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Un peu de silence ..
30 juillet 2021

Une ténacité extraordinaire

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N  L  E

 

 

La seule Nicole que j'ai connue est celle qui a pris soin de ma grand-mère maternelle à la fin de sa vie (ma grand-mère avait la maladie d'Alzheimer).

Ce n'était ni sa vocation, ni sa profession : elle avait été secrétaire dans l'entreprise que dirigeait ma tante, laquelle avait eu tout loisir d'apprécier ses qualités humaines.

Car elle était courageuse, Nicole. Le travail ne lui faisait pas peur.

Elle était généreuse, aussi. Chaleureuse et attentive aux autres.

Lorsque le moment est venu pour elle de jouir d'une retraite bien méritée, elle a accepté de prendre dans sa maison ma grand-mère devenue malade, que ses filles refusaient de placer.

Aimait-elle s'occuper d'autrui ? Voyait-elle cela comme une forme de devoir, de conviction ? Était-ce en lien avec la relation qui s'était épanouie entre elle et ma famille au cours de ses années professionnelles ?

Toujours est-il que le dernier visage que ma grand-mère a vu avant de mourir était celui de Nicole.  

Lorsque la sœur aînée de Maman a eu à son tour cette redoutable maladie, c'est Nicole qu'elle espérait, c'est Nicole qu'elle attendait.

"Je ne t'ai pas dit ? J'ai demandé à Nicole de venir à la maison pour s'occuper de moi"

"Nicole ?? Tu es sûre, Marraine ? Nicole qu'on ne voit plus depuis trente ans?"

Marraine était sûre.

Et elle changeait de sujet, toute guillerette à l'idée que Nicole allait arriver.

Cette Nicole de ma jeunesse ne dépare pas l'image que je me fais de Coumarine.

Je vais d'abord vous dire comment j'ai perçu Coum', lorsque nous nous sommes croisées il y a quelques années – comme ma rencontre avec Alain, celle de Coum' est un de mes plus anciens petits cadeaux du net.

Un premier mot s'impose : le courage. 

Je la voyais comme quelqu'un d'hyper actif, au sens littéral : quelqu'un d'hyper actif !

Une femme forte, concentrant en elle l'énergie et la sève vitale de ceux qui vivent au service des autres, concernée qu'elle est par tout ce qui se passe autour d'elle. Une impulsive, une impatiente se jouant des obstacles se dressant sur sa route, motivée par les buts qu'elle se donne et les idéaux qu'elle veut atteindre, je l'imaginais opiniâtre et persévérante dans ce qu'elle avait entrepris de faire.

Dynamique, donc.

Chaleureuse, aussi, entraînant tout le monde avec elle dans son sillage enthousiaste, Nicole me semblait tout sauf ennuyeuse.

Puis nos chemins se sont écartés. C'est comme ça la vie des blogs, ça va ça vient (sans compter le fait que je souffre d'une très légère bougeotte ... J'en profite pour saluer mes "plus anciens", quel mérite vous avez de me suivre depuis toutes ces années !)

Je pense être l'exact opposé de Nicole : par exemple, à part pour les blogs, la routine me va bien. Pas sûre que ce soit son cas !

Ou encore, on m'a souvent dit que je n'ai aucune volonté (je pense qu'on voulait souligner ainsi ma fabuleuse capacité à butiner d'une chose à l'autre telle une rieuse gazelle) (ceci dit, j'ai quand même de la suite dans les idées ! C'est juste que mes idées s'éparpillent, qu'est-ce que j'y peux ?).

Au contraire de moi, je vois parfaitement Nicole aller au bout des choses avec une ténacité extraordinaire.

Bref, pour en revenir à nos moutons, après quelques temps nous nous sommes retrouvées.

Et là, j'ai découvert une autre facette de Nicole.

Une Nicole … Comment dire ?

Fragile ?

Plus .. spontanée ?

Une Nicole qui, peut-être mise en confiance par l'estime de tous ceux qui l'aiment (et ne le lui disent pas assez), s'autorise enfin à montrer sa sensibilité extrême, sa grande fragilité, à l'image de ces coquelicots qu'elle affectionne tant ..

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Un petit tour chez Nicole ?

CLIC

Nicole a écrit de nombreux livres,

dont ..

CLIC CLIC

 

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7 juillet 2021

Ma chouchoute

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Ya pas que Patrice qu'a un beau chat !

Bonjour à vous,

j'espère que tout va bien pour vous en ce joli mois de juillet, qui est le plus beau mois de l'année il faut bien le reconnaître, puisqu'il a produit un  échantillon d'individus particulièrement épatants, de la blonde à la brune en passant par la châtain, sans même oublier la rousse ! Qui dit mieux ? (le fait que je sois née en juillet n'a RIEN À VOIR avec ce que j'écris, de toutes façons mes cheveux sont gris !)

Bien.

Cette petite mise au point étant faite, je remercie à deux mains et à genoux mon nouvel abonné qui est peut-être une nouvelle abonnée, chose que je ne peux pas deviner puisqu'il (elle) s'est inscrit-e de manière anonyme. Je m'excuse par avance de vous fendre le cœur, mais je vais supprimer votre inscription. Voyez-vous, j'ai eu par le passé quelques déboires et depuis, j'enlève systématiquement les inscriptions anonymes.

Mais revenez donc sans masque, ce sera un vrai plaisir de vous faire partager mes délires !

Alors sinon, vous vous demandez peut-être ce que je fabrique avec vos prénoms.

Oui, elle nous dit qu'elle va parler de nos prénoms, et patati patata, et rien !

Remboursez ! Remboursez !

Du calme, mes amis, du calme !

Je vous explique.

Mon idée première était d'écrire quelque chose "autour de" votre prénom, comme je l'avais fait autrefois pour Catherine, Édith, Marie, Reynald, etc etc

Je me lance donc dans mes textes, et voilà que je me cogne à Michèle.

Que dis-je, À Michèle ?

AUX Michèle !

Ben oui, j'en ai deux ! (Deux Michèle, hein, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit !)

Certes, j'ai plein de Marie. Ça ne m'avait pas empêchée de pondre un texte sur Marie en pensant à Marie, ma chouchoute Marie qui n'a même plus le temps de me rendre visite depuis cette saleté de covid, mais qui ne correspond peut-être pas à toutes les Marie, allez savoir (clic clic Marie).

Du coup je me suis dit, purée, il faut que je ré-écrive tout ! (Des fois, je me demande ce qui me passe par la tête quand je lance des trucs ! je suis pourtant quelqu'un d'extrêmement pondéré !)

Bref, en un mot comme en dix, mes doigts sur le clavier me portent vers quelque chose de différent. Je vous en demande pardon par avance car je ne sais pas ce que ça va donner, je vais laisser faire et on verra bien (en espérant que je ne ferai pas fuir mon lectorat à tout jamais).

Sur ces mots, je vous souhaite la journée douce !

Moi, je vais faire connaissance avec une ostéopathe, déjà faut que je la trouve (je sais où est sa rue, c'est un bon début) et si j'en reviens vivante je vous raconterai ! (peut-être !)

5 septembre 2021

La Befana

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Mes chers amis,

j’ai décidé de partager avec vous un grand moment de culture italienne.

Je sais, je suis trop bonne, ne me remerciez pas, remerciez plutôt La Baladine vu que c'est de sa grâce à elle !

Bien alors. Qui est la Befana ? Eh bien c’est un mélange de reine mage déchue, de sorcière d’Halloween et de Mère Noël.

En fait au départ, elle s’appelait Épiphania (logique, puisqu’elle se manifeste la nuit du 6 janvier), mais un jour, un bambino a mal prononcé le nom Épiphania, il a dit Befana et le surnom est resté.

Lorsqu’elle s’appelait encore Épiphania, qu’elle était jeune et belle et super brune et tout, la Befana fut avertie de la naissance de Jésus par les Rois Mages qui lui proposèrent de les accompagner pour leur préparer la bouff pour suivre l’Étoile qui allait les mener à l’Enfant-Roi.

Seulement voilà, vous connaissez les femmes : le temps qu’elle trouve quelle robe elle allait mettre, quel chapeau elle allait porter, etc, les Rois Mages étaient partis depuis un bail. Si bien que quand Épiphania enfourcha son balai volant, avec sur le dos un grand sac plein de cadeaux (en l’occurrence des sucreries, ce qui, il faut bien le reconnaître, est nettement plus approprié pour un petit enfant que de l’encens et de la myrrhe), les Rois Mages étaient déjà arrivés.

Depuis, la Befana vole de maison en maison dans l’espoir de trouver le petit Jésus. Dans le doute, elle laisse quelque chose à chaque enfant endormi, au cas où ce serait l’enfant-Dieu (des gâteaux ou des bonbons pour les enfants sages, et du charbon pour les autres).

Bien alors maintenant, je vous raconte comment ça se passait à l'époque où mes petits-loulous ne chaussaient pas encore du 45 et ne me dépassaient pas tous d'une tête : déjà premièrement, on ne fêtait jamais la Befana le 6 janvier, vu que ce jour-là, ma fille nous faisait faire Babouchka (l’Épiphanie russe), ou encore la Mexicaine ou l'Indienne. La Befana c'était donc ce qu'il restait comme soirée disponible dans son agenda blindé de tour du monde autour de ma table.

Nos repas de Befana se composaient de : lasagnes italiennes avec du chèvre (italien), du parmesan (italien) et des noisettes (en fait normalement c'était des noix, mais les noisettes ça coûte moins cher, dixit ma fille). On se régalait tout le temps, bien que la pâte des lasagnes fût carbonisée (c'est moi qui les faisais, ceci expliquant cela, mais depuis le temps que mes petits-enfants mangeaient à la maison, ils avaient eu largement loisir de s'habituer à ma cuisine) et en dessert il y avait des gressins faits aussi par moi. Ben oui, malgré mes qualités culinaires diversement appréciées, je préparais le repas, vu que ma fille était occupée à faire ingurgiter à ses enfants le dico d'italien pour leur permettre de s’exprimer dans cette langue le soir même au moment du passage de la Befana (joué et interprété par ma fille elle-même).

Alors le passage de la Befana, un grand moment !

Avec la discrétion qui la caractérise (qualité indubitablement héritée du côté paternel, vu que ça ne peut pas être moi), ma cadette s’éclipsait à l’étage au moment où ses enfants dégustaient mes gressins super extra bons et même pas brûlés ! (je finissais par attraper un certain coup de main, à force !).

Une fois là-haut, ma fille se collait un nez de sorcière en pleine face, une longue chevelure de jais sur la tête et un balai entre les jambes, et la voilà qui comme qui dirait, surgissait de nulle part devant ses aînés qui lui tombaient dessus comme la faim sur le monde pour avoir les bonbons qu’ils savaient qu’elle avait dans son sac, vu qu’ils avaient fouillé dedans juste avant.

Quant au plus jeune, il se demandait pourquoi sa mère s’était collé cette horrible perruque noire sur la tête et ce nez épouvantable, et il n’arrêtait pas de pleurer en essayant de lui arracher les cheveux.

 

Bref, des soirées inoubliables !

 

Et quand tout ce petit monde repartait sur le coup des 22 heures vu qu'il y avait école le lendemain (l'école, franchement, quelle merveilleuse invention !), comme qui dirait : un silence, le silence qui suit la tempête, qu'en moins d'une après-midi mes loustics arrivaient à me faire oublier jusqu'à ce que c'était ..

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(oui, oui, Délia, tu as bien vu : j'ai un dessous-de-plat merveilleux en forme de vache !

entièrement réalisé par ma soeur !)

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28 août 2021

A comme Ambre

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Ambre est née il y a trente-quatre ans. C’était une période de ma vie où j’étais encore jeune et belle, enfin, surtout jeune. (Ceci dit, assez bizarrement, je ne sens pas vraiment de différence entre avant et maintenant. Pourtant, de l’avis général, je ne suis plus particulièrement jeune. Et de l’avis de mes descendants mâles, je suis même carrément des temps préhistoriques. Mais bref.)

Or donc, j’étais jeune. Et belle. Et patiente, et tout et tout, enfin quasi comme maintenant, mais en moins vieille.

Je vivais encore avec le père de mes filles, qui, à l’occasion, savait se dévouer pour aller travailler. Oui, il pouvait le faire. On sait depuis longtemps que c’est un truc de ouf, cette histoire de travail, qu’on ne dira jamais assez tout ce que les hommes endurent, tout ce qu’ils continuent d’endurer à cause du travail, le réveil inhumain dans l’aube glacée du petit matin, la tartine qui se coince dans le grille-pain, appareil complexe s’il en est, alors que les femmes sont tellement rôdées pour abattre un boulot de dingue que c’est à se demander pourquoi elles ne bossent pas toutes, elles, pendant que les mecs resteraient tranquilles chez eux !

Mais ne revenons pas sur cette inhumaine injustice, mais plutôt sur le fait que mon ex avait super bien intégré la chose et qu’il était plus souvent à la maison avec ses potes qu’au boulot où, dixit, rien n’était prévu pour son épanouissement personnel.

Pour dire à quel point je suis une mauvaise langue, justement à ce moment-là il travaillait. Il était "animatrice sur minitel" (rien qu’en écrivant le mot minitel, je me dis : purée, oui, je suis du temps des dinosaures !)

Que je vous narre la chose : il s’était fait pistonner par une copine qui travaillait dans une super grande boîte parisienne que je ne nommerai pas, et cette grande boîte avait plusieurs "serveurs" (je crois qu’on disait comme ça) dont un, "rose".

Le boulot de mon époux consistait à se connecter sur le site en se faisant passer pour une nana et à amadouer les mecs pour les faire rester branchés le plus longtemps possible. Je suppose qu’il avait trouvé là moyen d’épanouir sa part féminine, à défaut d’épanouir les autres.

Un jour, il ramène du travail à la maison : un minitel marron, gros truc lourd, avec un clavier qui se rabat en faisant un gros clac. Et il me dit : "Chérie, je me débrouille comme un pied, va falloir que tu m'aides. Ça va être un jeu d’enfant pour toi, avec ton imagination délirante !"

"Imagination délirante ? Comment ça, imagination délirante ? Moi qui suis si posée ?" lui fais-je en relevant le menton, digne, avant de disparaître dans ma cuisine en dansant.

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Mais je ne suis qu’une faible femme, toute friable, un morceau de craie, que dis-je, de la craie : de la terre glaise. On me façonne, je fais. Trois secondes plus tard je suis connectée, prête à me dévouer corps et âme.

Pour commencer, on me demande un pseudo.

Un PSEU-DO ? Quid ? Veni vedi pseudi ?

"Il faut que tu t’inventes un nom", m’explique mon ex, vautré sur le canapé, tirant sur le gros pétard qu’il vient de s’allumer, "tu t’inventes un nom, tu t’inventes une vie, longue et bien remplie de préférence. Et tu leur racontes, avec les détails".

Bon.

J'avais choisi Aïcha comme nom, celui que voulait me donner mon père. Du coup, on me prenait pour une gazelle à la peau dorée comme le miel et on me parlait à l’occasion dans un charabia que je ne maîtrisais pas. Mais bon.

Quelques jours plus tard, mon ex a été promu chef du service des anims. Il faut croire que ma "longue vie bien remplie" avait plu ..

Le changement d’herbage réjouit les veaux, comme disait ma grand-mère, et là-dessus, mon ex devenu chef est parti voir ailleurs si j’y étais, me laissant comme cadeau d’adieu toutes les factures à payer, y compris celle du minitel, qui faisait quatre fois le SMIC. C’est vous dire si ça m’a déprimé grave. Grave mais pas longtemps. Car dans sa mansuétude, mon futur ex m’avait aussi laissé le moyen de les régler (les factures) (il avait un bon fond, quand même), à savoir les coordonnées d’une toute petite "messagerie" qui débutait et qui cherchait une animatrice pour lancer leur site convivial.

Je me suis pointée un soir, parce que la journée, je donnais des cours. C’était en décembre il m’en souvient, et en trois minutes c’était plié : je commençais le lendemain. Du coup, je faisais des journées doubles, parce qu’en rentrant, il fallait que je donne les cours que je ne donnais plus la journée.

C'est là que je me suis cherché un autre pseudo que Aïcha.

Il se trouve qu'à cette période je me parfumais avec de la noix de coco, de la vanille, ou bien de l'ambre. Mon surnom est venu de là. 

Au début, j’ai été très déçue par le job. Je l’avais découvert par le serveur sur lequel bossait mon mari, très connu (je parle du serveur) et où il y avait plein de monde. Alors que là, je me retrouvais sur un truc où il n’y avait pas un chat (ce qui était normal vous allez me dire, vu que mon boulot consistait à les faire venir (les chats)).

Petit à petit, il y a eu des fidèles, plein, beaucoup ! C’était la fête, et la boîte a embauché une deuxième animatrice. On s’est tout de suite entendues comme larronnes en foire ! La secrétaire qui travaillait dans la même pièce que nous disait que jamais de sa longue vie de secrétaire dans cette boîte elle n’avait connu d’animatrices aussi joyeuses.

Peu après, j'ai rencontré l’amie qui m’appelait Neige.

Et c'est comme ça qu'Ambre est devenue Ambreneige, surtout que je trouvais que ça traduisait bien mon humaine dualité tout/rien, chaud/froid.

Et voilà ! Vous savez tout !

Enfin .. presque clin d oeil (2)

 

˛°* ° ˚

 

 

30 octobre 2021

C'est trop bien !

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Lorsque mes petits-enfants étaient encore de tendres et innocentes têtes blondes et que je n'étais pas obligée de monter sur un escabeau pour leur adresser la parole, ils venaient à la maison à chacune des vacances scolaires, ce qui me donnait diverses occasions de m'arracher les cheveux (ce qui explique qu'aujourd'hui, je n'en ai plus un seul), comme ce soir d'octobre où il pleuvait à fendre l'âme et où les chers petits m'avaient supplié d'aller faire "une bataille de feuilles mortes" ..

"Oh ouiiiiii Mamy s'te plêêêêêt !!!! Ça va être trop bien !"

Ce fut trop bien en effet, surtout pour la machine à laver qui avait bien montré sa désapprobation de devoir faire des heures sup' après ladite "bataille de feuilles mortes" sous une pluie torrentielle ! (Dans le genre nous avions eu aussi la luge sur sacs poubelles un soir de neige, avec atterrissage dans gadoue neigeuse, etc etc)   

C'est à cette époque que j'avais pris l'habitude de leur raconter des histoires, au début au pied levé, ensuite je les préparais, comme à l'école, sur le thème de la saison en cours. Par exemple, en cette période je leur parlais du Samain des Celtes, ce qu'on appelle aujourd'hui Halloween (j'adore la civilisation celtique, bilan mes petits-fils sont incollables sur le sujet).

Que je vous narre comment tout a commencé.

C’était un soir, au moment du cérémonial du coucher. Les garçonnets avaient enfilé leur pyjama (i.e. chahut, cris et jetages de vêtements en l’air pendant quinze minutes minimum), préparé leurs vêtements pour le lendemain (i.e. souk dans le sac que leur mère avait préparé avec soin et amour, surtout le cadet, qui est extrêmement coquet et n’est absolument ja-mais satisfait des vêtements qu’il y trouve : le nounours sur son T-shirt est trop nul, le pantalon a une toute petite tache sur la fesse droite, la couleur des chaussettes ne va pas avec celle du pull, etc); lavé leurs mains et leurs dents.

Soudain, le cadet s’aperçoit qu’il s’est décoiffé en passant sa veste de pyjama par-dessus sa tête ! DRAME ! Il se vide donc aussitôt sur le crâne le tube de gel coiffant que je retrouverai partout, sur les peignes, sur le tabouret de la salle de bain, sur les poignées de porte et même sur ma brosse à dents (?). Ça collera partout, une horreur !

Bref, voyant mon cher petit-fils avec des cheveux dressés tout autour de la tête comme s’il avait été électrocuté, et après un moment d’attendrissement bien compréhensible (coiffé ainsi, on aurait dit moi !) la colère m’avait prise à l’idée que cette pâte visqueuse puisse ruiner imprégner le drap fleurant bon la lavande avec lequel je venais de me donner tant de mal à enrober son matelas, et je m’étais mise à crier avec toute la merveilleuse autorité dont je suis capable : " VA M'ENLEVER ÇÀ TOUT DE SUITE !".

Certains de mes lecteurs, à coup sûr, seront outrés et révoltés de l’insupportable violence de cette description : je faisais la fine bouche alors que j’avais la chance rare d’avoir deux petits-fils artistes (ils avaient intégralement repeint la glace avec le dentifrice à la fraise), et un troisième qui était en passe de devenir le plus grand des fashion-addict. Je sais, c’est cruel, mais je ne pouvais me résoudre à suivre à la trace mon coquet cadet. Je tentais donc un compromis risqué : "Si tu me laisses te rincer la tête, je te raconte une belle histoire !".

"D’accord !" avait rétorqué le loustic devant mes yeux interloqués qu’il ait cédé aussi rapidement (je craignais le pire).

Et c’est comme ça que je me retrouvais avec mes trois têtes blondes alignées en rang d’oignons sur mon lit (dont une avec les cheveux dégoulinant sur ma couette), leur petit visage angélique levé vers moi en attendant l’histoire promise qui leur permettrait de faire de doux rêves (pour la première histoire – improvisée - ils m’ont réclamé Jeanne d’Arc :

"OH OUI MAMY, JEANNE D'ARC !!! ELLE S'EST FAIT BRÛLER, C'EST TROP BIEN !!!"

Vous êtes comme moi, hein, consternés !

Le pire, et que j'ai expliqué de mon mieux à ma descendance dès qu'ils ont eu l'âge de le comprendre, c'est que cette pauvre Jeanne a brûlé, ça on le sait, mais ce qu'on sait moins, c'est que ses cendres ont été brûlées encore deux fois, pour qu'il n'en reste rien, et ce rien a été jeté dans la Seine. Car sous ses airs d'abominable torture physique, le bûcher a aussi été une abominable torture morale : celle d'ôter tout espoir de résurrection, faute d'ossements ressuscitables (si vous voulez aller cracher sur la tombe de Cauchon, rendez-vous à Lisieux, il y repose toujours).

 

●•٠·˙. ˙·٠•●  

Si vous êtes sages, demain je vous montre le texte sur Samain.

D'ici là, je vous fais une nouvelle proposition, très honnête : il s'agit pour vous de me parler de votre rôle de grand-parent, de vos petits-enfants, d'évoquer des souvenirs, d'égrener vos moments présents avec vos chers petits, le sujet est vaste, et libre !

Je sais : le jeu en cours (les ancêtres) est en cours.

Eh bien justement, j'innove. Et comme ça, vous avez plein de temps pour préparer votre texte !

Je compte sur vous ! Et je compte aussi sur la participation des primo-grands-mères !

Sur ces bonnes paroles, je vous laisse, j'ai de la cuisine à faire. Demain, je dois aller avec ma fille visiter mes chers parents et leur amener quelques fleurs.

Belle journée à tous !

 

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19 avril 2021

Si attachant

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J'avais rendez-vous pour un entretien d'embauche à Paris. C’était à un moment où ma vie aurait pu se résumer à l’étendue de mon découvert. D’ailleurs, à cette époque, l’homme avec qui j’avais les relations les plus fréquentes était mon banquier. Heu, à vrai dire, mon banquier je ne l'ai jamais vu. Donc, l’homme avec qui j’avais les relations les plus fréquentes était la secrétaire de mon banquier.

J'me rappelle très bien, c'était un jour de grève SNCF, le train était bondé. Les wagons si bourrés qu’on se demande comment les gens arrivent à se tenir dedans. Tous collés sur moi je ne pouvais plus bouger, pas moyen d’attraper le livre que j’avais glissé dans mon sac, j’avais l’impression que j’allais être étouffée, que j’allais mourir peut-être ? Et dans ces moments-là je pense toujours à ceux qui dans les trains partaient pour les camps de concentration. Alors, pour ne pas avoir mal, pour ne pas avoir peur, j’ai mis le casque de walkman sur mes oreilles, j’ai fermé les yeux, et la voix de Bono a coulé dans mes veines, lentement, doucement, il y avait du soleil dehors et mes paupières étaient rouges.

Après le rendez-vous je m'étais arrêtée dans un troquet, j'avais ouvert mon livre, un lait fraise sur la table, et il s’était passé quelque chose que j’adore : je n’arrivais plus à m’arrêter de lire. Je lisais, je pensais à mon frère, je lisais, je pensais à mon frère.

C’est ainsi que j'ai avalé "Des fleurs pour Algernon" de la première à la dernière ligne dans un café parisien du IXe dont je ne me rappelle même plus le nom.

Jusqu'en 2015, Charlie, pour moi, c'était uniquement ce personnage de roman, si gentil, si attachant.   

Si attachant.

Comme mon frère.

 

 

 

18 octobre 2021

De très loin

Exercice d'écriture proposé par Le Goût,

avec des phrases très gaies à insérer dans le texte.

 

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Ce fut un chagrin désordonné : après la mort de ma mère, je traversai une période où je revécus toute mon enfance en rêve. Je passais toutes mes nuits en larmes, avec la trouille au ventre. Cette plaisanterie a duré environ deux ans.

J’ai toujours mis la douceur plus haut que tout. J'étais une petite fille douce et câline, et cette petite fille qui croit que la douceur c’est toute la vie, elle n’a jamais grandi. Chaque fois que j’ai aimé, au nom de cette è-('è_çè(hgjd de douceur j’imaginais toujours qu'en étant douce tout se passerait toujours bien. Tiens chéri, prends le pouvoir ! prends, CADEAU ! prends tout ! sers-toi !

J’ai adhéré aux suspicions, intrusions, manipulations, harcèlements, aux rondes des surveillances, interrogatoires, culpabilisations, justifications, justifier tout, même s’il n’y avait rien à justifier. Jusqu’à mes pensées, "À quoi tu penses ? À qui tu penses ?".

Je n’existais pas, la relation exclusive prenait toute la place, voilà, exactement comme quand j’étais petite. C’était confortable, au moins un terrain connu ! rentrer dans ce jeu me permettait de ne pas assumer ce que j’avais envie, ou peur, de vivre.

J'ai toujours dit que "l’homme" ne me parlait pas, ou qu’il me parlait "trop" (ce qui revient tout à fait au même) mais moi non plus je ne lui parlais pas. Parce que je me sentais petite, parce que j‘avais peur, peur qu’il crie, qu’il juge, qu’il interprète, qu’il se mette dans des colères terribles, les mêmes que celles de mon père.

"Tu n'as qu'un droit, celui de te taire".

Je n'ai jamais eu de communication avec un homme dans le cadre d'une relation dite amoureuse. La "communication" était à sens unique, le sien, c’est en tout cas ce que je me suis dit très longtemps, jusqu’à ce que je réalise qu’en réalité, il y avait son sens à lui, l’exclusif, et il y avait mon sens à moi, l’exclusée. Car j’aimais ça, être "à lui", complètement "à lui". Ça m’enveloppait, je retrouvais la relation à mon père qui contrôlait tout.

Un jour, l'espoir changea de camp, le combat changea d'âme.

C'était il y a longtemps, dix ans peut-être. J'ai poussé un cri, un long cri, un cri d’animal. Une terreur glaciale me prenait à la gorge. Maman ne pouvait pas être partie, elle ne pouvait pas m'avoir abandonnée.

Pas encore.

Pas à jamais.

Plus d'espoir.  

Je me rappelle j’étais dans ma chambre et la fenêtre était ouverte. Je ne sais pas le temps qu'a duré ce cri, je sais seulement qu'il venait de très loin, de très profond. Rétrospectivement je me demande ce qu’ont bien pu penser les voisins, sûrement que j’avais mal, mais en même temps c’était ça, j’avais mal et aucun mot à ma disposition pour dire de quoi.

Aujourd’hui, on entend beaucoup parler de la seule fidélité qu’on se doit et qui est la fidélité à soi-même. C’est une belle phrase même si à ce moment-là, je ne voyais pas trop ce que ça voulait dire. Ça avait l’air sympa, la fidélité à soi, comme le centre d'un combat, point obscur où tressaille la mêlée, effroyable et vivante broussaille. Une mêlée qui, enfin, me donnait une réponse : si j'avais tout raté, ce n'était pas, comme les hommes me le suggéraient, parce que j'étais nulle et complètement idiote.

C'est seulement parce que je m'étais trompée de chemin.

7 février 2022

Nouveau jeu !

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‘‘ Des coeurs ? C'est de saison ! 

Posté par Bibique

 

Une fois encore, c'est notre Bibique qui a donné la bonne réponse concernant mon cadeau envoyé par Angedra !

Bravo Dominique !

Et encore merci à toi Michèle pour ton attention généreuse et ensoleillée !

Tu es un amour ! smouiiiiiiiiiich !!!

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En plus, cela me permet d'introduire épatamment la proposition très honnête que j'ai à vous faire !

Tadadadam !

Mes chers amis,

 

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voici le thème de notre nouveau jeu !

 

Que pensez-vous de la St Valentin ? et surtout, allez-vous le fêter ? si oui, comment ? (des détails ! des détails !).

Oui je sais, je suis hyper curieuse et totalement indiscrète ! (mais n'est-ce pas ce qui fait mon charme ?)

Vous connaissez la démarche maintenant, vos mots dans ma boîte mail pour me décrire la journée/soirée hyper merveilleuse que vous prévoyez pour le 14 !

Quant à vous qui êtes célib' (après tout, tout le monde n'a pas forcément envie d'être en couple !), allez-vous vous faire un petit cadeau plein d'amour pour vous-même ?

D'ailleurs, un petit tour sur le net vient de m'apprendre que maintenant, on peut fêter la St Valentin entre copines ! ou entre amis ! et même en famille ! (Ouh la. Une St Valentin avec belle-maman ? Nouveau concept ?)

Vous pouvez aussi partager une de vos St Valentin qui a été trop merveilleuse! comme ça, ça donnera des idées aux autres !

Voilà, j'espère que vous allez être inspirés !

J'ai hâte de vous lire !

Bisous bisous ! (smouiiiiiiiiiiiiiiiich, comme dirait l'autre !)

coeur

 

8 mars 2022

Tout ce qui bouge

Olympe : tel est le prénom de mon arrière-grand-mère paternelle.

Drôle de prénom, n’est-ce pas ? Sur l’échelle du temps de mes petits-fils, je date de l’ère préhistorique. Alors, que mon agm ait un prénom de l’Antiquité ne les surprend guère ! Mais revenons à ce drôle de prénom : au moment de la Révolution on invente un nouveau calendrier et c’est comme cela que naissent des Olympe, Domitille, Aldegonde, qui les transmettent à leurs descendants, mais aussi des Liberté, Tricolor, Sans-Culotte, Plein-d’Amour-Pour-Sa-Patrie, République-Française, Contestation, ou encore Concombre, Cumin, Melon, quand ce n’est pas n’importe quel nom d’ustensiles de labourage. On peut donc dire que mon aïeule s'en est plutôt bien tirée ! Ceci étant, puisqu’il n’y a plus personne pour me contredire, pourquoi ne pas imaginer qu’Olympe (la mienne) doit son prénom à une admiration sans borne de ses parents pour son homonyme du XVIIIe siècle ?

XVIIIe siècle, donc. Posons-nous cinq minutes, car il serait dommage de traverser si vite un siècle qui a vu naître la femme qui va devenir une des premières grandes humanistes de tous les temps, antiesclavagiste notoire, défenderesse des droits humains, en particulier ceux des femmes considérées à l’époque comme abritant aussi peu d'âme que les animaux, pamphlétaire novatrice qui a le courage de répandre ses idées contre vents et marées.

Regardez les rives verdoyantes du Tarn qui serpente à Montauban. Elles sont peuplées de jolies filles gazouillantes et de charmants garçons poudrés. Réglez votre lorgnette, vous y verrez mieux : Olympe Mouisset, fille du peuple de son état, ne danse-t-elle pas sur le gazon avec Jean-Jacques Le Franc, descendant d’une famille noble de Montauban ?

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De cet amour adultérin avec ledit Jean-Jacques, marquis de Pompignan, naît sous le nom de Marie Gouze la future Olympe de Gouges (Gouze est le nom du mari d’Olympe, la mère de Marie).

Dans son livre autobiographique "Mémoire de Mme de Valmont", Marie parle de ce père qui ne l’a pas reconnue mais qu'elle admire tant, et raconte sa vie de Cosette et son manque d’instruction (comme c’est le cas de la majorité des femmes de l’époque), son mariage forcé à seize ans avec un homme plus âgé (Louis Aubry), la naissance de son fils Pierre l’année suivante et la mort de son mari, qui a la bonne idée de se noyer après avoir un peu trop arrosé cet heureux événement.

Marie est libre ! Et cette liberté, elle ne la perdra plus jamais, en dépit de l’amour profond qu’elle inspire à un riche célibataire qui l’emmène à Paris avec son fils et qui veut l’épouser.

L’épouser ? Marie déclare le mariage "tombeau de la confiance et de l’amour", préconisant ainsi l’union libre ! Cette idée lui vient en partie de l’obligation pour toute femme, à cette époque, d’avoir le consentement de son mari pour pouvoir publier le moindre ouvrage. Ce premier manquement aux usages est suivi d’un second lorsqu’elle refuse de se faire appeler "la veuve Aubry". Elle s’invente alors un nom dont elle signera ses nombreux romans, pièces de théâtre (*), brochures, pétitions, affiches et qui va la faire connaître dans les milieux littéraires et politiques : Olympe (prénom de sa mère) de Gouges (variante de son nom, qui est celui du mari de sa mère).

(*) La première des trente pièces qu'elle écrit, en 1785, Zamore et Mirza ou l'heureux naufrage, traite d'un thème tabou, l'esclavage des Noirs. En critiquant le Code noir alors en vigueur, en osant aborder de manière frontale les problèmes du colonialisme et du racisme, la polémiste s'attire les foudres de la maréchaussée et du maire de Paris, qui a tôt fait d'interdire la représentation. Olympe évite, pour la première mais pas la dernière fois, l'embastillement. Acte fondateur d'un militantisme humaniste et de l'urgence de l'instauration d'une égalité pour tous, Zamore et Mirza signe l'engagement qui sera celui de sa vie pour la reconnaissance des droits de tous les laissés-pour compte de la société (Noirs, femmes, enfants illégitimes, démunis, malades...). Olympe et son théâtre engagé dérangent. Mais ce sont ses brochures politiques et, plus tard, ses affiches, imprimées à son compte et placardées dans tout Paris, qui signeront son arrêt de mort.

En 1788, O de G se lance pour la première fois dans l’écriture de textes ouvertement politiques. Elle qui a déjà connu tant d’injustices, décide de passer à l’action. Une démarche d’autant plus courageuse que la politique, comme tous les autres domaines, demeure la chasse gardée des hommes !

Dans son premier article, Lettre au peuple (septembre 1788), elle propose que tous les ordres du royaume s’acquittent d’un impôt volontaire, y compris la noblesse d’épée, jusque là exemptée ! Cette initiative, ancêtre de l’impôt sur le revenu, ne sera finalement instaurée qu’au XXe siècle… O de G récidive trois mois plus tard en suggérant la création d’un impôt sur les signes extérieurs de richesse (futur impôt sur les grandes fortunes !), et demande, chose impensable pour l’époque, l’ouverture d’ateliers publics pour lutter contre le chômage ..

 

* ° ˚ •

 

Mais revenons à Paris, donc.

En ce XVIIIe siècle, les rues sont sinueuses et boueuses, le vacarme est épouvantable. Il fait chaud n’est-ce pas ? Nous sommes en juillet 1789. Le temps est magnifique, mais le peuple crève de faim. Non seulement il crève, mais il rêve ! Il a rédigé des cahiers de doléances qu’il a confiés à des représentants élus. Ces derniers sont montés à Paris pour exposer les plaintes et les espoirs du peuple. Les élus se promènent dans la capitale et admirent les Parisiennes. Vêtues de grands bonnets blancs et de robes légères, souriant sous leurs boucles dénouées, elles atteignent une perfection de simplicité. En ce bel été, toute la France leur ressemble : elle est jeune, belle, et remplie d’idéaux. Elle est aussi affamée, surpeuplée et surendettée.

L’Histoire s’emballe le 14 juillet, avec la prise d’assaut de la vieille prison royale de la Bastille. Inutile de dire avec quel enthousiasme Olympe accueille cette Révolution en laquelle elle met tous ses espoirs. Son humanisme, son enthousiasme patriotique et son besoin d’un monde juste se manifestent alors de toutes les façons possibles : réclamation du commandement d’une garde nationale de femmes (refusé ! Surprenant, non ?) ; projet basé sur "la formation d’un tribunal populaire et suprême en matière criminelle" octroyant aux personnes de condition modeste d’être jugées par leurs pairs et d’avoir le droit de se défendre ainsi que de faire appel en cas de condamnation. Ses propos, initiateurs d’un renouveau, s’exaltent de nouvelles propositions de réformes dont la plupart restent lettre morte au sein de l’Assemblée nationale dont elle fréquente les tribunes. Elle va dans les cafés, les sociétés savantes et promène partout sa curiosité. Sans cesse elle traduit en écrits ses idées : elle en a sur tout. Patriote avant tout, O de G croit en la capacité des femmes à sauver la France par le don patriotique pour lequel elle donne l’exemple. C’est ainsi qu’elle rédige en septembre 1791 le plus célèbre de ses écrits politiques : la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, adressé à Marie-Antoinette. O de G réclame l’égalité pour tous et sa sollicitude s’étend aux hommes de couleur, traités dans le même écrit. Pour tous et toutes, elle exige l’admissibilité  à toutes dignités, places et emplois publics selon leurs capacités et sans autres distinctions que celles de leurs vertus et de leurs talents. Elle affirme que la femme naît et demeure égale à l’homme en droits et valorise, entre autre, le droit de vote des femmes, qui, comme vous le savez, ne leur sera finalement accordé qu’en 1944 !

En revanche, elle qui lutte aussi pour le droit au divorce en raison des innombrables mariages forcés des jeunes filles, verra son vœu exaucé le 20 septembre 1792. En effet, pour elle la liberté des femmes est surtout entravée par "la tyrannie perpétuelle que l’homme lui oppose", raison pour laquelle O de G revendique pour les femmes la liberté d’opinion et la liberté sexuelle. Ainsi propose-t-elle une forme de contrat social pour l’homme et la femme (le PACS avant l’heure !).

À toutes ces qualités de cœur, ajoutons que cette femme est, comme nous dirions aujourd’hui, non-violente. Sa seule arme, ce sont ses idées, qu’elle a le tort d’écrire et de clamer ! Ses idées ? Être l’avocate de Louis XVI, par exemple, qu’elle juge fautif comme roi mais non comme homme. Ou encore proposer à Robespierre, pour ramener la paix dans la patrie, de se jeter dans la Seine! Elle est prête à se noyer avec lui, même, lui dit-elle ! Non mais vous imaginez ? Un Robespierre, un Hitler, se sacrifier POUR RAMENER LA PAIX !?? Merveilleuse naïve, qui après s’étonne que personne ne la suive..

La campagne pour l’élection de la première assemblée républicaine est lancée par les Massacres de Septembre (1792). À partir de là, tout dérape. La sauvagerie monte d’un cran chaque jour, les massacres se multiplient, les idéaux se noient dans les tripes. Comme beaucoup d’autres femmes, comme beaucoup d’autres patriotes, O de G se déprend de la Révolution à ce moment-là. O de G la non-violente l’a pourtant dit et écrit, elle a mis en garde contre la guerre, par des Adresses au roi, à la reine, aux princes, craignant que le résultat le plus sûr en suivant ce chemin soit un "monceau de cadavres". Un grand spectacle en effet, avec des fleuves de sang. Et déjà perce, en 1792, le désenchantement : "Ô mon pauvre sexe, ô femmes qui n’avez rien acquis dans cette révolution !".

À Paris, à l’Assemblée, des orateurs – vous les connaissez : ils s’appellent Marat, Danton, Robespierre - multiplient les appels au meurtre.

À Nantes, on jette les gens à l’eau par paquets de mille. Ce n’est plus une houle, c’est une tempête !

À l’été 1793, tenez-vous bien : l’Assemblée décrète la Grande Terreur, c’est-à-dire qu’elle autorise les arrestations arbitraires et les condamnations à mort automatiques. La reine en meurt, puis toute la noblesse, et enfin, tout ce qui bouge ..

(à suivre)

17 novembre 2022

Des casiers, encore des casiers ..

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Bonjour à tous,

j'ai tellement aimé mon passage aux urgences la première fois que j'y suis retournée une deuxième fois ! Et vous savez ce qu'on dit ..

La troisième fois, c'était hier pour un examen plus approfondi (si je puis me permettre cette audacieuse métaphore) : en effet, je suis allée passer une

c o l o s c o p i e.

Comme le savent la plupart d'entre vous puisque j'avais partagé cette expérience fabuleuse, ce n'est pas ma première ! Je vais donc bâcler les préliminaires pour entrer dans le vif du sujet.

Il faut d'abord que je vous précise que quelques jours avant, je me rends au secrétariat gastro pour avoir une autre ordonnance. Le produit prescrit ne me disait rien qui vaille et j'en voulais un qui me semblait plus sympathique (il faut bien qu'il y ait des avantages à n'être pas une primicolo!). Et là, je tombe nez à nez avec un Dieu descendu de l'Olympe, beau comme un ange avec des boucles brunes auréolant un visage parfait, en qui je reconnais immédiatement le chirurgien avec qui je dois faire la chose (j'avais vu sa photo sur le site de la clinique). Il me demande ce qu'il peut faire pour moi (s'il savait !), je bafouille un charabia incompréhensible avant de m'engouffrer dans le bureau de sa secrétaire (je dois dire que les jours qui ont suivi, ça a été très bizarre d'accoler ce visage descendu du ciel à tous mes scénarios d'angoisse..)

Hier donc, me revoilà dans le vestiaire ambulatoire. Cette fois je mets les chaussettes car la trouille me donne froid (d'ailleurs je me demande pourquoi on dit froid dans le dos et pas dans les chaussettes ?).

Salon d'attente. Ça fait bizarre de me retrouver avec le patient auprès duquel j'étais assise au secrétariat ambulatoire où nous étions, forcément, tous les deux habillés. Du reste, on avait échangé quelques mots guillerets vu que j'ai failli lui piquer son dossier, posé sur la chaise à côté de lui (je croyais que c'était le mien).

Puis le brancard, ça roule !

À l'anesthésiste, qui n'est pas celui que j'ai vu en consultation, comme d'habitude – maintenant je présente la liste de mes interventions sur un petit papier pour n'en oublier aucune – à l'anesthésiste donc, qui me demande comment je vais, je réponds un charabia incompréhensible (il est super beau aussi !).

"C'est la préparation, je parie !"

Beau et plein d'humour !

Une doctoresse vient se présenter, c'est elle qui me fera l'examen (finalement je suis soulagée, j'aurais été désolée que mon possible roman d'amour avec le dieu grec soit tué dans l'œuf pour une histoire de fesses).

Malgré les efforts de l'anesthésiste adorable (en plus d'être beau), je continue d'être raide comme un piquet tellement je suis stressée (franchement, on ne dirait pas que j'ai eu des opérations graves !) si bien que l'infirmière vient me tenir la main, comme une autre l'avait fait le jour des urgences pour l'exam sans anesthésie, ce dont je la remercie immédiatement : "J'aime bien quand une infirmière me tient la main !".

J'entends la répartie de l'anesthésiste : "Et les anesthésistes, vous aimez ?" puis pof, plus rien.

La suite : salle de réveil, je me sens si bien que j'ai envie qu'on me laisse tranquille, "En même temps c'est une salle de réveil", fut la subtilissime réponse qui me fut faite pour m'inciter à rouvrir les yeux. Le brancardier arrive, je remercie tout le monde en vrac pour leur gentillesse, non pas que je sois une nana stressée mais franchement, des sourires et des phrases pour mettre à l'aise qu'est-ce que c'est cool ! Un jour il faudra que je vous raconte mes autres aventures médicales, il y en a eu des pas mûres …

Après la collation (ça me fait penser au patient à qui j'ai failli piquer les papiers qui répétait inlassablement : "J'ai faim!" 😊), la doctoresse est venue me donner des résultats tout-à-fait rassurants.

Que puis-je dire d'autre que : merci ! Merci ! Merci !

 

PS Je suis désolée que mon blog soit endormi en ce moment .. vous n'êtes pas fâchés ? Je n'arrive plus à communiquer, je perds mon humour, mes mots, et mon pantalon (ça, c'est depuis que j'ai eu le covid)(hier en arrivant à la clinique je le tenais d'une main par la taille pour ne pas qu'il se fasse la malle et de l'autre ma canne ! Super glamour (en même temps, vu la raison pour laquelle je venais ..)

Re PS Que puis-je dire d'autre (bis) que :

Merci ! Merci ! Merci !

pour la malléole, l'entorse, le genou (je marche à petits pas, mais je marche !), le covid (pas de forme grave !), et maintenant ça .. ça me permet de réfléchir, de travailler sur mes anxiétés diverses (et ceci, bien que je n'en aie absolument AUCUNE) et de réaliser que, finalement,

j'ai énormément de chance !!

 

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PS pour Pastelle : je chausse du 37 clin d oeil (2)

 

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20 septembre 2017

S'envoyer en l'air

Je viens de lire un échange de commentaires sur la "fabrication" des bébés. Ça m’a rappelé l’état d’émerveillement, de grâce même dirais-je, dans lequel je me trouvais lorsque j’étais enceinte. Et cette magie – comment appeler cela autrement ? – cette magie d’un petit être qui se crée à l’intérieur. Certes, pour obtenir ce résultat, on s’y met à deux, et parfois même à plusieurs... Pour autant, à part prendre mon pied (mais ça marche même quand on ne le prend pas, c’est dire si c’est magique !), je n’ai rien fait du tout. Ça a poussé tout seul. Magique. Ça aurait été moi, n’aurais-je pas oublié un organe, une petite cellule, un petit cheveu ? Il y en avait beaucoup, des cheveux, sur la tête de mes nouveaux nés. Comment cette magie merveilleuse est-elle possible? C’est tellement bon de pouvoir se rappeler cela, puisque je fais partie de celles qui ont la chance d’avoir été enceinte et d’être maman. Même si faire des enfants est quelque chose qui me tenaille depuis le premier jour de mes premières règles, j’aurais pu, je ne sais pas, être stérile ou n’avoir que des amants stériles ? Qui suis-je pour imaginer une seule seconde que mes enfants m’ont été donnés, m’ont choisie, autrement que par pure grâce, sans que je n’aie rien à faire d’autre que de m’envoyer en l’air ? Enfin, si on considère que faire le poirier est une façon de s’envoyer en l’air…

 

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19 décembre 2017

Cent fois sur le métier

Merci à Sophie qui m'a donné l'idée du texte d'aujourd'hui!

Alors je vous explique: ce sont les "mémoires" de ma fille. Elle me raconte toujours tout, avec les petits détails (j'adore ma fille!) et un jour elle m'a dit comme ça, "Pourquoi tu n'écrirais pas mes Mémoires, avec toutes les notes que tu prends?"

C'est comme ça que le tandem est né, elle adore parler (pas moi!) et j'adore écrire (pas elle!)..

Voici le début, comme d'hab dites-moi si cela vous plaît et si vous voulez la suite!

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ACTUELLEMENT.

C’est cool c’est chouette la vie, même si bien sûr il y a des hauts, des bas, mais ça vaut le coup de la vivre, cette vie-là !

Alors tout d’abord, laissez-moi me présenter: je m’appelle Adeline, je fais 1m75 en talons et 52 kilos en rêve. J’ai les cheveux bruns, des petits seins espiègles et des cuisses contre lesquelles il n’y a pas eu de réclamations à ce jour. Je suis née en 1976, une année pourrie pour les cultivateurs et carrément détestable pour Mao qui est mort dix jours avant ma naissance. Car oui, vous avez bien compté : j’ai 39 ans !!! Bon ceci dit j’ai l’impression d’en avoir 17, et je pense que c’est à peu près ça, à la différence près que je paie mon loyer et que j’ai quelques marques de la vie sur le visage! Je suis Vierge, autant dire que la sagesse est ce qui me définit le mieux!! Enfin, ce qui définit le mieux la partie en moi qui est sage, parce que pour ce qui est de l’autre....

En amour, je n’irai pas par quatre chemins : je rame. Depuis que je m’envoie en l’air en espérant retomber du bon côté de la tartine, j’ai bien l’impression de passer mon temps rétamée du mauvais côté. Sur quoi ma mère m’assure que je dois avoir Confiance dans la Vie : "Cent fois sur le métier remets ton ouvrage.... " qu’elle me disait toujours quand j’étais petite…

Bilan : je passe mon temps à m’envoyer en l’air.

J’ai eu de vraies histoires quand même, eh oh, me faites pas dire ce que je n’ai pas dit ! Une notamment. Il s’appelle François (récemment promu au rang de François 1er pour cause de concurrent de prénom) et c’est mon meilleur Meilleur Ami. Je l’aime mon François d’amour, malgré son caractère de cochon psycho-rigide la manie qu’il a de casser toutes mes baraques dès que je commence à me prendre pour la Princesse au Bois Dormant. Oui parce qu’en fait, je suis une crème. Tout le monde le dit : "T’es belle, t’es jeune, t’es gentille", et patati patata. Alors pourquoi suis-je encore célibataire à l’âge où ma mère pouponnait son troisième enfant (mon Petit Frère d’Amour), HEIN ???

Quoi d’autre ? Je fais partie d’une meute de gothiques à l’occasion, je m’amuse, faut dire que j’ai été en couple pendant 15 ans (voir plus haut), pas que je me sois ennuyée avec lui, bien au contraire ce fut une très belle histoire, mais le temps passant nous sommes devenus plus différents qu’on ne l’était déjà quand on s’est connus et on n’aspirait plus aux mêmes choses … On s’est donc quittés mais .... on est devenus AMIS !!! Et quand je dis que c’est mon ami je devrais dire en fait : c’est ma meilleure copine !!! Car en fait je n’imagine pas ma vie sans lui. Enfin, ma vie, je ne peux la voir qu’avec lui.

Mais sans lui.

Bilan je l’appelle quasiment tous les soirs, alors vous me direz, pour lui dire quoi ?? Ben on se raconte nos vies, nos histoire de sexe, le boulot, les emmerdes, les amis… Comme une copine, quoi !! Oui car malgré mes 843 amis sur Facebook que je connais tous en vrai, en réalité j'en ai que trois des vraies copines : François donc, ainsi que Sandie et Lili.

Alors Lili, la première fois qu’on s’est rencontrées, je lui ai dit "Mais qu’est-ce que t’es belle !" elle en est restée toute coite, et depuis, elle m’en veut à mort. "Mais pourquoi t’es pas un homme ?!! Moi je rencontre un mec qui me dit la moitié de ce que tu me dis, j'l’épouse !!!".

En attendant qu’elle croise cette rareté, régulièrement on s’offre des fleurs et on se donne des petits rendez-vous en amoureuses au restaurant.

À part ça, je suis une vraie fille : je sais me battre aux soldes, me vernir les ongles sans dépasser et mettre du rimmel dans le métro.

Je suis donc prête à rencontrer l’Amour de ma Vie.

D’ailleurs ça vous dirait qu’on le cherche ensemble ? J’espère juste que vous avez du temps devant vous!

4 juin 2017

En gris et noir

Hier, je me rends à la gare quand se pointent les prémices d’une migraine ophtalmique. Sur le quai, plus aucun doute n’est possible : des taches blanches et brillantes ne cessent de faire la gigue devant mes yeux, occultant mon champ de vision. Je suis sujette à ce genre de crise (sans doute un effet secondaire de ma grande zénitude en devenir), et pour la faire passer plus vite je m’allonge généralement dans le noir avec un bandeau sur les yeux.

Je sais bien que les gens ne s’étonnent plus de rien (c’est vrai tout particulièrement à Paris)(et je n’en suis pas loin), néanmoins je n'ose m’étendre sur le sol aux pieds des usagers qui en ont pourtant vu d'autres. En attendant le train, je me mets à faire des respirations yogiques les yeux fermés. Je suis une carpe zen et je nage dans les profondeurs bleutées d’un grand lac placide (suisse, le lac) dont la surface plane jamais ne se ride. Oui mais flûte alors, ça va être galère pour aller jusqu’à la piscine, je n’y vois goutte ! Et si je me flanque par terre ?

Bon, le lac, pas terrible.

Je suis un bouton de rose clos et silencieux, dans une forêt humide de chênes séculaires. Les chênes qu’affectionne tant mon médecin. Ah, parlons-en de mon médecin! Il prétend que je ne respire pas assez ! (entendez, en conscience !). Je voudrais bien l’y voir, lui ! Ça se voit qu’il n’est pas à ma place ! La dernière fois que je lui ai demandé un truc pour ne plus être comme je suis, il m’a dit : mais je vous ai toujours connue comme ça (genre, c’est foutu !). Bonjour la compassion !!

Bon, les chênes séculaires, ça ne marche pas non plus.

Me voilà descendue du train. Et si je fermais les yeux pour faire passer le mal plus vite ? Après tout je connais le chemin par cœur ! Mais tout de même, douée comme je suis, je suis fichue de choir et de me casser un os ! En même temps, à mon humble avis ça arrêterait net ma migraine ! Quel dilemme !! Bon. Vu la circulation en ce samedi citadin, je choisis de vivre encore un peu et je garde les yeux ouverts. J’imagine un instant ce que ça ferait si les autres voyaient dans mes yeux les paillettes lumineuses que j’y vois moi-même. On me prendrait sûrement pour une extra-terrestre ! Quelle gloire ce serait ! Allons bon, me voilà encore partie dans des scénarii impossibles.. Ambre, concentre-toi sur le trajet!

J’arrive à ma chère piscine. Deux personnes devant moi seulement, contrairement à ces derniers jours où il a fait si chaud que la file s’effilochait comme un long serpent jusque dehors. Au moment où vient mon tour de recevoir mon badge d’entrée, PAF ! Plus d’électricité ! Plus de bruit, plus de lumière ! Alors là, je suis sidérée !!! Depuis huit ans de fidèles allers et retours maison-piscine, je n’ai jamais connu de panne d’électricité ici! Incroyable ! À n'en pas douter, c'est une réponse de l’Univers à ce dont j’ai besoin!!

À l’accueil on ne panique pas et on envoie le préposé à je ne sais quoi arranger la chose. Quant à moi, sur un petit nuage rose (pensez, en osmose avec l’Univers !!) je me déshabille (dans le noir), je me douche (dans le noir) et je me rends au bassin (dans le gris).

À peine quinze minutes que je m’égaie dans l’eau, à faire des longueurs en ligne brisée de manière à éviter de recevoir un ado sur la tête ou un bras musclé sur la tronche, quand la voix d’un maître-nageur s’élève dans le haut-parleur. Contrairement à ce qu’ils espéraient, la panne n’est pas réparée en deux secondes, nous ne pouvons pas rester dans l’eau alors que les filtres et chauffages ne fonctionnent plus, il faut sortir du bassin ! Une cohue bruyante et rouspéteuse se met en branle (toujours dans le gris et le noir) avant que je me retrouve dehors, complètement frustrée. Mais, joie : MA MIGRAINE EST PASSÉE !!!

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6 janvier 2018

Alléluïa!

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4h du mat : après une vivifiante nuit blanche (il craignait de ne pas se réveiller), mon fils va se doucher.

5h : il réveille Gazelle avec d’infinies précautions (pour Gazelle, le matin, c’est "Ta gu… !", alors ne parlons pas d’un matin où il faut sortir en pleine nuit, dans la pluie et le froid !)

5h30 : tout le monde est prêt, les paquets rassemblés, la valise à roulettes prête à rouler (même en voyageant léger, pour deux semaines et demi il en faut, des choses !). Le chat miaule dans sa caisse (que diable est-il allé faire dans cette galère?).

5h31 : on s’embrasse, on se serre, on se dit À la prochaine fois.

5h32 : les jeunes partent. Le chat miaule dans sa caisse (que diable est-il allé faire dans cette galère?).

6h42 : mon fils et sa Gazelle sont assis dans le train Paris-Nevers. Tout va bien, ils sont au chaud, à 9h ils seront chez eux. Le chat miaule dans sa caisse (que diable est-il allé faire dans cette galère?).

7h07 : le train qui aurait dû partir à 7h01 est toujours à quai. La voix du chef de train leur apprend qu’il y a un problème technique et que le train ne part pas.

8h23 : le train est toujours à quai. Les voyageurs (qui ne voyagent pas) savent maintenant qu’il y a une rupture d’alimentation. On ne sait pas quand le train va partir. Le chat miaule dans sa caisse (que diable est-il allé faire dans cette galère?).

9h03 : mon fils appelle sa sœur. L’appli de cette dernière indique que le train dans lequel ils sont assis est supprimé.

9h04 : le chef de train annonce aux voyageurs (qui ne voyagent pas) que le train est supprimé. Les usagers sont invités à se rendre gare de Lyon pour prendre le train 52027 qui partira pour Nevers à une heure indéterminée.

9h06 : mon fils et sa Gazelle flanqués de tout leur barda descendent du train dans une cohue épouvantable. Le chat miaule (il en a ras-le-bol de Paris).

9h50 : après un trajet Paris-Bercy/ Paris-Lyon en métro et sans histoires (la cage du chat s’est ouverte, le chat s’est sauvé et il a fallu le rattraper in extremis), les voilà dans une cabine de huit places (en fait, tout le monde s'est rué sur le premier wagon). Tout va bien, mon fils et Gazelle sont au chaud. À tout hasard, ils lancent quelques prières au ciel pour que le train démarre. Le chat miaule, il est quasiment aphone.

10h52 : le chef de train leur annonce que le train reste à quai et prie les voyageurs (qui ne voyagent pas) de bien vouloir se rendre dans le train 53042 qui desservira toutes les gares jusqu’à Nevers (durée du trajet rallongée d’une heure). Le chat n’a plus de voix.

10h53 : mon fils et sa Gazelle flanqués de tout leur barda descendent du train dans une cohue épouvantable. Le chat miaule (il a retrouvé sa voix).

11h01 : troisième train de la matinée. Les jeunes sont assis, tout va bien, ils sont au chaud. Le chat commence à montrer de très légers symptômes de dépression.

11h02 : le chef de train annonce que le train va bien jusqu'à Nevers. 

11h03 : le chef de train annonce que le train part.

11h04 : le train ne part pas.

11h07 : mais si, le train part! Alleluïa !

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20 novembre 2018

Interlude

Aujourd’hui, il neige sur l’Île-de-France. Je ne vous montrerai pas de photos car je ne suis pas encore sortie, j’ai mal à mon corps et je m’abrutis de potions diverses et variées. "Mon corps n’en fait qu’à sa tête", pour reprendre une expression de mon fils. Mais allez donc vous détendre l’organisme une fois que la machine infernale s’est mise en route, qu’on n’est plus qu’un gigantesque nœud et que ce qui n’est pas noué est tendu comme un string!

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J’ai la chance inouïe d’habiter à équidistance de trois forêts. Il y a peu je suis allée marcher dans l’une d’entre elles, la forêt de Carnelle, dont le nom vient du celtique carn, la pierre.

Il y a fort longtemps les Bellovaques (ceux qui crient en se battant) vivaient ici, un peuple celte de la Gaule belge. Ils avaient la réputation d’avoir combattu les armées de César avec un tel courage que Jules lui-même les avait reconnus les plus braves des tribus gauloises.

Et donc, avant-avant-avant les Bellovaques, lorsque vous veniez vous balader dans le coin vous croisiez des peuples mégalithes, païens notoires à qui on doit des petites choses comme ceci :

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En revanche, le Lac Bleu (qui n’était pas bleu ce jour-là) est beaucoup plus récent !

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Je vous remercie infiniment pour vos commentaires et pour vos visites! sourire coeurs

À ceux que mon texte précédent a amusés: vous ne pouvez me faire plus de bien en me le disant! Mais je ne patarde pas, aujourd'hui je vais essayer d'aller au cours de yoga alors il faut que je me bouge les fesses!

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Je vous souhaite à tous une très belle journée!

Smouiiiiiiiiiiiiiiiiich!

1 août 2018

Premier août

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Bonjour à vous en ce joli premier jour d'août,

mais oui: j'ai profité de la venue de mon fils et de son amie pour les emmener à la mer (le prétexte! LOL!) (j'aime bien la marque de bronzage dans le cou, ah!ah! Il semblerait qu'on ne bronze pas beaucoup à la piscine!)

Je vais vous faire un aveu: la Manche est fraîche, très très fraîche! Mais bon, c'est la mer!! Salée à souhait, j'adore!

Oui, il m'en faut peu pour être heureuse!

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Je vous présente mon fils (enfin, son pied)

C'est vrai que je dois avoir un "problème "! sourire

C'est grave, docteur?

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Et pour vous, dites-moi,

comment va la vie?

 

29 décembre 2019

La mère de mes enfants

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Facile de savourer l’instant présent lorsque pour quelques instants on est loin de chez soi, des tristesses, des tourments.

Facile de n’avoir qu’une chose à faire, ne rien faire, hormis ce que l’on veut faire.

Marcher en bord de Loire, être au milieu des siens, se laisser gâter, bichonner, envelopper de petites, toutes petites attentions, insignifiantes et tellement couvertes de significations.

Noël hors du temps, premier Noël de vieux temps, celui où sans s’en rendre compte on est tombé du côté de ceux à qui l’on fait attention.

Se laisser faire.

Une dernière fois, aller sur le bord ligérien. Que se noient dans les remous les colères et ma honte.

Déposer Fille Aînée à Paris.

À minuit, retrouver une maison gelée. Allumer la chaudière, dresser des lits de fortune pour mon fils, sa compagne.

Penser à ce premier Noël, encore, encore, ce premier Noël où je suis devenue sur une table d’invités la mère de mes enfants.

Et savourer ce qu’il reste de ce séjour nivernais, comme un bon vin qu’on garde en bouche avec des petits claquements de lèvres gourmands. Penser aux éclats de rire, aux mains tendues tenant les petits présents, aux doigts curieux, Cela te plaît, Maman?

Quelque chose de doux vole autour de moi comme un oiseau tombant infiniment. M’enfoncer dans ce puits de miel tiède.

Savourer.

Savourer.

Et remercier, oh oui !

Remercier.

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4 avril 2021

Pâques 2021

Comme Saby, je suis triste de ne pas fêter Pâques avec mes "petits" (ni avec mes grands, d'ailleurs).

J'ai encore rêvé d'eux … Le mieux c'est que j'ai fait des dessins que je n'ai même pas postés. Je leur donnerai plus tard, je leur téléphonerai, je vais voir. Attendre que cette foutue journée de Pâques soit passée. Je crois que j'ai perdu la foi, contrairement à Ophélaï ... Enfin, pas la foi, mais l'espérance, l'enthousiasme.

Ça fait un an.

Je venais juste de réussir à "passer" les jours de Pâques (ma mère aussi est morte à Pâques), et voilà que sa sœur choisit le même jour. Ou alors c'est le covid. Il s'en fout, lui, ce jour-là ou un autre…

Ça ira mieux demain. Ou tout à l'heure, quand je vais aller marcher.

Dire que la semaine passée, marcher me sortait par les yeux. Les champs me sortaient par les yeux. Alors que j'ai la chance de pouvoir marcher dans la nature. Je ne peux plus m'en passer d'ailleurs. Où avais-je la tête ? Pas dans les pieds, c'est sûr.

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Vous avez vu ces fleurs ?

C'est joli, non ? je ne sais même pas ce que c'est (je suis nulle en botanique) mais tout ce que je peux vous dire, c'est qu'à chaque coup de vent, elles se mettent à tomber du ciel tout bleu, on dirait qu'il neige de petites fleurs blanches ! C'est tellement beau !

À cet instant, on entend le petit bruit que fait l'amour qui se pose ...

Je vous en fais un bouquet,  que je souffle vers vous, ffffffff..... *

en vous souhaitant la plus jolie des journées, malgré tous les malgré !

 

❤´¯)
`•.¸.•´
¸.•❤´¸.•❤´¨) ¸.•❤*¨)
(¸.•´ (¸.•❤´.•❤´

 

*  "Souffler, c'est pas très covid", disent mes petits-fils (c'était l'anniv de leur mère le mois dernier).

"C'est pas très covid", expression de l'année ?

30 août 2021

Comme la fille de Bibique

Ma fille a toujours adoré les animaux !

Avec elle, j'ai eu droit aux : cochon(s) d'Inde, écureuil, chat(s), lapin, gerbilles (une fois adulte elle en a offert à son frère, j'étais ravie ! Un couple de gerbilles soi-disant, aucun risque d'avoir des petits, m'avait-elle assuré ! Il y a dû y avoir un miracle au royaume des gerbilles ! clic)

Son animal préféré reste le cheval, voire un poney, mais allez donc adopter un poney en appartement ! (les bailleurs ne sont pas compréhensifs !)

Comme il fallait s'y attendre, ses propres enfants adorent les animaux, en particulier le plus jeune !

Il a un chat (Maou), qu'il a dressé (dixit) à ne pas avaler ses deux poissons rouges, Poisson Rouge et Poisson Orange. Las ! Malgré l'obéissance de Maou, Poisson Rouge Junior est venu remplacer Poisson Orange, mort un beau moche matin alors que c'était le préféré de mon petit-fils !

"Poisson Orange était si beau, il me portait chance, quand j'avais pas le moral j'allais le voir, il nageait super bien pour me remonter le moral ! Je suis si triste !"

Eh oui mon chéri, c'est la dure loi de la Vie ! Elle n'épargne même pas les poissons oranges !!

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1 septembre 2021

Xoulec

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photo prise par Ambre's fils

‘‘ J'avoue qu'"énigmatique" aurait pu être un pseudo que j'aurais affectionné ; pas assez énigmatique ! Je suis Xoulec, sur les blogs, une partie de moi que j'expose tout en me protégeant.

Ce pseudo s'est imposé à moi, c'est plus lui qui m'a choisi que le contraire. Il me colle à la peau ; pseudo moitié basque/breton et pourtant cent pour cent cantalou. Parce que l'on ne naît pas dans le Cantal par hasard, on a simplement de la chance.

En voilà une révélation, qui n'en est pas une, me diras-tu ! et tu auras raison. Pourtant, quelque part sur mon blog, dans un billet, j'ai laissé volontairement un indice sur l'origine du pseudo en question. Je dois aussi te dire que ce n'est pas facile du tout, à trouver. J'aime les secrets, et ce pseudo en est un.

Voilà, je pense que j'ai été assez énigmatique comme cela.

Une photo de moi ! En voici une où j'étais déjà pas comme tout le monde.

7-moi 2 ans

 

 Xoulec 

 

Un petit tour chez Xoulec ?

CLIC

 

●•٠·˙. ˙·٠•●

 

En effet Xoulec, tu es et tu restes un de mes visiteurs les plus énigmatiques. Et pourquoi pas ? Puisque c'est ta marque de fabrique !

Avec un peu d'attention, on arrive cependant à découvrir que 1) tu as les yeux bleus 2) le port du béret basque ne t'est pas étranger 3) tu es amoureux du Puy-de-Dôme (et presqu'aussi incollable que Délia) 4) tu as fait ton baptême de l'air en ULM 5) tu as visité le Cantal en avion, et même 6) tu as piloté un petit avion (enfin, pendant quelques instants), tes enfants en tant que passagers.

Ah oui, et aussi, comme Délia, 7) tu as une belle sororie, sauf que Délia est l'aînée et toi l'avant-dernier.

8) Tu as le vertige, mais tu le (te) dépasses pour les choses que tu estimes en valoir la peine !

9) Tu as de l'humour !

Si j'arrive à 10, je gagne quoi ?

10) Je ne gagne rien, car quelque chose me dit que ta réserve toute naturelle serait mise à mal, alors j'arrête là ! Le secret restera total ! (enfin, presque !)

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22 novembre 2021

Lucy, Julie et les autres (Ambre)

jeu des ancêtres

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Au commencement était Lucy.

Autrement dit, notre grand-mère à tous.

Alors du côté de mon papa, sa mère, comme elle le disait elle-même, "s’était laissée coucher", sans se douter de la surprise qui l’attendait au bout. Quant à quinze ans elle s’est aperçue qu’elle était enceinte, elle s’est mise à avoir des idées morbides - toutefois, quitte à aller au ciel, autant aller au septième direct, c'est pour ça qu'elle a continué à voir son jeune amant chtimi, chose qui la mettait en joie, contrairement à la mère d’icelui. Ces légers différends ayant pris un certain temps, le fils de mes grands-parents fêtait gaiement son deuxième anniversaire quand ils se sont mariés.

Les parents de mon grand-père chti ont eu une histoire d’amour sans histoire : ils ont vécu heureux, longtemps, et en plus ils s’aimaient comme des fous.

Pathétique.

C’est pour ça que je me suis intéressée directement à Julie (deux générations au dessus) qui elle, a eu la bonne idée d’être amoureuse d’un homme marié.

Qui lui a fait quatre enfants.

Quand même.

Or, ce qui est super chouette, c’est que pendant ce temps, côté maternel, mon arrière-grand-père était en train de se prendre la tête avec sa mère - version suisse très améliorée de mon arrière grand-mère chti. Celui qui allait devenir mon arrière-grand-père était en effet quelque peu coléreux, et sa mère carrément hystérique : une porte qui claque, un mot trop haut, et voilà le pépé qui prend le coup de sang. Il s’exile n’importe où, le plus loin possible de sa mère et de sa Suisse natale. Ça tombe sur Paris.

Enfin, à l’époque ce n’était pas un pépé, d’ailleurs il ne l’a jamais été ! C’était un beau blond. Ma sœur lui ressemble. Donc vous prenez ma sœur, vous lui coupez les cheveux et vous aurez mon arrière-grand-père suisse.

En France, il trouve un job de jardinier dans un château plein de fleurs. Au bal de la St Jean, il voit ma future arrière-grand-mère. Qui elle non plus n’était pas une mémé mais une brune pétulante aux yeux noirs : j’ai vu une photo d’elle jeune femme, elle était vraiment magnifique, elle avait un corps svelte, une taille très fine, soulignée par les robes qu’on portait en 1900, un vrai canon !

C’est le coup de foudre. Je le sais de source sûre : c‘est elle qui me l‘a dit.

Pour faire sa cour it was siouper pratic, comme il était jardinier il lui offrait tous les matins un bouquet de fleurs fraîches. C’est ainsi qu’emportés par le feu de l’action, si je puis dire, mon arrière-grand-mère se présente devant Monsieur le Maire avec un ventre de presque neuf mois. (Remarquez, sa propre mère était passée le même jour du registre des mariages au registre des naissances. Donc, en somme, on peut dire qu’avec le temps il y avait eu du progrès.)

Mais revenons à nos Suisses.

Quand mon arrière-grand-père (le Suisse) meurt, à trente-quatre ans, sa fille (ma grand-mère maternelle) est placée chez sa grand-mère à elle, la mère de mon arrière-grand-père (l’hystérique).

Ce qui n’est absolument pas triste. Enfin plutôt si, ça l’est terriblement. Ma grand-mère a été traumatisée à vie par cette mère-grand qui la traitait de sale Française !

Du coup, ma future mère-grand se met à nourrir l’idée de s’enfuir en France, comme son papa en son temps. Apparemment c’est un truc récurrent dans la famille.

Mais où trouver un beau blond Français quand on habite en Suisse ? Hm ?

Rien de plus simple : il se trouve que la sœur de mon arrière-grand-mère avait épousé un homme. Or, cet homme avait une sœur, qui avait un fils, blond, et, en plus, Français ! Si bien que chaque fois que ma grand-mère allait en France rendre visite à sa tante, elle allait avec cette dernière voir sa belle-sœur (pas la sienne, celle de sa tante) qui donc avait ce fils qu’ainsi elle rencontra.

C'est comme ça que mes futurs grands-parents s’atteignirent.

Compte-tenu du nombre de kilomètres qui les séparaient (elle vivait en Suisse et lui en région parisienne) ils ont mis les bouchées doubles et se sont retrouvés en trois coups de cuiller à pot avec une triplée de filles.

Là-dessus mon grand-père épuisé mourut.

Si bien que ma mère se retrouva à son tour chez sa grand-mère.

La méchante.

Enfin, une autre méchante.

Du coup ma mère se jura d’épouser un Belge. Elle n’a pas trouvé, elle a pris un chti.

Et voilà !

Est-ce clair ou je recommence tout ?  sourire coeurs

 

16 juillet 2018

Les amoureux

 

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gare de St Maur Créteil

photo perso

 

Il n'y a pas si longtemps, je sortais souvent avec mes petits-fils. À moins que ce soit mes petits-enfants qui sortaient avec leur grand-mère.

Ce jour-là, nous étions allés à la fête médiévale de St Maur, dans le Val de Marne.

Au retour, à Gare du Nord j’ai manqué le train d’une minute.. Le suivant était une demi-heure après, j‘étais ravie! Encore une fois, rien à voir avec la patience, vous savez maintenant à quel point je suis dotée de cette qualité (d'ailleurs, je songe à en distribuer tellement j'en suis pourvue).

Le train néanmoins était déjà à quai, ce qui fait que j’ai pu aller m’asseoir au chaud (j’avais décrété ce jour-là que je sortirai en robe et sandalettes parce que j'avais vu un petit rayon de soleil, or on était en mai. Bilan, j'ai eu super froid !)

Il y avait peu de monde dans le waggon, et le peu qui était là était pendu à son portable. Pour passer le temps, j’ai tenté de faire l’exercice préconisé par Jon Kabat-Zinn qui consiste à laisser venir à soi tous les sons et de rester focalisé sur celui qui domine. Je me suis retrouvée avec un brouhaha épouvantable dans les oreilles lorsque mon regard a été attiré par un couple qui, sur le quai, s’était placé négligemment et bien involontairement dans ma ligne de vue.

Ils étaient jeunes. Lui, pas très grand, la même coupe que mon fils (crâne rasé). Elle, Sophie Marceau à l’époque de la boum.

Ils sont heureux, ils éclatent de rire. Malgré les passants qui passent et les dépassent, ils sont seuls au monde.

Ils se parlent - naturellement je ne peux pas entendre ce qu’ils se disent mais je vois leurs lèvres s’ouvrir sur des déclarations muettes.. Il lui glisse quelque chose à l’oreille et elle rit. Ils se serrent l’un contre l’autre, elle rejette la tête en arrière. À d’autres moments, c’est lui. Ils n’arrêtent pas de danser, de virevolter, tantôt c’est elle que je vois de dos, tantôt c’est lui.

Brusquement, leur joie se dissout.

Je regarde la pendule : plus que dix minutes d’attente.. Ils le savent. Dans dix minutes, l’un des deux va monter dans le train, l’autre repartira..

Il la serre contre lui, lui caresse le dos. Elle enfouit sa tête contre son cou. Ils ne rient plus. Elle l’enlace comme une folle. Leurs corps s’abandonnent l’un à l’autre, on peut presque sentir la chaleur enchanteresse qu’irradie leur chair à travers les vêtements, on les sent vivre ces corps, palpiter ! Son haleine à elle soulève sa poitrine, gonfle son ventre, pour finalement envelopper le cou de son compagnon d’une écharpe tiède et parfumée, endormant toute velléité - si toutefois il en avait encore - de lui résister .. Elle noue ses bras autour de lui, câline, désarmante, on a l’impression de sentir tous les minuscules changements intervenant au cours de cette étreinte, insupportables presque d’intensité et pourtant tangibles, ces petites choses qui vont se cristalliser dans un message plus primitif encore que les mots pour le dire : "Comme tu vas me manquer .."

H moins neuf minutes. Il l’attire contre lui, ils s’embrassent longtemps, appuyés contre un pilier.

H moins une seconde. L’annonce du départ sonne. Ils s’embrassent une dernière fois, rapidement. C’est elle qui monte dans le train.

Il part à grandes enjambées sans se retourner.

 

Inspirée par Lakevio que je remercie...

27 novembre 2019

Quelle plaie!

Le Père Noël est déjà passé pour moi : j’ai un nouveau PC !

Alors pour celles et ceux qui ne le savent pas, j’avais jusqu’à présent un ordi qui était lent, lent, ô si lent… Comme je suis une nana extrêmement positive, j’avais décrété que cette épreuve inhumaine m’était échue afin de me permettre de travailler ma patience.

Bon, OK, je suis déjà à la base un être très patient.

Disons alors que c’était pour devenir une référence en ce domaine...

Ainsi, au lieu de trépigner pendant vingt minutes + vingt minutes + vingt minutes (c’est ce qu’il fallait au précédent PC pour s’allumer/s’éteindre/ouvrir une fenêtre)(quand il voulait bien l’ouvrir)(parfois il ne voulait pas, malgré mes différentes prières semées aux quatre vents), oui donc, au lieu de trépigner, ce qui n’est absolument pas dans ma nature, j’avais pris l’habitude de faire autre chose, à savoir : préparer ou étendre la lessive, ranger mes armoires, trier mes livres, finir la vaisselle, etc.

Bien.

Me voilà donc avec mon nouvel ordi.

Déjà, il ne parle pas comme l’autre. Purée ! J’ai mis dix ans à comprendre le précédent !!! Mais le plus grave, c'est que je n’ai plus le temps de rien ! Il répond tout de suite !

Pf, j’vous jure!!

Ces nanas, jamais contentes..

 

PS J'ai le son maintenant! Trop cool ! Pour fêter ça, ma fille cadette m’a envoyé une chanson de Goldman en chinois ! (Je ne sais pas ce qu’ont mes filles avec les Asiatiques, c’est très mystérieux… Est-ce parce que je les bassinais avec le Japonais quand j’étais jeune ? (j’étais tombée amoureuse de John Blackthorne dans Shogun après avoir vu la série… J’avais alors lu le livre, et encore après j’avais décidé d’avaler le dico de Japonais dans l’espoir insensé de parler couramment cette langue (finalement, est-ce si différent du russe que j’avais commencé dans ma jeune jeunesse c’est-à-dire adolescente ?)).

Purée, où est le début de ma phrase ? Je ne sais plus du tout où j’en suis.

Enfin bon, pour vous faire un résumé, j’en ai une qui est partie en Corée où elle a failli tomber en pâmoison en découvrant que c’était le pays des Kiki (ma fille aînée adore les kikis depuis toujours !)(je parle de la petite bestiole en peluche hein, n’allez pas me faire dire ce que je n’ai pas dit !).

Quant à l’autre, elle apprend le Chinois, et elle communique avec moi dans cette langue (ma fille, je t’aime), en espérant que je vais la comprendre. Mes filles m’idéalisent un peu..

C’est comme ça que pour fêter la présence du son sur mon ordi, ma cadette m’a envoyé Goldman en chinois..

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Kiki que j'ai offert à ma fille de 40 ans après son intervention... (voir ici)

20 mars 2021

Les chevaux sont commenous

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Les chevaux sont comme nous, ils dépriment .. "Quand pourrons-nous retourner àl'aquagym ?" se demandent-ils avec anxiété ..

La piscine manque aussi beaucoup à mafille. D'ailleurs, elle avait pris rendez-vous chez son doc pour qu'il lui fasse une prescription, vu qu'à lapiscine près de son travail, on peut y aller si on a une ordonnance (enfin, on pouvait jusqu'à hier) …

" Tu ne vas pasaller à lapiscine avec une péricardite, quand même ?" que j'lui fais.

Heureusement, son médecin a refusé de la lui faire.

"Vous n'allez pas allerà lapiscine avec une péricardite, quand même !"

AH ! Qu'est-ce que je disais !

Trois jours plus tard, elle a vu sacardio en urgence : la doctoresse luiannonce qu'elle a des symptômes d'embolie pulmonaire ! Je vous jure, yavait du bon quand autrefois (c'est-à-dire dans majeunesse, au temps des dinosaures) les médecins ne vous disaient RIEN de ce que vous aviez ! C'était la croix et la bannière pour avoir son propre dossier médical, et maintenant on vous parle de trucs avantmême que vous les ayiez !

Après des heures d'angoisse, le soir même elle a eu ses résultats, ouf, tout étaitnormal, OUF !!

Ma filleagagné un arrêt de deux semaines sans qu'on lui demande son avis, cette fois ! Le confinement tombebien (positivons, positivons !), vu que mafille fait partie de ceux qui ne peuvent pas télétravailler !

De toutes façons, je lui disdepuis le début : une péricardite, c'est long de s'en remettre,ilfautte reposer !!!!

"mon docteur m'a dit exactement comme toi !! tu vois bien que je n'avais pas besoin d'y aller !"

Bah oui ma chérie, mais tu n'écoutes pas ce qu'on te dit ! (dit celle qui faisait exactement pareil, lol!)

À part cela, je mesens moins déprimée, c'est grâce à vous et je vous remercie encore de voschaleureuses marques d'affection et d'amitié. Je crois que l'anniversaire UN-AN-SANS-NAGER a été dur à digérer, mais bon ça y est, j'arrête de regarder derrière, surtout que je ne suis pas laseule et en plus ce n'est mêmepasgrave !

J'ai aussi fait une OVERDOSE DE BOUE, j'en pouvais plus de cette boue !

Conclusion pendant quelquesjours je suis allée jusqu'à la forêt, ce qui inclut de traverser toute laville, bouif !!! c'est moins marrant et hier jesuis retournée dans meschamps, dernier jour avant qu'avec le confinement tout le monde y rapplique de nouveau ! là au moins on respire !!! surtoutavec le vent qu'il y avait!! J'ai même très fortement songé à marcheràreculons pour ne plus avoir ces satanées bourrasques en pleineface, voire de profil telle une danseuse étoile, mais mon âge et magrande sagesse lacrainte de m'envoler à tout jamais m'a retenue dans mes élans ! (Avouez queça vous auraitfendu lecoeur que je disparaisse dans les airs, hein ?)

Et vous mesloulous, comment va lavie ? (Bibique, tout vabien ? ça fait longtemps que tu net'espas manifestée !)

Je vous fais des gros bisous !  Smouiiiiiiiiiiiiiiiich !!!

Dites-moi comment vous allez !

1 juillet 2022

Tout va bien !

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Bonjour bonjour !

Comment va votre vie en ce premier jour du plus beau mois de l'année ? (mois qui a vu la naissance de spécimens fabuleux, féminins de surcroît, à savoir : Délia, Fabie (son anniversaire, c'est demain !), Bibique, Heure-Bleue, La Baladine, Julie, Ruby ! Sans oublier votre servitrice (vous ne le voyez pas mais je suis prosternée à vos pieds, dgdfggrelevoarerthjhjhk  hkjjkkjkkj q,, je disais : permettez que je me relève car ce n'est pas très pratique pour taper!)

Comme se plaisait à le raconter ma mère, j'ai été conçue au bord de la mer, par une terrible nuit d'orage, dans un endroit charmant au doux nom du Trou du Puits d'Enfer (Sables d'Olonne) ! "Tout s'explique !" m'avait dit un ami de longue date lorsque je lui dévoilai cet intime secret ! (je cherche encore ce qu'il a bien pu vouloir dire par là !)

Bien alors sinon, je vous donne de mes nouvelles :

Petit 1) Mes petits pieds vont mieux. C'est pas trop tôt !! c'est très récent puisque ça date d'hier, mais pourquoi attendre pour partager ma joie ? je peux enfin mettre des chaussures dignes de ce nom (baskets), pour les chaussettes c'est pas encore ça, heureusement que j'avais gardées toutes celles que j'ai découpées en rondelles du temps de la botte dite de marche. J'appellerai plutôt ça une botte de clopinette (du verbe clopiner), ce qui ne m'empêche pas de l'adorer (je préfère ne pas penser à ce qu'aurait été mon existence d'alitée si j'avais eu un plâtre). D'ailleurs, je lui ai fait un autel devant lequel je me recueille chaque fois que je passe devant, c'est-à-dire souvent, puisque le jour où j'ai eu le droit de l'enlever, de joie je l'ai balancée dans la salle et depuis, elle n'a pas bougé. Alors je lui parle avec des petits mots doux : "On a fait un sacré bout de chemin ensemble, je ne t'oublierai jamais" (je ne risque pas de l'oublier, je l'ai eue pour la fête des grands-mères !).

En revanche, petit 2) le genou récalcitre. Encore et toujours. Avec tout ce que j'ai fait pour lui ! (natation). Faites des genoux !

Il me fait sa tetê des mauvais jours, et j'ai beau essayer de l'amadouer, rien à faire. Bilan je marche à 2 à l'heure en maudissant tous les seins de la terre. Oui, j'ai bien dit les seins car

Petit 3) ma TSH a explosé ! elle a grimpé aux rideaux (j'aimerais pouvoir en dire autant), et je suis en train de devenir obèse des hanches. Tout va bien !

Je traîne donc mon genou et mes fesses de 52 kgs la mort dans l'âme et le podomètre dans la poche, lequel a explosé, comme la TSH : il me sort n'importe quoi, à mon avis c'est un podomètre anti-bancs. En même temps, à 2 à l'heure, peut-être qu'il boude, allez savoir.

Voilà, bon, je vais retourner à mon triste sort, écraser une larme ou deux. Ah oui, parce que j'ai oublié de vous dire : alors que, pauvre innocente, je me disais "tu peux plus marcher mais au moins tu peux lire !" voilà que le chalazion est revenu ! RAS LE BOL! Fichtre ! N'ai-je donc tant vécu, etc ..

Et pour vous, la vie coule cool ?

 

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Belle journée à tous !

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