met à écrire au roi. Comme elle n’a peur de rien, elle lui demande qu’il accepte de se séparer à l’amiable. Elle lui fait cadeau de tous les meubles, qu’il garde tout mais qu’il lui lâche la grappe !

Le vil Clotaire ne l’entend pas de cette oreille : il dirige sa fureur contre les évêques, dont il exige qu’ils attestent la nullité des vœux de la reine. Mais la peur du pouvoir des femmes consacrées à Dieu le retient : il menace mais ne fait rien.

Des mois s’écoulent, puis des années. Radegonde, d’asile en asile, mène une vie vouée à la prière. Dure envers elle-même, portant des cilices et jeûnant fréquemment, elle emploie son temps à soulager la souffrance des autres. Elle s'occupe des malades, fait leur toilette, lave leur linge. Aucune tâche ne la rebute. Elle fait installer un lieu spécial pour les lépreux, qu'elle soigne et réconforte, qu’elle embrasse, même, pour leur procurer de l’affection, alors que ses compagnes s'en écartent, terrorisées. Elle distribue si largement les biens qu'elle possède (*) qu'on s’étonne que la source n'en soit pas encore tarie. La réputation de sa bonté, de sa sainteté même, se répand au loin.

Un jour, cette sérénité est brisée: Clotaire veut la reprendre! Radegonde prend aussitôt la fuite, accompagnée d'Agnès et de Disciola. C'est là que se produit ce qui a traversé les siècles sous le nom de "miracle des avoines" : en sortant de Saix, elle dit à un paysan semant de l'avoine : "Mon ami, si aucun te demande si tu as vu passer par ici quelque personne, réponds fermement que ni homme ni femme n'y est passé". Au même moment, le grain à peine semé se met à croître, permettant aux trois femmes de s’y cacher. Clotaire arrive, questionne le paysan qui fait celui qui n’a rien vu.

Dans sa cervelle épaisse de roi franc peu habitué à réfléchir, la réponse du manant chemine lentement, de circonvolution en circonvolution, jusqu’à un endroit plus aéré où elle s’épanouit quelque peu. Clotaire comprend alors que s’obstiner à prendre de force une religieuse, fut-elle sa femme, constitue un délit sérieux. Aussi s'en retourne-t-il sans autre forme de procès.

C’est un miracle !

Mais Radegonde a eu si peur qu’elle décide de s’éloigner encore, et elle part en direction de la mer, vers Poitiers, où elle se rend à l’asile de saint Hilaire. Là seulement Clotaire reconnaît sa consécration et l’autorise à bâtir un monastère. Elle peut enfin mettre son pouvoir au service du peuple, bien plus grand sans doute qu’elle ne l’eût conservé à la cour barbare du roi.

..✿.*•.¸¸. ✿̶̥̥•*`*•.¸¸✿

(*) Chez les Francs, il est d’usage que l’épouse reçoive un don de son mari le lendemain de son mariage, don qu’on appelle morghen-gabe, présent du matin. Selon cet usage apporté de Germanie en Gaule, Radegonde, dépouillée de tout dans son pays par Clotaire, a reçu de lui un riche don du matin qu’elle consacre à la fondation de son monastère. Mais une fois tout réglé, son humilité l’empêche de garder le rang de supérieure. Elle fait nommer abbesse Agnès, cette jeune gauloise qu’elle aime depuis son enfance, et qui, de la cour, l’a suivie à Noyon, de Noyon à Tours, et de Tours à Poitiers.

Cela fait, Radegonde redevient simple religieuse, partage les travaux, balaie, sert à la cuisine, porte le bois et l’eau, garde le silence, et trouve délicieux tous ces exercices. Ainsi la fille du roi de Thuringe ne conserve, du triple caractère de reine, de fondatrice et de supérieure, que l’ascendant que lui donnent sa bonté et son amour pour les autres.

Presque tout ce que les Gaules renferment encore de familles nobles fournit au monastère de Poitiers des religieuses heureuses de vivre auprès d’une telle femme. Poitiers voit aussi venir les filles de rois victimes des crimes de leurs pères [comme Galswinthe, persécutée par Frédégonde, dont parlait justement Le Goût hier].

À la mort de Clotaire en 561, Radegonde, première femme "faiseuse de paix" de tous les temps, réussit le tour de force d’accorder entre eux Chilpéric, Sigebert, Caribert et Gontran, les fils de son mari, "afin", dit-elle, "que la patrie ne périsse pas". 

Le 13 août 587, Radegonde rend son âme à Dieu. On dit que peu de temps avant, un homme jeune et merveilleusement beau est venu lui rendre visite: "Pourquoi, enflammée de désirs, me pries-tu avec tant de larmes? Pourquoi te répands-tu en supplications et t'infliges-tu de si cruelles tortures, pour moi qui suis toujours près de toi? Tu es une pierre précieuse, un des plus beaux joyaux de ma couronne."

On dit aussi qu’il s’agit de Jésus et que l'empreinte de son pied est encore dans la pierre ...

7 octobre 2019

La folle escapade

Sur une proposition d'écriture du Goût (CLIC)

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Sur l’onde calme et noire où dorment les étoiles, celle qui deviendra un jour une de nos plus grandes reines mérovingiennes embarque avec quelques autres femmes sur un frêle esquif glissant silencieusement sur les eaux de l'Omignon.

Mais comment en sont-elles arrivées là ?

Pour le savoir, transportons-nous je vous prie un peu en arrière et un peu ailleurs, en Thuringe, la terre qui vit naître la première "faiseuse de paix" de l'Histoire des Francs: Radegonde.

Cela se passe au VIe siècle de notre ère. La Thuringe appartient alors aux trois frères Francs germaniques Berthaire (père de Radegonde), Badéric et Hermanfried. Ces trois-là ne dérogent guère à la coutume franque qui consiste à se zigouiller entre eux jusqu’à ce qu’il n’en reste plus qu’un.

Se débarrasser de Berthaire est relativement aisé, ce qui fait qu’à l’âge tendre de 3 ans, Radegonde se retrouve dans les trophées de guerre de son oncle Hermanfried. Lorsque sonne l’heure d’alléger à son tour Badéric de sa part du royaume, la lutte s’annonce plus acharnée, c’est pourquoi Hermanfried va crier besoin chez Thierry son voisin.

Bon là, je le sens, je vous ai perdus.

Eh bien Thierry, roi d’Austrasie, est le fils aîné de Clovis. Il se partage la France avec le dernier frère qu’il lui reste, Clotaire, roi de Neustrie, vu que tous les autres héritiers sont déjà passés de vie à trépas (toujours la mode franque).

Hermanfried, pour obtenir l’aide de Thierry, lui promet de lui donner la moitié des terres de son frère s’il l’aide à le tuer. Sauf qu’une fois Badéric liquidé, Hermanfried oublie sa promesse ..

Clotaire pour venger Thierry surgit hors de la nuit, et de la pointe de l’épée signe sur la tronche d’Hermanfried un C qui veut dire Kaputt. La bataille a lieu au bord d’un fleuve, et le carnage est tel qu’en moins de temps qu’il n’en faut pour l’écrire, le lit de la rivière est encombré de cadavres dont les Francs de Clotaire se servent comme d’un pont pour passer d’un bord à l’autre, faisant ainsi preuve d’un esprit pratique qui laisse pantois.

Outre de nombreuses richesses, les deux rois francs découvrent dans cette terre hostile un joyau d'une valeur incommensurable : Radegonde, qui est d'une beauté éblouissante. L'attrait qu'exerce cette ravissante fillette sur les deux hommes est tel que, lorsque vient le moment de se l'attribuer lors du partage du butin, ils en viennent presque aux mains (ce qui est surprenant, vous en conviendrez, lorsqu’on sait comme ces gens-là sont civilisés). Finalement ils décident de la tirer au sort, sort qui oblige Thierry à abandonner la petite princesse à son frère.

Radegonde, résignée, fait son balluchon pour être trimballée cette fois avec le reste du butin de guerre à Soissons, où se tient la cour de Clotaire, laissant derrière elle le royaume de ses pères qui n’est plus qu’une ruine.

Malgré son peu de moralité, le roi de Neustrie éprouve quelque scrupule à épouser une enfant impubère (petite précision : pour les Francs, le mariage se réduit en fait à la consommation charnelle..). Clotaire reste donc dans son palais avec seulement Arégonde, sa deuxième épouse, ainsi que quelques concubines officielles,  pendant que Radegonde est emmenée de force à la villa royale d’Arthies en Picardie, où elle reçoit d’Ingonde, la première épouse de Clotaire, une éducation intellectuelle et religieuse très poussée.
Pour se changer les idées des meurtres épouvantables dont elle a été le témoin en Thuringe, la jeune princesse, qui a vu ses parents et ses amis égorgés puis abandonnés sans sépulture aux charognards, se donne corps et âme aux études. Elle bénéficie à Arthies de l'enseignement des meilleurs professeurs, qui lui transmettent les subtilités de la culture classique ainsi que, malgré ses origines païennes, une fervente piété religieuse. Radegonde fait preuve d'une grande intelligence, au point qu’elle est considérée comme une des femmes les plus brillantes de son temps.

C’est donc vers une Radegonde raffinée et très cultivée que les regards de Clotaire se tournent lorsque Ingonde meurt, à seulement 35 ans.

Radegonde est alors âgée de 18 ans. Mais comme on s’en doute, le temps qui a passé depuis son enlèvement n'a pas fait oublier à la princesse que c’est Clotaire qui a assassiné toute sa famille, aussi Radegonde ne saute-t-elle pas de joie à l’idée d’épouser son tyran (i.e. partager sa couche, je rappelle). Seulement voilà : tout comme les femmes romaines, les femmes franques sont subordonnées à la volonté des hommes, si bien que la seule issue pour Radegonde est de prendre ses jambes à son cou. Ce qu’elle fait avec la complicité de ses servantes.

Et c’est comme ça que par une nuit sans lune, le petit groupe de femmes embarque sur les eaux de l'Omignon.

Malheureusement, les fugitives naviguent dans la mauvaise direction, se rapprochant dangereusement de Vitry où on est en train d’organiser le banquet de mariage. Comprenant leur erreur peu après Péronne, elles font demi-tour et remontent le courant à la rame, mais le cours d'eau devient impraticable. Radegonde entraîne alors sa suite à continuer à pied, en portant la barque à bout de bras, jusqu’à l'Oise. De là, la jeune femme et ses compagnes remontent la Seine, au risque de se rapprocher de Paris qui est alors aux mains de Clotaire, puis bifurquent par l'Aisne vers le nord pour rejoindre le royaume de Thierry. Elles traversent Soissons sans encombre mais sont reconnues près de Missy, des portraits robots ayant été diffusés dans tout le royaume par le cruel Clotaire.

C'est comme ça que s'achève la folle escapade.

À Soissons, s’élève une longue plainte, celle de la future reine... "Il m’arrive d’entendre, le soir, la voix de Clotaire qui m’appelle pour que je l’épouse.." *

(à suivre)

* Je sais, j’ai modifié un peu. Mais est-ce ma faute si la phrase du Goût n’est pas adaptée à mon texte? sourire

5 octobre 2019

Un chat noir dans une pièce sombre

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Auvers-sur-Oise, lundi 30 septembre

 

Samedi, octobre, jour de piscine.

Une fois de plus en ouvrant l’œil et même les deux, je me fais la réflexion que le temps passe vite. Une fois encore, je suis reconnaissante de ce que je suis, de ce que je vis, de tout ce que j’ai et que tant d’autres n’ont pas.

Cette semaine j’ai eu une conversation rigolote avec ma fille aînée. Nous parlions de ce que j’appelle mes "méditations", i.e. ce que j’écoute en ligne et qui est la seule chose qui réussit à ce que je me pose cinq minutes, en dehors de ce que l’on fait en cours de yoga. D’ailleurs, mardi, c’était le premier yoga nidra de l’année. Maintenant tout le monde sait que je suis la seule à ne pas apprécier cette pratique, d’autant plus que la prof a clamé haut et fort que c’était mon challenge du jour (c’est vrai, mais était-ce une raison pour le dire à la face du monde entier?).

Donc, je m’allonge et je ferme les yeux. En terme de yoga nidra, je suis à mon maximum. À mon humble avis, il existe des êtres rares (dont je fais partie) pourvus d’un système nerveux à tendance lambine, incapables de mettre en place une sensation de détente. Mais ça évidemment, les scientifiques n’en ont rien à faire ! Pour le reste, cela s’est passé comme d’habitude, bataille avec mon plaid (je suis en passe de devenir la plus grande saucissonneuse en plaid de tous les temps), quintes de toux diverses (je ne tousserais pas exprès pour avoir une bonne raison de quitter yoga nidra, quand même ?) et liste mentale de courses et choses diverses à faire. Je passe sous silence la présence à mes côtés d’un nouveau participant qui ronflait comme un camion, me distrayant de mes efforts ! Cet homme, tout novice qu’il soit, n’a visiblement aucun problème de lâcher-prise !

Une fois réintégré la position assise – dite posture du lotus fané en ce qui me concerne -, en lieu et place des trois Om habituels de fin de cours, nous avons chanté. Parfaitement ! Nous avons chanté : Om shantiiiiiiiii, Om shantiiiiiiiiiii, Om shantiiiiiiiiiii ♫`♫♪ ♫¸♪

C’était très nouveau et très joli !

2019-9 30 AUVERS rue Daubigny0028Pour en revenir à l’échange avec ma fille, elle m’a expliqué qu’elle fait ses médits seule, sans le support d’une voix : elle scanne son corps, des pieds à la tête. "D’ailleurs", a-t-elle précisé en se mettant en colère brusquement, "ma sœur, elle, fait n’importe quoi! Elle commence par les orteils, puis sa cuisse lui parle alors elle saute à la cuisse ! Hein Maman elle le fait pas bien ?"

Moi : "Ah bon ? Sa cuisse lui parle ?"

"Oui ! Elle dit que tout son corps souffre et du coup elle va là où il a mal ! En zigzag! Moi, même si j’ai mal au ventre, je fais quand même tout bien dans l’ordre !"

Eh oui ma fille, que veux-tu, comme dit le proverbe chinois..

"Il est difficile d’attraper un chat noir dans une pièce sombre, surtout lorsqu’il n’y est pas"..

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Belle journée à vous!

 

29 septembre 2019

Bon dimanche!

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Hop hop, une petite image ensoleillée (bien qu'aujourd'hui, il pleut!)

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Il est beau, le train que je prends pour aller à la piscine, non?
(clin d'oeil à Marie!)

 

Je vous souhaite à tous un très bon dimanche!

  

Smouiiiiiich!
27 septembre 2019

Recyclage

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Surprise. Telle fut ma première impression lorsque la prof de yoga a parlé de recyclage de la respiration.

Expirer les tensions, les fatigues, les tracas, puis inspirer en imaginant la négativité transformée, recyclée en énergie nettoyée, allégée, nourrissante pour le corps.

Et pourquoi pas? Les plus belles fleurs n’éclosent-elles pas sur du fumier ?

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Et vous?

Faites-vous des exercices de respiration?

Est-ce que cela vous aide?

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Je vous souhaite une très belle journée!

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23 septembre 2019

Ma reconnaissance éternelle

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Bonjour les amis,

ça y est, j’ai enfin réussi à photographier mon chat, siestant au soleil au pied de mon bambou. La photo a été prise au zoom, ce qui me fait dire que le zoom est épatant ! Je suis trop contente, j’en avais ras-le-bol des photos floues !

En revanche je n’ai toujours pas trouvé comment activer le flash ! Si quelqu’un pouvait me donner une piste, il aurait ma reconnaissance éternelle, des bisous, un gâteau au chocolat et un de mes bouquins !

Alors sinon, la piscine a fini sa vidange, quinze jours sans nager ça m’a semblé affreusement long !

Et pour vous dites-moi, comment va la vie ?

Qu’est-ce que vous faites, qu’est-ce que vous aimez, comment vous vous sentez ?

Je vous fais des bisous!

 

ℒ ℴ ν ℯ

23 septembre 2019

Toujours pareil

Librement inspiré de la consigne d’écriture du Goût (clic)

 

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"Solennels parmi les couples sans amour, ils dansent, d’eux seuls préoccupés, goûtent l’un à l’autre, soigneux, profonds, perdus."

Elle lui murmure à l’oreille des chéri, chouchou, trésor, mon chat, mon cœur, mon ange. Des mots à ce point rebattus que c’est à se demander comment ils peuvent encore remplir la moindre fonction. Et pourtant ça marche, ça sort tout seul, c’est plus fort qu’elle, du miel, des caresses sur des caresses. Et murmurant elle glisse sa main dans l’échancrure de la chemise. Elle le connaît par cœur, ce petit coin-là, c’est doux, c’est foisonnant, c’est tiède. La main de la femme caresse les poils avec un plaisir indescriptible. Toujours pareil, toujours pareil, toujours pareil. Sa main glisse doucement, tourne sur elle-même, revient au point de départ, repart par le même chemin connu, toujours les mêmes sentimètres explorés, et ça dure des heures et des heures sans qu’elle se lasse, comme ne se lassent les danseurs de tourner en rond. Le plaisir persiste, intact. Ahurissant.

Elle regarde les autres sans les voir, occupée qu’elle est des doigts curieux, tremblants, délégués sur la peau. Et voilà que sa main à lui glisse sur la hanche de sa compagne, et voilà que la piste de danse ne l’intéresse plus, et voilà qu’il est prêt à échanger n’importe quoi contre une heure de douceur, une minute, une seconde de cette main sur son torse .. Il est stone, complètement stone. Tétanisé. 

" Son nom? Je me souviens qu’il est doux et sonore,
Comme ceux des aimés que la vie exila."

15 septembre 2019

Une incarnation de la patience

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Mes chers amis,

le paranormal existe, je le rencontre tous les jours.

Que je vous narre la chose par le menu.

Hier, mon chat était endormi roulé en boule dans mon jardin, au soleil, tout mignon, et j’ai voulu le photographier avec mon appareil photo tout neuf. Je m’approche à pas de loup, avec toute la grâce et la légèreté dont je suis capable à mes heures perdues. Je m’accroupis en prenant garde de ne pas faire craquer mes articulations, et au moment où j’appuie délicatement sur le bouton, tatatatatatatata !!! ça part en rafale dans un bruit épouvantable! Niveau discrétion, c’était parfait ! Mon chat a levé une tête surprise avant de se recoucher en me tournant le dos (aucune compassion!).

Comment ça se fait que je suis en mode rafale ? Je n’ai touché à rien !

Enfin, pratiquement rien !

Il faut que je vous explique que depuis le début, mes photos pèsent une tonne (10 Mo, en langage Lumix). Cent fois je suis allée dans le Menu/set (comme il dit), puis sur le format de l’image choisir une taille moindre (ou un poids, allez savoir !), cent fois mon appareil (qui pourtant est censé n’avoir pas d’âme) m’a re-balancé "16:9 L" en s’étranglant de rire (si-si, JE L'AI VU!).

Ceci étant, il m’aurait balancé du 4:3, du 3:2 ou du 1:1 que je n’aurais pas été plus avancée, vu que je ne parle pas du tout sa langue!

Bilan, au bout d’une demi-heure j’avais fichu une pagaille de tous les diables ! Je me suis mise à secouer l’appareil dans tous les sens, mais j’ai eu beau le retourner la tête en bas pour essayer de faire glisser la flèche dans le bon sens, rien à faire !  Alors, jetant mes armes au pied du vainqueur, je me suis dit : bon. Il faut savoir accepter dignement la défaite, laisse ton appareil tranquille, t’es vraiment pas douée, faut dire que t’as tellement d’autres qualités ! Allez !

Et c’est comme ça, mes chers lecteurs, mes chères amies, que dans un geste d’intense désespoir moral, je me suis vue obligée de ranger mon appareil dans sa housse en attendant des jours meilleurs.

Après quoi, je suis allée me noyer dans une flaque.

Ce fut le premier jour.

Le lendemain, après une bonne nuit de sommeil, je me suis dit : "Tiens ? Si j’allais faire quelques photos pour me détendre ?"

Je mets sur ON. Alors lui : "Patati patata 16:9 L".

('"xcwvcx-('"è-_bgfhgjgfgfjf'-_kkl"('è_!!!

Rhm.

Pardon.

Gandhi (qui ne me connaissait pas) disait :

J'ai toujours regardé la femme

comme une incarnation de la patience dans l'épreuve.

Dans l'épreuve, je ne sais pas, mais la preuve que la patience est toujours récompensée, c'est que soudain, j'ai eu comme qui dirait, une illumination. La lumière a zébré mes ténèbres, telle la pointe de l'épée de Zorro sur le ventre du sergent Garcia, et cette lumière, c'était la multitude de petits boutons qui orne mon appareil. Puisque le « Manuel d’utilisation – Fonctions de base » ne parle pas ma langue, je décidai d’appuyer encore une fois sur tous les boutons, mais avec ordre et précision.

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Et c’est comme ça que j’ai fini par trouver – un peu par hasard il est vrai - que pour changer la taille d’une photo, ce n’est pas sur Format qu’il faut aller mais sur FN3, juste au-dessus de la petite poubelle. Franchement, je ne vois pas comment on peut deviner ça quand on est une femme – donc, par essence, foncièrement logique !!!

Finalement, c’est une bonne chose que je ne puisse pas aller à la mer ces temps-ci : je n’ose pas imaginer dans quel état je serais avec un appareil qui n’en fait qu’à sa tête ! [Il me reste encore à trouver comment on active le flash, comment on fait des pano, comment on filme de manière à pouvoir lire les vidéos, car pour l’instant, celles que j’ai faites ne plaisent pas du tout à mon PC ! Ah, et le 4K aussi. Misère. Qu’est-ce que c’est que ça, le 4K ?]

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PS Comme vous pouvez le constater, il n’y a aucune photo de mon chat. Je ne les ai jamais retrouvées !

12 septembre 2019

Au fond, tout va bien

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  Tu sais, dans la vie, ça va, ça vient

Ça tient à rien
Ça va, ça vient,
Au fond, tout va bien ♫`♫♪ ♫¸♪

Je suis tombée en amour avec cette chanson ! Cela fait tellement longtemps que je n’ai pas eu un coup de coeur! Je me suis même acheté le CD, ça aussi ça faisait longtemps, des années! J’étais à la librairie du Leclerc pour aller chercher la suite de ma chère Révolution Française, et je me suis dit, hop hop, pourquoi pas, allez, puisque tu aimes! Zou, un petit plaisir! Et voilà! Maintenant je re-danse dans ma cuisine ! Et même dans ma salle! Ça fait du bien!

La danse, chez moi, c’est comme la nage, j’adore, j’adore-j’adore-j’adore. Et puis je rêve..

Je rêve que je suis une super nageuse, je rêve que je danse comme un ange.. Même si je ne fais que rêver et que je me contente de nager et danser comme tout le monde. Pourtant je me rappelle, quand j’étais jeune, avec ma cousine et une copine on s’entraînait à faire la danse du ventre. Qu’est-ce qu’on a pu rigoler ! C’est dur la danse du ventre ! J’adorerais être une super pro de la danse du ventre ! Je rêve aussi de nager comme Laure Manaudou, déjà dit ! Mais je ne le fais pas, je ne sais pas pourquoi. Bien sûr il y a le coût des choses, qui entre parenthèses ne sont pas données, mais même sans ça je me sens écrasée par une force d’inertie absolument gigantesque ! Et puis en plus, avec toutes ces histoires de sortir de sa zone de confort dont on nous rebat les oreilles, je me culpabilise comme je ne sais quoi ! Souvent même, je me déprime toute seule quand je vois le chemin qu’il me reste à parcourir pour devenir Laure Manaudou ! Ce à quoi ma grande me rétorque : C’est parce que tu n’acceptes pas, mamoune. Il faut accepter d’être comme tu es.

Accepter ! Ce n’est pas facile !

Mais bon, voilà : j’ai un nouveau CD et je suis très contente.

Cette deuxième semaine de fermeture de piscine arrive à son terme, et de cela aussi je suis contente, ça me semble long ! Je m’étais dit que j’en profiterais pour faire de grandes balades (au final, je les ai fait de la cuisine à l’étage. Ben quoi ? Les escaliers plusieurs fois par jour, ça compte, non ?). Il faut dire que je viens de décider d’écrire un nouvel ouvrage pour mes petits-enfants où je relate leurs anecdotes (ils adorent être les héros de mes livres !). Si bien que mes grandes décisions de promenades ont été fouchues dans l’œuf, comme disait mon fils petit : quand je me mets à écrire, plus moyen de me décoller du PC!

Compliquée aussi, ma dépendance à l’écran.. Encore quelque chose qui me culpabilise ! Et pourtant, ma fille a raison, qu’est-ce que ça peut faire ? Mon quotidien est fait de toutes petites choses, et alors ? Ce sont des petites choses qui me font du bien, qui me font plaisir, des mini-trucs additionnés les uns aux autres et qui font toute la différence… Souvent, je pense au fait que traversant ma ville, autour de moi tout est serein, pas d’immeuble en ruine, pas de menace de bombardement, juste le chant des oiseaux. N’est-ce pas le bonheur ?

..✿.*•.¸¸. ✿̶̥̥•*`*•.¸¸✿

 

Et pour vous, dites-moi, comment se passe ce joli mois de septembre ? Votre reprise  - pour celles et ceux qui ont repris - s’est-elle bien déroulée ? Vous êtes-vous donné des objectifs ? (les miens : faire une autre activité en plus du yoga ! De la danse orientale, peut-être ? Rhooo).

Mes amis, en ce beau jeudi je vous souhaite un tas de petites choses qui feront toute la différence !

 

ℒ ℴ ν ℯ✿

9 septembre 2019

Dis-le moi

Exercice d'écriture proposé par Le Goût (CLIC)

 

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Je t’en veux tellement de m’avoir fait grandir dans la peur. Bon, OK, j’ai sûrement une nature qui s’y prête. Mais tes méthodes Papa, excuse-moi de te le dire, ça n’a pas dû arranger les choses. Je sais : pour tes filles tu voulais le meilleur. Ou plutôt tu voulais qu’elles soient les meilleures. Les mieux armées. C’est ça le plus marrant : ce que tu voulais, c’est nous donner les moyens qu’on ne dépende jamais de qui que ce soit, et surtout pas d’un mec. Super novatrice ton idée, dis-moi ! Ça ne t’empêchait pas d’en avoir d’autres particulièrement machistes et rétrogrades. Mais après tout, c’était des idées de ton temps.

Ta vie, ta vraie vie à toi, je ne l’ai jamais sue, sauf de la bouche de ta femme et de celle de ta mère. Mais ce que disent les femmes hein! On sait ce que ça vaut.... Que tu aies été taciturne et solitaire, je le crois sur parole. Que tu n’aies connu que Maman de toute ton existence, aussi. Franchement, je ne vois pas comment tu aurais pu caser une nana supplémentaire avec le temps que tu passais déjà avec nous, tes filles. D’ailleurs, permets-moi de te dire que c’est très dommage. Un peu de légèreté n’aurait pas nui. Tu serais rentré en sifflotant, comme tu le faisais le dimanche en écoutant tes chers Brassens, et Brel, et Aznavour, au lieu de nous aboyer dessus comme un malade en distribuant tes baffes. Mais bon, on ne va pas refaire le monde. En tout cas, pas le nôtre.

Le problème, vois-tu, c’est que je suis une petite chose dans un monde très hostile. Est-ce que tu l’avais prévu, dis-moi ? Ta chère grande, dont tu étais si fier quant elle te ramenait ses piles de Prix d’Excellence et autres Accessits, est-ce que tu avais prévu qu’elle se ferait essorer, ratatiner, qu’elle en prendrait sur la joue droite et qu’elle tendrait encore la gauche ?

Tu te rappelles ? "Tu n’as qu’un droit, celui de te taire". Oh ça pour ça Papa, je me suis tue. J’en rêve, même. Je suis avec les autres, tous ceux qui n’existent pas. On marche comme un troupeau. On est parqués, on va nous exterminer. Et ma chère pote la peur, elle me vrille la main en me faisant ses clins d’œil à la con.

Mais tu sais quoi, Papa ? En vrai, je ne t’en veux même pas. C’est juste que je ne sais pas quoi faire : quand je donne la main, comment faire pour qu’on arrête de me bouffer le bras dans la foulée ? Tu dois bien le savoir, toi! Allez, Papa, sois sympa ... Dis-le moi!

30 août 2019

Un vent doux comme un pardon

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Lac Pavin, Auvergne

Que la journée vous soit aussi douce que les mots du maître-nageur, hier, au moment où je suis sortie de l’eau parce qu’un vent doux comme un pardon m’a donné la chair de poule. L'homme s’est inquiété des frissons sur ma peau, il m’a dit de venir au soleil.

À cet instant précis, le soleil, c’était lui.

 

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28 août 2019

Un vent froid de ouf

 

Puy de Dome 23 aout 19 (2)

 

Nous sommes le 28 août. Je n’en reviens pas de la vitesse à laquelle l’été est passé. J’ai entendu aux infos que dans certaines régions, les enfants ont repris l’école.

Quitte à n’avoir pas bougé je me suis replongée dans la généalogie, et précisément celle de mon arrière-grand-père maternel qui était Suisse. En Suisse comme en Belgique les actes sont payants et quand j’étais jeune je n’avais pas pu les commander. De nos jours ça n’a pas changé (30 francs suisses par acte), aussi est-ce avec une surprise mêlée de joie inextinguible qu’hier, j’ai reçu 'gracieusement et à titre exceptionnel' les actes que j’avais sollicités, avec des tas d’explications que je n’avais pas demandées sur les lieux indiqués et les noms des personnes. Les Suisses sont des amours! En même temps, j'avoue que je sais être convaincante quand quelque chose me passionne.

Quand je n’ai pas le nez collé sur mon ordi je nage, et j’ai l’intention de le faire jusqu’à la fin de la semaine car ensuite la piscine ferme pour quelques jours. C’est trop-trop bon en ce moment : il fait chaud, le soleil fait miroiter à la surface de l’eau mille étoiles ✫✫✫✫. Je nage sur le dos, les yeux fermés à cause du soleil, c’est trop bon. ☼☼☼

Je rêve.. Je rêve de nager aussi vite et aussi bien que Laure Manaudou. Je rêve d’être championne d’apnée ou sirène (c’est-à-dire nager sous l’eau sans avoir besoin de sortir respirer toutes les cinq minutes).

Je rêve aussi d’être un oiseau depuis que j’ai vu les photos du Puy-de-Dôme qu’ont découvert mes petits-fils pour leur dernier jour de vacances avec leur tonton. Ce doit être tellement sublime de survoler ces paysages extraordinaires.

 

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Le Puy-de-Dôme,  j’y suis allée il y a bien longtemps (mon fils n’était pas né). On y accédait alors en voiture.

Maintenant, on doit se garer en bas et prendre un petit train (payant) qui vous emmène là-haut sur la montagne battue par un vent froid de ouf, d'après les divers témoignages récoltés au sein de ma famille.

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Et pour vous ?

Comment se passe, ou se termine, votre bel été ?

 

 

ℒ ℴ ν ℯ

 

26 août 2019

Un vase rempli de lilas blanc

Exercice d'écriture proposé par Le Goût

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 Que c’est étrange de faire l’amour avec des mots. Sans se toucher, avant même de se rencontrer, chaque matin chaque soir, plusieurs fois par jour à n’importe quelle heure de la nuit nous couchions ensemble, nos paroles s’emmêlaient tant, bougeaient si bien l’une contre l’autre, ses chuchotements et mes cris incroyables, ces curieuses sensations que cela nous provoquait. Je m’efforçais d’y échapper, de lui échapper, je voyais bien que ce n’était pas "normal", j’essayais d’être loin de lui, rien n’y faisait, je ne pensais qu’à lui. Mon cœur était malmené, inquiet, effrayé. Je ne comprenais pas ce qui arrivait. Je t’assure, je ne comprenais pas, alors même que j’avais fait une croix sur l’amour, que je m’imaginais une vie tranquille faite d’amitiés, de sérénité, d’une sorte de tristesse confortable, voilà que je m’étais mise à l’aimer, à t’aimer, toi. Pourtant, la première fois que je t’avais vu je n’avais pas du tout pensé à l’amour, non vraiment pas du tout, tu n’étais pas mon type d’homme. C’est fou, disait François, c’est fou le nombre de personnes qui nous attirent et qui ne sont pas du tout notre type .. Je pensais, tiens une rencontre agréable, un homme intéressant, tu abordais tellement de sujets différents, et puis tu semblais avoir toutes les réponses, toutes les réponses à toutes les questions. Mais ensuite, voilà que je pensais à toi. Tout le temps. Beaucoup trop. Je me réveillais la nuit pour t’écrire, est-ce que tu t’en rappelles ? Mais je n’ai pas du tout pensé à l’amour, je ne pensais pas à ton corps, non pas du tout, je t’assure que c’est vrai. Pardonne-moi si je te blesse. Non, ce que je voulais, c’est parler avec toi, comme c’était bon de parler avec toi, j’aurais aimé parler tout le temps avec toi. On échangeait tellement de choses, et à chaque découverte se faisaient en moi des mouvements énormes et lents. Les murs qui cloîtraient ma vie se sont mis à se déplacer, les rocs qui semblaient si lourds se sont écartés, comme des rochers de carton-pâte que l’on aurait poussé d’une main sur une scène de théâtre. Jamais je n’avais assisté à une telle transformation en moi. Jamais de ma vie je n’avais autant parlé de ce qui se passait en moi. Je décrivais l’avancée de la transformation, les secousses, les doutes, les croyances, l’attente.

Car j’attendais. Je t’attendais. C’était donc possible ? S’enivrer de mots à ce point, être assez seule, assez libre, pour s’enivrer de mots à en perdre la tête, et tout oublier ? Je brûlais. Du désir de te voir, et toi aussi tu brûlais du désir de me voir. Ce n’est pas tous les jours que l’amour frappe à votre porte, sortant de mots, de milliers de mots échangés et touchants, et que les touchant on touche à un rêve.

Alors tu es venu. Tu te rappelles ? Tu es venu.

Et la peur avec toi, la peur de tout ce que ça voulait dire. Nous n'avions plus de pensées, nous n'étions plus qu'un corps, un corps en vrille, désireux du contact, atteindre cet autre corps, toucher cet autre corps, comme des rameaux qui s’enlacent et s’emmêlent sans qu’on n’en voit plus le début. Désir, désir, tu as tout occulté.

Sommes-nous donc si familiers de la mort et du deuil pour pouvoir ainsi mettre une croix aussi vite sur ce qui a été ? Est-ce toi qui, trop bien, a su ne pas t’attarder, ne pas t’attacher ?

Et comme, parfois, sur la stèle des tombes on suit du doigt l’inscription du nom de nos aimés, j’ai relu tes mots avant de les brûler. J'ai tout brûlé. Nos pensées, tout ce qu’on a vécu, senti, touché. Quelquefois, par-dessus la tombe, on se fait un signe, tandis qu’un vent tiède renverse dans l’allée un vase rempli de lilas blanc fané.

23 août 2019

Entre deux nuageons

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Au détour d’un escalier piqué de coquelicots, dans un endroit pittoresque puisqu’il s’agit de "l’espace Bernadette Soubirous", une mosaïque inachevée. Chacun, chacune peut s’il le désire poursuivre ce chemin coloré.

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J’aime l’idée de tous ces possibles, de ces rêves qui caressent le ciel tandis que le soleil s’étire entre deux nuageons.

Un des miens? Revoir la mer qui faseye sur la côte picarde. J’ai tellement hâte.

 

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Et vous, dites-moi ?

Que dessineriez-vous sur cette banderole, avec vos petits carreaux multicolores?

 

16 août 2019

Un baiser

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Nous nous étions assises sur un banc après avoir arpenté la ville dans toutes les longueurs, nous délassant du cours ligérien qui traversait le paysage comme un sourire : on aurait pu y tremper les pieds, et même traverser jusqu’à l’autre rive (mais c’est interdit).

Il faisait chaud et doux. Le fredon de la Loire à mes pieds, je me suis une fois de plus extasiée devant l’aubaine qui fait que malgré des prévisions plutôt pessimistes, nous avons eu beau temps. Certes, j’adore la pluie.. Sauf peut-être lorsqu’il pleut comme vache qui pleure quand je suis dessous. Pourtant, ce jour-là - vendredi de la semaine dernière - j’étais équipée: je portais mon joli ciré rose acheté au Tréport (il y a une capuche).

Au bout de deux secondes, j’étais trempée dessus et dessous, ce qui tend à prouver que mon beau ciré n’est absolument pas imperméable.

Sous le pont de ma gare j’avais eu les pieds dans l’eau jusqu’aux chevilles. En grimpant les marches pour accéder au quai, à chacun de mes pas jaillissait un mélodieux souich souich. Une partie de moi avait vaguement songé à rebrousser chemin, mais l’autre lui avait seriné avec logique que de toutes façons j’allais à la piscine !

Je m’étais recouverte psychologiquement de la bannière "Faudra me passer sur le corps pour m'empêcher d'avancer" et j’avais attendu mon train avec toute la dignité possible. Des trombes d’eau me dévalaient dessus, c’était merveilleux.

Arrivée à la piscine les choses étaient. Comment pourrait-on dire. Mouillées. Trempées, même: l’intégralité du contenu de mon sac à dos avait pris l’eau. J’avais dû essuyer mon portable avec une pochette de Kleenex (qu’il avait d’abord fallu essorer). Un miracle que mon téléphone soit encore vivant!

Ce week-end, aucune déconvenue de la sorte, si ce n’est le désagrément de réveiller l’aîné de mes petits-fils à six heures (il a l’habitude d’émerger vers 13 h du matin, aussi tenais-je prêt un paquet de chips pour l’amadouer, au cas où. Mais l’idée de se retrouver avec son cadet chez leur tonton la prochaine quinzaine a fait envoler tout grognement de désapprobation).

Ma grande était aussi du voyage: elle reste une semaine chez son Tit Frère d’Amour.

C’est comme ça qu’elle et moi nous étions retrouvées main dans la main, sillonnant la capitale nivernaise munies de notre incomparable sens de l’orientation (je cherchais une librairie, nous avons trouvé la gare).

 

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Ce séjour ? Un baiser.

Quelles belles journées !

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5 août 2019

Du ménage, encore du ménage, toujours du ménage..

Nous sommes lundi, jour du "devoir de Lakevio du Goût".

Je me suis bien amusée à lire vos histoires, alors il n’y a pas de raison hein ! Je vais vous raconter la mienne.

 

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Cette maison vide, elle me fait penser à Blanche-Neige, vous savez, au moment où après que le valet ait essayé de la trucider, elle s'enfuit en s’enfonçant dans la forêt.

Là, si vous le voulez bien, faisons une pause pour nous extasier. Que de merveilles ! Comment Blanche-Neige a-t-elle pu ignorer si longtemps la beauté de ce qui l’environnait? Au lieu de ça elle astiquait de bêtes escaliers plein de marches ... Quel temps perdu! Elle se met à chanter (une seconde nature chez elle et une véritable torture pour les arbres, qui, n’ayant pas comme les oiseaux des ailes pour fuir, tentent de se boucher les oreilles avec leurs branches, gestes qui ont été interprétés par Walt Disney – à tort – comme le fait que BN (Blanche-Neige) aurait été terrifiée par la forêt. Comme si on pouvait être terrifiée par une forêt ! On prend vraiment les enfants pour des ânes!).

Bref, toute à sa joie de découvrir les beautés de l’endroit, BN braille à tue-tête en courant de-ci de-là telle une gazelle décervelée, quand soudain, tadadam ! Une porte.

Une porte ouverte à tout vent, véritable invitation à suivre le chemin qui se déroule vers où et l’amène devant quoi, je vous le donne en mille ? Une petite maison.

Imaginez, vous êtes dans la forêt, vous chantez, tout ça, vous arrivez nez à nez avec une maison. Vous faites quoi, vous ? Vous toquez. Enfin, je suppose. Ben BN, pas du tout. Elle rentre. Comme chez elle, la nana. Elle rentre puisque (comme par hasard) la porte n’est pas fermée à clé. Ce qui prouve bien que nous sommes dans un conte de fée.

Enfin, quand je dis, elle rentre : elle se penche pour rentrer. Oui, parce que dans cette petite maison, tout est petit. La porte est petite, la salle est petite, la table est petite, recouverte d’une petite nappe, avec sept petites assiettes et sept petites cuillères, sept petites fourchettes et sept petits couteaux, et bien sûr : sept petits gobelets.

Dans la chambre, sept petits lits alignés les uns à côté des autres et recouverts de sept petits draps.

BN meurt de soif (tu m’étonnes, après avoir braillé tout l’après-midi !). Elle boit un peu dans chaque verre et mange un peu dans chaque assiette (comme chez elle, je vous dis !) après quoi, repue, elle essaie chacun des petits lits et finit par s’allonger sur le septième qui est parfaitement à sa taille.

Là-dessus, elle s’endort......

 

Lorsque BN se réveille, elle n’en croit pas ses oreilles : ces petites voix mâles qui murmurent tout autour de sa couche, qu’est-ce donc?

"SEPT HOMMES !" se dit-elle, "Serais-je au Paradis ? Un mec pour chaque jour de la semaine ! Trop d’la balle ! Et puis sait-on jamais, peut-être que dans le tas, il y en a un qui trouvera les identifiants pour entrer dans mon système d’exploitation ?..."

Comme elle veut se présenter, toute émue voici qu’elle bafouille :

- On-our !

Ils la regardent, se regardent entre eux, tout étonnés. BN veut leur demander comment ils vont, tout ça, faire amie-amis quoi, mais toutes les consonnes lui collent aux dents sous l’effet du stress de découvrir sept merveilleux hommes à ses pieds (c’est une image mais bon, vous saisissez l’idée ?). Pendant que lesdits hommes (enfin, les sept) lui disent des trucs qu’elle n’arrive pas à imprimer, elle se redresse dans le lit, ce qui a pour effet de faire tomber son sac (ben quoi ? Toutes les femmes ont un sac !), lequel se renverse aussi sec par terre : pluie de pièces et autres tampons. Les sept Dalton se précipitent pour ramasser, ce qui a pour effet de rendre à BN toute sa capacité vocale car elle se met à hurler : NOOOOOOON !! C’EST RIEN !!!! (Vous savez comment sont les femmes dès qu’on touche à leur sac !). Ces cris, quoique fort mélodieux, transpercent de part en part la cervelle des pauvres garçons. Mais au moins, elle a retrouvé l’usage de la parole et peut enfin se présenter et raconter son histoire, certaine de susciter en eux une avalanche de compassion.

Au lieu de ça, ils l'inondent d'une avalanche de revendications : "Si tu veux t’occuper du ménage, faire à manger, faire les lits, laver, coudre et tricoter (Ah bon, coudre et tricoter aussi?), si tu tiens tout en ordre et en propreté, avec nous tu peux rester" (oui, parce qu’en plus, les sept font des rimes, ce sont des nains poètes).

BN répond Oui et franchement, elle se dit qu’elle a bien fait. Peut-être est-ce à cause du jour (veille du 6 août, jour de la Transfiguration) car pour être transfigurée elle se sent drôlement transfigurée : plus de palais de dix-huit pièces à récurer, à la place sept petites assiettes, cuillères, fourchettes à laver, sept petits lits à faire, sept petits repas à préparer. Bref, elle gagne au change, même si elle se demande à quel moment le Prince Charmant va finir par se pointer.

C’est vrai quoi, du ménage, encore du ménage, toujours du ménage, ça devient lassant à force ...

4 août 2019

Un peu de douceur et de légèreté

Une des phrases qui revient le plus souvent dans les petites méditations en ligne est : "Je m’accepte telle que je suis".

Moi, je passe mon temps à me répéter "J’en ai ras-le-bol d’être comme je suis !".

Ras-le-bol d’être impulsive ! Et pourtant, depuis quelques temps, j’ai fait des progrès ! J’ai appris à attendre. Attendre ! Un mot que je ne connaissais même pas il y a cinq ans !

Ras-le-bol du tout ou rien ! Pourquoi bon sang malgré tous mes efforts n’ai-je jamais trouvé ce qu’il y avait entre les deux ?

Ras-le-bol de m’angoisser pour tout pour tout le monde tout le temps. Pourquoi je suis comme ça ? Pourquoi n’ai-je pas su, comme ma sœur, me forger une carapace ? J’ai grandi dans la peur et cette peur ne me quitte jamais. Est-ce l’héritage d’un quelconque aïeul, traumatisé par quelque drame (et Dieu sait qu’il y en a eu autrefois ?). Au lieu de mettre mes bras par-dessus ma tête quand les coups pleuvaient, pourquoi, comme ma sœur, n’ai-je pas toisé mon père pour lui faire croire qu’il ne me faisait pas peur, quitte à me manger un œil au beurre noir ? Quand je pense que ma sœur avait 12 ans ! C’était bien la peine que je sois l’aînée, je n’ai jamais su faire ça. Je n’ai jamais su dissimuler ce que je ressens. Je me sens si bête et l’âge ne me sert de rien.

Pourtant, et je sais que ça doit sembler bizarre, notre père, on l’aimait. Toutes les deux, ma sœur et moi, on l’aimait, ça a été le seul homme de notre vie.

Il nous filait des baffes, c’est vrai, et nous étions si petites. Mais c'est la seule manière qu’il avait trouvé pour nous apprendre à être forte et à ne compter que sur soi. Il voulait le meilleur pour ses filles et la vie lui avait appris qu’on n’est jamais si bien servis que par soi-même. Est-ce de sa faute si j’en ai fait tout un fromage ? M’a-t-il violée ? Enfermée dans un placard ? Comme maman il nous a donné ce qu’il avait, ce qu’il savait.

Maman, elle, nous gavait comme des oies. C’était sa générosité. Comment ai-je pu entretenir si longtemps la croyance qu’elle ne nous aimait pas ? Elle n’a pas su ou pu empêcher mon père d’être comme il était, c’est vrai. Mais avait-elle le choix ? Ce n’est pas simple de quitter son mari quand on a trois enfants et qu’on est dépendante financièrement, encore moins quand l’amour s’y mêle, quand l’amour s’emmêle, et mes parents s’aimaient, ça c’est sûr. Je crois même que, en tout cas pour ma mère, les enfants n’étaient pas indispensables, en tout cas les filles ! Maman, carencée de père, avait besoin d’un père, et mon père était celui-là.

Aurais-je fait mieux et plus à sa place ?

Je suis mère et grand-mère et je puis vous assurer que non, je ne peux pas prétendre avoir fait mieux ! Même si – et il fallait s’y attendre – je n’ai jamais permis qu’on touche à mes enfants. Ce qui au final n’a pas changé grand-chose. Car les baffes de notre enfance n’étaient que la face émergée de l’iceberg de la violence qui défini(ssai)t notre famille.

La froideur, le silence, l’incapacité de montrer, de démontrer. Les mots qui restent bloqués dedans, même quand on aime, ne pas savoir dire ni montrer à ses enfants qu’on les aime. L’indifférence, ou ce qui est vécu comme telle. L’impulsivité aussi, car mon arrière-grand-père maternel à la suite d’une brouille avec sa mère s’est quand même exilé de sa Suisse natale jusqu’à Paris !

Paris ! Rien que ça !

Je suis le fruit de tout ça, en plus d’être un fruit de l’amour. Et je ne m’aime pas. On m’a souvent catalogué de fofolle à cause de toutes ces émotions qui partaient dans tous les sens. Avant, j’en riais avec les autres. Maintenant, je suis fatiguée. Fatiguée de lutter contre moi tout le temps. Je voudrais de la légèreté. Je voudrais de la bienveillance, de la douceur. Être rassurée...

Je voudrais..

    (- ̮-)
   .__/l\__.

       
     
E
t vous ?

Vous acceptez-vous tel(le) que vous êtes ?

 
        ...

 

2 août 2019

Toute l'histoire de ma vie (bis)

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Bonjour à vous,

je vais vous dire un secret (oui je sais, vous êtes surpris, hein !) : je n’aime pas le mois d’août. Perche ? Non ne so nulla.

Hier, premier jour du mois, je me suis dit comme ça que ce serait bien de bousculer les habitudes - et ce, bien que j’ai commencé le mois par une mauvaise nouvelle! Mais bon! Je n’ai pas l’intention de me laisser enquiquiner par des p’tites mauvaises odeurs!

Donc, pour commencer ce merveilleux mois d’août, je me propose d’étaler devant vos yeux ébaubis un questionnaire. Oui, vous avez bien lu : un ques-tion-naire ! Ce truc épatant, si utile quand on est en panne d’inspi et qu’histoire de noyer le poisson on a rebaptisé "tag" ! Ah mes amis, un questionnaire ! Ne vous enivrez-vous pas du mot ? Ne le suçotez-vous pas, gourmands que vous êtes ? Car oui, si je vais d’abord y répondre, après ce sera votre tour. Sacrés veinards ! Je ne vous sens plus de joie : les bras vous manquent et les mots vous en tombent, pas vrai?

Pourquoi tant d’amour ? Pourquoi maintenant ? Pourquoi vous ? Ah !

Bien.

Allons-y.

Alors : Quatre emplois que vous avez faits dans votre vie.

Quelle question merveilleuse ! Comment avons-nous pu vivre jusqu’à maintenant sans répondre à cette question ?

Bon alors, d’abord, j’ai été institutrice en école primaire. Ensuite, bouchère sur les marchés (enfin plus exactement, caissière de mon boucher) (ça se dit, ça, caissière de son boucher ??). Après, serveuse dans un café. J’avais d’ailleurs un très vif succès, malheureusement ma carrière de serveuse adulée s’est éteinte aussi vite qu’elle avait commencé car le père de mes filles m’a plaquée et qu’il m’a fallu trouver vite fait un truc super lucratif et c’est comme ça que je me suis lancée dans l’animation sur minitel – vous vous demanderez peut-être, à juste titre, comment l’on peut, d’institutrice, passer à animatrice sur minitel, eh bien je vous répondrai sur le même ton que ça mes amis, c’est toute l’histoire de ma vie !!

Bon alors ensuite : Quatre films que vous regarderiez encore et encore.

On ne pourrait pas faire les livres plutôt ?

Bon enfin. Alors, le dernier que j'ai adoré c’est "La finale". (Cette question est difficile pour moi car je ne suis pas très "télé" ni même "ciné"). Comme autres films que j’ai aimés, dans le désordre : Le double de ma moitié, Corned-beef, Avatar, Charlemagne, Attila, Braveheart, Gandhi, L'allée du roi, Les amants du Nouveau Monde ...

Ah bah oui, yen a plus de quatre. Ben comme ça vous vous servez !

Quatre lieux où vous êtes allé(e) en vacances.

- L’Italie

- L'Espagne (en passant par l’Italie)

- L’Autriche (en passant par l’Italie)

- La Hollande (en passant par l’Italie)

Quatre endroits où vous avez vécu. Oh mon Dieu celle-là qu’elle est belle ! Bon alors :

- Un p’tit logement aménagé tout en haut d’une bâtisse qui avait été occupée par la Kommandantur pendant la dernière guerre. Franchement, c’est pas que je sois superstitieuse (encore que ..) mais je trouvais qu’il y avait de très mauvaises vibrations dans cette baraque.. J’ai quand même attendu de faillir y brûler vive avant d’aller voir ailleurs si j’y étais !

- Une piaule dans un internat uniquement féminin (ouh ouh !). Très bonne période, yeesss !!! (enfin, si on exclut les bizutages)

- Une chambre chez mes ex-beaux-parents que je partageais (la chambre, pas mes ex beaux-parents) avec 1) mon mari, 2) le meilleur pote de mon mari, 3) ma sœur qui dormait par terre et 4) mes trois chats, dont une femelle qu’on avait pris pour un mâle ;

- Un superbe quatre pièces alors qu’à l’époque on n’avait que ma fille aînée ; du coup ma sœur elle s’est dit comme ça qu’elle allait revenir vivre avec nous, ainsi qu'un pote à mon mari (enfin un autre, je parle du pote, pas du mari)

Quatre choses que vous faites chaque fois que vous allez sur le net.

Cette question ne me concerne absolument pas. Je ne vais jamais sur le net.

Quatre endroits où vous aimeriez être en ce moment.

- face à la mer, sur la plage de.. Quend, tiens ..

- attablée dans un p'tit café devant la mer

- sur un rocher, devant la mer

- propulsée dans le passé (1850, pour être précise) pour découvrir le visage qu'avait mon ancêtre Julie dont je porte le nom. Pourquoi 1850 ? Parce qu'alors elle avait 18 ans et qu'elle était enceinte de son premier fils (mon ascendant direct) et rayonnante car elle était follement amoureuse.

Quatre personnes à qui vous allez refiler le bébé :

Alors:

Délia, Marie du grand Est, Heure Bleue, Le Goût, Alain, Sophie, Pivoine, Émilia, Praline… Heu, tout le monde en fait ! Tous ceux qui voudront bien se prêter au jeu !

Je ramasse les copies demain !

Allez hop hop ! Au boulot !

30 juillet 2019

Un petit rire aux yeux lointains

Violaine 24 av 2016

La photo est de Pastelle (clic)

 

La première chose que je fais quand je me réveille est de consulter le calendrier scotché près de mon lit pour connaître la dose de Levothyrox que je dois ingurgiter, vu qu’elle diffère un jour sur trois. C’est comme ça que j’ai vu que nous sommes fin juillet. Déjà ! Je n’en reviens pas ! J’ai l’impression d’avoir sauté directement du 1er au 30. Hallucinant.

J’ai la sensation de n’avoir rien fait de ce mois que pourtant j’adore. J’aime sortir en robe, j’aime voir ma peau qui bronze jour après jour autour de la marque blanche des sandalettes et de ma montre. J’aime que mon fils vienne à la maison avec sa Gazelle, qu’on aille nager avec mes petits-enfants. Cet été ça n’a pas été le cas. Et puis il y a eu la grippette qui m’a privée de piscine quotidienne, et la canicule itou. Est-ce pour cela que je me sens si mou?

J’ai passé, contrainte et forcée, beaucoup de temps à la maison. De ce fait, Julie est venue me rendre visite. Julie c’est mon ancêtre, mon Amérique à moi. Julie c’est mon autre vie, une vie que je vis en parallèle depuis des années maintenant. Hier, je me suis dit : "J’ai vraiment hâte de la laisser tranquille, j’ai hâte qu’elle repose enfin en paix."

Je pousse un soupir profond. Si seulement on ne s’était pas acharné à gommer son existence. J’aurais peut-être su. Était-elle blonde, brune ? Ses cheveux balayaient-ils une partie de l’espace comme si un peintre avait, d’un coup de pinceau, étalé un ciel nocturne ? Avait-elle ce regard de myope dont on dit qu’ils sont les plus doux?

Je m’attarde sur les photographies de ses descendantes. Deux d’entre elles portent son prénom sans qu’elle ne l’ait jamais su.

Et, tandis que dans ces clichés jaunis je cherche avec moi quelque ressemblance, un petit rire, venu tout droit des nuages, un petit rire aux yeux lointains se fait entendre dans le ciel...

24 juillet 2019

Comme des cadeaux précieux

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Hier, je me suis donné comme défi d’aller à la piscine c’est-à-dire de mettre le nez dehors! Je suis donc sortie bravement avec mon sac à dos rempli au minimum, et j’ai immédiatement été cueillie par un air irrespirable qui m’a donné l’envie de rentrer aussi sec ! Mais j’ai tenu bon et je me suis rendue à la gare de toute la force de mes petites jambes qui discutaient d’arrache-pied avec mon mental, lequel essayait de leur prouver tous les bienfaits de rester sans bouger dans une maison ayant tous ses volets fermés. Mais elles n’ont pas lâché l’affaire !

Pendant qu’elles devisaient j’ai croisé un petit lézard qui s’est carapaté à toute allure. Où trouvait-il cette énergie surréaliste ? Je ne savais même pas qu’il y avait des petits lézards en région parisienne! Ça m’a immédiatement propulsée en arrière, pendant les étés de ma jeunesse que nous passions en Italie, ce pays plein d'odeurs, de couleurs merveilleuses, ce pays qui était la passion folle de mes parents et où nous avions vu des lézards pour la première fois ..

L’Italie, c’était notre Eldorado, je me rappelle après avoir franchi la frontière, gamine, je me ruais sur le sol pour l’embrasser, ah que je t’aime Italie que je t’aime ! Et je me relevais les doigts pleins du goudron fondu par la chaleur. Dans les années 60, passer la frontière ce n’était pas rien, une file interminable de voitures qui attendaient leur tour, Papa au volant de sa 404, la remorque aux fesses, oui parce que les premières années c’était la remorque, blindée à mort, pas les moyens d’avoir une caravane, enfin ils l’ont eue mais un peu plus tard à l’occasion d’un petit héritage. Non là, on n’en était qu’à la remorque, même qu’une fois il a fallu tout déballer, absolument tout, et comme il n’avait rien trouvé, le douanier s’en était pris à mon petit carnet, sauf qu’à cette époque je ne savais pas écrire, alors lui, il a cru que tous ces signes c’était des codes, qu’on était des espions ou quelque chose du genre.. Mes parents s’étaient étonnés de ce professionnel acharnement, mais rien n’a jamais pu entamer leur joie de partir et ils avaient remballé la remorque et mes carnets éparpillés en sifflotant ..

Ma mère, un vrai sirop de la rue, à 16 ans le sac à dos avec sa petite tente, après elle a contaminé mon père, lui qui ne connaissait que ses Sables d’Olonne.. On partait les deux mois, juillet avec ma mère seulement, on n’allait pas loin pour que Papa puisse nous rejoindre le week-end, août c’était les congés du père et c’est là qu’on partait pour l’Italie, toujours quelque chose qu’on n’y connaissait pas, et même si on connaissait on y retournait parce que c’était tellement beau, l’Adriatique et le ciel bleus à l’infini ! Les cloques qu’on se chopait au soleil, la peau du dos en lambeaux, impossible d’y poser le drap de couchage ! Trois jours plus tard on était cuits comme des pains d’épices, et à peine in piedi on courait plonger trois, dix fois dans il Mar Adriatico, Tirreno, Ligure, ce qui fait que tout le temps on avait du sel sur les bras à lécher avec délice ..

Et puis il y avait la langue italienne, cette langue qui me fait fondre comme de la crème, depuis cet Italien, un Italien de l’Italie, il s’appelait Ugo. Était-ce à Fano, à Rimini, à Senigallia ? Je ne sais plus, je me rappelle juste de mes 13 ans, de ses 18, du petit bal dans la nuit tiède et parfumée, ma tête posée dans le creux de son cou et ses mots qui s’égrenaient, toutes ces choses qu'il m'a dites comme des cadeaux précieux, du miel sur ma peau des caresses de plume, il me déshabillait de mots pour me vêtir des siens, et ça éclipsait tout, ça bruissait, je faisais un pas, ça ondulait, un peu d’élan et je me serais envolée.. Alors forcément, j’avais bien été obligée de gémir et de gémir encore, alors évidemment mes jambes avaient ployé et toute ma vie avec, je me tenais aux mots, à ses cheveux dorés qui sentaient si bon, je les tenais fort comme une rassurance dans cette perdition, et je respirais à petits coups, pour trouver la force de ne pas être forte, de n’être rien, rien qu’une petite nana recroquevillée dans des mots..

Je repense à tout ça et je me dis, mon Dieu, quelle chance j’ai eue.. Des parents vagabonds, et qui aimaient la mer, et qui aimaient la route... Je sais, c’est loin tout ça et maintenant je ne pars plus, mais mes parents m’ont donné ça, c’est tellement merveilleux. Merci à vous, où que vous soyez, petits papillons blancs dans le ciel d’été.

Quand je suis arrivée à la piscine, j’étais en sueur et il y avait un monde fou, mais allez savoir pourquoi, je m’étais mise à chantonner.

21 juillet 2019

Une chose minuscule

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Bonjour à vous,

si vous posez délicatement votre regard vers la gauche, vous vous apercevrez que j’ai ouvert une nouvelle "Page".

Cette page sublime contient votre jour-anniversaire. Non pas que je sois curieuse (alors là, pas du tout !), mais juste, j’aime bien poser des p’tites questions par-ci par-là.

Je complèterai la liste au fur et à mesure que j’obtiens votre autorisation de le publier (ou que vous me l’envoyez de votre plein gré - je m’adresse en particulier aux éléments mâles qui brillent par leur cruelle absence).

Maintenant, vous savez qu’en plus de la généalogie, de l’Histoire (j’adore l’Histoire, j’ai toujours été première en ce domaine et à la réflexion, je me demande bien pourquoi je voulais être instit’ et pas prof d’histoire!), en plus d’écrire, lire, faire des photos, marcher, tricoter des écharpes que personne ne porte, nager et rêver que je suis (au choix et dans le désordre) ma sœur, championne d’apnée et/ou de plongeon en pleine mer, diplômée es-yoga nidra, mère parfaite et grand-mère adulée (c’est mort), eh bien maintenant, vous savez aussi que j’aime, à l’occasion, connaître les signes astro.

Purée, je me relis et que constate-je ? JE SUIS UNE CHOSE MINUSCULE, COMPLÈTEMENT NUE DEVANT VOUS! (c’est pas comme si je passais mon temps à vous raconter ma vie, non plus).

 

Et vous, dites-moi? Qu’est-ce qui fait badaboumer votre cœur?

Allez, lâchez-vous!! On est entre nous!!

 

Je vous souhaite un délicieux dimanche, plein de fraîcheur et de pluie!

 

 

)˙·٠•●

 

18 juillet 2019

La reine du monde

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Hier, j’avais envie d’aller à la mer, petit un parce que je n’ai pas pu le faire la semaine dernière (grippounette d’été), petit deux parce que ça fait drôlement longtemps et que je lui manque, c’est sûr !

En plus, samedi j’ai eu un coup de cœur pour une robe longue ma-gni-fi-que ! J’me voyais déjà, non pas en haut de l’affiche mais sur une plage balayée par les vents, telle Di Caprio sans son bateau, mon immense robe tourbillonnant autour de moi (oui, parce qu’en fait la robe est trop grande de deux tailles, mais j’ai tellement craqué dessus que je l’ai achetée quand même). "Vous êtes sûre de vouloir la prendre ? Vous savez qu’on va en recevoir d’autres dans quelques jours ?" a susurré la vendeuse en tentant vainement de me l’arracher des mains.

Je n’ai rien voulu savoir, on ne me la fait pas à moi ! Où va-t-on si maintenant les vendeuses empêchent leurs clientes d’acheter ? (Finalement, elle m’a téléphoné hier pour m’annoncer qu’elle venait de recevoir la robe en taille 36! J’ai senti comme une pointe d’ironie dans sa voix, mais je ne suis pas née de la dernière pluie ! Je vais aller l’échanger !).

Bien, revenons à notre mer.

Je me voyais déjà, disais-je, en plein vent dans ma robe sublime, voire carrément en pleins flots puisque comme vous le savez maintenant, je suis un modèle de pondération et je ne me baigne absolument jamais toute habillée.

Hier soir, tout était prêt, le pique-nique (prévu au Marquenterre), le maillot de bain (qui comme d’habitude resterait dans le coffre), des pansements, éosine et diverses bandelettes (non pas que je sois coutumière des gadins, mais sait-on jamais, quand on peut dépanner quelqu’un de moins agile que soi).

Donc, hier matin :

- 9 h: on est dans la voiture. Le coffre est chargé (blindé serait plus juste : trois sacs rien que pour moi, avec deux changes intégrals – oui, je sais, ça ne se dit pas intégrals mais franchement, vous me voyez avec deux changes intégraux ? – trois foulards pour mon petit cou fragile qui sort à peine de grippette, la glacière, les plaids, une nappe, une doudoune qui traîne dans la voiture depuis six mois (après tout, ça peut servir! Si on se fait attaquer par une bourrasque ?), deux chaises de camping (sans table), une scie sauteuse au cas où on aurait envie de scier, etc etc.

- 9h02: on part. Je sens déjà le vent de la mer (j’ai toujours eu beaucoup d’imagination).

Je trépigne sur mon siège.

- 9h10: teuf.

Teuf ?

- 9h20: teuf, teuf.

Teuf.

Comment ça, teuf, teuf, teuf ?

 

Il a bien fallu se rendre à l’évidence : la mer, ce serait pour un autre jour.

Le positif (oui, je positive tout maintenant, c’est l’âge qui fait ça), c’est qu’heureusement que c’est arrivé maintenant et pas début août, car on doit emmener mes petits-fils (enfants de ma fille) à Nevers, chez mon fils, pour deux semaines de vacances.

Alors bon, tant pis pour la robe magnifique, pour les flots et pour Di Caprio, je serai la reine du monde un autre jour.

Je suis donc allée bêtement nager à la piscine, qui, il faut bien le dire, n’en menait pas large. Oui, parce que comme j’étais quand même un peu frustrée et contrariée, j’ai nagé à toute allure, fendant les flots avec une rage inouïe, ce qui m’a bien défoulée entre parenthèses, même si je sais que ce n’est pas grave, qu’il n’y a pas mort d’homme etc etc.

Pour une fois, les gamins ne m’ont pas sauté dessus ! Ils ont dû sentir que c’était pas le jour!

11 juillet 2019

Tout le monde n'a pas la chance d'être un fruit

Je vous reviens avec un an de plus. Hier, en effet, c’était mon anniversaire. J’ai commencé ma journée en recherchant fébrilement la lettre de ma mère. Il s’agit d’une lettre sur laquelle je suis tombée absolument par hasard alors que je faisais mon grand ménage de printemps (ou d’hiver, je ne sais plus). Elle se trouvait dans son "dossier du notaire", au milieu des papiers de sépulture, donations et autres actes, c’est-à-dire, m’étais-je dit à l’époque, exactement là où elle doit être : s’il ne reste qu’une lettre de ma mère, que ce soit celle-là, écrite à mon père le jour de ma naissance, pour lui dire qu’elle l’aime, qu’elle l’aimera toujours, et que je suis le fruit de leur amour.

Tout le monde n’a pas la chance d’être un fruit, encore moins un fruit d’amour, et surtout, de pouvoir le lire et le relire plus de soixante ans après.

Merci Maman.

Ensuite, j’ai ouvert ma boîte aux lettres. Marie m’avait prévenue que quelque chose m’y attendait. Ce quelque chose s’est avéré être un joli petit bracelet avec un arbre de vie qui ne quitte plus mon poignet, malgré les diverses recommandations de Marie de l’ôter chaque fois que je me mouille. Déjà, une, je passe ma vie à me mouiller, et deux, quand quelque chose me plaît, c’est à la vie et à la mort et je ne le quitte plus jamais. C’est d’ailleurs valable aussi quand quelqu’un me plaît, ce qui m’a valu le surnom de Pot-de-Colle pendant les trois-quarts de mon existence (le premier quart j’étais trop petite pour réaliser qu’en évoquant de la glue, en fait on parlait de moi).

Alors sinon, tadadam ! J’ai eu un appel de mon frère pour me souhaiter mon anniv ! Évidemment que je fais des tadadam, cet imbécile qui a une mémoire des dates presque aussi bonne que la mienne ne m’appelle jamais pour mon anniv ! C’était donc une grande première, et pour la peine, je l’ai saoulé avec toutes mes dernières aventures de fièvre et de grosse maladie. Et toc ! Chacun son tour !

À part ça tout va bien, puisque je suis passée de la position allongée à la position assise et même debout à petits pas. J’aurais apprécié que ça se fasse un peu plus vite mais il faut croire que je suis une personne attachante et qu’on ne veut jamais me quitter, même si on n’est qu’un virus.

La piscine n’a plus qu’à bien se tenir ! Je sens déjà la douce odeur du chlore, qui entre parenthèses ne doit plus en être, car depuis que des imbéciles je ne sais qui a décidé que le chlore était nocif et qu’on l'a remplacé par quelque chose de moins agressif (??), je n’arrête pas d’être malade !

Et vous les boulibous ? Il s’annonce comment, votre été ?

6 juillet 2019

J'ai fermé les yeux

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Une semaine, déjà. Il y a une semaine tout était prêt pour l’anniv de mon petit-fils, celui qui m’a rendue grand-mère. Tout était prêt, le repas, les cadeaux, la déco et la fête dans le cœur. Oh, bien sûr, j’avais émis des réserves, parce que je me traînais depuis plusieurs jours.

Finalement, ce jour-là je l’ai passé aux urgences. Quitté l’étuve chez moi, j’étais au frais. J’avais envie qu’on me garde à l’hosto, qu’on s’occupe de moi. Pour changer.

La grippe, a dit le docteur. Je ne savais même pas qu’on pouvait avoir la grippe en été. Je suis tellement fatiguée. Mais que dire. Je ne suis pas sdf, je suis en bonne santé, je ne souffre pas de handicap. Je suis juste fatiguée, tellement fatiguée. Fatiguée de me taire, fatiguée de faire semblant d’être heureuse, fatiguée d’écouter les plaintes et les jérémiades, fatiguée de mes autres qui comptent sur moi, m’appellent, se plaignent, raccrochent. Et moi ? Et moi ? Et moi, et moi ?

Fatiguée d’être celle qui relie, les cousins, les tantes. Mes cousins, est-ce qu’ils m’appellent, eux ? 

Comment leur en vouloir ? Tout le temps je vais au-devant des besoins des autres, ils n’ont pas encore ouvert la bouche que je leur propose, pourquoi ? Pourquoi je fais ça ? Pourquoi je suis comme ça ?

Ma parente du nord décédée à 99 ans. Il y a deux mois ! La dernière personne qui me rattachait à Julie.

Fatiguée du passé.

"Il faut nous aimer sur Terre, il faut nous aimer Vivants".  

Je n’ai pas allumé mon PC pendant quatre jours. Je n’ai pas allumé la télé. J’ai laissé sonner le téléphone.

Je me suis reposée, j’ai écouté le silence, la tondeuse du voisin et les petits oiseaux quand la tondeuse s’arrêtait.

J’ai fermé les yeux.

Je me suis reposée.

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