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Un peu de silence ..
30 mai 2021

Real eyes

Puisque j’ai les mots au bout de la plume, je t’en prie, ne romps pas ce fil qui nous lie. Je me sens si petite parfois que dans ces moments-là, la vie ne me porte plus, elle m‘emporte comme si j’étais une bulle.

Maintenant que je ne te vois plus, maintenant que je ne te touche plus, tu me manques tellement Maman. Tu me manques tellement.

Alors je pense à toi, je te revois et je me sens paisible et rassasiée. Tu sais, il y a eu tellement et tellement de rancoeurs, de contradictions en moi depuis que tu nous as quittés !

Enfin je suis en paix. Enfin je peux te parler du plus profond de mon cœur.

C’est le matin, le ciel avec ses couleurs si tendres, et les arbres Maman, tellement vivants ! C’est si beau que ça me fait mal ... Alors je m’assieds tranquillement, et ainsi blottie dans un sentiment de vie qui se dilate, je te prends la main. Tu avais de toutes petites mains, Maman, avec des doigts très fins, des doigts de petite fille. Sais-tu que ma grande a les mêmes mains que toi ?

Je ferme les yeux sur cette sensation tiède, et j’ai l’impression d’entendre les pulsations de ton cœur comme lorsque j’étais dans ton ventre, ces pulsations qui ont été ma première musique.

Ma première musique : le langage du cœur.

Cette musique m’ancre à toi, cette musique m’ancre à moi. Je me recentre. Je me retrouve. J’entends le son du monde.

Maman, approche-toi, je ne te l'ai jamais dit :

 

merci de m'avoir donné la vie.

 

 

 

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23 mars 2022

J'aurais voulu être trapéziste !

Les jours se suivent et ne se ressemblent pas. Un jour mal, l'autre moins. Et pour te répondre, Aline, je limite au maximum la prise des antidouleurs. L'infirmière m'a dit de glacer trois fois par jour alors je glace. Les infirmières (elles sont deux) savent me rassurer, me remonter le moral. Je les adore et je leur pardonne de me dire aussi que ça ne va pas se resouder là-tout de suite-maintenant. Smouiiiiiiiich !

Je ne rêve plus que je nage, je rêve que je marche. Avec ma botte mais je marche, normalement, vite, sans fatigue et sans mal. Je parcours la nuit mes chemins plein de petits cailloux. C'est bien.

Grand soleil aujourd'hui. Il inonde ma chambre.

Pour vous expliquer le côté pratique de mon installation qui ne l'est pas, mon PC est posé sur mon petit bureau d'adolescente, auquel je tiens comme à la prunelle de mes yeux parce que c'est mon grand-père qui l'a fait. Ledit bureau est coincé dans un angle engoncé entre le mur et le lit. Je peux écrire avec la jambe posée sur le lit et le clavier sur les genoux, mais, évidemment, l'écran est sur le côté. De toutes façons je ne tiens pas très longtemps dans cette posture, et j'en suis la première navrée, croyez-le bien.

Mon autre drame dramatique est que je ne tiens pas mieux devant la télé, dont je pensais pouvoir enfin amortir l'achat.

Heureusement, j'ai une tablette (ma grande m'a envoyé une clé avec plein de films dessus). Clé que j'ai dédaignée les deux premières semaines mais j'avoue que maintenant je l'apprécie beaucoup.

Hier j'ai regardé Une Ferrari pour deux. Drôle, pas prise de tête, je l'avais déjà vu plusieurs fois, j'aime bien les deux acteurs principaux.

Au début du film, quand Bernard Le Coq et Pierre Arditi font une pause pipi dans la forêt, eh bien voyez-vous, c'est MA forêt. La caméra montre un panneau "Le Puy sur Loire" alors qu'en réalité vous n'êtes pas à Le Puy-sur-Loire mais chez Ambre-sur-Francilienne. L'image d'après, on aperçoit au loin le Château de la Chasse.

 

Pas le momo aujourd'hui. Mes jambes sont mou, mou, ô si mou ! Pourquoi n'ai-je jamais songé à apprendre à marcher sur les mains ?

Est-ce que les trapézistes se cassent la malléole ?

J'aurais voulu être trapéziiiiiiiiiiiiiiiste !!! ♫`♫♪ ♫¸♪

10 décembre 2023

288 !

Deux cent quatre-vingt-huit !

Deux cent quatre-vingt-huit visiteurs hier !

Je suis allée voir les stats vu qu'il y a eu un seul commentaire (merci Céladon !), je voulais savoir si ça vous avait plu. Visiblement, oui !

C'est énorme pour moi, 288, depuis que je fais ce blog "privé", c'est-à-dire qui n'est pas censé être connu autrement que par ceux qui le connaissent (j'adore mes explications). J'aime bien l'intimité, j'adore qu'on soit rien qu'entre nous .. on n'est pas bien, là, tous les 288 ?

Pour en revenir à mon sujet de perplexité, qu'est-ce que j'aurais mis comme comm', moi, après ce genre de mots ?

Comme Céladon, sans doute, j'aurais rebondi sur le grand Clapton, que je n'ai jamais eu l'honneur de voir en concert mais que j'ai tellement écouté … D'ailleurs à la réflexion les moments intimes sont souvent liés à une musique, une chanson .. il y a celle de Cohen par exemple, Dance me to the end of love, qui me broie toujours autant le cœur ..

La musique, les chansons plutôt, font partie intégrante de mon quotidien. Quand j'étais jeune je m'étais initiée à la musique classique, J'aimais beaucoup Liszt mais aussi Chopin, Beethoven, Mozart .. mais surtout Liszt. Je ne sais pas ce que j'avais avec ce musicien, j'avais tout lu Liszt en plus de l'écouter .. À cette même période une de mes copines jouait au piano "Le lac de Côme", je ne sais plus qui a composé ce morceau, j'ai oublié, mais pas les frissons qui me parcouraient le corps quand elle le jouait ..

Par la suite j'ai laissé tomber la grande musique, fallait être trop concentrée et moi j'aime bien bouger quand j'écoute. Il n'y a que les Grands dont je ne me sois jamais lassée (Brel, Aznavour, Brassens, Ferrat, etc). Et maintenant, maintenant que j'ai retrouvé l'usage de mes jambes et que je tiens suffisamment longtemps debout pour écouter un CD entier, je ressors ma machine à musique, et je danse dans la cuisine en écoutant tout ce qui me plaît, Claudio Capéo, Vianney, GCM, Slimane ..

En ce moment c'est "Des milliers de je t'aime" parce qu'à un moment il chante "si tu savais comme je l'aime, ton petit cœur à la crème" (bon en réalité il dit "ton petit cœur à la traîne", mais je trouve que "ton petit cœur à la crème" ça fait chou, c'est mieux !), donc je chante "ton petit cœur à la crème" ..

Bon allez, je vous mets Cohen, c'est une valeur sûre !

 

Bon dimanche les loulous !

 

PS hier, j'ai nagé pendant une heure. C'était divin. Ensuite, il a bien fallu que j'affronte de nouveau la pluie pour rentrer (traitreusement, à l'aller, elle avait été modérée).

Depuis quelques temps, je prends le parapluie que ma fille a laissé chez moi en dépannage .. ben je vais vous dire un truc, Pépin 1er (oui, je donne des petits noms à mes affaires, pas vous ?) venge tous les parapluies que j'ai toujours critiqués (à la base je n'aime pas les parapluies, c'est encombrant, faut les tenir, ils ne savent rien faire tout seuls, bref, on se demande à quoi ils servent).

Au premier coup de vent (bon, OK, c'était une bourrasque !) il s'est retourné et toutes les tiges censées le tenir ont explosé !

Bilan, toute la flotte de France et de Navarre m'a coulé dessus ainsi que sur mon magnifique sac à dos rose, je ressemblais à la nana dans la scène des 101 Dalmatiens quand le couple d'humains se rencontrent ... À part qu'en guise de mec c'était Pépin 1er que je tenais ..

11 juillet 2022

Tout va mal !

Hier je n'ai voulu voir personne, mes larmes rempliront les nappes phréatiques (dixit Julie) et c'est tant mieux car notre planète est si maltraitée que ça y est, nous sommes au point de non-retour et tout le monde s'en moque, en tout cas trop peu de gens s'en soucient !

Avant-hier j'ai eu un choc, mon frère m'appelle en me disant "T'as des nouvelles de Brie ?", Brie étant notre sœur, il me dit "tu regardes pas la télé ?" (non), il venait de voir que Bessèges, la ville où elle habite, était en feu !

Aussitôt j'appelle ma sœur, qui me dit, T'inquiète, je suis de l'autre côté de la Cèze, ce qui ne m'a pas du tout rassurée vu la profondeur de la Cèze en question, mais je n'allais pas être plus royaliste que le roi, vu que de toutes façons la frangine, le fameux jour de l'incendie, s'est couchée du sommeil de la juste comme si de rien n'était et c'est sa fille qui l'a réveillée deux heures plus tard pour lui demander si elle était toujours vivante ...

Voilà les deux sœurs, un bel exemple de frangines qui s'adorent bien que totalement différentes, l'une blonde l'autre brune, l'une in-dé-pen-dan-te et qu'on la colle pas, misère ! DE L'AIR ! (c'est pas elle qui rêvait d'un mec à vénérer et d'une ribambelle de gosses), l'autre attachée à tout et à tout le monde (fais-moi un bisouuuuuuuuuuu), l'une qui s'en fait POUR RIEN et l'autre qui s'en fait POUR TOUT !

Ça fait une bonne mesure on va dire, même si ça n'avait pas été l'avis de nos parents, complètement sonnés, quand elle est partie à l'autre bout du monde (le Gard) * et qu'il ne leur restait plus que leurs yeux pour pleurer et le Pot de Colle (moi) ..

* je parle de ma sœur avec son autorisation (et je parle de ma sœur (mon double, mon moi en super mieux) depuis que je bloggue, comme le savent ceux qui ont connu Zen pour les Nulles),

 

 

Bonne journée à vous !

4 juillet 2023

Mardi 4 juillet

 

Mes nuits sont plus moches que vos jours.

 

Causes possibles :

- Ma vie est pourrie

- My tailor is rich

- Mon chirugien is beautiful

- Mes jambes sont pourries (en fait, mes jambes sont magnifiques. L’infirmière vient de me dire : "Vous êtes une carte de visite pour un chirurgien orthopédique. Comment ça se fait que vous êtes musclée comme ça ?" Je lui ai parlé de ma 2e maison (piscine) où j’allais tous les jours dans mon autre vie (snif, snif, snif)

(gaffe, bro, tes en train de virer râleuse) 

 

Et vous, la vie, ça va comment ? 

 

 

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9 janvier 2017

Près de moi

Quelques jours avant Noël, j’ai eu envie de me faire couper les cheveux. Je n’en avais pas besoin, étant donné que j’étais allée chez le coiffeur récemment, mais je ne sais pourquoi j’ai éprouvé ce désir. Il paraît qu’il faut apprendre à s’écouter..

Il faut savoir que j’ai toujours aimé les cheveux, les cheveux longs, veux-je dire. Quand j’étais gamine, je rêvais d’une chevelure infinie, descendant jusqu’aux pieds.. Je rêvais de n’être habillée que de mes cheveux. J’avais d’ailleurs de beaux cheveux longs, que je tressais souvent (j’attachais les nattes autour de ma tête).

Savez-vous que les femmes ne portent leurs cheveux épars que depuis peu ? Autrefois (pas si vieux puisque ça date de l’époque de mes grands-mères), seules les filles de mauvaise vie lâchaient leurs cheveux. Les autres, les "bien comme il faut", ne détachaient leurs cheveux pour la première fois que dans l’intimité de la nuit de noces. Je trouve que c’était un bien joli cadeau pour leur mari.

Mais bref, pour en revenir à mes cheveux, j’ai toujours eu avec eux un rapport particulier. Quand j’étais jeune je les coupais rageusement chaque fois que je ne pouvais pas exprimer quelque chose ou que j’étais en colère. Et avec un père comme le mien, c’est arrivé quelques fois. La première, à 17 ou 18 ans, j'avais les cheveux dans le dos, cinq minutes après je ressemblais à un Du Guesclin avorté. La tête de ma mère! Mon père sans se démonter avait tenté d’arranger les dégâts. Ça, mon père, ce n’était pas un homme à qui on pouvait dire non. Ni quoi que ce soit d’autre, d’ailleurs.

Pour en revenir à Noël dernier, me voilà donc avec l’envie de ressembler à Demi Moore dans "À armes égales". Mais franchement, je n’ai pas eu le cran. Sur les photos de famille, ça aurait fait bizarre! Et je ne vous dis pas la tête de mes enfants! Déjà qu'ils ont tiqué alors que je ne suis même pas chauve !

Eh bien vous savez quoi ? J’adore ma nouvelle coupe.

Près du crâne, près du corps.

Près de moi.

Voilà.

2 juillet 2016

Il est où l'bonheur?

Je croyais que je n'aimais pas Christophe Maé. Puis un jour que je zappais sur les 156 chaînes qu'on a sur la télé maintenant, je suis tombée sur lui. Le rythme m'a plu, les paroles, l'atmosphère du clip (dit-on toujours clip? Je n'en suis pas sûre, mais bon j'ai 60 ans et j'assume!). Et puis alors surtout, j'ai été fascinée par son visage qui change sans arrêt. Comment a-t-il fait ça? C'est magique! Vous ne vous demandiez jamais, quand vous étiez jeune, la tête que vous auriez quand vous seriez vieux ou vieille? Ben lui l'a fait, c'est marrant.

Et vous? Vous la connaissez cette chanson? Vous aimez?

4 mars 2019

Quelle belle journée!

Midi, dimanche.

Cinq couverts sur la table, habillée pour l’occasion de sa plus belle nappe.

Quiche lorraine (à ma façon, i.e. ce qu’il y avait dans le frigo) engloutie en deux secondes, poulet en son miel et carottes au persil frais et à la crème. Et bien entendu, un gâteau au chocolat.

Ce que j’aime quand je reçois mes petits-enfants, c’est qu’ils aiment toujours ce que je prépare ! Ça me change de mon fils, qui, me tournicotant autour lorsqu’il avait faim..

(moi) Ce n’est pas encore prêt !

(lui) C'est pas encore brûlé, tu veux dire?

Alors que mes petits-fils :

Une tuerie ton plat ! (Comme ce poulet est goûteux !), Ça arrache les carottes ! (Ces apiacées sont d’un parfumé !) L’en reste, du gâteau ? (Ce gâteau, un baiser !)

Peut-être que, comme le vin, je me bonifie avec l’âge, au moins dans le domaine culinaire!

Toujours est-il qu’à la fin du repas, après que j’eus autorisé les garçons à quitter la table (Vaquez, vaquez!)(Le cadet au plus jeune: Ça veut dire Casse-toi!), ils n’ont fait aucune difficulté à se laisser photographier, alors que j’ai toujours un mal fou à n’avoir ne serait-ce qu’un cliché !

Quelle belle journée !

 

26 mars 2020

Message provisoire

Ce matin je me suis réveillée avec un mal de poumon. J’ai essayé de ne pas paniquer et j’ai pris un Xanax. Je sais d’expérience qu’un mal de poumon qui passe avec un Xanax, ce n’est pas le poumon, c’est la tête.

Je me suis remise au chaud dans mon lit, cet endroit où je suis dehors. Je veux dire : je rêve que je suis dehors. En ce moment, je n’ai jamais autant marché la nuit.

Deux heures plus tard, je me réveille, je pleure. Une fois de plus. Je ne le fais pas exprès, je n’y pense pas, je pleure. Voilà.

Je ne pleure pas mon petit confort, je ne pleure pas mes plaisirs enfuis. Du confort, j’en ai comme jamais je n’ai eu. Certes, nager me manque affreusement. Même marcher dehors .. dehors, mot magique .. dehors..

"Avant", quand je nageais avec un ciel bleu magnifique au-dessus de ma tête, ça me faisait un bien fou.

"Avant", quand je sortais de la piscine, caressée par les petites fleurs des arbres fruitiers balayées par le vent, ça me faisait un bien fou.

"Avant", toutes mes cellules absorbaient le soleil et sa lumière. Ma vie était une chanson.

Qu’est-ce qui a changé ? Le ciel bleu est toujours bleu, en tout cas en ce moment. Le soleil aussi. Enfin, je veux dire, il est toujours là.

La seule chose qui a changé c’est ma façon de les percevoir. J’en conclus que, malgré ce que je crois, je n’ai rien accepté du tout. Je ne vais quand même pas passer mon temps, dans la situation privilégiée dont je jouis, à pleurer toute la journée. Je dois trouver un moyen d’intégrer la nouvelle donne afin de ne plus l’éprouver comme un facteur paralysant à éliminer à tout prix, mais comme un élément qui ne requerra aucune attention spéciale.

Il faut donc que je m’adapte. Il faut que j’arrête de comparer avec avant. Comparer avec "avant" ne me sert à rien, puisque ce n’est plus comme avant. Ce ne sera plus jamais comme avant, c’est en tout cas ce que j’espère, car si ce que nous vivons ne nous apprend rien, alors c’est à désespérer de la race humaine.

Après, je ne sais pas si je vais y arriver, mais en tout cas, il faut que j’essaie.

Premier jour : chaque fois que je passe devant la fenêtre ouverte, je regarde le ciel bleu et le soleil, et je me sens bien..

19 février 2022

Comme un i minuscule

Une fois de plus, le blog de Délia ne veut pas de moi. Alors je vais commenter ici.

J'ai connu tout ce que tu décris, Délia, d'ailleurs ça me fait drôle d'être ainsi replongée dans mon enfance. Il n'y a que les mots qui changent, car les mots que tu utilises, je ne les connais pas.

Ce qui m'a le plus marquée c'est le moulin à café, j'avais le privilège extrême de le moudre, de tourner la manivelle dont tu parles, et de recueillir la poudre dans son petit tiroir, quelle odeur enivrante ! je ne l'ai jamais oubliée et j'aime toujours autant l'odeur du café !

Ma mère aussi était une tricoteuse née. Elle nous habillait des pieds à la tête, elle habillait même nos poupées ! nous n'étions pourtant que trois, la moitié de chez toi, ma mère ne voulait pas d'enfants, les enfants c'est une chaîne, ma mère ne voulait pas être enchaînée. Elle disait à mon père "Tous les enfants que tu me feras tu t'en occuperas !".

Je me rends compte avec le recul qu'elle était avant-gardiste ma mère, que c'était une rebelle.

Franchement, fallait-il qu'elle l'aime, cet homme-là, pour que par amour de lui elle s'assoit sur son indépendance, sur sa personnalité, sur ses libertés ! car nos mères, elles n'étaient que la femme de leur mari. Si le mari était cool – je suppose que ça existait – ça allait.

S'il était dur ..

Parfois, ma mère venait dans notre chambre, là où tous les soirs, mon père s'enfermait avec ma sœur et avec moi. En fait, elle ne venait que quand ma sœur criait. Elle s'interposait entre sa fille, sa petite fille dressée comme un i minuscule, et mon père, cet homme qu'elle aimait. Elle n'était pas bien grande, ma mère, et j'imagine comme son cœur battait à la volée à cause de l'effort inouï qu'elle faisait : oser tenir tête à son mari, essayer de nous défendre, sans qu'il voie à quel point elle tremblait. Enfin je dis nous, mais avec moi ça n'arrivait pas, je ne criais pas, je pleurais beaucoup, très silencieusement. Mais je ne criais pas.

Alors ma sœur, ma toute petite sœur, poussait doucement Maman vers la porte de la chambre. Elle toisait mon père, elle lui disait "tu fais ce que tu veux avec moi mais tu touches pas à maman".

Mais je cause, je cause, et je ne réponds pas aux questions ..

Je m'appelle N. J'aime ce prénom parce que je sais que maman l'a choisi avec soin. Elle voulait un prénom rare, et de fait, ce prénom était peu courant, voire complètement nouveau, au moment où je suis née.

J'aime mon prénom parce que je sais que mes parents étaient heureux quand je suis née, que je suis devenue leur priorité, et ce, malgré tous les malgré ..

Un jour, c'était au début de mon temps à l'École Normale, j'ai eu un malaise. J'avais tout le temps des malaises quand j'étais gamine, ça a commencé pour mes 2 ans, je tombais par terre, plop, les gens autour s'affolaient "qu'est-ce qui se passe, elle est morte !?", ma mère tranquillou répondait "oh c'est rien, elle fait ça tout le temps .."

Le drôle de l'histoire, c'est que pour me faire revenir à moi, mon père me filait des baffes .. enfin des petites baffes, hein. Des baffes d'amour, en somme.

Remarquez, les autres, c'était aussi des baffes d'amour. C'est pour ça que c'est si, si, si difficile, après, d'expliquer que j'aimais mon père, que c'est le seul homme que j'ai jamais aimé.

Donc, j'avais eu un malaise. J'étais libre, pourtant ! Une chose que je ne savais même pas que ça existait ! Je venais d'être admise à l'EN, puisqu'à cette époque lointaine des dinosaures on pouvait l'être après la 3e, j'étais interne (ce qui n'existe plus non plus), et je n'avais plus mon père sur le dos ! Je-n'avais-plus-mon-père-sur-le-dos ! Un conte de fée !

Ben même pas.

D'abord, j'avais abandonné ma sœur. Ce n'était pas conscient bien sûr, et je ne l'ai réalisé que mille ans plus tard, à la mort de ma mère, quand ma sœur, pendant toute la nuit qui a suivi, m'a déballé entre deux verres de rouge tout ce que je n'avais jamais su. Ses fugues après mon départ à l'EN – elle avait 12 ans à l'époque – sa nuit avec un clochard qu'elle ne voulait plus quitter tellement elle se sentait bien .. Mais les gendarmes l'avaient retrouvée - mutisme total de la frangine, comme d'hab - et ramenée chez mes parents.

Pas envie de raconter la suite.

Et donc je ressentais, malgré le fait que j'avais l'impression d'être au Paradis, je me sentais, comment dire, coupable. Pas bien. En tout cas, pas aussi bien qu'on est censée l'être au Paradis.

J'étais à l'infirmerie de l'école. Déjà, j'étais très surprise qu'on en fasse tout un pataquès. L'infirmière était adorable, elle me posait des questions, s'intéressait, je suppose que j'avais répondu quelque chose, mais quoi ? Pas l'essentiel c'est sûr. L'essentiel, personne n'en parlait. Ni la famille, ni les voisins quand ma sœur appelait au secours, ni l'école quand elle se pointait avec un œil au beurre noir et une dent cassée. Une dent de lait, mais quand même.

Je suis à l'infirmerie. Le docteur vient me voir. Un docteur ! J'en étais comme deux ronds de plan.

Il me prend la main. Ou peut-être pas, ça ne devait pas trop se faire à l'époque, mais dans mon souvenir, "il me prend la main".

Il est doux, bienveillant. Je ne connaissais même pas le mot à ce moment-là, surtout au masculin !

Et il essuie mes larmes.

Et il est rassurant.

Il dit :

"Sais-tu ce que signifie N ? N, cela veut dire : espérance" ...

24 février 2022

Les blancs, c'est bien aussi

J'ai rencontré un roux, une fois. C'était il y a longtemps ! l'époque du minitel.. Je ne savais pas qu'il était roux, au départ, vu que notre premier contact s'était passé au téléphone. Il s'appelait Didier. Il ne parlait pas. Enfin, il ne parlait pas beaucoup. Comme je ne parlais pas énormément non plus, imaginez nos conversations … avec des blancs .. et des blancs … et des blancs ..

Enfin, prendre son temps, c'est bien aussi !

L'idée qu'il donnait de lui me plaisait, il y avait quelque chose, je ne sais pas, peut-être justement parce qu'il ne parlait pas ! Il avait un côté rassurant. Il me posait des questions, beaucoup de questions, je n'étais pas habituée à ce qu'on me pose des questions, à ce qu'on s'intéresse à moi.

Très vite j'ai voulu le rencontrer. C'est moi qui lui ai demandé. Certaines personnes me trouvent timide, mais ça dépend pour quoi !

C'est comme ça que j'ai appris qu'il était PDG d'une petite boîte Place de la Madeleine, vu que c'est là qu'il m'avait donné rendez-vous, un 14 novembre au matin. Il m'a reçue dans son bureau. J'étais intimidée et .. émoustillée ! c'est là que j'ai découvert qu'il était roux.

Le voir, c'était comme l'entendre au téléphone, une sensation de rassurance, un homme sur lequel on peut compter, c'est en tout cas l'impression qu'il donnait.

On est allés prendre un noir bien serré-croissant beurre dans un espèce de snack, juste avant qu'il me propose "un endroit plus tranquille", comme il avait dit très élégamment. Mais je ne pouvais pas. Vraiment, je ne pouvais pas. Pas comme ça, pas sans "se connaître" (alors que "se connaître", c'est précisément ce qu'il était en train de me proposer..). C'est complètement idiot .. ce serait maintenant je lui aurais dit ouiiiiiiiiiiiiiiiiii et je crois même que je lui aurais sauté dessus ! En plus j'étais libre ! sauf dans ma tête, visiblement...

Je n'ai donc pas de tendres souvenirs avec un homme roux.

Quand on s'est quittés, il m'a pressée contre lui : "Si tu passes, n'hésite pas, une autre fois".

Il n'y a jamais eu d'autres fois.

C'est vrai que je devais être timide ..

 

.•*´¨)
¸.•´¸.•´¨) ¸.•*¨)
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6 mars 2022

Fête des grand-mères

Aujourd'hui je ne peux pas voir mes grands garçons, mes petits-fils d'amour, alors à la place ils m'ont envoyé un montage photos-vidéos de leur cru que je n'arrête pas de regarder en riant et en pleurant tout à la fois(je me demande de qui ils tiennent leur humour ?)

Bon, vous m'excusez 5 minutes ? je vais chercher une autre boîte de Kleenex..Et vous, la fête des grand-mères, ça se passe comment ?

 

Belle journée à vous !

 

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9 avril 2022

Champagne !

Ce n'est pas mon bureau, le problème, ni mon PC. Le problème, c'est moi. Je veux continuer à faire comme si je ne m'étais pas cassé la figure (encore que je ne me sois pas cassé la figure ! J'ai trébuché, trébuchonné, un truc de rien, même pas un vrai gadin !).

Bref, je disais juste qu'il faut que j'arrête de m'accrocher à quelque chose qui n'est pas la réalité.

J'avais eu le même problème au moment du confinement. Je voulais à tout prix pouvoir faire comme avant. Ça ne pouvait pas marcher, puisqu'on n'était plus avant

***

Aujourd'hui je suis contente, ma commande Book Editions est arrivée :"L'histoire de Jacques et de Julie", écrite par moi-même, exemplaire que je vais envoyer à mon cousin de chnord puisque nous avons ces ancêtres en commun (enfin, faire envoyer, plutôt, mon frère sera ravi d'aller le poster), et le deuxième livre, c'est un cadeau que je me suis fait !

J'avoue, je n'ai pas attendu ce soir pour commencer à le lire, et je suis très enthousiasmée ! (je dis ça parce qu'en fait, j'ai des heures pour lire .. à savoir, le matin et le soir …)(je me demande si je ne suis pas un peu rigide comme nana..)

Je vous souhaite à tous une belle soirée !

PS ça fait un mois aujourd'hui. Champagne !

PS2 j'ai vu qu'Heure Bleue me fait concurrence. Franchement, on devrait monter un club ! le club des éclopées ! enfin non, comment dit-on pour une épaule ? le club des épaulées ? en tout cas tu imagines bien à quel point je compatis ! et là, franchement, c'est pas des mots en l'air ! non pas que ce soit dans mes habitudes de dire des mots en l'air, mais il y a dire et dire, tu vois ce que je veux dire ?

Attends, je reviens.

Clop-clop-clop-

Re clop-clop-clop-

"Les gens dont la santé est florissante font envie. Ils ne connaissent généralement pas leur bonheur. Leur faudra-t-il un accident de santé pour qu'ils se rendent compte à quel point l'intégrité physique est un bien précieux ?"

Je suis toujours sincère lorsque je compatis, et je me rappelle le nombre de fois où je me suis arrêtée de marcher juste pour rester plantée là, sur mes deux jambes, à regarder le ciel, pour jouir de ce bonheur que d'autres n'ont pas.

Mais en fait, je ne jouissais pas vraiment.

Je pense que la vraie jouissance, la véritable mesure de ma chance, la réalité de ma chance, je la connaitrai après.

En tout cas, Michèle, je compatis. Sincèrement.

Bisous à vous tous, smouiiiiiiich !  

30 avril 2022

Mon Amérique à moi

Un séjour en Suisse avec ma Marraine, rien qu'elle et moi. Juste après la frontière nous nous étions arrêtées pour admirer la montagne, qui en ce mois de juin de mes dix-sept ans était intégralement recouverte de gentianes bleues. Quel émerveillement ! Je n’avais jamais vu de gentianes de ma vie, et il y en avait partout, petites perles d’un bleu si particulier s’étendant à l’infini.. Elles embaumaient de leur essence le velours de la brise. J’en avais cueilli pour les faire sécher dans mes cahiers.

Mon Dieu, les virées avec Marraine ! Rien que nous deux, c’était tellement magique ! Ma Marraine était mon idole, mon maître absolu, mon Amérique à moi, mon idéal. Une "femme de tête" comme on disait dans ma famille. Une femme qui porte tout sur ses épaules, qui s'occupe de tout le monde, à commencer par ses parents pour qui elle avait fait construire un petit chalet sur son terrain.

Oui, je l’admire du plus profond de mon âme, je me rappelle les conversations sans fin que nous avions sur tous les sujets, je m’en rappelle une en particulier, nous étions partis tous ensemble en vacances en Grèce, j’avais 14 ans et déjà mon projet de partir loin (cap Nord ou Inde, mais non, ce n'est pas le tout ou rien !), je repense à cette longue conversation sur la mort avec ma marraine sur fond de Pirée, la nuit qui tombait doucement sur la mer Égée – autant ma maman ne lâchait pas un mot, autant sa sœur parlait longuement et de tout avec tous. Pour ce qui était de communiquer avec les enfants à qui elle parlait comme à des personnes elle avait une sacrée avance sur son temps je crois.

Oui, j’admirais son indépendance, sa ténacité, sa force et son inépuisable amour de la vie.

Pourtant, les trois sœurs, Marraine, Maman et la petite dernière, étaient parties dans l'existence avec peu d'atouts dans leur jeu. Six mois après la naissance de sa troisième fille, le papa qui avait tout juste 30 ans avait été emporté par la faucheuse noire, qui se moque pas mal des mains jointes et des supplications.

Pour une raison mystérieuse, c'est ma mère, alors âgée de 22 mois, qui avait été séparée de la sienne, d'abord emmenée dans la famille de Suisse jusqu'à ses 6 ans, puis chez ses grands-parents paternels en France jusqu'à ses 16.

Quand son papa était mort, quand elle avait été séparée de sa sœur chérie (ma mère), Marraine, aux genoux de sa mère usant ses journées à pleurer son amour disparu, l'avait entourée de ses bras :"Bon, Maman, qu'est-ce qu'on fait ?"

Ma grand-mère avait répondu : "Oh tu sais, ma chérie, quand on est née sous une mauvaise étoile.."

Marraine était restée interloquée. Qu'est-ce que c'était que cette histoire de mauvaise étoile ? Elle se jura qu'on ne l'y prendrait pas.

Elle me racontait souvent ses débuts de jeune mariée, pour commencer elle avait dû loger avec mon oncle chez les parents de ce dernier. Belle-Maman ne voyait que par son fils chéri, ignorant royalement sa bru qui pouvait bien aller se rhabiller. C'est comme ça que Marraine était partie habiter plus tôt que prévu dans sa "cabane du bonheur" alors même que les fondations de leur future maison, qui serait entièrement construite par mon oncle, étaient à peine creusées.

Mon oncle, parlons-en : il était toute sa vie, son amour et sa force. Il ne faut jamais se fier aux apparences : sans lui, Marraine n'était plus rien.

Quant à son tour, deux ans après mon père, il est allé rejoindre son ultime demeure, Marraine a stupéfié ses sœurs et ses enfants en sollicitant ma mère pour qu'elle l'accompagne dans la croisière qu'elle avait décidé de faire, à peine son mari enterré. Hors de question que la mort ait le dernier mot !

Maman s'était finalement laissée convaincre, malgré son deuil plus conventionnel ..

Avec le recul, je remercie ma Marraine : ça a été le dernier voyage de ma mère, qui est morte cinq ans plus tard ..

Parfois, je pense à ce qu'aurait été ma vie si ma Marraine avait été ma mère.. M'aurait-elle collé quelques coups de pied aux fesses, à force de me voir scotchée tout le jour à mes cahiers ?

"Écrire, écrire, écrire .. Oui, mais à part ça, qu'est-ce que tu fais ?"

Pourtant, nous avions des passions communes, la lecture, la musique, les voyages .. Chez elle où il y avait toujours du monde (outre le fait que c'était le lieu de réunion de toute la famille, quand elle était jeune elle gardait des enfants ce qui fait que ça ne désemplissait jamais ! ensuite elle a monté une entreprise familiale et tout le monde vivait ensemble), déjà quand j'étais enfant je la suppliais de me laisser entrer dans sa maison, et je finissais toujours par obtenir ce que je voulais : l'autorisation exceptionnelle de pénétrer dans son antre, caverne d'Ali Baba où régnait un grand silence, un merveilleux silence, à peine entaché par les cris de mes cousins qui jouaient dehors. Parfois, j'écoutais ses disques (Richard Anthony, Nana Mouskouri, Dario Moreno), mais le plus souvent, je m'installais dans un des fauteuils avec un livre, Marraine avait une bibliothèque comme on en rêve quand on aime les livres, un truc qui occupait tout un mur, des encyclopédies, des livres sur l'Inde, c'est comme ça que j'ai lu toute la saga des Jalna (16 tomes), la collection de ma marraine était en livres de luxe avec une jaquette toute moelleuse .. Il n'y a que dans les livres qu'on peut changer de vie, faire disparaître le poids des choses, gommer les vilenies et au bout d'une phrase, se retrouver soudain au bout du monde.

Quand je ne lisais pas, j'allais voir ma grand-mère maternelle qui habitait à dix mètres de là. Chez elle, le silence était différent, c'était un silence recueilli, un silence du passé.

Avec son accent suisse traînant, ma grand-mère me racontait inlassablement son enfance à Murist et sa jeunesse à Yverdon..

Ma Marraine.. Non, je n'ai pas sa force vive, son amour inépuisable de la Vie et sa foi en Elle. Comment fait-elle d'ailleurs avec tout ce qu'elle a traversé ?

Moi, je suis en craie, friable, vulnérable, j'ai envie qu'on me prenne dans les bras comme le fai(sai)t mon Géant (mon fils).

J'ai envie d'être enveloppée, pelotonnée, emmitouflée, tenue, retenue..

Je ne veux pas être un chef, juste un pot-de-colle, un p'tit Pot-de-Colle, comme disait Maman.

 

.¸¸.·*·.¸¸.☆☆.¸¸.·*·.¸¸.☆

 

Et vous ? De quelle personne aimeriez-vous parler ?

En ce moment je ne peux pas gérer d'envois en messagerie, mais si vous avez envie de partager, il reste les commentaires et vos blogs..

 

Belle journée à vous !

 

La cabane du bonheur

25 avril 2023

Les lilas de Chaourcinette

Ils sont magnifiques les lilas de Chaourcinette et j'ai été touchée par ce qu'elle raconte, aussi.. c'est vrai que ça fait mal au cœur, ceci dit deux de mes enfants font leurs courses comme ça, au centime près. Pourtant ils ont un revenu correct. Mon fils fait ses courses "sur le site du drive" pour avoir le total, ensuite il va dans le magasin et achète tout ce qui est marqué sur sa liste. Rien de plus.

J'ai aussi repensé à mon enfance à la lecture de ce texte, Maman m'envoyait à la crèmerie acheter un peu de beurre, des œufs, du lait que je ramenais dans le pot à lait et qu'il fallait faire bouillir. Mon père lui donnait une certaine somme et il fallait qu'elle se débrouille avec ça pour les courses. Il n'y avait jamais assez .. heureusement sa belle-mère (ma grand-mère chérie), commerçante très connue et très appréciée, la dépannait tout le temps. Elle avait le cœur sur la main ma mamy, elle se demandait toujours comment elle avait pu engendrer un fils aussi dur.. combien de fois elle est repartie de chez nous en pleurant .. mais je m'égare .. Donc Mamy donnait des sous à ma mère, et moi qui étais sa chouchoute, elle m'habillait des pieds à la tête. Grâce à elle j'ai pu porter tous les trucs à la mode, panty, mini-jupe, jupe-culotte, etc .. j'ai eu de la chance, mes grands-parents ainsi que mes parents étaient "modernes", jeunes d'esprit, et jeunes tout courts faut dire, oui j'ai eu beaucoup de chance.

Pour en revenir à ma mère, elle a passé les premières années de sa vie conjugale à emmener mon petit frère à Paris, il avait des soucis de santé, elle l'emmenait chez le psy, il avait un pied bot aussi, s'est fait opérer plusieurs fois, elle passait toutes ses journées à ses côtés.. quand j'y pense ma mère a passé sa vie au chevet de mon frère .. je m'égare encore .. quand elle a eu un peu de répit du côté du petit frère j'avais 14 ans et c'est là qu'elle s'est mise à travailler. Enfin, "travailler" .. pour mon père c'était pas du travail ... ce qu'elle voulait ma mère c'était arrêter de devoir lui réclamer de l'argent pour tout, de lui devoir des comptes pour tout. Mais allez trouver du travail sans aucune formation quand vous êtes une femme ! pour commencer c'est sa sœur (celle qui a monté une entreprise de transport import-export) qui lui a proposé de venir faire les tâches ménagères chez elle pendant qu'elle tournait (ainsi que son mari et ses fils). Inutile de dire comme papa avait retourné son nez (mais il avait quand même dit oui). De fil en aiguille elle avait trouvé d'autres "employeurs". À partir de ce moment-là elle ne s'est plus jamais arrêté de "travailler". Même si le ménage, c'est pas du travail.

J'ai souvent pensé comme ça a dû être dur pour elle, qui était si fière, si indépendante. Heureusement qu'elle l'aimait, mon père, sinon ça n'aurait pas été tenable. C'est dur pour une femme de devoir dépendre financièrement d'un conjoint qui demande des comptes sur tout, on doit se sentir prisonnière, culpabiliser. Les hommes ne sont (ou n'étaient) pas tous comme ça, un de mes oncles allouait une petite somme mensuelle à sa femme, rien que pour elle.

Mais mon père, non.

Ma mère a dû ronger son frein plus d'une fois. Comme le rappelle Sylvie au sujet des femmes, ma mère avait eu besoin du consentement de son mari pour 1) travailler 2) ouvrir un compte 3) passer son permis. Oui, elle était très avant-gardiste ma mère elle a passé son permis très vite ! à la suite de quoi mon père lui a acheté une poubelle avec des roues. On l'appelait Catastrophe, vu que c'en était une, dans les virages toutes les portières s'ouvraient !

Mais ceci est une autre histoire ...

Allez hop ! Une p'tite photo !

 

nous 3 avec notre mère, qui ne "travaillait" pas encore

12 novembre 2019

Fabuleux

Bonjour à tous,

mon blog ne marche plus !! Il est malade !! Ou alors c’est mon PC, qui a un furieux besoin d’être changé, chose avec laquelle mon porte-monnaie n’est pas du tout d’accord.

Toujours est-il qu’hier, j’ai posté deux articles qui, tantôt apparaissaient, tantôt disparaissaient, comme me l’a fait remarquer Patrice en me demandant pourquoi j’avais retiré mon devoir (comme si c’était mon genre de publier, déposter, ceci, cela ! MOI, un modèle de pulsivité !!).

À dire vrai, ce matin en constatant que rien n’avait changé j’étais émerveillée : clic, l’article est là ! Clic, il n’y est plus! Clic, le revoilà ! Clic, plus là ! Comment mon blog arrive-t-il à faire ça tout seul ?

De fil en aiguille je me suis mise à m’émerveiller de tout : le GPS, la clim’, les téléphones qui font des photos, les tablettes qui parlent toutes seules, etc, etc… C’est magique ! Ma-gique !

Il y a peu, ma grande, qui contrairement à sa mère a toujours adoré le téléphone, m’a dit que lorsqu’elle était gamine, elle rêvait d’un appareil "sans fil" qu’elle pourrait utiliser n’importe où. Et maintenant, son rêve s’est réalisé ! N’est-ce pas fabuleux?

Oui, décidément, la vie est belle ! Elle le sera d’autant plus si mon bloguounet arrête ses blagues et daigne faire apparaître ce que j’écris.

Tadadamm…… C’est le moment de vérité !!

 

Très belle journée à vous !

3 novembre 2020

C'est pas mon genre

Bonjour à vous,

deux de mes charmantes petites lectrices aimeraient savoir comment s'est passée la suite de l'histoire (voir On devrait interdire, etc).

Qu'en pensez-vous ? Dois-je me faire violence ? (ce n'est pas DU TOUT mon genre de déballer des choses intimes !!)

Je vous souhaite une belle journée, de la même couleur que les cheveux de ma pré-bru !

Smouiiiiiiiiiich !!

 

1 juillet 2023

Samedi

L’infirmière a changé le pansement hier. Comme de bien entendu, je n’ai pas voulu regarder.

Vous avez tort, m’a-t-elle dit, votre cicatrice est ma-gni-fi-que !

J’avoue (le nouveau pansement est transparent), j’ai regardé mes cuisses devant la glace, il faut vraiment savoir que j’ai été opérée il y a 10 jours !

MAGIE !

Quand je pense à la longueur de celle du pneumo (1989)…. Quelques années plus tard j’avais eu le même chirurgien pour autre chose (1997), il m’avait dit : « ce serait maintenant je ne vous aurais fait que deux petits trous ! »

**

Je n’écoute pas les infos, mais je les entends.

Et je me demande si le monde n’est pas en train de devenir complètement fou.

Et que fait le gouvernement ?

Comme Louis XVI : rien ..

25 avril 2022

Comme chez Danette

Je fais une pause dans ma pause pour les chouchous lecteurs qui ne sont pas abonnés à mon merveilleux blog (et qui, vu le nombre de demandes de lecture que j'ai reçues, sont plus nombreux que les abonnés, ce qui m'a fait béer de stupéfaction), et qui par conséquent n'ont pas reçu dans leur messagerie la "Newsletter" du blog qui disait :

Quand je ferme mon blog, c'est parce que je n'ai pas le moral, que j'ai honte, que je me sens moche, grosse et nulle.

Ce n'est pas pour exclure qui que ce soit, il n'y a aucune élite qui vient lire ce que j'écris, vu que 1) je n'écris rien et que 2) vous êtes tous mon élite.

En effet, il ne vous a pas échappé que je suis une personne pondérée calme réfléchie et particulièrement pondérée : durant toute ma vie de bloggueuse, je me suis toujours dit que quitte à faire une pause, autant supprimer le blog.

La grande maturité qui m'est venue avec l'âge m'a permis d'intégrer le fait que supprimer mes blogs n'avait jamais l'effet escompté, vu que je me sens généralement encore plus mal après.

En plus je perdais :

1) tout ce que j'avais écrit à la sueur de mon clavier (à l'époque je ne savais pas qu'on pouvait enregistrer ce qu'on écrivait. Je m'arrachais les cheveux de désespoir.)

2) mes millions de fans (sauf certains qui ont réussi à me suivre je ne sais pas comment, et dont je voyais le nom ré apparaître inlassablement dans ma liste d'abonnés, obstination qui relève soit d'une adoration sans nom et totalement incompréhensible pour ma modeste personne, soit d'une totale inconscience). Du coup, je m'arrachais les cheveux de désespoir.

3) tous mes cheveux (voir le 1) et le 2)).   

Bien.

Ce point étant éclairci, et le ciel s'étant assombri, en particulier depuis hier puisque les gens n'ont rien compris (mon Dieu, je fais des vers en ligne !)(en lignes, même!), je vais retourner dans mon lit * (voyez, ça continue!).

Je rassemble mes dernières forces pour vous faire des bisous !

(¯`*´¯)
`*.¸.*
¸.*¨ ¸.*¨)
(¸. .´ ¸¸.`¨
*

 

*Mon lit j'en peux plus ! Lui non plus d'ailleurs ! Quand tout ça sera fini, je fais comme chez Danette, je dors debout !

 

3 janvier 2020

Bonne année!

Je vous souhaite des éclats de rire comme celui de ma bru,

je vous souhaite de la joie de vivre et de la bonne humeur,

je vous souhaite des hauts très hauts et très peu de bas !

 

Bonne année à tous !
.
(¯`*´¯)
`*.¸.*

¸.*¨ ¸.*¨)
(¸. .´ ¸¸.`¨

 

P.S. Je vous prie de me pardonner ma relative absence du net pour cause d'invasion familiale par voie de fils, de compagne de fils et de petits-enfants.

À très vite! Prenez soin de vous!

21 octobre 2022

La vengeance de la nounoune

Bonjour mes loulous,

Je vous remercie pour vos gentils petits mots, ce qui me fait dire à Vi revolte, (oui parce que cette année j'ai plein plein de temps pour réfléchir, je rattrape toutes mes années perdues ! c'est la vengeance de la nounoune !), ce qui me fait dire, disais-je, qu'être une princesse qui roupille tout le temps ce n'est pas un bon plan du tout. Je me demande même d'où sort cette fable débile alors qu'on sait à quel point nos ancêtres femmes étaient actives du matin au soir, peut-être même plus que les hommes qui avaient déjà la prérogative de boire un coup et de discutailler à la taverne pendant que les femmes épluchaient les légumes à la maison. J'imagine bien leurs bobines à tous si on les transportait à notre époque, pas sûr que leur petit cœur y survivrait.

Encore que .. les choses étaient comme elles étaient et ils se posaient sûrement moins de questions ! Était-ce mieux ? était-ce moins bien ?

Oui, Chinou, me réveiller un beau matin et que tous mes maux aient disparu, ça serait un beau conte de fée, mais comme tout conte de fée, dramatiquement irréalisable ...

Bon, Fabie, la bonne nouvelle (on va dire que c'en est une) c'est que je maigris, vu que je perds le panta que je viens juste de m'acheter ! Comme dirait mon petit-fils Mais mamy va falloir que tu fasses attention, t'es en train de devenir râleuse, une gentille râleuse mais quand même !

Oui ben hein, c'est pas lui qui vient de ranger tous ses jeans chéris !

Que voulais-je dire ? Ah oui contrairement à Vi, j'ai eu la chance (vous noterez que je persiste à positiver) de ne pas avoir les mêmes affres qu'elle niveau perception du goût, mais il se passe quand même des trucs très bizarres, tout ce que j'adore manger normalement me donne envie de vomir (exemple : je ne mange plus de chocolat ! – je l'ai signalé comme symptôme grave du covid, mais personne n'en a tenu compte !), de ce fait je ne mange plus rien, vu que le chocolat représentait la moitié de mon alimentation !

En revanche depuis que j'ai retrouvé une position assise (qui est une des choses les plus merveilleuses qui me soient arrivée ces derniers jours), je mange du fromage !

Oui, ben on se console comme on peut !

Alors sinon, Pastelle et La Baladine, c'est exactement ce que je dis : ça fait deux ans et demi que je passe entre les gouttes et je trouve le moyen de me choper le covid alors que je ne sors plus !

Je ne vois qu'une explication, j'ai la poisse !!!!

Alors mes amis, mes loulous, mes sœurs, FUYEZ, FUYEZ CE BLOG PORTE-MALHEUR pendant qu'il en est encore temps !

Avant que vous claquiez la porte, laissez-moi souhaiter à Saby un merveilleux anniversaire, avec du retard je sais et je m'en excuse à deux mains et à plat ventre (j'ai mal aux genoux !), mais le bon jour je n'arrivais même pas à ouvrir les yeux ! (j'arrêtais pas de penser à cette blague suisse, "Levez .. baissez… levez .. baissez .. Et maintenant, l'autre paupière ..")

Pétard !!! Tu m'en veux pas, quand même ?

2 novembre 2020

On devrait interdire le mariage aux mecs !

Sur une proposition d'écriture du Goût, 55e devoir : CLIC

 

1135600823

 

 

 

 

22 mars 2021

Se faire des câlins !

août 2015 à Quend

 

 

C'est hallucinant ce que ça me manque

les bisous à mes enfants, à mes petits-enfants,

qu'on se serre dans les bras,

qu'on se fasse des câlins !

 

C'était la plainte du lundi matin !

 

(¯`*´¯)
`*.¸.*
¸.*¨ ¸.*¨)
(¸. .´ ¸¸.`¨
*

21 janvier 2022

C'était il y a si longtemps ..

Je bûche en ce moment sur un sujet pour lequel je ne suis pas très bonne élève, et pour cause : je n'ai jamais fait ma communion ni aucune de ces sortes de choses. Pourtant, j'aurais bien aimé. Enfin je crois.

Gamine, j'enviais mes copines qui allaient au caté. Moi aussi j'avais envie qu'on me raconte de belles histoires ! Des histoires de Paradis, d'amour, de gentillesse, de pardon ..

Et puis, il y avait Jésus. L'histoire de Jésus né d'une vierge. N'était-ce pas magique ?

Pour finir, les histoires, je me les suis écrites toute seule. Comme celles de ma famille, par exemple.

Mais là je bute.

Je viens de me découvrir des ancêtres protestants dans le Nord. Enfin, des frères et sœurs d'ancêtres. Avant que Louis XIV ne rapplique avec ses beaux talons rouges et ne mette un peu d'ordre dans cette pagaille (quel dommage qu'il ait jeté aux orties les meilleurs gènes de son grand-père !).

Ils ont dû faire un choix. Certains ont courageusement renié publiquement la religion catholique. Après quoi ils ont disparu de la circulation (tu m'étonnes).

Est-ce que dans une famille, toute une fratrie (sauf deux) pouvait être Protestante ?

Est-ce qu'on pouvait faire un mariage protestant sans être protestant soi-même ?

Voilà le genre de questions que je me pose. Parce que je n'en sais rien.

En tout cas ce qui est sûr c'est que des voiles ne se lèveront pas.

Zut.

C'est très frustrant pour moi de devoir accepter cette idée !

En même temps, vous me direz, qu'est-ce que ça fait … c'était il y a si longtemps ..

Allons, tant pis !

Je retourne à mon récit !

 

(¯`*´¯)
`*.¸.*
¸.*¨ ¸.*¨)
(¸. .´ ¸¸.`¨
*

 

PS Agnès, bonne fête ! ♥

 

19 décembre 2022

Deux cent soixante-dix jours (J-6)

Vous connaissez la scène du film "L’étudiante" où Sophie Marceau fait une prestation très émouvante devant un jury de professeurs super sérieux ? eh bien l’oral du concours pour entrer à l’École Normale c’était ça.

Imaginez une nana de 14 ans complètement tétanisée devant plusieurs profs qui ont l’air d’avoir avalé une encyclopédie de travers et qui ne lâchent pas une syllabe. La salle est immense, le parquet grinçant sent la cire. Il y fait un froid glacial et dès qu’on ouvre la bouche ça résonne, c’est terrifiant.

Imaginez la nana, comment elle tremble, tellement elle l’a attendu, ce moment. Ça fait plus de neuf mois, plus de deux cent soixante-dix jours qu’elle l’attend.

Son père sait qu’elle veut devenir "maîtresse d’école", alors il ne la lâche plus : des milliers d’heures à bosser tous les soirs, souvent même une partie de la nuit, des milliers de larmes versées tout au long de cette année de 3e dont elle gardera un souvenir horrible, tout ça rien que pour cette poignée de minutes-là : le quart d’heure qui va donner un tournant décisif à son existence : soit elle est reçue au concours, et sa vie change du tout au tout.

Soit elle est recalée, et ...

 

C'est ainsi que je me suis retrouvée dans ma nouvelle vie pour 5 années (trois jusqu'au bacc + deux de formation professionnelle), 5 ans que je n'ai pas vu passer, 5 ans d'amitié, de tendresse, de rigolades, de LI-BER-TÉ. Je ne connaissais pas la liberté, je ne l'avais jamais expérimentée, c'était totalement grisant. Il n'y avait plus personne pour m'obliger à, pour m'empêcher de, pour m'interdire quoi que ce soit. Au lieu de cela j'étais entourée de chaleur, d'amour, une certaine forme d'amour que je n'avais jamais connu ..

Nous étions une vingtaine dans la classe, toutes internes sauf une (avec qui par la suite j'ai fait les 400 coups ! le mur, du stop jusqu'à Paris et retour au petit matin … mes parents ne l'ont jamais su !)

Plusieurs rites s'étaient mis en place. Le soir au retour du réfectoire, dans la chambre de Patou qui jouait de la guitare nous nous rassemblions et chantions sur les accords de Moustaki, Brassens, .. Marie-Françoise, elle, s'occupait de nos mimines, limer les ongles, vernir, et puis soupirer après sa Dordogne qu'elle ne retrouvait que pendant les vacances scolaires car à cette époque, peu d'Écoles Normales en France !

Dans la chambre de Dany qui avait amené son électrophone, nous écoutions des 45T et dansions le rock dans le couloir tous les soirs ! (en tout cas, moi oui !)

Après l'extinction des feux (21 heures), les disserts par groupes de deux-trois dans la chambre de l'une ou de l'autre, à la lueur d'une bougie ..

Et puis il y avait les anniversaires. Je suis du mois de juillet, et comme j'avais eu la mauvaise idée de naître pendant les vacances scolaires, les filles avaient décidé de me fêter mon anniv en décembre ! Logique !

 

 

 

Pour ce premier anniversaire dans ma nouvelle famille, nous étions toutes réunies dans la chambre de Dany, et elle avait amené ce disque qui, cinq décennies plus tard, me donne toujours autant de frissons ..

Pour tous les enfants de par le monde entier
Dont les pays sont en guerre plus souvent qu'en paix
Je déclare la trêve pour quelques instants
En qualité de Président des moins de vingt ans
Même si mon Etat n'a qu'un ambassadeur
Qui s'appelle l'Amour que j'ai dans le coeur
Et même si mon sceptre n'est qu'un petit hochet
Respectez-le car maintenant c'est : Noël


En avant-première la paix autour de moi
Au journal du soir la paix plus loin que ça
Pour en revenir à ce que je disais
La trêve car maintenant c'est : Noël...

 

Cinq décennies, et où est la trêve de Noël ? Cinq décennies, et qu'est-ce qui a changé ?

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