Tout le monde n'a pas la chance d'être un fruit
Je vous reviens avec un an de plus. Hier, en effet, c’était mon anniversaire. J’ai commencé ma journée en recherchant fébrilement la lettre de ma mère. Il s’agit d’une lettre sur laquelle je suis tombée absolument par hasard alors que je faisais mon grand ménage de printemps (ou d’hiver, je ne sais plus). Elle se trouvait dans son "dossier du notaire", au milieu des papiers de sépulture, donations et autres actes, c’est-à-dire, m’étais-je dit à l’époque, exactement là où elle doit être : s’il ne reste qu’une lettre de ma mère, que ce soit celle-là, écrite à mon père le jour de ma naissance, pour lui dire qu’elle l’aime, qu’elle l’aimera toujours, et que je suis le fruit de leur amour.
Tout le monde n’a pas la chance d’être un fruit, encore moins un fruit d’amour, et surtout, de pouvoir le lire et le relire plus de soixante ans après.
Merci Maman.
Ensuite, j’ai ouvert ma boîte aux lettres. Marie m’avait prévenue que quelque chose m’y attendait. Ce quelque chose s’est avéré être un joli petit bracelet avec un arbre de vie qui ne quitte plus mon poignet, malgré les diverses recommandations de Marie de l’ôter chaque fois que je me mouille. Déjà, une, je passe ma vie à me mouiller, et deux, quand quelque chose me plaît, c’est à la vie et à la mort et je ne le quitte plus jamais. C’est d’ailleurs valable aussi quand quelqu’un me plaît, ce qui m’a valu le surnom de Pot-de-Colle pendant les trois-quarts de mon existence (le premier quart j’étais trop petite pour réaliser qu’en évoquant de la glue, en fait on parlait de moi).
Alors sinon, tadadam ! J’ai eu un appel de mon frère pour me souhaiter mon anniv ! Évidemment que je fais des tadadam, cet imbécile qui a une mémoire des dates presque aussi bonne que la mienne ne m’appelle jamais pour mon anniv ! C’était donc une grande première, et pour la peine, je l’ai saoulé avec toutes mes dernières aventures de fièvre et de grosse maladie. Et toc ! Chacun son tour !
À part ça tout va bien, puisque je suis passée de la position allongée à la position assise et même debout à petits pas. J’aurais apprécié que ça se fasse un peu plus vite mais il faut croire que je suis une personne attachante et qu’on ne veut jamais me quitter, même si on n’est qu’un virus.
La piscine n’a plus qu’à bien se tenir ! Je sens déjà la douce odeur du chlore, qui entre parenthèses ne doit plus en être, car depuis que des imbéciles je ne sais qui a décidé que le chlore était nocif et qu’on l'a remplacé par quelque chose de moins agressif (??), je n’arrête pas d’être malade !
Et vous les boulibous ? Il s’annonce comment, votre été ?