Real eyes
Puisque j’ai les mots au bout de la plume, je t’en prie, ne romps pas ce fil qui nous lie. Je me sens si petite parfois que dans ces moments-là, la vie ne me porte plus, elle m‘emporte comme si j’étais une bulle.
Maintenant que je ne te vois plus, maintenant que je ne te touche plus, tu me manques tellement Maman. Tu me manques tellement.
Alors je pense à toi, je te revois et je me sens paisible et rassasiée. Tu sais, il y a eu tellement et tellement de rancoeurs, de contradictions en moi depuis que tu nous as quittés !
Enfin je suis en paix. Enfin je peux te parler du plus profond de mon cœur.
C’est le matin, le ciel avec ses couleurs si tendres, et les arbres Maman, tellement vivants ! C’est si beau que ça me fait mal ... Alors je m’assieds tranquillement, et ainsi blottie dans un sentiment de vie qui se dilate, je te prends la main. Tu avais de toutes petites mains, Maman, avec des doigts très fins, des doigts de petite fille. Sais-tu que ma grande a les mêmes mains que toi ?
Je ferme les yeux sur cette sensation tiède, et j’ai l’impression d’entendre les pulsations de ton cœur comme lorsque j’étais dans ton ventre, ces pulsations qui ont été ma première musique.
Ma première musique : le langage du cœur.
Cette musique m’ancre à toi, cette musique m’ancre à moi. Je me recentre. Je me retrouve. J’entends le son du monde.
Maman, approche-toi, je ne te l'ai jamais dit :
merci de m'avoir donné la vie.