Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Un peu de silence ..
19 décembre 2018

Debout en vrac

e91b7115

Bonjour à tous,

je vois à vos premières réactions concernant mon blog que les avis sont partagés. Cela me déstabilise un peu, j’avoue. Aurais-je le rêve secret d’être universellement adulée ?

D’un autre côté, cela m’a permis d’apprendre que mon espace est perçu comme un joyeux foutoir (mon blog me ressemble donc tant que ça ?), comme, disais-je, un lieu très éclectique.

Ceci dit, dans J moins 3 ce sont les vacances, et la bonne nouvelle pour vous c’est que comme je ne peux pas être à la foire et aux fourneaux, ça vous en fera (des vacances), puisque pour moi lesdites sont synonymes de rush familial et accessoirement vieil amical (rien que d’y penser, je suis sur les genoux).

Justement hier, sur les genoux j’y étais, et pas qu’un peu ! À croire que la prof de yoga a un sixième sens. Franchement, si l’un d’entre vous a pour but dans la vie de faire une boucle avec son corps, à plat ventre en se tenant les chevilles avec les mains et de rester comme ça pendant des heures, qu’il se dénonce ! Pour ma part, c’est clair, je ne brillerai jamais en société en servant mes invités dans cette position! Je vous assure que nager régulièrement ne suffit pas à entretenir la souplesse, ou alors c'est moi, je ne sais pas, je dois avoir un problème avec les contorsions! Mais bon, je ne vais pas me plaindre ! Je n’ai pas chopé de crampe, pour une fois!

Alors sinon, comme l’avait supputé Marie, Prof nous avait fait la surprise d’amener de la tisane de Noël (bio, la tisane), qu’on a partagé dans un joli moment de convivialité, non pas, comme en juin, assis en rond, mais debout en vrac.

À propos de vrac, parlons si vous le voulez bien de Valentine.

Valentine était brune, Valentine était belle, Valentine sentait bon le sable chaud d’Auvers-sur-Oise.

Valentine lâchait ses cheveux devant les hommes (ce qui était très mal vu au XIXe siècle).

Valentine avait un caractère de cochon : jamais, au cours de sa vie (qu’elle a eu plutôt longue, ce qui m’a donné la grâce de la connaître), Valentine n’a toléré qu’on marche sur ses petits petons.

Valentine était mon arrière-grand-mère. Pour ses vingt ans, elle est tombée folle amoureuse d’un Suisse (pas impulsif pour deux ronds puisqu’il s’était expatrié suite à une très légère brouille avec sa mère).

Valentine l’a aimé, Valentine l’a épousé, Valentine l’a suivi là-bas, là-baaâââââs dans les montagnes (j’adore cette lignée !! OK, il y a plein de morts - en même temps, depuis le temps, ils sont tous un peu morts ! Mais il y a aussi tellement, tellement, mais alors tellement d’amour et de bienveillance dans cette branche!! J’ADORE !)( >>> soupir <<< ).

Valentine, donc.

Elle a passé sa jeunesse à Auvers.

Alors, dites-moi : quand son Suisse, le jour de la St Jean, a sauté par-dessus le feu pour pouvoir ensuite aller lui faire sa déclaration (n’est-ce pas absolument, délicieusement, irrésistiblement romantique ?), qu’est-ce qui interdit de penser que ne se mêlaient pas à la foule un Paul Cézanne, un Vincent Van Gogh ?

Si ce n’est cela, comment ne pas imaginer que tout ce petit monde se croisait, se saluait, et que sur certaines des toiles de ces peintres se trouve peut-être la maison des parents, des grands-parents de Valentine ? (J’ai oublié de vous préciser que mes ancêtres habitaient la même rue qu’eux!)

Comment pourrait-il en être autrement dans un si petit village qui ne doit sa renommée qu’à la naissance de mon arrière-grand-mère qu’au passage de ces artistes ?

D’ailleurs, j’y pense tout soudain : Marie a écrit un livre ! (pas sur Valentine, sur Van Gogh).

Cela vous inspire ? Veuillez vous transporter ici !

Chers vous, je vous souhaite à tous une délicieuse journée !

 

˜*•. .•*˜

 

Publicité
Publicité
2 septembre 2020

Juste une impression

2020 8 champs0009‘‘Imagine une vie dont on ne se rappellerait que les mauvais moments. Pour le coup, c'est là qu'on souhaiterait qu'elle cesse rapidement. Alors que fermer les yeux et se rappeler, se dire "putain ! Qu'est-ce que c'était bien !" rouvrir les yeux et se dire "Bon, partons à la recherche d'un autre bon moment ! Je sais qu'il y en a qui m'attendent !"
Le Goût des Autres

2020 8 champs0001‘‘J'ai tendance à penser que la mémoire nous fait oublier tout ce qu'il est nécessaire d'oublier. Et pas le reste. Alors tout ce dont on se souvient à une utilité quelque part pour notre vie actuelle.
alainx

2020 8 champs0014‘‘J'ai zappé plein de choses tristes ou négatives de ma vie et je pense que c'est tant mieux ! Gros bisous ma belle, résiste !
Praline

2020 8 champs0007‘‘On ne sème rien en regardant le temps d'hier... Laissons le vent nous entraîner et continuons le voyage sans la moindre entrave... Haut les cœurs !

Lucie

2020 8 champs0013‘‘Ah ben non alors ! Je ne veux rien oublier, moi. Je veux tout garder, Je veux tout faire comme avant et je fais comme avant. Comme se souvenir des belles choses nous aident à les défendre et à les préserver, il ne faut surtout rien oublier ! Ne faisant confiance qu'à ceux qui tentent de me rassurer. Rien n'est inéluctable ni écrit d'avance.

Délia

2020 8 champs0017‘‘C'est juste une impression, on n'est pas privé de tous les moments heureux, oh ça non, il faut juste savoir les réinventer, les transformer, les adapter et ça ira mieux, c'est sûr !

Vi revolte

P1060300rr

‘‘Ah non, les beaux moments, il faut les garder précieusement. Cette peur, il faut la contenir, on fait tout pour nous brider, on manipule les chiffres, il ne faut plus les écouter !

Fabie

2020 8 champs0012

 

Smouiiiiiiiiiiiiiiich, mes boulibous !
25 novembre 2021

Le lancement des illuminations de Noël

P1030306

Photo perso, décembre 2014

 

Dimanche, j'ai vu à la télé le lancement des illuminations de Noël aux Champs Élysées.

J'ai vu la foule aussi.

La foule, ce n'est pas ce qui m'a plu le plus dans ma vie. Je me rappelle, dans les concerts, il fallait vraiment que je me fasse violence. Mais c'était ça ou pas de zik. Et puis il y avait ce paradoxe étonnant, se sentir tout petit au milieu de tout ce monde présent pour la même raison que moi. Ce qui m'impressionnait le plus, c'est le bruit assourdissant que faisaient les pieds qui tapaient, ça déchirait tout. Les cris aussi.

Crier dans un concert relève de l'exploit, vu les décibels de la sono.

Mon premier concert, c'était .. Nana Mouskouri, à St-Germain-en-Laye, où j'étais à l'École Normale. Le voyage en Grèce avec mes parents datait de l'été précédent et j'étais tombée amoureuse de son beau pays. Ça ne s'est pas arrangé depuis, mais je n'y suis pas retournée.

Par la suite, le genre a sensiblement changé. Al Stewart, Alison Moyet, Marillion, Thiéfaine, Trust, mais aussi Goldman, dont je n'oublierai jamais la timidité des débuts, pas plus que le jour où je l'ai vu, vu en vrai je veux dire, tout près. J'étais enceinte de ma grande, j'avais un copain qui gratouillait et qui le connaissait. Devant lui, j'étais morte de trouille et de timidité, tétanisée.

Je n'avais pas dit un mot, ce qui en somme me décrivait plutôt bien à l'époque.

D'ailleurs, était-il déjà JJ ou encore Taï Phong ?

Ce soir-là, avec le copain ils avaient joué du Brassens. MDR. Imaginez Brassens chanté par Goldman.

Un des derniers concerts fut celui de U2. U2 en plein air, indescriptible. Ça m'avait des relents de Hair, j'étais très bab dans mes jeunes années.

Le concert terminé, il avait bien fallu se bouger. La nuit d'été nous emmitouflait de ses étoiles dorées, étoiles qui m'avaient tout-à-coup enlacées : assise en plein soleil toute la journée n'avait pas été l'idée du siècle, brusquement je les avais vues de très près.

On m'avait allongée sur un banc, un épicier arabe s'était précipité en poussant des Mama mia (sa mère devait être italienne) pour me donner à boire je ne sais quoi qui m'avait fait mourir deux fois. L'ami qui m'accompagnait était livide, il me croyait morte, alors que je faisais bêtement une crise de Bono-manque.

La soirée s'est terminée à la Salpêtrière, où, comme chaque fois que j'atterrissais à l'hosto à l'époque, j'ai fait la java jusqu'à ce qu'on me laisse repartir après avoir signé une décharge.

Ça tanguait, heureusement mon copain conduisait, je ne sais pas comment je serais rentrée sinon.

Ce fut une soirée inoubliable !

Dimanche, j'ai regardé à la télé le lancement des illuminations de Noël aux Champs Élysées.

Et vous, les illuminations de Noël, vous aimez ?

 

Smouiiiiiiiiiiiiiiiiiiiich !!

 

P1150095

2014

29 mars 2019

J'avais de nouveau trente ans

Bonjour à vous,

un grand merci aux amies qui, hier, ont participé à la tea party (sans thé), clôturant ainsi la semaine dans le charivari et la bonne humeur. Ce fut un chouette moment qui a permis de nous retrouver entre copinettes de divers coins de France, et même d’Italie puisque nous avons eu la surprise d’une visite totalement inattendue, celle de Francesca, avec qui Coum’, la seule d’entre nous parlant Italien, a pu échanger quelques mots (Francesca, si tu me lis, n’hésite pas à revenir !).

Certes, l’expérience est loin d’être au point, canalblog n’étant pas conçu pour ce type d’échanges. Si bien qu’hier, j’avais bien du mal à rassembler mon petit monde, dispersé de ci de là à jacasser, commenter, s'extasier sur le bleu des yeux de Coum’ et la lumière de ceux de Sophie en virevoltant, heureux d'être là, malgré tous les malgré.

Dans ma tête, j’avais de nouveau trente ans, même si je me tiens les reins et surtout l’épaule droite depuis le début de la semaine. Car ça y est, cette fois je suis lancée, j’arrache tout le papier peint de la salle à manger, hop hop ! Or, il appert que ce (‘ç(-(_à)à_-§‘ de papier peint n’est pas décidé à se laisser décoller, il s’agrippe de toutes ses forces aux murs !

En plus, surprise ! Le premier jour je me suis retrouvée pleine de poussière de je ne sais quoi dans les yeux !! (colle ? enduit ?)

J'ai cherché (en vain) quelque chose qui ressemble aux lunettes que l’on met quand on utilise une ponceuse (rassurez-vous, je ne risque pas d’utiliser ce genre de matériel de sitôt ; si je sais que ça existe, c’est seulement parce que ma sœur est l’exacte réplique d’Emma dans Scènes de ménage). À défaut de mieux je me suis affublée de mes lunettes de plongée. Après quoi, armée de l’outil adéquat dont j’ignore le nom, j’ai mis le pied sur la première marche en répétant en boucle et à haute voix Tu es sur un escabeau- Fais gaffe-Tu es sur un escabeau-Fais gaffe (non pas que ce soit dans mes habitudes de me vautrer pour un oui pour un non, mais tout vient à point à qui ménage sa monture!).

Pour en revenir à la tea party sans thé, c’était donc une pause vraiment bienvenue.

Quant à vous, amis qui n’avez pu vous libérer hier, ne soyez pas déçus ! Il y aura d’autres occasions ! En plus ce sera super mieux ! Hier c’était juste un brouillon !

Allez, je retourne à mon papier peint !

 

Tournée générale de bisous !

 

bisoussouffle

 

1 décembre 2016

À un jour près

Depuis quelques jours, il fait froid, il fait même glacial, et j'ai envie de voir la mer. Je sais, il n'y a aucune logique, mais c'est comme ça, j'ai envie de voir la mer. Seulement voilà, c'est quand même loin de l'Île-de-France (en tout cas plus loin que la piscine). En même temps, si elle était à côté, aurais-je le même plaisir à y aller de temps à autre? CQFD.

Heureusement, il y a les photos. 1989, Fécamp:

Fécamp décemb 1989

C'était un beau jour de décembre, il m'en souvient. Il y avait un sacré vent, comme ça se voit un peu sur l'image. Ma fillotte (en rouge sur la photo) était très timorée alors et n'en menait pas large.

1989 12-17 Fecamp

Ce en quoi elle n'avait pas tort, quand on voit l'état des vagues, très en forme ce jour-là.

1989 12-16 1

Étretat la veille, pas mieux. Elles ont couru elles ont couru les furettes.

Le lendemain aux infos, une fois rentrés à Paris bien au chaud, on a vu que tous ces endroits où on s'était baladés, où on avait garé la voiture, étaient recouverts par la mer. Pinaise! À un jour près on était sous l'eau!

2014, ma fille a pris de l'assurance:

P1020213

maintenant elle tient sur ses guibolles et ce ne sont pas trois vaguelettes qui vont lui faire peur.

P1020218

On ne peut pas en dire autant de la mère, qui comme d'hab fait du zèle!

P1020221

Bilan: lâchement attaquée par une vague de trois dix-sept mètres, me suis retrouvée mouillée jusqu'aux os, après quoi j'avais enfilé mes chaussettes en guise de gants (pour les pieds c'était mort de toutes façons) vu que je n'avais emmené aucun change (on était partis sur un coup de tête très organisés comme d'habitude!) et la promenade s'est poursuivie aux doux sons de ploch ploch (ma doudoune qui gouttait) et swich swich (les boots qui couinaient). Je me demande pourquoi mon fils se tenait à l'écart de nous?? Genre, il ne nous connaissait pas.. Bon l'essentiel est que j'avais eu (en tout cas ce jour-là!!!) la présence d'esprit de jeter les bras en l'air pour sauver mon APN de la noyade!

Bon allez je vous termine la balade avec ces vues à faire rêver...

P1070473

P1070474

P1070573

Très belle journée à vous!

Publicité
Publicité
5 février 2018

Sans bouger

Un p’tit coup de stress et hop, hop, j’écoute une de ces "méditations" qui abondent en ligne. Maintenant que j’arrive à m’asseoir, j’en profite.

Ça fait drôle, dit comme ça : maintenant que j’arrive à m’asseoir. Bien sûr que je peux m’asseoir. Là où ça se complique – en tout cas c’est ce que j’ai réalisé en reprenant les cours de yoga -, c’est lorsqu’il faut rester assis(e) plus de trois minutes (sans gesticuler, veux-je dire, ce qui est quand même un peu le principe du yoga).

Pour commencer,  j’ai tenu cinq minutes sans bouger (j’étais très fière de moi!), puis dix, maintenant je reste tranquille tout le quart d’heure précédant les trois sons ॐ (OM) de fin du cours.

Pour en revenir à ma médit’ d’hier soir, elle disait : je m’accepte telle que je suis.

Oh. Le locuteur aurait-il concerté mon mental ?

Je m’accepte telle que je suis (avec tous mes défauts, tout ce que je n’arrive pas à faire (comme rester assise seize minutes), tous les objectifs que je me fixe sans jamais les atteindre – en tout cas pas aussi vite que prévu !). Misère, oui, je voudrais bien m’accepter telle que je suis !

Je ne cherche pas à être parfaite.

Je ne vois pas du tout de qui il parle.

Cette affirmation ne me concerne pas.

Non, sérieux. C’est un pote à ma prof de yoga ? Dans un de ses derniers cours, nous étions en supta baddha konâsana (la déesse du sommeil) (j’adore cette posture !), quand la prof nous suggère de bien ouvrir les hanches pour favoriser la sensation d’ancrage et lâcher les peurs...

Paf. Mes hanches se raidissent immédiatement. Je ne voudrais pas dire, mais j’arrive à faire la planche depuis quelques années seulement, c’est dire si le lâcher-prise, ça me connaît!

"Accepter que tout ne soit pas parfait, c’est-à-dire que tout ne soit pas comme on l’a décidé..." Ne pourrait-elle pas plutôt dire : accepter que rien ne se passe jamais comme prévu ?

Voilà, c’est mort. Je suis contractée à tous les étages.

"En pratiquant cette posture intense d’ouverture des hanches, essayez de garder un cœur ouvert et indulgent, libéré de tout sentiment de colère, et un esprit calme et paisible."

Garder un esprit calme et paisible ? Parce que c'est mon genre de ne pas garder un esprit calme et paisible???

36785438

23 mars 2018

Un déchirement épouvantable

Je suis très curieuse (c'est une grande qualité, comme vous savez), et quand j'étais jeune une question me taraudait systématiquement: que s'était-il passé avant que les femmes de ma famille se déshabillent de leur nom pour se vêtir de celui de leur mari?

Voici la réponse que m'avait fait ma Marraine.

 

"Comment j'ai connu Maurice?

Eh bien j’avais dix-sept ans, tu sais j’étais une jeune fille sérieuse, je ne couchais pas avec les garçons, remarque Maurice non plus! Enfin je veux dire il était sérieux aussi, mais le sexe l’intéressait beaucoup. Et justement il fréquentait une fille, elle s’appelait Germaine, elle n’était pas spécialement jolie, elle était même un peu doudouille d’ailleurs ! Mais elle couchait avec tout le monde !

Un jour que j’étais allée au cinéma eh bien je vois Maurice, il s’était mis tout derrière sous le balcon où j’étais assise, et il embrassait la Mémaine sur la bouche, oh lala lala!! Et il l'embrassait, et il l'embrassait!! Moi, je n’étais pas intéressée par ces choses-là, alors je m’en fichais un peu.

Un jour, on est sortis à la fête foraine, et Mémaine, pour faire marronner Maurice, elle a fait semblant d’être attirée par un autre. C’était une sacrée, la Mémaine ! Alors histoire de l’embêter, Maurice est venu me faire la cour. Mémaine elle crevait de jalousie, car Maurice tirait très bien et il avait gagné un nounours, une poupée et je ne sais plus quoi et je tenais tout ça dans mes bras ! Finalement, dès le lendemain, Maurice est venu me revoir, sur son petit vélo. Mon père n’était pas content, il a dit : "C’est quoi cette coterie encore ?"

Et on a commencé à sortir ensemble tous les dimanches. Et puis un jour j’ai eu une pleurésie. Oh, ça a bien duré plusieurs mois !! Le médecin des Chemins de Fer a dit que si je n’allais pas mieux il faudrait me faire une ponction alors j’étais très inquiète ! Je me rappelle, mon grand-père m’avait apporté du vin de pays qu’il avait fait avec sa vigne de son jardin de l’Isle-Adam, pour me soigner ! Il m’avait dit : "Tu bois tout, hein !". J’étais drôlement guillerette !

Mais il a quand même fallu que je parte à la montagne, à St Gervais. Oh lalalalala !! Ça a été un déchirement épouvantable quand j’ai dû quitter ma famille !!! Je te jure : toute ma famille était venue me conduire à Paris gare de Lyon, et je pleurais, je pleurais... Je pleurais tellement que toutes les autres personnes dans le wagon pleuraient aussi ! 

Finalement, je m’y suis beaucoup plu, à St Gervais ! J’ai beaucoup pleuré en arrivant et j'ai beaucoup pleuré en repartant !

Donc voilà, on s’est mariés quand je suis revenue. En fait tu vois à un moment je commençais à avoir mal au cœur et à me sentir pas bien. Mais bon, je ne savais pas trop ce que ça pouvait être. Et puis Maurice m’a emmenée voir son médecin, et c’est comme ça que j’ai su que j’étais enceinte de trois mois ! Alors on s’est mariés et on ne s'est plus jamais quittés !

dechirement epouvantable

28 juin 2018

La mode parisienne

DSCN3934

Petits zoiseaux virevoltant sur des bambous,

quelque part en région parisienne..

 

Il y a quelques jours je me suis réveillée avec une couronne de petits boutons rouges sur le front. Des aoûtats, d'après le pharmacien. Il y en a plein en ce moment, rapport à la chaleur sèche qui inonde le pays. Et ça se chope, paraît-il, dans la végétation. Le parfait prétexte pour ne pas tondre le jardin, chose que je remets et que je remets – il faut dire que je me lasse un peu, à peine terminé il faut recommencer, de la folie! Je vis présentement dans une jungle, et même une jungle de bambous, puisque j’ai eu la bonne idée d’en planter il y a quelques années (je ne savais pas, pauvre innocente, que les bambous se multiplient plus vite que les lapins !).

Oui alors donc, pour en revenir aux aoûtats, ils ne me sont pas inconnus: j'avais été déjà sauvagement attaquée dans ma tendre jeunesse.

C’était un beau mois de juillet, il m’en souvient, les cigales chantaient et les moustiques piquaient, puisque nous étions en vacances au pays de ma sœur, à savoir dans le Gard. Alors à propos de moustiques, j’avais lu quelque part que pour s’en débarrasser, il suffit de placer des oignons frais en lamelles dans une coupelle. Je m'étais dit comme ça que ce serait beaucoup plus efficace si je mettais les oignons directement entre mes orteils et sur mes tongs. En moins de temps qu’il n’en faut pour l’écrire, une meute de moustiques fonçait sur mes pieds en rameutant tous leurs copains. Moi qui avais compris que l’oignon a un effet répulsif ! Il a un effet séductif !

Oui alors donc, lors de ce séjour in ze Sud, un matin je me réveille avec des plaques de boutons partout sur la partie supérieure de mon anatomie. Enfin, quand je dis des boutons, je suis modeste : un chapelet rouge tomate me boursouflait du nez jusqu’aux épaules (en passant par les bras, le décolleté (quoi ? c’est pas parce que mes seins ressemblent à des chapeaux de religieuses (je parle des gâteaux) que j’ai pas le droit de dire : décolleté !). Oui, donc. J’en étais où ? Ah oui. Les plaques.

"Que vois-je ?" geins-je en rapprochant mon visage du miroir. Et j’enchaîne d’une voix d’outre-tombe : "Hors de question que je laisse ces gros boutons rouges me pourrir la vie ! Déjà avec l'allure que j'ai avec mes bottes en caoutchouc!" (Ben oui vous vous êtes déjà barbouillé les pieds avec du jus d’oignons ? Je vous dis pas comment c’est tenace, cette cochonnerie !).

Alors malgré les 42°ambiants, je m’enveloppe d’un châle tout en restant en maillot pour ne pas mourir tellement j’ai chaud (rappel : j'habite dans le nord parce que je hais la chaleur!)

C’est dans cet accoutrement que je débarque chez le docteur du coin.

Même pas ému, il lâche :

- Oh, la mode parisienne est seyante cette année. Qu’est-ce qui vous amène ?

Là, dans un geste théâtral, je laisse tomber mon châle.

- Ben dites donc, vous êtes drôlement rouge !

- C'est un peu pour ça que je viens vous voir ! (Telle fut ma subtilissime réponse).

- Oh !! qu’il s’exclame en se penchant sur mon cou, des Trombicula autumnalis!

- QUID ????

- Des aoûtats !

- Des aoûquoi ? que je fais.

- Des aoûtats. Vous savez, ces charmantes petites bêtes qui sortent en août !

- Heu oui, sauf que là, on est en juillet!! (C'est bien ma veine)

 

Eh oui, j'avais chopé des aoûtats en juillet, maintenant je les chope en juin, je suis une sacrée vernie !

Évidemment! Ya plus d'saisons ! (Y a plus d’régions non plus, parce que d’après ma sœur, il fait plus chaud à Paris que chez elle en ce moment ! Dégoûtée, vous dis-je, dé-goû-tée!)

PICT0477Peyremale

Spécimen aquatique des rivières gardoises

(totalement pacifique tant qu'on ne le retire pas de son milieu naturel)

2 juin 2018

Regarder devant

vernis

Hier je suis allée me faire vernir les ongles. À un moment, mon esthèt et moi - ah oui, c'est vrai... la possessivité - l'esthèt et moi, donc, nous avons parlé de psychogénéalogie. Je savais - c'est écrit sur son blister - qu'elle l'a étudié, et en ce moment je me pose la question de savoir si ce serait une bonne idée de.

Elle connaît quelqu'un qui pratique cela. Elle m'a expliqué comment ça se passe: après avoir choisi la branche que l'on veut "remonter" (paternelle ou maternelle), sous hypnose la psychogénéalogiste (elle est médium) nous fait ressentir ce qu'a vécu l'ancêtre là où ça bloque.

SOUS HYPNOSE???

Elle a éclaté de rire. C'est pas comme si j'avais du mal à me lâcher, hein (ne serait-ce que pour lui confier ma main et qu'elle colore mes ongles).

D'ailleurs, c'est fou ce besoin de toujours tout contrôler. Manque de confiance sans doute. Et paradoxalement, une crédulité intersidérale! 

"Je suis certaine que vous, c'est pareil!" ai-je dit à l'esthèt qui se marrait comme une petite folle. Elle n'a pas nié, loin de là. Elle a été trahie un nombre incalculable de fois.

On est nombreux à avoir du mal à faire confiance, pas vrai?

Mais pour en revenir à la psychogénéalogie, franchement.. Bien sûr, mon idée première serait d'aller visiter Julie (côté pater). Depuis le temps que je me saoule toute seule avec ça. Mais si ça tombe, Julie c'est clair comme de l'eau de roche. Après tout, elle, elle a eu un père. On ne peut pas en dire autant du côté mater, où ça coince à tous les étages.

Ça me rappelle: une fois, une de mes filles est allée voir ce genre de personne. Je ne crois pas que ça se soit passé sous hypnose (je ne sais pas pourquoi, mais mes filles aussi ne su-ppor-tent pas d'être "contrôlées" et celle-ci encore moins que l'autre. Comme tout cela est surprenant!).

C'était plutôt, à ce que j'ai pu comprendre, des sortes de points du corps qu'elle touchait, des vibrations émises, des crispations. Des noeuds. Oui, c'est cela: des noeuds.

Bref, la personne a parlé du père de ma mère, que je n'ai pas connu, mais dont je connais l'histoire sans en avoir parlé à mes filles autrement que tel que je viens de vous le dire à vous.

Plus exactement, la personne a parlé "d'un ancêtre qui aurait -... ceci cela".

Tu vois de qui elle parle? m'avait demandé ma fille.

Purée, je voyais parfaitement. J'avais été drôlement bluffée.

Pour en revenir à mes ongles, ils sont très jolis. Très lumineux, ça me fait du bien.

Et pour le reste ma foi, ne serait-il pas temps de regarder devant?

2 juillet 2018

Είμαι στην Ελλάδα

Chers amis,

telle que vous me lisez là, je suis en Grèce...

.. par roman interposé (oui, bon... On fait ce qu'on peut!).

L'immense chance que j'ai en revanche, c'est d'y être allée quand j'étais jeune, si bien que tous les lieux me parlent et même chantent dans ma tête....

1969 8 serie1 n°10

Comme vous pouvez le voir j'étais une grosse patate en maillot rouge

(ma mère nous gavait comme des oies!)

1969 8 serie1 n°16 Grece

1969 8 serie1 n°31

À peine debout, j'écris (surprenant!!!)

1969 8 n°1

La belle blonde au milieu de la foule, c'est ma mère

1969 8-n°4

Je suis à droite assise à côté de Maman (blonde platine)

1969 8-n°6 vue du Fort Palamidi

1969 8 n°28

Mes chères Météores qui ont durablement marqué ma mémoire

(les Grecs sont très accueillants clin d oeil (2))

1969 8 n°29

Ma mère est tout-à-fait à gauche

Encore une fois, MERCI, MERCI, MERCI LA VIE! Ce qui est pris n'est plus à prendre (surtout qu'il y a quand même un gros risque que je n'y retourne jamais de ma vie!)

Par contre je ne désespère pas de retourner là

P1060009c

c'est-à-dire dans la mer de Quend (oui, bon, la Manche, quoi!).

J'a-dore les photos! Le plaisir de se souvenir, encore du plaisir!

24 aout 20h50 2

Et vous?

Qu'est-ce qui vous fait rêver?

.•*´¨)
¸.•´¸.•´¨) ¸.•*¨)
(¸.•´ (¸.•´ (¸.•*´¯`*•.¸

 

9 mai 2019

De turquoise et d'albâtre

Bonjour à tous,

j'espère que malgré la pluie, vous avez le coeur léger. D'ailleurs c'est vrai ça, pourquoi associe-t-on le moral et le temps qu'il fait dehors?

Ça me fait penser à une fois où j'avais prévu de sortir mes petits-fils, pas de chance il tombait des trombes d'eau! On a annulé la sortie prévue et on est juste allés à l'étang de l'Isle-Adam, où on s'est retrouvés en un rien de temps trempés comme des soupes. C'est là que j'ai eu une idée de génie: que l'on fasse la danse du Beau Temps, comme les Indiens font celle de la pluie vous voyez? Je ne saurais dire ce que j'ai vu passer dans leurs yeux, on aurait dit qu'ils craignaient pour ma santé mentale...

Bon, maintenant, je ne risque plus de vous raconter beaucoup d’anecdotes comme celles-ci, vu que les ados qu’ils sont devenus n’ont qu’une seule idée de sortie : ne pas sortir. Rester devant un écran, n’importe lequel du moment qu'ils ont le nez collé dessus (dit leur mère-grand qui passe devant son PC plusieurs heures par jour !)

Mais ce n’est pas de mes problèmes de dépendance dont je veux vous entretenir, mais de mes petits plaisirs, mes merveilleux petits plaisirs, ceux que me donne le souvenir de mes virées maritimes. Parfois, la mer me manque trop, alors je regarde mes photos, je pousse des gros soupirs de contentement, puis gling gling ! je rajoute tout cela dans mon bol de gratitude.

P1020235a

Étretat février 2014

P1070467a

P1070474a

P1070484a

P1070573a

P1070574a

P1070575a

Maintenant, Mers, 21 mars 2015:

 

où pour voir la marée du siècle j’avais rameuté mes troupes, à savoir deux de mes petits-fils. On avait calculé pour être à Mers [prononcez Mersse, comme me l'avait dit d'un air pincé la nana à l'Office du Tourisme parce que j'avais osé confondre les Tréportais (NORMANDS) avec les Mersois (PICARDS)] oui donc on avait briefé le GPS pour arriver vers midi, soit 1/2 heure avant la pleine mer. En fait de pleine mer, on s'est retrouvés dans une pleine mer DE GENS!!! Un truc de ouf!!!! Je vous jure, c'était bien la peine d'avoir quitté Paris! Ce qui fait qu'au lieu d'être à Mers à midi on y était vers 13h (la mer commençait déjà à redescendre!), après avoir eu la chance merveilleuse de nous garer juste en face de la mer à la place de quelqu'un qui venait de quitter la place (sinon c'était mission impossible, d'ailleurs quand on est rentrés dans la ville on voyait des kilos de voitures en ressortir avec un air abattu visant à démontrer qu'en matière de place de stationnement c'était mort de chez mort). Bref, nous voilà sur la plage, et là en fait de grosse marée du siècle c'était bien moins impressionnant que la dernière fois (le jour où j'ai découvert Mersse, en janvier 2015!)

Néanmoins mes petits-fils étaient fous de joie, ils se fichaient pas mal de la grande marée, de l'éclipse et de tout le bataclan que je venais de me tuer à leur expliquer, ils ont immédiatement pris un bain de pied avec leurs chaussures toute neuves et j'ai eu bien du mal à les empêcher de quitter tous leurs vêtements malgré le froid de canard!

1115 Mers

20150321_154613a

20150321_155124a

20150321_171109a

 

Là en fait on est au Tréport et là-bas au bout de la mer, c'est Mersse.

Après ça il était 14h30 et re-belote la marée humaine pour trouver un coin pour substanter les petits, pourtant à Mersse il y a 1) un flunch (on arrive, ils avaient fermé les portes pour 25 mn le temps de ré-approvisionner!!) 2) un Mac Do (la file jusque dehors) 3) une pataterie (idem), alors bon, ça a été sandwiches sur le bord d'un trottoir, le truc merveilleux quoi, les enfants étaient tellement affamés qu'ils n'ont rien dit! Ils étaient même absolument ravis d'aller dans un "restau-trottoir"! LOL

Pour finir, je vous emmène au Tréport! (Nor-man-die!) (mars 2016)

20160324_165327a

20160324_174214a

Purée je me mélange! Non en fait c'est Mers! Elle est limitrophe avec Le Tréport, aussi!

Et donc là-haut sur la colline, il y a la dame qui dort!

20160324_191133a

 

 

20160324_192640a

 

DSCN4834a

 

Le Tréport de nuit et en plein vent (à moins que ce soit Mersse), TROP BEAU!

Voilà, j’espère que cette petite virée en images vous a plu.

Je vous souhaite une merveilleuse fin de journée,

pleine de ☀☀☀ dans votre petit !

 

 

☀☀🌊🌊🌊🌊☀🌊🌊🌊 

 

Un chaleureux merci pour vos mots sur la note précédente

 

30 octobre 2020

Dure au mal

1919 environ Mamy 10 ans

 

Il y a une chose qui m’a marquée lorsque j’étais gamine, c’est ma grand-mère qui me répétait inlassablement le regret qu’elle avait de n’être pas allée à l’école.

Non mais, vous imaginez, aujourd'hui, un de nos jeunes nous dire : "Ouaich, Man! M'empêche pas d'aller à l'école, kômême !!" ?

Mon aïeule avait eu une nombreuse fratrie, et sa mère, pour mettre un peu de beurre dans les épinards, prenait des nourrissons (elle en a eu 32 en tout !) c’est-à-dire qu’elle nourrissait au sein des nouveau-nés que leur propre maman ne pouvait allaiter. Cette plaisanterie pouvait durer deux années, voire plus, si bien que la maison ne désemplissait pas. Avec une telle marmaille l’ouvrage ne manquait pas, et c’est la raison pour laquelle mon arrière-grand-mère gardait sa fille à la maison pour l'aider. Ça serait aujourd’hui, clair, elle aurait été dénoncée aux services sociaux ! Mais les services sociaux n’existaient pas, et c’est comme ça que devenue grand-mère la mienne lorgnait sur mes cahiers avec dans ses tendres yeux bleus toute la tristesse du monde.

De la tristesse, ma foi elle en a connu dans sa vie, même si, comme elle disait, elle était "dure au mal".

Ça avait commencé avec son premier amour, qui s’est avéré être aussi le dernier.

À la période qu’on appelle aujourd’hui adolescence, elle est tombée folle amoureuse de celui qui deviendrait mon grand-père, amoureuse et accessoirement un peu enceinte. À quinze ans, c’était une pure blonde à la peau diaphane avec de grands yeux azur. Des yeux de myope. Ce sont les plus doux, m’a-t-on souvent dit.

Mamy (2)

Quinze ans, donc. Et cet air que certains ados d’aujourd’hui arborent à grand renfort d’ecstasy, ma Mamy l’avait naturellement : regard rêveur, transparent, pailleté d’étoiles.

Mon grand-père maintenant : le Don Juan du coin. Dix-sept ans, le cheveu noir, hérité peut-être d’une lointaine, mais noble, cousine basque, l’œil de braise, le menton fier, un je ne sais quoi d’altier dans le port de tête. Le genre de celui qui a gagné le gros lot à la loterie génétique. Tous les attributs que l’on croyait morts avec Arthur et les Chevaliers de la Table Ronde, mon futur grand-père les a. Ajoutez à cela une loyauté sans faille, gourmand de la vie, en toutes circonstances il va droit au but. Il ne s’embarrasse jamais de fioritures, et même s’amuse à surprendre, voire à choquer : maintenant vous avez une petite idée de l’homme que fut mon grand-père. Que dire encore ? qu’il était impulsif, impatient, que ses colères étaient pourtant vite oubliées, qu’il était incapable de rancune et surtout d’hypocrisie. Oui, mon grand-père était tout, sauf ennuyeux.

Certes, ma grand-mère en a fait les frais, car en amour, s'il aimait pour la vie, le problème, c'est qu'il aimait souvent ..

Mais revenons à la rencontre de nos ados d'un ancien temps.

Au cours d’un bal. Bien sûr, comme ma Mamy n’a que quinze ans, son grand frère la chaperonne... Mais bon, il faut croire que des obligations l’ont appelé ailleurs, le grand frère, parce qu’aussi sec, mes futurs grands-parents qui sont pourtant bien jeunes se connaissent (au sens biblique, veux-je dire). Et se mettent à ne plus voyager que sur une mer de phéromones. C’est ma grand-mère, surtout, qui n’arrive plus à atterrir. Genre de petite nana à avoir avalé le résumé de Roméo et Juliette. Le bout de ses doigts, de son cœur, de son esprit, la moelle de ses os semblent complètement imprégnés de lui. Il est devenu sa première et sa dernière pensée de la journée.

Et bien entendu, ce qui devait arriver arrive. Sous forme de menstruatum interruptus merdouilloum. En trois jours de temps, les valises sous les yeux de ma Mamy ressemblent aux autoroutes qui ne sont pas encore construites dans le coin.

La mère de ma grand-mère est du genre pragmatique : elle attrape sa blondinette par la main et va aussi sec exprimer ses revendications matrimoniales aux pieds d’Olympe (ma future arrière-grand-mère).

J’avoue : déjà rien que son nom fait frémir.

Olympe éclate de rire, dévoilant une quantité phénoménale de dents. Comme elle parle chtimi, la traduction approximative donne ceci : "Min garchon est trop jeune pour se marier, il doit vivre so vie ! J’ai lâché min coq, fallo rintrer vos poules !"

Et elle conclut l’entretien par un sourire rectangulaire.

Ma petite Mamy s’effondre dans un torrent de larmes. Ça lui sort par les yeux, par le nez, par les oreilles (si, si).

Au terme des neuf mois réglementaires, et même plus précisément de huit mois, un fils vient au monde, qu’on n’appellera jamais autrement que Pépette (poupée) car mon grand-père a toujours voulu une fille !

Mais l’homme qu'il fut vit dans le présent. C’est ce qui fait sa force. C’est ce qui lui permet de toujours repartir, de redémarrer avec un enthousiasme intact. Il marche à grands pas rapides, se tenant très droit, le nez au vent et la tête rejetée en arrière. Son regard est franc, sa poignée de main énergique. Un tic ? il aime se passer la main dans les cheveux, qu’il a drus. Il est toujours en mouvement.

Alors, même si aujourd’hui il n’a que dix-neuf ans et que cela va changer tout le cours de sa vie, il ne pense pas au futur : deux ans après la naissance de son fils, il finit par épouser la blondinette qui le lui a donné, comme l’exige son père. Et n’en continue pas moins de vivre sa vie "de jeune homme". Car mon grand-père a besoin de se sentir libre. Toujours.

En août 1933, ma grand-mère qui a 24 ans est de nouveau enceinte. Elle veut "faire passer" le bébé, comme elle l’a fait pour tous les autres. L’amour qu’elle vit avec son bien-aimé est à l’image du couple qu’ils forment : pétri d’orages, de discussions houleuses, d’obstacles. Si c’est la paix, c’est une paix armée. Ou mieux : l’armistice entre deux combats.

Ma grand-mère jeunette navigue dans le tout ou rien. Elle serait capable de manifester un dévouement aveugle à son mari, seulement voilà : cet homme-là tient à sa chère autonomie et Mamy ne se sent ni respectée, ni acceptée. Mais mon grand-père est entier. Il ne tergiverse pas : il veut des enfants, beaucoup d’enfants. Il pense comme son père que les enfants, c’est la vie. Alors, il en fait à sa femme.

La mère de ma grand-mère (la nourrice), si maternelle, essaie aussi de convaincre sa fille. "Garde le bébé, je l’élèverai..".

Mamy ne veut rien savoir. Elle saute dans les escaliers avec le secret espoir que l’enfant va se "décrocher".

A-t-il fallu qu’il ait envie de vivre, mon père, pour naître quand même envers et contre tout ?

Pendant ce temps, en Allemagne se profilent des événements extrêmement inquiétants. En 39, mon grand-père est mobilisé. Les gens s’enfuient sur les routes, se cachent, n’importe où, la tête folle, les yeux perdus. Marcher, jusqu’où ? ne pas s’arrêter tant que l’insupportable bruit de mort subsiste, tant que les avions piquent, que les chars mitraillent. Les enfants, les femmes tués au passage des ponts. On ne connaît même pas leurs noms. Ils n’ont pas d’identité, pas de visage.
Le flot des réfugiés grossit chaque jour. Les Allemands détruisent tout sur leur passage ! Il faut fuir pour échapper aux "Boches", tout ce qui peut rouler est utilisé : automobile, chariot, brouette, bicyclette, voiture d’enfant ..

En juin 1940, mon grand-père est capturé en Alsace, où il reste près de deux mois, puis emmené dans le stalag de Dortmund en Allemagne. À son arrivée, il est fouillé, on lui confisque ses papiers, on l’envoie prendre une douche de désinfection puis il est pris en photo. On lui donne une plaque avec un numéro matricule qu’il devra toujours avoir sur lui, de jour comme de nuit. Sur la plaque est marquée le nom du stalag (VI/D) et son n° de matricule : 24143.

Il restera dans ce camp trois longues années, trois années qui vont agir sur lui, lui l’amoureux de la liberté, lui pour qui l’indépendance est toute sa vie, comme un poison subtil. Quand il reviendra auprès des siens, ce sera un autre homme, transformé à jamais. Lui si léger, lui qui aime tant la vie, le voilà violent, suspicieux, jaloux, taciturne, enfermé dans une souffrance que rien ne peut soulager.

Pour ma grand-mère, pendant ce temps, la vie est dure. Seule pour élever ses deux fils, elle passe son temps à la table à repasser (elle tient une teinturerie). Ah, le travail ne lui fait pas peur ! Et c’est la leçon que retiennent ses garçons, mon père, du haut de ses 5 ans, et Pépette, qui en a 13. Eh oui, ma Mamy si chaleureuse n’est pas une tendre maman. Elle n’a pas le temps. La guerre lui a volé son mari, il faut que l’argent rentre, les temps sont durs avec toutes les restrictions imposées par les Allemands qui permettent à peine d’acheter de quoi se nourrir. On manque de tout, car une grande partie de la production française est réquisitionnée pour les soldats allemands mais aussi pour la population en Allemagne. Il y a bien le marché noir, mais ça coûte cher. Il faut donc travailler. La boucle est bouclée.

Et puis il y a la peur : la peur des bombardements, mais surtout la peur des violences commises par les Allemands. Si Pétain collabore avec l’Allemagne, le Général de Gaulle, lui, pense que la défaite de la France n’est pas définitive. Le 18 juin 1940, il lance, de Londres, un appel à la résistance des Français. Il les encourage à venir le rejoindre pour continuer le combat contre l’Allemagne nazie. Peu nombreux, ces hommes forment les Forces Françaises Libres. Ils combattent durant toute la Seconde Guerre mondiale aux côtés des Anglais. D’autres personnes décident de continuer le combat sur le sol français, comme mon oncle Pépette qui a alors quinze ans.

Ces activités sont dangereuses car les hommes de la Résistance sont impitoyablement pourchassés par les polices françaises et allemandes. Ceux qui sont capturés sont exécutés ou envoyés en Allemagne dans des prisons ou des camps de concentration.

papa 1936 env (1)

mes grands-parents et mon père, 2 ans

 

Mon grand-père est libéré en juillet 43. Les retrouvailles sont à la hauteur des souffrances de chacun. Mon grand-père a quitté deux garçons de 5 et 13 ans, il retrouve deux étrangers qui en ont 9 et 17, et dont l’aîné le toise, lui qui a su ne pas baisser la tête devant l’ennemi.

La violence surgit dans le foyer, avec son cortège de souffrances ...

7 novembre 2020

Lamentablement vide

Hier, ce n'était pas une bonne journée. Pas mon genre de déprimer pourtant, surtout que je fais partie des personnes privilégiées. Je me demande si ce n'est pas parce que mon réservoir de douceur est vide, lamentablement vide. Vous savez, de ces petits moments où on reçoit un sourire, on échange agréablement, on passe un bon moment, simple mais agréable, on est contents d'avoir fait une bonne séance de yoga, la journée au boulot s'est bien passée, les collègues ont été sympas, etc. Toutes ces choses d'avant qui n'existent plus, puisque le but, maintenant, c'est de garder ses distances !

Hier, aucun de ces petits moments-là.

Ça a commencé par un coup d'fil de ma sœur, comment en est-on arrivées à parler de nos jeunes années ? Et de ce qu'aurait été ma vie (et la sienne) si mon père ne m'avait pas jetée dehors ? (je dis "et la sienne" car ma sœur s'est enfuie aussi sec de chez nos parents pour venir vivre avec nous)

Bon, évidemment, je n'aurais pas eu mes filles.

Filles dont j'ai pris des nouvelles, elles n'ont pas appelé cette semaine (pas normal). Dans le trente-sixième dessous toutes les deux, la cadette : "En fait on a juste le droit d'aller travailler !", la grande qui avait une toute petite voix (symptôme très grave), elle s'est fait agresser verbalement toute la semaine, c'était déjà comme ça au premier confinement, les gens la prennent pour leur défouloir ou leur psy, peut-être parce qu'elle n'est qu'une "voix anonyme" ? En plus, on vient de découvrir qu'un médoc prescrit par son gynéco et qu'elle a pris pendant des années (moi aussi d'ailleurs) peut avoir des effets secondaires, elle doit aller passer un IRM de la tête (si ça tombe, tous les trucs bizarres que j'ai dans la tête c'est même pas moi ! c'est le médoc !)

Par là-dessus mon frère m'appelle, impossible pour lui de tirer ses sous hebdomadaires, il est dans tous ses états et me crie dessus comme si c'était ma faute ! Et je me remets à penser au décès de Maman, à la solitude de mon frère.. Et me voilà à lui apporter à la hâte un sac où je jette pêle-mêle toutes les boîtes de conserve que j'ai chez moi, vu qu'il a viré chez lui tout ce qui sert à se faire à manger, sauf le micro-ondes ! (quelle belle invention)

Mouais, pas une belle journée DU TOUT.

Mais les jours se suivent et ne se ressemblent pas. Aujourd'hui il y a un soleil magnifique et j'ai hâte d'aller faire mon p'tit tour. J'appellerai mes filles tout à l'heure, après une bonne nuit de sommeil ça devrait aller mieux, c'est sûr !

P1090115

P1090127

Vous voyez le chemin sur la droite ? (Si, si  c'est un chemin !) Ça faisait un moment que je ne pouvais plus l'emprunter (pluie), mais avec le froid la boue a bien durci ! CONTENTE !

P1090130

Encore que tout n'est pas parfait, mais bon ! Pour l'instant, un coin où les gens ne s'aventurent pas trop !

P1090132

P1090138

Vous avez vu, il a bien travaillé mon agriculteur, hein ? Tout bien propre, tout bien ratissé, plus rien à voir avec la boue du mois dernier !

CONTENTE !

 

sourire coeurs

 

Je vous souhaite une très bonne journée !

Et plein de soleil dans votre petit coeur !

 

 

 

2 juillet 2021

Le détachement, c'est pas facile

J'adore la façon dont écrit Délia ! j'adore parce qu'elle écrit comme elle parle, sans filtre (comme mon petit-fils) ! J'ai l'impression de l'avoir en face de moi et même si souvent le sujet est triste (franchement, comment pourrait-on être gai depuis début 2020 ?) la lire me fait souvent rire !

Et puis elle a de ces jeux de mots ! je ne suis pas sûre qu'elle s'en rende compte, mais ça fluidifie le tout et ça fait passer la pilule ! Ça fait du bien, presqu'autant de bien que si on se voyait vraiment !

Ça me fait penser à mes rencontres, à ma boulimie de rencontres des années 2010.

Je m'étais aperçue alors que la rencontre physique change peu de choses, en fait. La relation existe déjà, complète, tangible. Car une relation qui se construit d'abord sur internet n'est contrainte par aucun paramètre, dont le premier et le plus important me semble-t-il : l'idée qu'on se fait l'un de l'autre en se voyant. C'est inconscient, involontaire, mais rien à faire : on pense forcément quelque chose au sujet d'une personne du simple fait que nos yeux se posent sur elle.

Je suis persuadée que dans la "vraie vie", beaucoup d'entre nous ne se serait jamais parlé.

Moi par exemple, je peux avoir un air sauvageon, ou plutôt, "perdu", quand je ne connais pas. Et puis bien évidemment, je ne pipe pas mot. Je suis une bavarde de l'écrit, mais sûrement pas de l'oral, ce qui à l'école me faisait perdre tous mes moyens (ça n'a pas beaucoup changé).

En revanche, si je me sens à l'aise, en confiance, ce qui s'est passé lors de mes rencontres (toutes sans exception), tout se passe merveilleusement bien, dans la continuité de ce qui est né dans le virtuel et qui d'ailleurs n'en demandait pas tant. Car sur le net, les rencontres se font de manière subtile, rien ne vient les contraindre, les brimer, les énergies touchent directement l'âme et le cœur. Oui, voilà, l'âme parle directement à l'âme, sans intermédiaire : ishindenshin. 

À cette période donc, ou peut-être parce que c'était "tout neuf", j'ai eu besoin de rencontrer physiquement les personnes, de donner de la matérialité à nos échanges. C'était important pour moi aussi de voir que j'existais dans le regard des autres. Quand je dis que blogguer m'a sauvée !

Je voyais alors l'amitié comme quelque chose de durable, que dis-je, durable, éternel !!! Depuis, je me suis rendu compte que ça ne marche pas toujours comme ça, d'ailleurs une de ces amitiés n'existe plus, mais qu'importe. Comme le rappelle Daniel sur son blog, tout n'est qu'impermanence. Ah, l'impermanence! Voilà quelque chose qui m'en a donné (et m'en donne encore), du fil à retordre ! Ben oui, quoi, si le but est de se détacher de tout, pourquoi est-ce qu'on s'attache à tout ?

Une occasion de méditer sur les sages paroles de mon fils, ado à l'époque :

"Le détachement, c’est pas facile, ça demande de l’exercice. Il ne faut pas s’attacher à ce qu’on ressent, surtout quand ça fait mal. Il faut avoir un objectif: le moment où ça ira mieux."

Ou à celles, encore plus sages, d'Etty Hillesum :

"À chaque instant de sa vie, il faut être prêt à une révision déchirante et à un nouveau départ dans un cadre entièrement différent."

Je vous souhaite la journée douce, profitez de chaque moment car (je sais, vous n'allez pas me croire) : le temps file à toute allure !

 

P1140416

Bisous bisous !

25 novembre 2017

Détox, bien-êtrox et partageox

 

89453813_o

 

La Ste Catherine, il n’y a guère qu’à l’École Normale que je l’ai fêtée. J’y suis restée en internat pendant les trois ans qui précèdent le bacc, et avec les vingt et quelques filles de la classe nous étions comme une grande bande de copines qui vivaient ensemble vingt-quatre heures sur vingt-quatre (même si, inévitablement, des clans par affinité s’étaient formés). Toutes les occasions étaient bonnes pour danser, s’amuser : on fêtait tout ce qui est fêtable. Un bâtiment était même réservé à cet effet.

À l’époque aucun garçon n’avait le droit de pénétrer à l’intérieur de l’École, Mâdâme la Directrice y veillait ! C’est drôle de repenser à cela parce que ce n’est quand même pas si vieux.. Si ? 1971, 72, c’est vieux ?

C’est comme ça que la dernière année, une poignée des plus délurées faisaient le mur pour retrouver quelque Normalien, voire un non-Normalien (transgression extrême !).. Moi ? Je suivais. J’étais assez timide à l’époque, ce qui me plaisait c’était de sortir dans la nuit, de "franchir la barrière", faire du stop pour aller à Paris, rentrer au petit matin puis passer les cours à roupiller récupérer de ma nuit blanche, des étoiles plein la tête. Ça n’a pas été plus loin parce que, comme d’habitude, le garçon qui aurait pu me plaire est allé voir ailleurs si j’y étais.

Je vous raconte : un jour, par extraordinaire, une sortie avait été organisée entre les Normaliennes et les Normaliens, exception s’il en fut car notre directrice, comme dit précédemment, voyait en la mâlitude le diable personnifié. Le garçon que j'avais repéré, outre des cheveux longs qui déparait considérablement dans le décor, s’adonnait au fumage de pétards (je ne savais pas encore ce que c'était exactement, c'est juste que cela me semblait très exotique). On était censés ce jour-là faire un jeu de piste ou autre truc tout aussi passionnant, et je me rappelle que, rébellion suprême, on s'était assis tous les deux dans un coin de forêt, lui avec son regard comme une voûte céleste nocturne (il avait les yeux noirs) penchée vers le mien plein de curiosité. Ga-ga. Ses beaux cils battaient au-dessus de notre rencontre, comme lentement ondoyés par des esclaves.

A y est.

J’étais sous le charme.

Il me parla de Timothy Leary, et c’est de ce jour que je commençais à griffonner "Turn on, tune in, drop out" un peu partout sur mes cahiers, même si je n’en saisissais pas totalement le sens.

Puis le rabat-oij de prof nous était tombé dessus en prétendant qu’il nous cherchait depuis des heures, que ça allait nous coûter la sortie du week-end au lieu qu’on rentre dans nos home, mais ça y était, j’étais comme qui dirait transformée et la bave de crapaud du prof n’atteignait pas la juvénile colombe que j’étais encore. C’est à la suite de cette rencontre que j’avais lu le récit écrit par un journaliste au sujet d’une jeune droguée qui avait côtoyé Gabrielle Russier aux Baumettes. Dans la foulée j’avais aussi lu tout Gabrielle Russier et j’avais été toute étonnée de découvrir un monde où on pouvait aimer hors des chemins battus.

Pour fêter ça (ou pour faire comme mon beau Normalien ?)  j’avais décidé de modifier mon apparence. Vestimentaire, d’abord : j’avais troqué l'uniforme (jupe bleu-marine/chemisier blanc) contre le "bén patte d’éph" en bas desquels je cousais avec application, la langue dépliée jusque par terre, des en coton coloré (c’est la seule fois de ma vie où j’ai fait de la couture, faut pas pousser non plus!).

Capillaire ensuite : un jour de pétage de plombs comme ça ne m’arrive absolument jamais,  je m’étais coupé les cheveux rageusement à coups de ciseaux, cheveux que j’avais jusqu’alors très longs. Quand j’ai vu ma tête après, j’ai compris que c’était la pire idée que j’ai jamais eue, mais c’était trop tard, je ne ressemblais plus à rien (ça n'a pas changé depuis).

Mais bref, je digresse, comme d’hab.

Ma belle histoire d’amour est morte avant même d’avoir commencé, vu que le garçon s’est fait exclure de l’EN. Peut-être n’est-ce pas plus mal, non pas qu’il se soit fait exclure, mais que je n’aie pas eu d’aventure avec lui. Néanmoins, c’est à partir de ce moment que j’ai été attirée par les babs. Faut dire que le concept était super chouette : détox, bien-êtrox et partageox. Tout le monde mangeait ensemble au son de la cloche qui finissait de tintinnabuler pour que toute la clique se radine en prononçant des Om concentrés. Tout le monde s’aimait et aimait tout le monde (surtout les petits amis des autres). Il y avait même un Nirvanox de promis. Sauf que personne n’a eu le temps de le trouver, la communauté ayant splitté avant. Vous allez me dire, c’est facile de critiquer, t’étais même pas dedans. C’est vrai, je n’étais pas dedans. C’est pour ça que j’ai vu. J’ai vu qu’il n’y avait plus rien à voir, car sur la fin, faut bien le dire, la communauté brillait surtout par son absence de communautaires, Machin s’étant tiré avec Trucque enceinte de Bidule resté tout seul à mâcher son tofu.

De ce jour, j’ai continué longtemps à porter des robes à fleur et des sabots, mais j’ai laissé tomber toute velléité de partageox...

 

20151018_133557a

 

C’est tout moi ça! Je démarre sur Ste Catherine et je finis sur l’amour à plusieurs. Pas étonnant si j’ai toujours eu de mauvaises notes en rédac !

 

 

 

2 septembre 2020

Vexée !

Bah dis donc ! Hier matin ce n’était pas la grande forme ! Je devrais lever le pied sur les nuits blanches, ce n’est plus de mon âge ! Mais aussi, je suis en plein sevrage ! Vous savez de quoi !

Je n’arrive pas à m’y faire, elle me manque, elle me manque, elle me manque ! Au point – ça en devient inquiétant – qu’hier, en rentrant de la balade, comme j’avais mal aux pieds je me suis préparé une petite bassine d’eau tiède pour les y tremper. Vous les auriez vus là-dedans ! Comme ils étaient contents ! comme ils revivaient ! Ils m’ont souri : je vous jure que c’est vrai, ils m’ont souri !

Ceci dit, à peine plongés dedans, devinez quoi, le téléphone sonne ! mais moi, quand je suis dans l’eau, je suis dans l’eau, hein ! Alors j’ai avancé comme j’ai pu, les pieds dans la cuvette. Je l’ai fait glisser jusqu’à l’endroit où s’égosillait le tel, à la façon dont on se déplace les deux jambes dans un sac. Sauf que là, pas de prise pour diriger le truc. Qui bien entendu n’en faisait qu’à sa tête. Franchement, c’est un mode de locomotion que je déconseille ! ou alors faudrait l’adapter (deux petites cuvettes avec lacets, par exemple).

C’était ma fille.

Elle venait prendre de mes nouvelles.

Je lui ai dit que j’avais les pieds dans l’eau, et qu’il avait fallu que je glisse jusqu’à l’appareil avec toute mon habileté légendaire. Elle a été rassurée : comme d’habitude, sa mère fait n’importe quoi, tout va bien.  

Le thème du jour était sa possible venue en province (pour elle, au-delà de 20 kilomètres de Paris, c’est la province) afin de m’apporter mon cadeau d’anniversaire, dont je sais deux choses : il est énoOOrme, et il fond sous la pluie (cette deuxième caractéristique ayant été formulée la dernière fois qu’elle devait venir : il pleuvait. Du coup, elle est restée chez elle).

Quel truc énoOOrme peut bien fondre sous la pluie ? (pour le truc énoOOrme, j’ai bien pensé à quelque chose, mais ce n'est pas censé fondre !)

Si je n’ai pas encore la réponse, c’est parce que le week-end où elle devait venir (pont du 14 juillet, enfin celui du 11 plutôt), tous les employés de sa boîte avaient été sommés de rester chez eux pour cause de suspicion de covid d’une collègue (pour finir, c’était une gastro).

Pour en revenir à hier matin, je me sens très proche de ce que vous m’avez écrits, mes choupinous. Smouiich ! Vous êtes trop mimis. Mais il ne faut pas vous inquiéter pour moi, un matin je suis toute bouif et une heure après je ne me rappelle même plus pourquoi. Déjà petite j’étais comme ça. Ma vie n’était pas merveilleuse (en tout cas pas tout le temps), et pourtant je la trouvais fabuleuse ! J’avais de la chance, j’étais bien, je ne retenais que le bon, d’ailleurs ça n’a pas tellement changé, je ne retiens toujours que le bon. J’ai appris récemment qu’on appelle ça de la résilience, un mot que je ne connaissais même pas. Je suis bourrée de résilience, comment peut-on être déprimée en étant bourrée de résilience ?

Ma résilience et moi-même sommes allées hier marcher, comme chaque jour. Le truc, c’est qu’il faut aimer le maïs. Toujours là, stoïque. Enfin, stoïque penché. Il est très très sec. Ne couve-t-il pas une petite déprime ? Je suis inquiète ! Où donc est le paysan ? Pas dans le maïs, c’est sûr.

Hier, il était dans un champ plein de fleurs bleues. Qu’est-ce que ça pouvait bien être, ces fleurs ? D’ailleurs, j’ai pris une photo, au moment même où le tracteur qui s’éloignait a fait demi-tour pour revenir vers moi !

P1060425

(le tracteur est au loin, là, au bout, vous le voyez ?)

Misère ! Il croit que je le prends en photo, lui ! Il revient pour me dire sa façon de penser ! Il imagine que j’en veux à son beau torse bronzé ! Au secours !

Une promeneuse pleine de résilience sauvagement roulocompressée par un tracteur.

Arrivé à mes pieds, vous croyez qu’il se serait prosterné ?

Même pas. Il refait demi-tour !

Pf.

Vexée !

P1060426

4 juillet 2017

Des parents vagabonds

J’aime le mois de juillet, peut-être parce que c’est le mois qui m’a vue naître et que quoiqu’on en dise, peut-être que la vie ne vaut rien, mais rien ne vaut la vie ! Juillet c’est aussi la totale évasion du début de mon existence, la tente plantée à Franceville où mon père ne venait nous retrouver que le week-end. À cette époque les congés étaient en août et puis c’est tout ! Ma mère, cette grande voyageuse dans l’âme, partait à quatre heures du mat (genre, comme si on n’était pas à deux heures de route !), mon frère allongé sur la plage arrière, ma sœur sur la banquette et moi par terre ; 200  kilomètres plus loin on se roulait dans le sable doux quelque soit le temps, qui était souvent à la pluie, mais on n’en avait cure. C’était les vacances, c’était le bonheur, la liberté ! Pas de Papa sur le dos, le paradis sur terre !

J’y suis retournée depuis, dans ce petit camping. Il serait plus juste de dire que je suis allée voir à quoi il ressemble maintenant. Mais je préfère décrire celui qui est resté dans mes souvenirs : du sable, bien sûr, du sable très fin, partout. Des dunes un peu sauvages, de grandes herbes derrière lesquelles se cachait avec quelque garçon la jeune cousine de mon père. Ma mère l’emmenait parfois avec nous, elle était encore ado et a connu à Franceville ses premiers émois. Si on faisait des roulades depuis le haut des dunes (à l’époque le camping, adossé à la grande bleue, n’était pas clôturé), on arrivait directement à la plage, à la mer, dans laquelle on plongeait, trois fois par jour comme un médicament, et par tous les temps. J’ai l’impression de sentir encore les gouttes de pluie des jours gris au moment où on entrait dans les vagues.

1957 7-Franceville Nad Man

On dormait sous la tente, Maman avait vite troqué sa petite tente de jeune fille contre une tente familiale, qui a duré à mes parents jusqu’à la caravane, soit treize années. Je les revois encore, quand on partait loin, hop hop le soir on plante la tente, hop hop le lendemain on remballe tout dans la remorque, et on recommence comme ça jusqu’à destination.

Sur la plage on ramassait des coques, qu’on mangeait quasi à tous les repas, c’était le plus beau festin de l’univers. Et puis il y avait le 14 juillet, on allait par la plage jusqu’à Cabourg pour regarder le feu d’artifice.

1960 1

Ces vacances-là ont toujours eu un goût différent, en août mon père était avec nous.

Quelle chance nous avons eue d’avoir des parents qui aimaient partir, appréciaient les jolies choses, en quête de la moindre nouveauté à découvrir. Aujourd’hui c’est devenu banal de partir en vacances, quand on peut le faire évidemment. Quand j’étais gamine j’avais bien conscience que nous étions privilégiés.

1961 vacances

Et vous ? Avez-vous eu la chance d’avoir des parents vagabonds ?

.•*´¨)
¸.•´¸.•´¨) ¸.•*¨)
(¸.•´ (¸.•´ (¸.•*´¯`*•.¸

 

1 mai 2018

La bonne journée

20150321_171109a

Bonjour à vous,

c'était il y a deux ans - que dis-je, deux? C'était il y a trois ans (décidément, je ne vois pas le temps passer!), je m'baladais ♪♫ non pas sur l'avenue mais sur la jetée qui mène au phare du Tréport. Le ciel était bleu et la mer itou et je me dis que c'est quand même plus sympa de vous souhaiter un bon 1er mai comme ça qu'avec le ciel qu'on a aujourd'hui (un ciel du Nord, bas et gris. Purée, je n'aurais pas porté ma robe longtemps!).

Mais foin des grommellements, remettons ça à plus tard, aujourd'hui c'est fête, on se souhaite du bonheur au moins pour une année.

Ça fait tellement longtemps que je bloggue que j'ai épuisé tout ce que je pouvais vous raconter en rapport avec ce 1er mai (Beltaine, Charles IX, etc, etc), aussi vais-je contourner le thème en évoquant devant vos yeux ébaubis une scénette de quand mes petits-enfants n'étaient pas encore de grands échalas pointure 42 adoptant la forme de la chaise quand ils s'assoient (comment arrivent-ils à faire ça?).

Or donc, il s'agit de quelque chose que ma fille avait instauré dans la vie de ses enfants et qui s'appelait la bonne journée.

Ça se passait le soir, après que les garçonnets se soient mis en pyja et lavé les dents. Ils se rassemblaient autour de leur maman, sur son lit (ou sur le mien quand c’est chez moi qu’ils étaient). Puis c’était "celui dont c’est le jour" qui commençait. Oui parce que les deux aînés, qui avaient, genre, 5 ou 6 ans, passaient leur vie à se chamailler (C'est moi qui commence ! - Non ! Moi d'abord! - Non c'est pas toi c'est moi !! etc ..). Pour éviter ça, les lundi, mercredi, vendredi et dimanche, l’aîné était servi en premier à table, parlait en premier, etc. Les autres jours, c’était son frère (maintenant, ils se disputent toujours autant, sauf qu'il faut que ma fille monte sur un tabouret pour les séparer vu qu'ils la dépassent tous d'une tête..)

Oui alors donc, pour en revenir à "la bonne journée" c’était très simple, chacun des enfants décrivait ce qu’il avait le plus aimé dans sa journée. Ma fille donnait aussi la parole au plus petit, même s'il ne savait pas parler (en tout cas pas un langage connu) (mais comme l’unique passion de cet enfant c’était son père et les voitures, pour le rendre heureux il suffisait de le sortir à l’heure où tous les automobilistes rentrent).

C’était donc toujours sur une merveilleuse note de petit bonheur que se couchaient mes petits-fils. Enfin quand je dis "se couchaient", évidemment c‘est une façon de parler, comme le savent toutes les (grands-)mamans ..

(l’aîné) Pourquoi faut se coucher ?

(moi) Parce que c’est l’heure.

(l’aîné) Pourquoi c’est l’heure ?

(moi) Parce qu’il est tard.

(l’aîné) Pourquoi il est tard ?

(moi) C’est l’heure de dormir !

(l’aîné) J'veux pas dormir ! J'veux rentrer chez moi !

(moi) Tu ne peux pas rentrer chez toi, il est trop tard !

(l’aîné) Non il est pas tard !

(moi) SI.

(l’aîné) NAAAAAAN! MAMIIIIIIIIIIII STEUPLAÎT APPELLE PAPA!!

(moi) Que j’appelle ton père à 22 heures ? Il va être content ..

(l’aîné) Ouiiiiiiiiiii Mamiiiiiiiii appelle-le!! D’ailleurs j’ai jamais dit que je voulais dormir ici j’ai juste dit que je voulais passer la bonne journée ici !! BOUHHHHHHHH!

Voilà. Comme vous voyez, la bonne journée c’était un truc ÉPATANT rire.

20160324_185327a

Je vous souhaite plein de bonnes journées !!

fleurs


 


27 avril 2019

Une journée merveilleuse

J’ai passé hier une après-midi merveilleuse.  Avec ma fille et les garçons, nous sommes allés à la piscine. Surprise totale : on était seuls ! Deux grands bassins et trois maîtres-nageurs rien que pour nous !

Après trente minutes de brasse coulée, je me disais que tout de même c’était trop bête de n’avoir pas le droit de prendre des photos ! On était seuls, quelle déveine ! Le problème lorsque je commence à avoir une idée en tête, c’est que rapidement je ne pense plus qu’à ça. Je me suis donc finalement lancée, élancée plutôt, vers le maître-nageur le plus proche de nous. J’ai dû être convaincante car il m’a donné l’autorisation, si je suis discrète !

Toute guillerette j’ai couru, volé jusqu’à mon casier et j’ai dissimulé mon téléphone sous la grande serviette dont je m’étais judicieusement enveloppée ! (Depuis l’interdiction je n’amène plus mon APN étanche !). Je me suis mise dans un petit recoin à l’abri du regard des deux autres maîtres-nageurs et après avoir désactivé le flash j’ai bombardé mes petits-fils.

Alors, des photos prises sans flash, sans mes lunettes en plus, de sujets qui n’arrêtent pas de bouger, j’appréhendais le résultat ! Ensuite, le nez en l’air et en sifflotant, je suis retournée nager.

J’avais tellement hâte de savoir ce que donnaient les photos que je les ai regardées dans la cabine, avant même de me rhabiller ! Surprise encore : elles ne sont pas si mal !

Quand nous avons quitté la piscine, un ciel ma-gni-fi-que nous attendait!

P_20190426_172403

À l’agence de voyage du Leclerc, ma fille est passée demander une revue sur l’Asie. Qu’est-ce que mes filles ont avec l’Asie? "Profites-en pour prendre de la doc sur l’Italie", lui ai-je dit. Je voudrais en effet illustrer le texte que je suis en train d’écrire pour mes petits-fils, qui sont Italiens par leur grand-père paternel. Leur arrière-grand-père est né dans un château, et ce château, tadadam ! existe encore ! Mais pour avoir des photos.. En même temps, je parle un italien qu’aucun Italien ne comprend !

De fil en aiguille, l’aîné, qui sait que mes parents nous ont emmenés en Italie tous les étés à partir de mes sept ans, s’est mis à me poser plein de questions ! C’était génial de lui raconter Rimini, Naples, Pompéi, la côte Amalfitaine, assez bizarrement je me rappelle parfaitement cette scène (ma marraine est à gauche, et moi à droite avec ma cousine), où les hommes avaient décroché les caravanes, pour faire demi-tour peut-être? On ne pouvait pas se croiser sur cette route qui flirte avec l'abîme!

.... les mines de soufre, Naples, Rome, le Vésuve ! On s’était assis tout au bord, les touristes peuvent-ils toujours faire ça ? J’en doute ! J’ai toujours la petite boule de lave que Maman avait ramenée de là-bas.. Pise et toutes ses marches qui tournicotent, encore une chose qu’on ne peut plus faire ! Vérone, Milan avec sa cathédrale majestueuse !

1968 8-n°19

Pour finir avec la Suisse pour le traditionnel 'adieu' (le bonjour helvète) à la famille : mon arrière-grand-mère Valentine, dont je vous ai parlé il y a peu, son époux était Suisse!

C’était merveilleux d’évoquer tous ces souvenirs avec mon petit-fils, d’abord parce que ce sont des souvenirs merveilleux, ensuite parce que je ne crois pas que je retournerai en Italie un jour. Je ne suis pas triste, au contraire, je me dis, quelle chance, mais quelle chance j’ai eue !

 

Et vous? De jolis souvenirs?

23 mai 2019

Ma vie est passionnante

Lundi, je me suis rendue à Villedacôté pour me faire faire une prise de sang (TSH). Il faisait beau et je n’avais rien de mieux à faire, alors pourquoi ne pas aller flâner au Leclerc ? Au lieu de faire le grand tour, c’est-à-dire suivre le chemin que je connais, j’ai pris la merveilleuse initiative de tourner tout de suite à gauche (alors que je n’ai aucun sens de l’orientation, soit dit en passant). Les petits oiseaux chantaient, le soleil brillait, j’ai marché tranquillement jusqu’à ce que j’arrive à un joli rond-point arboré qui desservait plusieurs rues. Au bout de l’une d’elles j’ai cru reconnaître ce qu’on voit au bord de la route qui passe devant le Leclerc, et effectivement je ne m’étais pas trompée. J’étais drôlement fière de moi ! J’avais trouvé un raccourci!

Hier je suis allée à la piscine (aussi à Villedacôté), cette fois munie de ma charrette car j’avais des courses à faire. Ensuite, j’avais prévu d’aller chercher mes résultats d’examen en prenant mon petit raccourci.

Me voilà partie. Au bout de quelques mètres je reconnais le square, tout va bien. En revanche, quelle est la rue qui mène au labo ? La rue de la Cerisaie? La rue de la République? Le boulevard Raspail ? Flûte, elles se ressemblent toutes! Quelle idée aussi de tailler tous les arbres pareil! Comment peut-on s’y reconnaître dans ces conditions ? Bon, allez, au pif, je prends la rue de la Cerisaie. Purée ça monte ! Et cette charrette qui pèse un âne mort ! Oui, parce que je viens d’acheter tout ce qui était en promo, dont six boîtes de haricots verts pour le prix de quatre. C’est lourd !

Allons bon, je ne reconnais rien du tout. Il y a des arbres partout. Pourquoi ils ont mis des arbres partout ? Je reviens sur mes pas et je m’engage dans la rue de la République. J’arrive devant une école. Y avait-il une école la dernière fois ? Il me semble bien que non. Tant pis, je vais faire demi-tour, ce serait trop bête de m’éloigner encore avec cette charrette au bout du bras qui pèse une tonne ! En plus avec ma super idée de tester un chemin le jour où ma charrette est remplie à mort je suis fichue d’arriver au labo quand il sera fermé!

Allez zou, le nouvel itinéraire ce sera une autre fois!

Me revoilà au rond-point. Purée, je ne reconnais plus rien ! Par où suis-je arrivée, déjà ? De cette rue-ci ? De celle-là?

Plouf, plouf, ce sera toi que je prendrai ! Au point où j’en suis.. Je crois reconnaître quelque chose! Chic, me revoilà devant le Leclerc ! OUF. Allez, fini le zèle, je reprends le trajet que je connais !

Le labo ! Pas mécontente d’y être ! Entre la séance de natation, le raccourci et les courses, je suis lessivée ! Et je ne parle pas de la chaleur ! J’ai une pensée émue pour mon maillot de bain qui est dans la charrette, mais bon, ma grande sagesse toute récente m'empêche de l'enfiler!

Du labo, je me dirige vers la gare. Purée, j’ai hâte d’être à la maison ! Allez, un dernier effort! Hop hop ! Je tiens le bon bout, je suis presque arrivée! Si j’étais un grain de maïs à pop-corn, j’éclaterais de joie ! POP !

Tiens, c’est bizarre.. L’affichage n’est pas comme d’habitude....... Que font tous ces gens, là, agglutinés sur le quai? À l’instant même où je constate cette étrangeté, une voix mâle de très mauvais augure annonce par haut-parleur que la circulation des trains est suspendue ! Oh non, purée! Rien qu’à l’idée de ce qui m’attend (pour commencer, me retaper dans l’autre sens tout le trajet que je viens de faire!), j’ai les jambes sciées ! Je m’assois sur le bord du trottoir, contemplant d’un air las le cadavre de mon espoir lâchement assassiné.

Il faut dire que j’ai mal aux jambes, c’est inhabituel! Je me demande si ce ne serait pas le cours de yoga de la veille? Je ne sais pas ce qu’avait la prof, elle nous a fait prendre des postures toutes plus tordues les unes que les autres (i.e. avec torsion). Est-ce parce qu’on était peu nombreux (seulement six), ça l’a contrariée ? Voulait-elle se venger de quelque mauvais karma ? Toujours est-il que nous avons eu droit au cobra (avec torsion), à la sauterelle (avec torsion), et à l’arc (qui est une torsion à elle toute seule). Évidemment pour elle c’est facile, elle se plie comme une machine à gaufre !

Bref, hier c’est à peine si je tenais debout, on aurait dit Renaud déboulant sur le plateau de Drucker, tadadam..

Ensuite, pour se détendre, on a mis les yeux complètement à droite, les yeux complètement à gauche, les yeux complètement en l’air, les yeux complètement en bas, les yeux complètement au milieu, et hop, tournez manège ! Et puis alors, pour finir en beauté, la posture de l’arbre !

Alors, la posture de l’arbre, normalement ça ressemble à ça :

arbre

sauf qu’avec moi, à la fin ça ressemblait plus sûrement à un tas de bûchettes ! Non pas que ce soit particulièrement difficile, non-non ! J’aime bien la posture de l’arbre ! C’est juste qu’assez rapidement, j’ai senti que mon arbre penchait... Un arbre de Pise, en somme... Forcément, à nous faire tourner les yeux dans tous les sens, j’avais le tournis ! Et quand il a fallu joindre les mains au-dessus de la tête, je ne sais pas ce qu’il s’est passé, j’ai perdu l’équilibre et je suis tombée dans les bras de ma voisine, très surprise que je lui saute au cou! Heureusement, pour faire son arbre elle avait eu la bonne idée de se cramponner à la rampe (du cours de danse), ce qui nous a évité de dégringoler en chœur sur son tapis!

Enfin, pour en revenir à ma vie trépidante (le retour à la maison à pied), que dire?

J’ai eu chaud, très (j’ai encore pensé à mon petit maillot de bain, mon maillounet, tout seul au fond de ma charrette et qui aurait été si content de venir sur moi !). J’ai eu mal aux pieds (il faut dire que je n’étais pas chaussée pour marcher ! Figurez-vous que j’avais prévu de rentrer en train !) et puis alors, j’ai eu mal au bras!

Alors, au sujet du bras, j’ai une anecdote : figurez-vous qu’un jour – c’était il y a quelques années - j’étais allée consulter parce que je n’arrêtais pas de maigrir (après avoir passé mon temps à grossir !). Et voilà que me tâtant dans tous les sens, le médecin me trouve un renflement sur le bras, une petite masse, me dit-il.. Super ! Un lipome, qu’il m’annonce!

- C’est quoi ça encore ? que j’lui fais.

- C’est rien ! fût sa subtilissime réponse (c’est pas avec des explications pareilles que j’allais avoir la cervelle encombrée !)

Enfin bref, il m’avait quand même fait passer une échographie, qui avait révélé un muscle deltoïde un peu gros, mais bon. Vous faites du sport ?

Personne n’a jamais songé au tirage de charrette pour être musclée d’un seul bras!

Dans la dernière ligne droite, j’en étais à imaginer un canal aquatique qui relierait la gare de Villedacôté à chez moi.. C’est vrai, quoi, c’est quand même plus agréable de nager que de marcher, surtout quand il fait chaud ! Quant à la charrette (ou sac, ou tout ce qu’on veut !), il suffirait d’imaginer un système de tapis roulant, comme pour les bagages dans les aéroports !

P1030437

Roule ma poule !

19 septembre 2020

À quoi servent les regrets ?

2015 5-15 Hauts de France0003

À vrai dire, je n’écoute pas les infos. Plus exactement, je regarde peu la télé. C’était déjà ainsi avant la pandémie, c’est devenu pire.

J’ai appris hier matin que le port du masque est obligatoire dans ma petite ville de 6000 habitants. Je suis partie à la recherche des infos à ce sujet : en fait, il l’est depuis une semaine déjà ! Je trouvais bizarre aussi de croiser tant de gens masqués ... on peut donc dire que j’ai eu de la chance ! J’ai croisé une fois une voiture de gendarmerie, ils ne se sont pas arrêtés.

Ça m’a fichu les boules, hier. Et puis ensuite je me suis fait la conversation. Était-ce si grave ? Ma vie est-elle en danger ? Ma ville est-elle bombardée ?

Ça fait des années que je veux lâcher sur le passé. Ça fait des années que je veux lâcher sur les scénarios catastrophe du futur (ma grande spécialité). Juste savourer l’instant présent.

C’est vrai qu’avant, quand j’allais nager et que je me baladais librement, que je faisais ma folle aux cours de yoga ou que j’allais à la mer avec mon frère, mes enfants et mes petits-enfants, c’était des moments de bonheur et de plaisir absolus. Mais étais-je vraiment dans l’instant présent ? Peut-être pas, finalement. Non, sûrement pas. Mon esprit était pollué par toutes sortes de pensées, avant, pendant, après. Je trouvais encore le moyen de râler intérieurement. Je n’étais pas dans le moment.

Il aura fallu ça pour m’obliger à accepter, à accepter vraiment, même si ce n’est pas facile. Même s’il faut recommencer, tous les jours.

Accepter.

Je pense à ma parente du Nord décédée en 2019. Elle me manque beaucoup. Ces derniers jours, j’ai relu toutes les lettres qu’elle m’avait envoyées. Quelle chance j’ai eu qu’elle aime autant écrire que moi !

Sa dernière lettre date de 2015, elle avait 95 ans. Ensuite, ses doigts ne lui ont plus obéi. Mais elle avait été généreuse aussi dans ses envois : ma boîte de lettres et mon cœur ont débordé.

Elle m’a fait ce cadeau : pouvoir caresser son écriture du bout des doigts. L'entendre dire "je vais te considérer comme ma petite fille, tu es si gentille avec moi", revivre nos échanges, sourire à sa façon de parler "du Nord". Ça me manque.

Elle disait, cette parente : "Il faut nous aimer avant".

Elle disait, cette parente : "Un conseil, profite bien de tes parents, aime-les, soigne-les, car un jour, quand ils nous quittent .."

Elle disait, cette parente : "Tout peut s’arrêter en un instant".

Elle disait : "Et à quoi servent les regrets ? Il faut nous aimer avant."

2015 5-15 Hauts de France0002

8 avril 2016

Demain on verra

Bonjour à vous,

me revoilà après une période d'absence assez longue! Après tout peut-être est-ce "normal"... Déjà 10 ans que je "bloggue", sans doute se lasse-t-on de part et d'autre à un moment donné...

Je suis en pleine réflexion ces temps-ci, et notamment sur la propension que j'ai eu ces dernières années à étaler ma vie intime, le moindre recoin de mes pensées à tout vent.

Je voudrais profiter de ce petit mot pour remercier mes "plus vieilles" amies, à commencer par ma soeur sans qui toute cette aventure ne serait jamais arrivée puisque c'est GRÂCE À ELLE que je me suis mise à blogguer. Merci à toi, soeurette, et merci à vous de m'avoir été fidèle-s depuis dix ans, vous avez un mérite certain quand on sait le nombre de blogs que j'ai multipliés comme des petits pains!!! Pour me suivre il fallait vraiment que vous m'aimiez et de cette marque d'affection, de cette fidélité, je vous remercie infiniment.

Alors, depuis l'expérience du chalazion qui a débuté comme par hasard à une date anniversaire particulière, le fait que cela ait duré trois mois et demi (111 jours exactement) m'a fait beaucoup réfléchir, et m'amène à essayer de porter un regard différent sur la vie.

Premier exemple: hier, cela faisait 9 ans que ma mère est morte. Jusqu'à présent, je somatisais toujours à cette période, j'avais mal au ventre, des angoisses et tout le bazar. Hier, j'ai décidé que le 7 avril est maintenant ... le 7 avril. Ma mère, je la porte dans mon coeur, je la porte en moi. Je la porte si bien qu'il m'arrive de penser furtivement, quand je cuisine, à lui passer un coup de fil pour lui demander un conseil (c'était une excellente cuisinière!)....

Mais repenser à ses derniers jours si douloureux, hein, ça ser(vai)t à quoi?? (Bon, on ne somatise pas parce que "ça sert à quelque chose", mais sans doute suis-je prête à essayer autre chose...)

Deuxième exemple: ma cadette il y a peu a traversé, dans sa période déjà bien down, une période encore plus noire. Alors qu'elle s'en épanchait auprès de moi, j'ai fini par saisir qu'elle angoissait pour quelque chose qui est censé arriver dans six mois. Alors moi: " QUOI???? Tu es en train de me dire que tu te mets dans un état pareil pour quelque chose qui n'est pas encore là? Qui n'arrivera peut-être que dans six mois??? Ou peut-être pas??" Et là je suis montée sur mes grands chevaux, affectueusement bien sûr, pour lui botter les fesses virtuellement LOL

Voilà l'autre chose que m'a appris le fait d'avoir eu un chalazion pendant plus de trois mois: la patience, la confiance (en moi, en ma capacité de prendre soin de moi) et aussi, "Aujourd'hui c'est comme ça, demain on verra".

Vous êtes aussi dans mon coeur, je suis assurément moins présente qu'avant mais je voulais que vous le sachiez.

Je vous souhaite une belle journée, plein de courage pour ce que vous avez à affronter.

Et je vous propose pour illustrer le tout des images qui n'ont aucun rapport, car quand même, faut pas décoco!! Ma mutation ne fait que commencer LOL!

 

DSCN5031

DSCN5032

DSCN5033

DSCN5034

Alors je vous explique, c'est à quelques kms de chez moi, à Auvers-sur-Oise exactement (oui, où est enterré Van Gogh), on sort de la ville et on a vraiment l'impression d'être ailleurs! C'est une ferme où les poules sont élevées en plein air, il y a trois ou quatre champs l'un à côté de l'autre (la dernière photo montre la clôture des champs en question). On y trouve aussi des poulets, pintades, oies, canards, dindes...

Conclusion, menu d'hier soir: oeufs à la coque!

Belle journée à vous!

11 mars 2019

Des milliers d'étoiles

Ce matin c’est le bruit de la pluie qui m’a réveillée, alors qu’hier le ciel était d’un bleu extraordinaire, avec un vent qui m’a fait croire le temps d’une journée que j’étais au bord de la mer (maintenant, mon bambou a le front tout aplati !).

C’est bien, la pluie. Le vent c’est bien aussi, la vie est belle quand on a un petit frère qui n’est pas malade. La gratitude ne me quitte pas.

J’ai beaucoup nagé ces derniers jours (vacances sco). En plus c’est tellement joli les reflets du soleil à la surface du bleu si particulier de l’eau des piscines, on dirait des milliers d’étoiles.

L’autre piscine en effet, celle où je ne vais pas souvent, est très lumineuse, deux faces sur quatre sont vitrées, c’est génial, d’autant qu’elles donnent sur une pelouse et des arbres (possibilité d’y faire de la chaise-longue l’été). Bref, un pur bonheur.

J’ai beaucoup nagé et je suis bien contente de reprendre le yoga demain (surtout que c’est yoga nidra, je vais pouvoir me reposer). Entre les soucis de santé de mon frère et les vacances scolaires ça fait un mois que je ne suis pas allée en cours !

J’ai demandé au fils de ma mère comment il s’en sort avec l’arrêt de la cigarette (il fallait s’y attendre, le médecin lui a ordonné d’arrêter de fumer).

Mal.

Mon frère n’a pas eu la chance, comme moi, d’avoir un pneumothorax dans sa jeunesse, et même deux (oui, quand même! Il m’en a fallu deux avant que je me décide à arrêter de fumer!!).

Ça va être coton, surtout que Maman a passé notre existence à répéter C’est son seul plaisir dans la vie ! (avec la bouffe, la natation, le ski, etc..), bilan c’est l’argument massue que mon frère me sort, "C’est mon seul plaisir !".

Peut-être, frère, mais il y a des plaisirs moins nocifs que d’autres !

À part ça j’ai vu mes petits-fils, qui n’ont plus de petit que le nom (l’aîné chausse du 45 !). Globalement ils sont moins bruyants (concentration sur écrans divers) sauf pendant les matches de foot ou par intermittence et pour des raisons tout-à-fait surprenantes ! Exemple : le plus jeune se met en colère contre l’aîné (ils en viennent aux mains), au motif que le grand n’arrête pas de lui faire des bisous dans les cheveux, Non mais mamy il arrête pas de m’embêter, il fait que m’embrasser ! J’ai quand même le droit de regarder la télé tranquille !

Oui mon chéri, je comprends, être harcelé de bisous quelle horreur!

Le second (le coquet) a la voix qui mue ! Wowowo.. (Je suis contente de n’avoir jamais été un garçon, ça ne doit pas être facile tous les jours!)

Côté boîte aux lettres, merci Saby pour l’éclat de rire en ouvrant l’enveloppe ! (je mettrai l'image quand toutes les destinataires auront reçu ton envoi)

Heu, c’est pour me faire passer un message, ou bien ? rire

 

Pour terminer, un petit sondage : aimeriez-vous lire..

1) la suite d’Une lenteur ivre ?

et/ou

2) mes aventures médicales ?

(En commentaire pour me le dire, ou Clic clic sur Contacter l’auteur en haut à gauche).

Allez, une petite image paisible pour vous souhaiter une journée de même,

P_20190307_155550a

le bord de l'Oise..

P_20190307_160723ar

L’Oise a sa sirène..

statue-15

Parfois, même, comme la Seine son zouave,

elle prend l'eau!

 

Très belle journée à vous !

bisoussouffle

4 avril 2019

Tu as les yeux de ton père

Ce matin encore je me suis réveillée de bonheur. J’ai bien dormi, j’ai même dormi profondément, le cocktail piscine-papier peint-yoga n’y est sûrement pas étranger, mais surtout, surtout, aucun mal ni aucune douleur ne m’ont tirée des bras de Morphée.

Depuis quelques années, j’aime mon corps.

Je vais essayer d’être plus précise : j’ai passé mon existence, déjà fort longue, à me détester, rejeter mon apparence, me trouver moche et grosse. Quand j’étais jeune, il y avait ma sœur et la concurrence était rude : grande, blonde, elle raflait tous les gros lots, et même les petits ! Elle raflait même le cœur de mes parents, et je restais dans mon coin, mal-aimée, maladroite, mal tout court.

Plus tard, ça a continué, je ne m’aimais pas-je ne m’aimais pas-je ne m’aimais pas. Quand je plaisais à un homme, il fallait qu’on me le prouve par A + B (je n’y croyais pas quand même !) et s’il me le disait lui-même, je ne le croyais pas non plus. Je me suis acharnée toute ma vie à me jeter à la tête de ceux que je n’intéressais pas. J’ai toujours évité ceux à qui je plaisais (les gentils). Ce qui m’a permis, excusez-moi du peu, de passer ma vie à me plaindre !

Ce qui est incroyable c’est que lorsque je regarde les photos de moi avant, je me trouve belle. Mais oui! Je me trouve belle! D’où me venait cet acharnement à me persuader du contraire? Qu’avais-je peur d’affronter, au juste?

Et puis un jour, j’ai commencé à me regarder. À me regarder vraiment. Je ne le faisais jamais en fait, je fuyais les miroirs.

Et j’ai vu deux yeux. Deux yeux en bon état de marche et qui me permettent de voir, de lire, d’écrire, de faire des photos. J’ai vu les trois tifs sur mon crâne qui rebiquent quand je sors de la piscine, c’est mignon ! J’ai vu mon ventre, il est un petit peu rond maintenant, pas beaucoup, un joli petit bedon. J’ai hérité la taille fine de ma mère, et quand j’étais jeune et qu’un homme mettait ses mains autour de ma taille, ses doigts se touchaient.

Mon ventre, c’est lui qui a toujours morflé en premier. Maintenant je le bichonne. Je lui mets une petite bouillotte tous les soirs et je le câline. Parfaitement. Mon ventre, je le câline. Je pense à tous mes organes au-dedans qui, la plupart du temps – quand je ne les malmène pas trop - font si bien leur travail, si consciencieusement. On n’y pense jamais. On ne pense jamais à ce corps, notre corps, qui est un véritable miracle. Et dire qu’il y a des gens qui ne croient pas ! Alors que ce qui nous est donné est si parfait !

Je ne suis pas en train de dire que les injustices, la douleur, la maladie n’existent pas et que tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes. Les épreuves existent, on y est confrontés dans la réalité. C’est inévitable.

Je dis simplement que souvent, on se fait un monde de choses somme toute puériles. Quelques kilos en trop, le nez comme ci comme ça. De toute façon on ne peut pas changer. Je suis comme je suis, avec mes yeux de chinoise comme disait Maman, tu as les yeux de ton père. Je pleurais encore plus fort quand elle me disait ça alors que c’était des mots d’amour. Qu’aurait-elle pu me donner de plus beau que les yeux de l’homme qu’elle aimait ?

Je suis comme je suis, avec ce visage-là, avec ce corps-là, deux jambes qui me portent partout où je veux aller.

C’est un miracle.

C’est. Un. Miracle.

Peut-être même que toutes les interventions chirurgicales que j’ai subies, c’était des appels de mon corps me hurlant d’arrêter de le maltraiter.

Je réalise la chance, l’immense chance que j’ai d'avoir traversé ces épreuves de souffrance physique qui me permettent maintenant d’apprécier tout ce temps où je vais bien, où je n’ai pas mal ; double chance que cela me soit arrivé lorsque j’étais jeune, avec suffisamment de force pour endurer cela. Car maintenant je me sens vulnérable. Je me sens fragile. Je veux qu’on prenne soin de moi et qu’on ait des attentions pour moi!

Ah, une autre chose : depuis quelques temps, j’ai le cœur à droite. Le cœur, vous savez, cet organe qui fait boumboum quand on est touché-e, ému-e, en empathie : je le sens à droite (peut-être devrais-je lever le pied sur certaines postures de yoga).

Eh bien mon cœur à droite, il envoie des pensées d’amour à tous ceux et toutes celles d’entre vous dont le corps est malmené, tous ceux et toutes celles d’entre vous qui traversent des épreuves de santé ou dont les proches traversent des épreuves de santé.

Voilà.

 

P_20190403_153723A

Ce n'est pas facile de réussir une photo d'arbre en fleurs!

(spéciale dédicace à l'oeil aiguisé de Coum'!)

P_20190403_153656A

Je croyais que c'était un prunus, mais un Monsieur me voyant mitrailler ce pauvre arbre s'est arrêté à ma hauteur et a parlé de cerisier! Les paris sont ouverts!

 

Je vous souhaite une belle journée!

(¯`*´¯)
`*.¸.*
¸.*¨ ¸.*¨)
(¸. .´ ¸¸.`¨
*

6 avril 2019

Ma vie est foutue

Pourquoi ré éditer ce message? Pour les nouvelles illustrations, pardi! content1 (2)

 

Ça y est ! J’ai quasiment terminé l’arrachage du papier peint de la salle ! Ne reste plus qu’une petite poutre de rien du tout, que je vais défaire de son revêtement les doigts dans le nez (pense-je naïvement), poutre dont la continuité est (était) une toise commencée lorsque l’aîné de mes petits-fils avait 3 ans, et sur laquelle, mise à mal quand j’arrachais le papier du mur d’à côté, j’ai commencé à m’apitoyer..

Mais j’ai un super remède dans ces cas-là, j’appelle mon fils!

Et alors ? qu’il me fait, C’est pas grave ! Arrache !

Donc, la poutre.

Dégager ce qui est sur la cheminée et autour. Réaliser ainsi qu’une photo de mon père n’a pas bougé de là depuis son décès, il y a dix-neuf ans ! Alors que sont passés : des dessins, des photos,  des assiettes de collection, tout ce qu’on veut, quoi ! Et Papa, lui, stoïque : toujours là !

Allez zou, Papa ! Là-haut, avec les anges!

Bien. Je m’y colle. Et là, surprise ! C’est dur, purée ! Il n’y a aucun appui, aucune prise, et en plus, soit je suis sur la dernière marche de l’escabeau et il faut que je tienne les bras levés, soit je me mets tout en haut de l’escabeau et je me retrouve pliée en deux. Je n’ai plus les bras levés, certes, mais j’ai les fesses en l’air et les lunettes de plongée me glissent du nez. Saisie d'un brusque désarroi, voilà que je me mets à répéter des choses affreuses comme "Ma vie est foutue". J’en suis à – 3 sur l’échelle de la béatitude quand soudain, la lumière du soleil poudrant d’or la blancheur des murs que j’ai déjà dévêtus me fait penser à la fugacité d’une vie de papier peint et au sens de ma mission. Tout aussi vite, je me ressaisis. N’ai-je pas été choisie pour redonner à ces murs toute leur pureté ? Alors je reprends mon bâton (en forme de spatule) et je gratte.

Depuis, je marche comme une petite vieille (les reins) et j’ai mal au cou (la tête) mais je garde espoir.

Un jour, je l’aurai!

 

wDrap_Emmanuel_-8107211 (2)

© Emmanuel Charmeline

 

Merci à Sophie d'avoir joué les entremetteu pensé à la pauvre petite chose fragile jouant sa vie sur un escabeau que je peux être à mes heures perdues!

Merci à Emmanuel Charmeline de s'être dévoué corps et âme à son art! et de partager! Je vous embrasse, smouiiiiiiiiich... (oh zuuuut! J'vous ai collé des p'tits bouts de papier peint sur les joues, ça se colle n'importe où cette cochonnerie, désolée, vraiment!)

 

Publicité
Publicité
<< < 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 20 30 40 > >>
Publicité
Derniers commentaires
Archives
Publicité