Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Un peu de silence ..
Mes autres blogs survivants ..
Visiteurs
Ce mois ci 1 234
Depuis la création 159 908
4 août 2019

Un peu de douceur et de légèreté

Une des phrases qui revient le plus souvent dans les petites méditations en ligne est : "Je m’accepte telle que je suis".

Moi, je passe mon temps à me répéter "J’en ai ras-le-bol d’être comme je suis !".

Ras-le-bol d’être impulsive ! Et pourtant, depuis quelques temps, j’ai fait des progrès ! J’ai appris à attendre. Attendre ! Un mot que je ne connaissais même pas il y a cinq ans !

Ras-le-bol du tout ou rien ! Pourquoi bon sang malgré tous mes efforts n’ai-je jamais trouvé ce qu’il y avait entre les deux ?

Ras-le-bol de m’angoisser pour tout pour tout le monde tout le temps. Pourquoi je suis comme ça ? Pourquoi n’ai-je pas su, comme ma sœur, me forger une carapace ? J’ai grandi dans la peur et cette peur ne me quitte jamais. Est-ce l’héritage d’un quelconque aïeul, traumatisé par quelque drame (et Dieu sait qu’il y en a eu autrefois ?). Au lieu de mettre mes bras par-dessus ma tête quand les coups pleuvaient, pourquoi, comme ma sœur, n’ai-je pas toisé mon père pour lui faire croire qu’il ne me faisait pas peur, quitte à me manger un œil au beurre noir ? Quand je pense que ma sœur avait 12 ans ! C’était bien la peine que je sois l’aînée, je n’ai jamais su faire ça. Je n’ai jamais su dissimuler ce que je ressens. Je me sens si bête et l’âge ne me sert de rien.

Pourtant, et je sais que ça doit sembler bizarre, notre père, on l’aimait. Toutes les deux, ma sœur et moi, on l’aimait, ça a été le seul homme de notre vie.

Il nous filait des baffes, c’est vrai, et nous étions si petites. Mais c'est la seule manière qu’il avait trouvé pour nous apprendre à être forte et à ne compter que sur soi. Il voulait le meilleur pour ses filles et la vie lui avait appris qu’on n’est jamais si bien servis que par soi-même. Est-ce de sa faute si j’en ai fait tout un fromage ? M’a-t-il violée ? Enfermée dans un placard ? Comme maman il nous a donné ce qu’il avait, ce qu’il savait.

Maman, elle, nous gavait comme des oies. C’était sa générosité. Comment ai-je pu entretenir si longtemps la croyance qu’elle ne nous aimait pas ? Elle n’a pas su ou pu empêcher mon père d’être comme il était, c’est vrai. Mais avait-elle le choix ? Ce n’est pas simple de quitter son mari quand on a trois enfants et qu’on est dépendante financièrement, encore moins quand l’amour s’y mêle, quand l’amour s’emmêle, et mes parents s’aimaient, ça c’est sûr. Je crois même que, en tout cas pour ma mère, les enfants n’étaient pas indispensables, en tout cas les filles ! Maman, carencée de père, avait besoin d’un père, et mon père était celui-là.

Aurais-je fait mieux et plus à sa place ?

Je suis mère et grand-mère et je puis vous assurer que non, je ne peux pas prétendre avoir fait mieux ! Même si – et il fallait s’y attendre – je n’ai jamais permis qu’on touche à mes enfants. Ce qui au final n’a pas changé grand-chose. Car les baffes de notre enfance n’étaient que la face émergée de l’iceberg de la violence qui défini(ssai)t notre famille.

La froideur, le silence, l’incapacité de montrer, de démontrer. Les mots qui restent bloqués dedans, même quand on aime, ne pas savoir dire ni montrer à ses enfants qu’on les aime. L’indifférence, ou ce qui est vécu comme telle. L’impulsivité aussi, car mon arrière-grand-père maternel à la suite d’une brouille avec sa mère s’est quand même exilé de sa Suisse natale jusqu’à Paris !

Paris ! Rien que ça !

Je suis le fruit de tout ça, en plus d’être un fruit de l’amour. Et je ne m’aime pas. On m’a souvent catalogué de fofolle à cause de toutes ces émotions qui partaient dans tous les sens. Avant, j’en riais avec les autres. Maintenant, je suis fatiguée. Fatiguée de lutter contre moi tout le temps. Je voudrais de la légèreté. Je voudrais de la bienveillance, de la douceur. Être rassurée...

Je voudrais..

    (- ̮-)
   .__/l\__.

       
     
E
t vous ?

Vous acceptez-vous tel(le) que vous êtes ?

 
        ...

 

Publicité
Publicité
Commentaires
D
C'est dommage de te tourmenter ainsi pour des questions qui ne se posent pas et ne se poseront jamais, car tu es comme tu es, telle que la vie t'a forgée, façonnée, avec des failles et des atouts. Tes parents comme tous les parents t'ont donné ce qu'ils ont pu et ce qu'ils ont cru être le mieux, sans doute. Comme tu as du le faire à ton tour pour tes propres enfants. Je me pose aussi parfois le même genre de questions que toi, je n'en suis pas encore à l'exprimer, mais quand j'en fais part à mes enfants, ils me disent tous deux la même choses, qu'ils ont été heureux de la vie qu'ils ont vécu au sein de notre foyer. Pourtant des conneries j'en ai faites aussi, des manquements j'en ai eu aussi, et je me dis souvent que si je devais recommencer depuis le début je changerai beaucoup de choses. Est ce que cela serait mieux ? Il faudrait pouvoir en faire l'expérience pour le savoir. On ne peut rien changer au passé, seulement s'en servir pour le futur, alors en avant et cessons de nous torturer.<br /> <br /> Nos parents nous ont élevé dans un monde qu'ils n'ont pas choisi ni maitrisé, peut on leur en vouloir ? Je reste persuadée qu'ils ont fait pour le mieux dans ce qui ne fut pas forcément le meilleur des mondes. Quant à montrer ou dire qu'on aime, ce n'est pas si facile ni si évident que cela. Si on s'en tient au quotidien, rude, violent parfois, on peut ne retenir que cet aspect et se dire que le doute est permis. Il y a tant de façon de dire et montrer son amour autrement qu'avec des mots. Je vais raconter ici une petite anecdote au sujet de mon père qui souvent était colérique et autoritaire. Violent parfois quand il était dépassé par la fatigue et par la maladie (ce n'est pas si facile que ça et enfant il y a tant de choses qu'on ne voit pas, qu'on ne comprend que plus tard. C'est alors qu'on fait la part des choses.) <br /> <br /> Quand j'ai quitté l'école primaire, je suis devenue pensionnaire dans un collège, je ne rentrais à la maison qu'une fois par quinzaine. Une fois le BEPC en poche je fus scolarisée à une trentaine de km de la maison. J'étais en pension à nouveau. Nous avions des casiers à disposition pour nos effets personnels. Une boite en bois avec un cadenas. Un jour j'ai oublié les clef du cadenas. C'était l'hiver. Les routes étaient mauvaises. Je m'aperçus de mon oubli en arrivant au lycée. A midi, mon père était là avec le précieux cadenas. Il avait fait les 60km aller et retour pour que je ne manque de rien. Dès cet instant, j'ai cessé de douter de son amour et j'en fus d'autant plus forte. J'ai compris alors qu'il pouvait m'arriver n'importe quoi, qu'il serait toujours là pour nous et nous étions sept enfants à la maison. Depuis ce jour, je n'ai jamais plus porté de jugement sur qui que ce soit. Je savais, j'avais compris, que nous n'avons jamais toutes les cartes en main et que chacun fait seulement comme il peut. <br /> <br /> Donc pour répondre à ta question, comme je ne peux pas changer grand chose, j'essaie de m'améliorer en tenant compte de certaines critiques que j'estime justifiée, mais je pense être capable de m'accepter telle que je suis, en tout cas je n'en fais pas un instrument de torture. Dis toi aussi que les gens qui t'apprécient et il y en a, il n'y a qu'à lire ton blog pour s'en rendre compte, t'acceptent telle que tu es avec tes défaut mais surtout avec tes qualités et qu'à vouloir plaire à tout le monde on fini par ne plaire à plus personne. Reste comme tu es, c'est comme ça qu'on t'aime.
Répondre
V
Comme d'habitude je me reconnais un peu dans ce que tu écris ! moi, je n'ai pas reçu de baffes, mais dans ma famille on ne sait pas montrer qu'on aime ! "La froideur, le silence, l’incapacité de montrer, de démontrer. Les mots qui restent bloqués dedans, même quand on aime, ne pas savoir dire ni montrer à ses enfants qu’on les aime." oui, moi aussi j'ai connu ça et j'ai reproduis car quand on ne nous apprend pas on ne sait pas faire. Tout comme toi je n'en veux pas à mes parents, ils ont fait comme ils ont pu avec le peu qu'on leur avait donné.<br /> <br /> tout comme toi je m'inquiète pour tout et tout le monde , "Ras-le-bol de m’angoisser pour tout pour tout le monde tout le temps.", tout pareil pour moi ! <br /> <br /> et comme toi, oui, je voudrais qu'un jour on me laisse tranquille ! je voudrais que ce soit facile, léger, simple mais étrangement c'est toujours compliqué ! ;)
Répondre
D
Pourquoi vouloir…...Une autre attitude serait peut être préférable: accepter, s'accepter tel que l'on est…...En avoir conscience…..S'aimer avec ses défauts et ses qualités…..De toute façon la perfection n'existe….Alors.....Faire de ses faiblesses , un atout…...Tout un programme !!
Répondre
C
Je pourrais écrire mot pour mot une grande partie de ce que tu as exprimé là. Oui, mot pour mot, même en ce qui concerne ma soeur ( qui était chez moi plus âgée ) si ce n’est mon propre rapport à mes enfants à qui j’ai montré et démontre mon amour chaque jour durant.<br /> <br /> J’aurai pu écrire tes mots de fin aussi . Encore plus en cette période ( je ne sais pourquoi) <br /> <br /> Hier dans une discussion j’ai dit: j’ai l’impression que je paye pour une faute que je n’ai pas commise, comme si quelqu’un dans ma famille avait fait quelque chose d’horrible et qu’une autre personne doive accomplir la double peine pour que le pardon vienne.<br /> <br /> Pourtant je suis athée, ce n’est donc pas une question de redemption. <br /> <br /> Je ne me regarde jamais dans une miroir, j’ai l’impression de ne voir que laideur, intérieure et extérieure. <br /> <br /> Comme toi je voudrais enfin, un jour, poser ce fardeau et me reposer .<br /> <br /> Merci pour ce beau texte qui me touche particulièrement .
Répondre
E
OH! là! là ! Ambre! Tu me plonge dans un gouffre de perplexité avec tes questions ! <br /> <br /> Pour moi le passé est le passé....pas toujours rose ....parfois triste ou difficile...mais....il n'est pas question que je me laisse aller à ressasser les mauvais moments .... je préfère (et de beaucoup) penser à l'avenir , une bonne sante pour les miens avant tout et pour le reste .... je me dis que tout passe....(même si en ce moment j'angoisse pas mal tu le sais, il st des choses contre lesquelles on ne peut rien! <br /> <br /> j viens de lire tin davant dernier com ....bon ! je vais tenter de faire le devoir du lundi (c'est pas gagné!) et, promis....je reviens répondre à tes questions !
Répondre
P
Je suis une optimiste et pourtant je m'inquiète pour ceux que j'aime ! c'est la dualité qui est en moi.<br /> <br /> Sinon, la peur... oui je suis une peureuse, plus peureuse que moi je me demande si ça existe.<br /> <br /> Oui je m'accepte, j'ai eu un déclic le jour où j'ai dit "je ne m'aime pas tellement", et une personne m'a répondu "mais les gens vous aiment".... (enfin, j'abrège un peu la conversation mais c'est là que j'ai changé mon regard sur moi !)<br /> <br /> Bises.
Répondre
H
Il a fallu du temps, une thérapie, la mort de ma mère puis celle de mon père pour qu'enfin je respire dit celle qui est devenue asthmatique à plus de cinquante ans.
Répondre
H
Gardé ce qui me semblait bon, et jeté le reste de cette éducation bourgeoise à la c...Je suis ravie d'être sortie de la vitrine<br /> <br /> Pas facile à comprendre pour la famille mais c'est ainsi.<br /> <br /> J'assume ce que je suis et ce que je ne suis pas.
Répondre
J
Tiens, ça me ressemble un peu ce texte. J'en ai aussi marre de m'inquiéter pour tous et pour tout. Je regade aussi un peu trop les infos et m'identifie un peu trop à eux, comme toutes les catastrophes "et si ça arrivait à un des miens, et si c'était à moi que ça arrivait". Je crois que c'est la façon aux hyper-sensibles de conjurer le sort, d'éloigner en quelque sorte le mauvais œil, la poisse..<br /> <br /> Aïe, les coups comme il en pleuvait. Là, c'était feu ma mère qui nous les distribuait à tour de bras, et feu mon père qui essayait au risque que ça retombe sur lui de nous défendre. Longtemps, j'en ai voulu à ma mère. Et depuis peu qu'elle est morte, bizarrement, elle manque à tous, même à ceux avec qui elle se fritait. Faut dire que c'était un personnage...
Répondre
M
Oh la la, dur dur ton billet.<br /> <br /> Ecoute, de mon côté, je fais avec... Comme chacun, j'ai des qualités et j'ai des imperfections, et j'accepte tout cela. Mes parents (et ma génétique) ont bien sûr joué un rôle dans ce que je suis mais j'ai fait des choix et j'ai laissé des choses de côté, en ai gardé et je me suis construite à travers des lectures, des expériences, des épreuves et aussi des joies, comme l'abeille qui butine et qui fait son miel de toutes fleurs, comme l'huître qui sécrète du nacre autour d'un grain de sable qui la dérange. Je me suis fait un devoir d'occulter certains souvenirs (les grains de sable) et j'ai appris - ce ne fut pas le chemin le plus facile - à dire non. <br /> <br /> Courage Ambre. Gros bisous.
Répondre
Publicité
Derniers commentaires
Archives
Publicité