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Un peu de silence ..
30 mai 2021

Real eyes

Puisque j’ai les mots au bout de la plume, je t’en prie, ne romps pas ce fil qui nous lie. Je me sens si petite parfois que dans ces moments-là, la vie ne me porte plus, elle m‘emporte comme si j’étais une bulle.

Maintenant que je ne te vois plus, maintenant que je ne te touche plus, tu me manques tellement Maman. Tu me manques tellement.

Alors je pense à toi, je te revois et je me sens paisible et rassasiée. Tu sais, il y a eu tellement et tellement de rancoeurs, de contradictions en moi depuis que tu nous as quittés !

Enfin je suis en paix. Enfin je peux te parler du plus profond de mon cœur.

C’est le matin, le ciel avec ses couleurs si tendres, et les arbres Maman, tellement vivants ! C’est si beau que ça me fait mal ... Alors je m’assieds tranquillement, et ainsi blottie dans un sentiment de vie qui se dilate, je te prends la main. Tu avais de toutes petites mains, Maman, avec des doigts très fins, des doigts de petite fille. Sais-tu que ma grande a les mêmes mains que toi ?

Je ferme les yeux sur cette sensation tiède, et j’ai l’impression d’entendre les pulsations de ton cœur comme lorsque j’étais dans ton ventre, ces pulsations qui ont été ma première musique.

Ma première musique : le langage du cœur.

Cette musique m’ancre à toi, cette musique m’ancre à moi. Je me recentre. Je me retrouve. J’entends le son du monde.

Maman, approche-toi, je ne te l'ai jamais dit :

 

merci de m'avoir donné la vie.

 

 

 

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Commentaires
L
Ton texte est émouvant. <br /> <br /> Ce que tu racontes ensuite dans les commentaires ... <br /> <br /> Aucun parent, père ou mère n'est parfait, certes, (et rien de plus normal, aucun d'entre nous ne l'est non plus), on grandit comme on peut, on se construit grâce ou en dépit d'eux, on a le droit de ne pas leur en vouloir mais attention à ne pas verser dans le syndrome de la "mauvaise fille". <br /> <br /> Je veux dire, tu n'as rien à te reprocher. Il ne t'incombait pas de "réparer" ta mère. Elle a choisi le silence, c'est dommage et surtout dommageable, mais tu n'y es pour rien. <br /> <br /> L'essentiel avant tout est que tu sois en paix avec toi-même.<br /> <br /> Je t'embrasse ♥
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M
ah ces mères qui ne disaient rien ou comme la mienne qui en disait toujours trop au point d'être méchante et toujours en colère exprimée !!j'essaye d^tre une mère compatissante, le mis souvent dans le jugement mais je vois bien qu'il y a autant de mère qu'il y a d'enfant dans un foyer Toutes nos differences d'appréciation se mélangeant il vaut mieux souvent ne pas trop en dire que de dire de travers car personne ne peut comprendre tout a fait l'autre On est avant tout seul avec soi même LA DISCRETION c'est bien aussi pour calmer les tensions !
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D
Comme c'est beau ce que tu écris. Les relations familiales ne sont pas toujours faciles.....Beaucoup de non-dits, d'incompréhension. Etre parent est tout un art. Aider un enfant à s'épanouir dans le bonheur, ce n'est pas donné à tout le monde !!
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M
Émouvant...
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A
Dis à ta mère que tu l’aimes. C’est quelque chose que je n’ai pas fait assez, ou plutôt que j'ai fait, mais MAL. <br /> <br /> Je pense à elle, je la revois sur son lit d’hôpital, je me rappelle le moment où ma sœur était sortie de la chambre pour aller boire un café et que j’étais restée près d’elle en lui serrant la main, cette main qu’elle avait si petite et si fine. Aujourd’hui, quand je pense à elle, je vois ses mains de petite fille. Et surtout, je vois son chagrin. Celui d’avoir eu un fils qui n’était pas le fils qu’elle avait tant espéré. Ça l'a minée de l’intérieur, lentement, occultant tout le reste. Je commence à avoir une idée infime de ce qu’elle a pu ressentir tout au long de sa vie. Elle avec son idéal avorté de Fils Parfait. Ce Fils tant attendu tant adoré qu’elle n’a jamais eu, en réalité. Elle qui si souvent avait des "contractions de l’oephage" comme elle disait, elle contractait même le mot. Elle et ses sensations d’étouffement, l’air ne passait plus, elle allait le chercher Dieu sait où, et rien. Tout restait en dedans, toujours. Elle lâchait rien ma mère, purée, elle lâchait rien !!! Mais à ce moment-là, je ne pensais pas à ça. Je voulais seulement qu'elle m'aime, je voulais seulement qu’elle me parle. Je ne voyais pas sa souffrance, je ne voyais pas sa détresse. Je ne voyais que les mots qu’elle ne me disait pas. Et je lui en voulais.<br /> <br /> Maman est tombée dans le coma le jour de naissance de sa propre mère. Elle est morte deux jours après. Et je n'avais pas réussi à lui demander pardon. <br /> <br /> Et puis il y a eu les lettres. Les lettres qu’elle a écrites à mon père lorsque, comme tant de tout jeunes hommes, il est parti en Algérie. A ce moment-là, Maman était enceinte de ma sœur.<br /> <br /> Et c’est seulement là, au milieu des mots qu'elle égrenait pour lui, que j’ai senti sa peur, la terreur ronde qu'elle avait que l'histoire se répète, qu'elle aussi comme sa mère et sa grand-mère perde l’homme qu’elle aimait et se retrouve seule avec ses filles. Cette peur de perdre ne l'a jamais quittée.<br /> <br /> Je ne savais pas maman. Je ne savais pas cette peur qui t'a hantée. Je t'en ai tellement voulu! Je te voyais toujours comme la jeune maman que tu avais été, je ne te voyais pas comme la femme fragile que tu étais devenue. Mais aussi, nous étions tellement fermées... Toi sur ces choses que tu ne disais pas, moi sur ces choses que je disais trop.<br /> <br /> On ne sait jamais rien des choses, on ne sait jamais rien de rien, et c'est ce que ta mort m'a appris.
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N
Merci pour cette émotion, les larmes me sont venues, elles me font du bien en ce jour
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