Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Un peu de silence ..
13 février 2022

Adieu les cheveux blancs ! (Estérina)

Bonjour mes amis,

avez-vous bien dormi? Êtes-vous en forme ? Mais surtout, avez-vous revêtu vos habits du dimanche ?

Parce qu'aujourd'hui, c'est le jour de la deuxième surprise !

Attention, suspense ...

Un indice ? Il s'agit de la bloggueuse la plus célèbre de CB, dont la renommée ne faiblit guère, comme vous pouvez le constater :

Estérina

Mais oui, c'est Estériiiiiiiiiiiiina !

●•٠·˙. ˙·٠•●

‘‘ Voici deux photos pour ton album, " m'écrit Estériiiiiiiiiiiiina, "la première où j'ai les cheveux gris est prise dans ma véranda, il y a quelques mois,

IMG_20210331_130936

la seconde en noir et blanc...est d'hier en sortant de chez le coiffeur, je n'ai pas réussi à la sélectionner seule afin de la transposer sur l'ordi ggggrrrr alors j'ai fait un mic mac à partir de mon tel portable, photocopie, puis scanner, puis voilà bon pas génial...j'essaierai de faire mieux...

Esteriiina

donc la seconde, la nouvelle coupe,  les cheveux courts je suis rousse cuivrée, adieu les cheveux blancs je crois que j'avais besoin d'un coup de jeune ...je suis un peu fofolle en ce moment..."

Fofolle ? Fofolle, genre qui a envie de danser, de chanter, de rire, de se teindre en rousse ?

C'est pas fofolle, c'est juste normale !

C'est dommage de ne pouvoir voir la photo en couleur ! mais le principal est de pouvoir savourer ton joli sourire plein de douceur !

Merci Estérina, tu es un amour ! MMMMMMMMFF !

(MMMFFF © La Baladine

●•٠·˙. ˙·٠•● 

À propos de rousse, j'ai une anecdote ! J'ai eu envie d'être rousse il y a quelques années ! Enfin, envie, c'est un bien grand mot, disons que je voulais sauter dans le grand bain de la teinture, quoi !  

Il faut savoir que j'ai longtemps été réticente à toute forme de coloriage de cheveux, malgré les supplications de ma coiffeuse qui m'arrachait mes quelques cheveux gris de l'époque avec des soupirs d'intense désespoir chaque fois que j'y allais ! Pourtant, ma maman était très moderne de ce côté-là, je l'ai toujours connue blonde (alors que je sais de source sûre qu'elle avait, comme sa fille (moi), de ravissants cheveux châtain). Ce qui fait que les choses étant ce qu'elles étaient, il fut un temps où la mère avait des cheveux blonds éclatants et la fille des cheveux gris presque blancs !

Ajoutez à cela le fait que chaque fois que mon fils, alors petit, lui demandait son âge, elle répondait qu'elle avait 20 ans, quand il a atteint l'âge de savoir compter il lui a demandé : "Mamy, comment ça se fait que tu as 20 ans, et que Maman en a 40 ?"

 

Bref, où en étais-je ? Ah oui, la rousseur.

Donc, premier essai, je demande des mèches à ma coiffeuse. Rouges, les mèches.

Ben quoi ? Je voulais tester !

J'avais trouvé cela très festif et c'est ainsi que sur ma lancée, je me suis laissée teindre les cheveux en roux.

Orange, plutôt.

J'adore le orange, ce n'est pas la question. En digne ex-bab tout était orange chez moi, d'ailleurs j'ai traumatisé ma fille avec cette couleur, même son pot de chambre était orange !

Bref, question orange, j'étais servie ! Et comme j'avais eu cette merveilleuse idée en plein été, je ne pouvais même pas me cacher sous un bonnet !

Ce fut ma seule et unique expérience de rousse !

 ●•٠·˙. ˙·٠•●

J'en profite pour remercier encore une fois tous ceux et toutes celles qui me confient leurs photos ! et quand vous n'avez plus envie qu'elles soient dans l'album, hop hop, vous me le dites et je les enlève !

 

Je vous souhaite à tous une très belle journée !

 

 

Publicité
Publicité
2 mars 2022

Depuis le ciel et les nuages

lac-leman-voyage-suisse

Ma grand-mère n'a pas toujours été une grand-mère. À cinq ans, c'était une blondinette aux yeux bleus comme la chicorée sauvage.

Son contrat de travail terminé, Joseph, son père, avait jugé opportun d'aller présenter à ses parents, qui ne les avaient jamais vues, sa jeune épouse et la petite fille qu'elle lui avait donné.

Ce ne fut pas le trajet en carriole en direction de la Suisse qui marqua l'esprit de la petite fille, pas non plus le bruit de la locomotive.

Non, ce qu'elle devait ne jamais oublier, ce fut la traversée du lac Léman.

Elle était sagement assise sur le pont, ses jambes dodues repliées sous elle. Une brume de cheveux blond clair frisottait sur sa nuque, s'enroulant à ses lobes d'oreille, quand sa maman lui avait dit quelque chose. Quoi ? Elle ne savait plus, mais elle avait voulu avant de suivre sa mère saisir sa petite ombrelle, une ombrelle magnifique que son papa lui avait ramenée de Paris avant de partir. Et l'ombrelle s'était coincée dans le bastingage.

La petite fille avait tiré de toutes ses forces, si bien que le tissu s'était déchiré en même temps que son cœur. Des larmes énormes et suspendues avaient jailli de ses yeux. Même les baisers de sa mère n'avaient pu calmer l'orage, tel un épouvantable présage de ce qui l'attendait au pays de son père.

C'était arrivé un soir de décembre.

Sa maman, avec d'infinies précautions, lui avait expliqué que plus jamais elle ne verrait son papa, qu'il était parti pour un pays d'où l'on ne revient pas. Qu'il les aimait toujours, elle, sa petite sœur et leur maman, mais que dorénavant, il veillerait sur elles depuis le ciel et les nuages, au milieu du vent et des oiseaux.

L'enfant avait été prise dans un vertige inimaginable. Tous ses sens étaient devenus orphelins, le vent s'y était engouffré et elle avait cru tomber, tomber dans l'abîme où son papa n'était plus, ou sa maman n'était pas, ni même le bébé qui s'accrochait à ses tresses en gloussant. Elle avait cru mourir, mais ce serait trop facile, on ne meurt pas de chagrin, il s’insinue, il vous dévaste sans aucun état d’âme, et puis il vous laisse épuisée, anéantie.

Parce qu'il fallait bien manger, et que papa n'était plus là pour aller travailler, sa maman était partie à la ville avec la petite sœur dont la couche formait un renflement joufflu. Elle avait laissé sa fille aînée chez la Finette, sa grand-mère.

Elle n'avait rien de fin, la Finette.

Elle ne souriait pas.

Elle portait une robe noire toute droite, aussi droite que ses jours dans lesquels n'entrait aucune place pour accueillir une enfant orpheline.

Orpheline et Française.

La Française. C'est comme ça qu'on l'appelait.

Était-ce la campagne ? Était-ce le chagrin ?

Peut-être est-ce pour cela qu'elle s'était mise à tant aimer les vaches que la Finette lui donnait à garder.

Elles, au moins, étaient toujours là. Elles ne fuyaient pas dans le pays dont on ne revient pas. Le son de leurs cloches tintinnabulant entre les flancs des montagnes était rond, chaleureux et douillet.

Les vaches étaient chaudes, et rassurantes. L'enfant leur confiait ses chagrins, ses espoirs. Elle ne se lassait jamais de les caresser et de leur parler, et ça lui faisait comme une petite boule toute douce à l'intérieur.

Le jour de ses seize ans, elle fit un baluchon de ses quelques effets et partit sans se retourner.

Elle n'eut qu'un seul regret : celui de quitter les vaches qui lui avaient tant donné.

 

1936 Man Huguette Suisse

 

la ferme familiale, en Suisse

à droite, avec le petit ruban dans les cheveux, c'est ma maman

 


0-Man en petite suisseR

Maman en costume traditionnel

Notez qu'il s'agit d'un costume de petit Suisse (celui de son grand-père ?),

pas de Suissesse sourire

 

 ●•٠·˙. ˙·٠•●

 

Chère Délia,

je suis une citadine. Les vaches, je ne les ai connues qu'à travers les yeux clairs de ma grand-mère.

J'espère que tu ne seras pas trop déçue !

En guise de consolation, voici une photo de Neige, celle grâce à qui ce texte est arrivé sourire coeurs

 

 

neige-une-vache-de-race-abondance-sera-l-egerie-du-salon_6005115_1000x526

14 juillet 2022

Dire oui à tout

"jeu des citations"

 

‘‘ Dire non, c’est interrompre une action, une réalisation. Dire non, c’est refuser tout ce qui ne convient pas aux goûts de notre ego. C’est donc introduire une séparation dans un processus qui se met en place. (…)

Notre vie est une véritable entreprise de destruction car nous passons beaucoup de temps à refuser, nier, renier, ne pas voir, ne pas vouloir.

Or dire non, c’est s’enfermer, refuser la transformation.

Daniel

 

●•٠·˙. ˙·٠•●

 

‘‘ Même les pires situations me permettent d'enrichir ma vie, je vois cela comme une chance. (…)

Prendre notre vécu en entier, le bon comme le mauvais et l'accepter est bien plus constructif que de vouloir l'oublier, ou de faire semblant de l'oublier.

Angedra

 

127725270

 

 

Et vous ?

Oui à tout ?

 

 

Je vous souhaite une belle journée !

 

 

5 mars 2016

Trois soirs de suite

Jeudi, ma fille rencontrait les enseignants de ses enfants en Bourgogne. Comme on y allait ensemble en voiture, mercredi soir je lui ai proposé de dormir à la maison, surtout qu’on partait tôt le lendemain matin de manière à aller déjeuner chez mon fils et sa Gazelle avant, puisque par un hasard tout-à-fait hasardique ils habitent à une heure d'où vivent mes petits-fils maintenant…

Mercredi soir, ma fille a donc fait un saut chez elle pour donner à manger à son chat Tigrou.

Jeudi…

Premier enfant, premier village, première école :

DSCN4417

DSCN4397

DSCN4414

DSCN4415

***

Deuxième enfant, deuxième village, deuxième école:

DSCN4423

DSCN4424

DSCN4427

DSCN4428

DSCN4434

***

Troisième enfant, troisième village, troisième école:

Ouf ! Les trois rendez-vous se sont bien passés, les enseignants ont été compréhensifs (pas évident de se présenter sereinement quand on est une mère qui n’a pas la garde de ses enfants, surtout qu’elle était en "territoire ennemi" et Dieu sait comment 'on' a parlé d'elle) mais du coup, c’est la décompression, les vannes lâchent, la tension se libère, et je n’ai pas trop envie de laisser mon bout de fille toute seule dans sa grande maison froide avec tout ça dans la tête. Alors une fois encore je lui propose de dormir à la maison… Donc de retour en Île-de-France on passe nourrir Titi.

Vendredi : on (se) récupère, je la gave de bonbons de photos de câlins, on va se promener à St Ouen l’Aumône (très joli parc, très apaisant), puis retour chez elle.

"Attention, Titi", dit ma fille en poussant la porte d’entrée car son chat a l’habitude de l’attendre juste derrière.

Tigrou commence par sortir sur le pas de la porte, constate qu’il pleut et re-rentre aussitôt. Ma fille va voir où en est la gamelle lorsque son chat s’affale à mes pieds, étendu sur le côté comme s’il ne tenait plus sur ses pattes…. Faut dire que c’est un vieux pépère et les seules pensées qui me viennent c’est "Il est en train de mourir !!!"… Oh non !!!!!!! Ma fille accourt, "Oh non mon bébé d’amour, j’ai besoin de toi moi !", on pense immédiatement au deuxième chat qu’elle avait (qui est en fait le premier) et qui, comme par hasard aussi, est mort juste avant qu’elle quitte son mari. Bref, elle prend son chat dans ses bras, il miaule de douleur, il pendouille lamentablement, comme inerte…. Ni une ni deux elle le met dans sa caisse de transport, il ne se défend pas ce qui n’est pas bon signe, et nous voilà repartis dans ma ville où se trouve le vétérinaire. J’avoue que sur le trajet les larmes me montent aux yeux chaque fois que j’entends un pauvre petit miaulement de détresse qui sort de la caisse, je sais ce que représente Titi pour ma cadette depuis qu’elle n’a plus ses enfants avec elle.

Verdict du vétérinaire : le chat n’a rien, rien de rien! Il va même très bien!!! La preuve c’est qu’arrivé à la maison Titi déambule comme un pacha bien solide sur ses quatre pattes (où est passée la pauvre petite chose qui ne tenait plus sur ses pattes ?), va dans la cuisine histoire de me réclamer une gamelle et retourne voir sa maîtresse l’air de dire : "Tu ne crois tout de même pas que je me serais laissé avoir trois soirs de suite, quand même ?"

19 avril 2016

Ça remue

Un jour de mars 1924, dans un petit village de l’Oise naquit un garçonnet que l’on prénomma Serge. Il était courant à cette époque que la fratrie soit nombreuse et, pour soulager la maman, Serge fut confié pour quelques années à ses grands-parents, des gens simples et pauvres qui vivaient dans un chalet en bois entouré d’un jardin plein de fleurs et qui allaient chercher l’eau au puits. Le grand-père, chef cantonnier, devenait "fou" lorsqu’il rentrait de sa journée de labeur, et trouvait son petit-fils devant un amas de vieux journaux en vrac, dans lesquels l’enfant avait découpé des images qui le fascinaient et qu’il cherchait moyen de transférer sur un autre support ... Car ce petit garçon de 5 ans avait déjà l’idée de construire de grandes choses, même s'il ne savait pas encore lesquelles ...

Le chalet se composait de deux pièces : une pour manger et dans laquelle il y avait aussi le lit des grands-parents, et la deuxième qui était la chambre du petit garçon. Dans sa "chambre" étaient entreposées des pommes de pin qui parfumaient toute la pièce. Le jardin plein de fleurs, l’odeur des pommes de pin, toute cette simplicité, c’était extraordinaire!

Peu avant ses 21 ans, Serge s’engagea dans les forces navales contre le Japon pendant la 2e guerre mondiale. Quand il revint, il offrit ses services dans une entreprise d'industrie chimique où il passa toute sa vie professionnelle. En 1948, il épousa, à l’âge de 24 ans, une certaine Marie-Thérèse qui était folle de lui.

À cette époque, il était déjà attiré par l’art graphique, le dessin et l’aquarelle, et c’est en 1969 qu’il s’adonna pour la première fois à une passion qui n'allait plus jamais le quitter : reproduire les moulages de graffiti(*) réalisés sur des supports divers et variés, comme des églises, des murs de prison, des rochers, des geôles de châteaux, de vieilles demeures, des carrières ...

Quoiqu’en extase devant son cher époux, Marie-Thérèse commençait à trouver encombrantes toutes ces "pâtes à modeler" gravées déposées dans son salon et en 1974, Serge ouvrit à Halatte le premier centre de pierres gravées, jusqu’à la naissance, treize ans plus tard, du Musée né de la collecte infatigable de ces "mur(mure)s de la Mémoire" dont je vous livre – enfin – quelques exemplaires. Croyez-moi, se retrouver ne serait-ce que face à des messages laissés par les prisonniers à l’aide d'un aiguillon de ceinture dans les salles d'interrogatoire de la Gestapo, ça remue !!

 DSCN5065

DSCN5067DSCN5068

 DSCN5074

 s 1624

Enfin personnellement, je n'appelle plus ça des "graffitis" mais des oeuvres d'art! Je sais bien que les prisonniers n'avaient que ça à faire mais quand même! (Vous remarquerez, deuxième et troisième photos: c'est la Cène).

DSCN5069

mon cœur est triste et dolent par ceste mauldite fortune

qui a dessus moy tor(n)e et ma de cete belle dame liberte

ban(n)y et de bonte et mys en la tour de captivite

an la qelle je andure tant de tristesse et aussy

de melancoly et nes(t) este dame passiance et

aussy dame esperansse et parellement mamye

 Florance je estoye tombe an desesperance

 DSCN5075 R

Sous peu nous détruirons ces hautes

murailles, Briserons les chaînes et

ferons disparaître ces tortures inventées

par les Rois trop faibles pour

punir le peuple qui veut sa

1789    liberté

DSCN5077desastre du 20e s

 

(*) Graffiti (au singulier : graffito),

vient du mot italien graffiare signifiant "griffer".

 

 

Publicité
Publicité
9 avril 2018

J'adore ma ville

P_20180402_152322a

Bonjour à vous,

ça c'est juste derrière chez moi.

J'ADORE MA VILLE. Tous les avantages d'une ville sans les inconvénients. Et encore! Elle a bien changé ces dernières années. Derrière moi, par exemple, ce que vous ne voyez pas sur la photo, ce sont les nouvelles contructions là où autrefois mes enfants, puis mes petits-enfants et moi allions pique-niquer dans les champs.

celle-ci, pour montrer à Marie "l'endroit des peupliers" où j'ai passé des heures et des heures à lire ou à écrire à leur ombrage.

 

(Les peupliers ont été abattus et il y a un centre maternel).

 

Oui, vraiment, j'aime ma ville!

✿̶̥̥ 

 

Et vous? Aimez-vous l'endroit où vous habitez?

23 novembre 2021

Un beau froid lumineux

P1170264

Un froid polaire s’est abattu sur la région parisienne, un beau froid lumineux. M’est revenue la sensation délicieuse que j’éprouvais avant, quand je quittais la piscine après avoir nagé dans un bassin souvent quasiment vide à cette époque de l'année. Je ressentais un bien-être absolu, généré  par la nage qui me réchauffait le corps et le coeur, et par la chaleur de l'endroit, au sens propre : les bonnes douches chaudes que je ne prends pas chez moi.

J’ai sorti ma doudoune. Je ne l'ai pas regretté : les champs étaient battus par un vent glacial.

J'ai eu une pensée émue pour ceux qui habitent près de la mer. Qu'est-ce que ça doit souffler !

Je m'arrêtais par moments pour savourer du regard les étendues à perte de vue, le ciel uniformément bleu, et cette lumière insensée qui fait croire à du bonheur partout.

C’était vraiment beau. Je suis surprise de ne jamais, jamais me lasser.

P1170290

 

Et vous, mes amis ?

Vos petits moments de plaisir, quels sont-ils ?

 

ℒ ℴ ν ℯ

 

17 juin 2022

Un paquet de directives (Le Goût)

"jeu des citations"

 

visu

 

‘‘ Tu sais quoi ?
Laisse tomber les listes.
Les listes ça fait un peu l'effet des bouquins de "développement personnel", tu crois que ça va t'aider, en fait c'est encore un paquet de directives à suivre, comme à l'école sauf qu'en plus au lieu d'appauvrir un enseignant tu enrichis un charlatan qui te sort des proverbes comme s'il les avait créés et qu'il avait fait une super découverte.
Heure-Bleue et moi on a laissé tomber les listes.
On les oubliait toujours à la maison.
On est toujours revenu avec quelque chose à manger ou à lire et on a toujours trouvé quelque chose à faire qui nous a occupé ou quelque chose à voir qui nous a ému ou fait rire.

 

Le Goût

23 mai 2016

Envoyées au panier

Le jour où on a été tous ensemble à la piscine, on est ensuite allés goûter à la Croissanterie. Il y avait des muffins, du bruit et des rires. On était bien! Et puis d'un coup, l'aîné de mes petits-fils, un grand garçon de 13 ans qui se trouvait à un bout de la table, s'est levé sans un mot pour venir se pelotonner dans les bras de sa mère assise à l'autre bout. Sans une parole, il a enfoui sa tête contre son cou. Il s'est roulé en boule comme un petit chat. Les yeux fermés, il humait l'odeur de sa maman. Il faisait le plein de tout ce dont il est privé.

Autour d'eux ça mangeait, ça riait, ça parlait, mais lui, il était là, contre elle, comme un gros bébé qu'on aurait essayé de plier. J'ai senti mes larmes monter. "On arrive!", qu'elles braillaient. "Ça va pas?" que j'leur fais, "Vous voulez quoi? Que je sois plus royaliste que le roi?".

Et d'un coup de Kleenex, je les ai envoyées au panier.

2013 P1060067

12 juillet 2016

Aphone

Depuis hier je suis complètement aphone. Le choc de tant de beauté du haut de Biville-sur-Mer, sans doute (car ça ne peut pas venir du fait que je ne portais qu'une robe légère, cela va de soi) (je vous rappelle que j'ai été victime d'un détournement de GPS, qui m'a emmenée au Tréport au lieu du Touquet, où le sable est fin, etc. et que je n'étais pas censée aller sur des hauteurs mais dans un creux).

Bien alors, hier, comme par hasard c'est le jour qu'ont choisi mes enfants pour me téléphoner.

(mon fils) Allo, maman?

(moi) Bonjour mon fils!

(mon fils) Ben je crois que je te rappellerai un autre jour! MDR.

En onze mots c'est plié ou de l'art d'aller directement au but.

(Fille Aînée) Allo maman?

(moi) Ma chérie je n'ai plus de voix!!!

(Fille Aînée) Qu'est-ce tu dis? Allo?!!!

(moi) J'suis aphone!

(Fille Aînée) Tu veux pas me parler, c'est ça? Tu m'aimes plus?

(moi) Ma chérie c'est le vent!!!!!!!

(Fille Aînée) Le temps? Quel temps?

(moi) Le vent! Le veeeeeeeeeent! Le vent de la mer!

(Fille Aînée) Ça va pas être facile-facile hein. Enfin disons que ça va être pire que d'habitude, notre conversation, LOL

(moi) On se rappelle une autre fois?

(Fille Aînée) Tu peux pas parler plus fort?

(moi) On se rappelle une autre fooooaaaaaaas?

(Fille Aînée) J'entends rien maman! C'est pas pratique pour se téléphoner!

(moi) Écoute ma chérie, on se rappelle une autre fois, oki?

(Fille Aînée) Bon maman on se rappelle une autre fois, oki?

(moi) C'est ce que je dis!

(Fille Aînée) Je comprends rien mais je pense qu'on va se laisser, hein...

20160708_160400La tache rose sur la colline c'est moi. Ben oui, j'ai bien été obligée de m'équiper sur place! (achat d'un ciré rose bonbon du plus bel effet). 

Mais bon, ça valait le coup, hein!

DSCN6645

Belle journée à vous!

21 août 2016

La vie c'est le présent

DSCN7269

"La vie, c'est le présent". Ça ressemble à une de ces maximes qu'on entend ou qu'on pourrait lire un peu partout de nos jours, pas vrai? Et pourtant. C'est une réflexion qui date de 1957, sortant tout droit de l'esprit d'Élisabeth Kübler, une femme que je découvre par le biais d'un cadeau d'anniversaire tardif (encore que "tardif" ne me paraisse pas totalement approprié. Rien n'arrive jamais par hasard).

J'adore cette lecture, je n'arrête pas de frissonner. Mais surtout, j'adore la femme que je suis en train de découvrir. Une femme qui réussit le prodige de parler de choses aussi terrifiantes que la misère et la mort et simultanément, de parler sans arrêt d'amour et de compassion. Une femme qui, à peine âgée de 20 ans, a quitté le confort de sa paisible Suisse natale pour porter secours aux blessés de guerre en Pologne, hommes, femmes, enfants... Lesquels d'entre nous auraient un tel courage?

"On peut s'enfoncer dans la négativité et chercher des coupables, ou bien on peut choisir la voie de la guérison et de l'amour. Je suis persuadée que notre unique raison d'être est d'évoluer". Élisabeth Kübler-Ross.

7 septembre 2017

Comme de la poussière d'étoiles

pixiz-07-09-2017-12-30-14

Entre la prise en otage des personnes qui souffrent de troubles thyroïdiens, l'ouragan Irma et tous ces pauvres gens qui n'ont plus rien, les essais nucléaires nord-coréens, les actes de violence un peu partout, difficile de réussir à garder la tête hors de l'eau et de continuer à trouver la vie belle. J'ai entendu dire qu'on était en train de créer des robots pour faire la guerre. Mon Dieu. Un robot, ça ne pense pas, ça ne ressent rien. Quel monde est-on en train de léguer à nos enfants?

Et puis au milieu de toutes ces horreurs, des petits moments doux comme hier soir, une soirée en amoureuses avec ma fille.. Avec Fille Aînée, pardon (elle m'a dit qu'elle aimait quand je dis "Fille Aînée").

Ce matin, dans toute la maison son parfum depuis qu'elle est partie bosser, comme de la poussière d'étoiles semée par la Fée Clochette de Peter Pan...

24 octobre 2017

La fête sur la planète

P_20171018_140645L

J’attends le train, assise sur un banc. Un Bonjour ! surgit de nulle part, celui d'un homme brun et grand. Je lui rends son Bonjour ! il ne peut s’adresser qu’à moi, nous sommes seuls sur le quai. En région parisienne, dans mon coin en tout cas, on ne dit pas bonjour. On ne sourit pas. Le silence est le mode de communication, le silence ou l’agressivité. La méfiance. Alors ce Bonjour, un cheveu sur la soupe.. L’homme n’est sans doute pas d’ici? Il enchaîne, Il fait beau aujourd’hui, vous lisez quoi ? Et là seulement la petite lumière s’allume : il me drague ! Il-me-drague. Ça fait si longtemps! Dans une autre vie ? Pas la faute des hommes, je ne leur ai jamais laissé le temps. Toujours pressée. Mais ça, c’était avant. Quand mon cœur battait. Quand j’étais encore une Amoureuse, que j’accordais une importance sans borne à ce sentiment-là, avec son sel, avec ses larmes, avec son trop de tout, toujours trop .. Je faisais partie des adoratrices de cette secte. C’était toute ma vie, j’y puisais ma force, au besoin en redonnant un petit coup de frais aux histoires passionnelles qui me tombaient sous la main. Celle de Julie, par exemple, ma chère Julie dont je porte le nom, cette femme qui a passé sa courte existence à se languir d’un homme qui se moquait pas mal de son p’tit cœur. Un p’tit cœur qui, comme le mien, fonctionnait à merveille, il battait fort, faisait des envolées, ding dong, c’était toujours la fête sur la planète. Pour moi c’était pareil : l’Amour venait, me donnait l’impression folle de gonfler de partout, balayait toutes mes résistances, toutes mes réticences. Je me retrouvais ondoyée, baignée d’un fleuve neuf, le fleuve de l’amour qui me faisait sentir comme ça allait être fort, comme ça allait être bon, alors on s’embrassait, on se jurait, on se reconnaissait, on n’avait plus jamais froid. On était deux. Des fois on se mariait et on avait beaucoup d’enfants, on partageait une maison bleue accrochée à la colline, on se regardait .. mais on ne se voyait plus.

J’y ai cru. Toute ma vie j’y ai cru. J’y ai cru sincèrement et je ne peux même pas me moquer de ma propre naïveté. Je respecte cette fille que j’ai été, cette digne descendante de Julie, je la comprends, elle était friable et tendre comme de la craie.

Il m’arrive parfois, l’espace d’une seconde, de repenser à cette décharge électrique qui me comblait, m’emplissait jusqu’à la folie de plaisir et d‘amour, du bonheur d‘être moi, du bonheur d‘être à lui, qui me rendait pleine, indulgente et docile. Qui me rendait Vivante. Mais il n’y a plus la pureté, il n’y a plus la naïveté, juste le souvenir de la souffrance qui va avec. Peut-être que c’est triste, peut-être que c’est bien, je n’en sais rien.

Toujours est-il qu’aujourd’hui, en levant les yeux sur les beaux yeux noirs de cet homme, je me suis rendue compte que j’étais passée à autre chose. J’étais passée au reste de ma vie, tout le reste de ma vie, celui qui fait silence, ne donne pas de frissons mais une douce chaleur et qu'on tait, finalement, parce qu’au fond, ça ne regarde que soi.

Et je lui ai souri. Il a souri aussi, les mots qu'il avait préparés échoués sur ses lèvres.

Le train est arrivé et on est montés chacun de notre côté.

14 décembre 2017

La reine en zénitude

bricolage gil elvgren

© Gil Elvgren

J’ai décidé de me lancer dans la réfection de mes fenêtres et volets ; oui, vous avez bien lu : une nouvelle Ambre est en train de naître, une nouvelle Ambre est née !

Bon, le truc c’est que je n’ai jamais fait ça de ma vie. Enfin si, mais il y a longtemps. Très.

Mais bon, rien ne peut arrêter la nouvelle experte es-rénovation de fenêtres et volets que je suis devenue en moins de trois secondes.

Or donc, je vous narre comment je vois la chose :

1) Munie de l’outil adéquat (c’est-à-dire le seul truc en ma possession)(j’ignore comment ça s'appelle. Tout ce que je sais c'est que ça a l'air de servir à gratter), donc, munie de l'outil adéquat, je gratte d’un geste altier.

2) La peinture s’envole toute seule dans un léger nuage parfumé.

3) Je repeins. En deux jours, tout est plié.

Au lieu de ça, il appert que la couche de peinture n’est pas décidée à se laisser gratter. Mais alors pas du tout. Elle s’agrippe de ses petits doigts musclés en hurlant "faudra d’abord me passer sur le corps". En plus, en fait de nuage parfumé, je me retrouve couverte de poussière blanche de la tête aux pieds, ce qui me fait tousser comme une dératée. Je risque l'intoxication pulmonaire. Imaginez ce que ça peut me faire, à moi une faible femme toute pétrie de bonnes et on ne peut plus récentes intentions de rénovation. Qu’est-ce que vous auriez fait à ma place ? Hein ? Je vous le demande ?

Eh ben c’est ce que j’ai fait. Je lui ai poussé ma chansonnette :

Il était une petite peintureuuu, il était une petite peintureuuuu

Qui n’avait ja-ja-ja-mais été grattée qui n’avait ja-ja-ja-mais été grattée

Ohé ohéééééééééé!!!

C'est là que mon fils surgit, avec tout un pan du cerveau encore en plein sommeil paradoxal vu qu'il n’est que treize heures du matin. Et qu'est-ce qu'il voit ? Sa mère, recouverte d’une poudre blanche de la tête aux pieds, équipée d’un espèce de masque trouvé avec l’outil adéquat et des lunettes de plongée de son fils, fils qui, comme saisi d’une mini-attaque, reste accroché à la poignée de la porte, les yeux écarquillés et la bouche itou.

- Tu te prépares pour le Carnaval ?? C’est quoi ce souk ??" qu’il me fait, l’indigne chair de ma chair.

- Ça se voit pas ? Je gratte !" lui geins-je d'une voix d'outre-tombe à cause du masque.

- Môman, j’t’arrête tout de suite : là, tu grattes pas.Tu fracasses ! mes tympans, en l'occurrence !!"

Imaginez mon trouble. Personne n’aime croiser le chemin de quelqu’un qui vous assène que vous fracassez. Fut-ce des tympans en l'occurrence.

C’est dans des moments comme ça qu’on voit à quel point je suis devenue une reine en zénitude. Voyez, hier encore, j'aurais trépigné, quitte à en perdre tous mes moyens. Ce qui aurait été navrant, vous en conviendrez.

Ben là, avec une parfaite maîtrise de la nouvelle moi parfaitement zen, je lui tends mon outil adéquat et je lui fais :

"Tu dormais ? J’en suis fort aise. Eh bien, tu grattes maintenant !"

24 mai 2011

9 octobre 2017

Toute de mauve vêtue

Quand j’ai lu sur le net que les falaises de Mers étaient illuminées le soir, hop hop, j’y suis allée! Le soir était tombé, la nuit était bien noire, mais de falaises illuminées, point. C’est bien le site de Mers, pourtant, non ?

Le Tréport en revanche, toujours aussi joli : les falaises éclairées, la croix toute de mauve vêtue là-haut sur la colline, enfin sur la falaise, l’église St Jacques rose de bonheur dans la nuit.

P_20171006_204529r

Je suis allée jusqu’au phare, je voulais voir la mer. Je n’ai absolument rien vu, mon APN non plus, il refusait de faire des photos.

Alors j’ai écouté. Les yeux fermés sur l’écume grise des vagues, j’ai écouté la mer, la musique de la mer. J’ai écouté si longtemps qu’au bout d’un moment, cette musique, j’ai fini par la voir.

DSCN2076e

26 novembre 2017

Top piscine

Le samedi après-midi c'est piscine. "Piscine SUPER TOP", même, étant donné que le matin ont lieu les "bébés-nageurs" si bien que quand on arrive après, l'eau est encore CHAUDE... On a l'impression de s'immerger dans une baignoire géante!!! Mmmmmmmh....

Au début, les gens ne le savaient pas, mais moi comme une nouille, quand ils me disaient "Oh, comme l'eau est chaude!" je leur disais: "Ben oui, ya les bébés nageurs le samedi matin!". Bilan, maintenant ils viennent TOUS le samedi, pff!! Enfin, pas hier. Hier j'étais tran-quille. Merci le Black-Friday! enfin saturday!

Je vous mets quelques anciennes images [rappel: les photos sont interdites dans ma piscine depuis qu'elle a été rénovée! Heureusement, j'ai eu le temps d'en faire quelques bonnes centaines avant!]

P1000570

Ma fille en position du foetus

(j'adore cette photo, je la trouve très reposante)

P1000069r

Mon autre fille en lotus

et même, voyez-vous, en lévitation:

regardez, elle ne touche pas le fond!

P6070559

Oh, j'avais encore des cheveux!

Vous voyez mes yeux de chinoise?

J'ai mes yeux de chinoise: 1) quand je ris 2) quand je pleure

3) quand je ris et que j'pleure!

durireauxlarm

Bon dimanche à vous!

 

16 mars 2018

Mauvaise grand-mère

En ce moment on a de belles journées et c’est drôlement agréable. Quand je ne vais pas nager (aurais-je été sirène dans une autre vie ?) je trie, je vide, je trie et je vide. Comme je fais le ménage dans ce que j’écris, je relis toutes les notes prises depuis au moins quatorze ans, l’âge de l’aîné de mes petits-enfants : compte rendus des sorties aux Jardin d’Acclimatation, fêtes médiévales, Bercy, piscine, Nouvel an chinois, Olentzero, zoos bien sûr, aquariums divers, virées à la mer, sans parler des week-ends et de la totalité des vacances qu’ils ont passés à la maison (je les ai longtemps couchés dans ma chambre, dans leur petit lit coincé de chaque côté du mien puis sur un matelas au sol, trop inquiète de les laisser tout seuls.. J’avais fait pareil avec mes enfants, pff..).

Monsieur Coquet s’endormait vite à cette époque mais le grand a toujours été anxieux. Dès que j’éteignais la lumière il se mettait à crier et à pleurer (quand il ne me suppliait pas d’appeler son père pour qu’il vienne le chercher - j’imaginais bien la tête de mon gendre à l’idée de se farcir le périph à 23 heures !)

(moi) Écoute mon chéri il ne faut pas avoir peur, pour l’instant tu as l’impression qu’il fait tout noir mais tu vas voir qu’on s’habitue à l’obscurité.  

(petit-fils, entre deux hoquets) Nooooooon Mamiiiiiiii alluuume la lumièèèère!!

(moi) Patiente un peu .. Petit à petit tu vas distinguer les choses dans le noir ..

(petit-fils) Je voaaaaaaaaaas rien !!!

(moi) Je mets ma main devant moi, hop ça y est, je la vois ! L‘obscurité qui semblait complète commence à s’estomper !

(petit-fils) Mamiiiiiiii ralluuuuume!!

(moi) Tu as essayé de mettre ta main devant toi ? Tu ne la vois pas ?

(petit-fils) Noooon Mamiiiii !! JE VOAAAAAAS RIEN !!

(moi) Comment ça tu vois rien ? Tu as les yeux ouverts au moins???

(petit-fils) Ben non, ils sont fermés !!! J’ai peur j’te dis, j’ai même mis mes mains par-dessus mes yeux!Mais bref, je relis tout cela, je regarde les photos - ah, ce temps où je pouvais les prendre dans les bras et les couvrir de bisous ! – et je me demande: comment se fait-il que je suis persuadée d’être une mauvaise grand-mère ??

20150321_131032a

13 août 2018

Poudre d'or

P_20180808_193213a

Aujourd'hui il pleut en Île-de-France. Ce qui me fait dire que j'ai toujours une chance incroyable chaque fois que je vais à la mer, puisque malgré les orages annoncés, il a fait soleil toute la journée mercredi dernier à Quend. D'ailleurs je suis rentrée rouge comme une tomate!

À l'heure sereine où le soleil poudre d'or

P_20180808_193146a

la brume qui monte des dunes,

P_20180808_193243a

j'ai marché.

P_20180808_194621a

De Quend à Fort-Mahon..

P_20180808_201544 Fort Mahon a

Avec retour par la plage

P_20180808_201645a

P_20180808_203639

Au loin,

c'est Quend [kin]

(en plus je fais des vers)

P_20180808_203819a

La mer montait, tranquillou

P_20180808_203751a

comme en témoignent ..

P_20180808_202723a

..mes tatanes, qui ont failli se noyer..

(Ce qui m'aurait drôlement contrariée,

vu le bout de chemin qu'on a fait ensemble!)

P_20180808_203848a

Eh oui que voulez-vous,

quand on est pot d'colle on s'attache même à des tongs..

(Comment mon ombre réussit-elle à me faire une silhouette triangulaire?

J'étais en robe (courte), pourtant!)

Sur cette question hautement philosophique,

je vous souhaite une excellente journée!

P_20180808_211143a

 

7 mars 2018

Le regard qui rêve sur la feuille

Château_de_Pierrefonds_

Nous nous sommes rencontrées à Pierrefonds il y a trois ans et demi. À l’Office de Tourisme, pour être précise.

Elle était là, posée sur un rayonnage à me faire des clins d’œil de papier glacé. Elle que j’attendais sans le savoir, la revue parlant d’une région que j’adore : la Picardie.

Bien sûr, il y a le net... Mais pour moi, ce n’est pas pareil que le fait de tenir ce que je lis entre mes mains. (Essayez donc de tourner les pages de votre ordi et on en reparle).

Ce jour-là, ça avait été comme une révélation. C’était merveilleux ! Non seulement j’allais pouvoir engloutir plein de mots décrivant ces endroits magiques que j’aime tant et qui dégringoleraient autour de moi comme de la pluie, mais en plus, je pourrais m’abreuver aux photos de paysages sublimes ! J’étais dans un tel enthousiasme qu’aussitôt, de ma voix la plus mignonne, ma voix à moue incorporée - celle qui fait un tabac chez tous les mâles, hommes, enfants, même les lapins - je commandais à l’hôte de ces lieux tous les numéros que j’avais ratés.

C’est ainsi que quelques temps plus tard, tous les soirs, entourée de ma pile vertigineuse, j’avais le regard qui rêvait sur la feuille.

Et puis hier.. surprise !

DSCN3636r

Où est passée ma Picardie ?

22 juin 2018

Une petite orange

Le texte que je vous propose ce matin, je l'ai écrit pour Saby. J'en profite pour préciser, Saby, que je n'ai rien inventé du tout. C'est une histoire parfaitement authentique et hautement historique, comme tout ce que j'écris.rire

Je vous souhaite une bonne lecture.

 

Aujourd’hui, je vous invite à faire un petit tour en Italie. Suivez-moi, je vous prie.

Nous voici sur la place Pietro d’Illiria. Vous tournez le dos à la via Santa Sabina, ce qui fait que vous regardez vers l’église. À votre droite s’ouvre la grille d’accès au parc Savello. Allons-y, si vous le voulez bien : après avoir franchi la grille, gagnons le fond de ce petit jardin d’où s’étend une vue magnifique sur Rome, avec ses collines et les nombreuses tours et coupoles de ses églises. À vos pieds coule le Tibre, et juste en face de vous, de l’autre côté du fleuve, s’étend le très populaire quartier de Trastévère, transtevere, "au-delà du Tibre".

Maintenant, retournez-vous: dans toute sa majesté se dévoile à vos yeux ébaubis la magnifique église du 4ème siècle qu’est Santa Sabina. Sentez-vous cette bonne odeur d’orangers ? Le premier oranger de la colline a été planté dans le cloître par saint Dominique, dans la cour de l’église. Le voyez-vous ? Pas saint Dominique, voyons ! Je parle de l’oranger venu d'Espagne, son pays natal. On dit que ses fruits sont miraculeux. N’est-ce pas la réalité, que de pouvoir croquer dans cet agrume à la couleur d’or, avec le jus qui vous coule sur le menton ?

Mais revenons à l’Aventin. C’est sur cette colline que se trouvait la maison de la matrone romaine Sabina. Dans ce cuore verde d'Italia, le Tibre traverse des paysages qui semblent sortis d’un tableau de la Renaissance. Sabina y aurait sans doute vécu une vie sans histoire si elle ne s’était pas convertie au christianisme. Pourtant, elle était mariée, c’est-à-dire qu’elle avait atteint le but ultime de toute Romaine, le mariage étant en cette lointaine époque la seule raison de vivre des femmes, en particulier de ces pauvres Romaines qui avaient tout juste le droit de respirer (et encore : avec l’autorisation de leur mari).

C’est ainsi qu’après la mort de la vierge Sérapie (Chrétienne, elle aussi) qui eut la tête tranchée (eh oui, ça ne rigolait pas, dans l’antiquité) (ce n’est pas de nos jours que l’on verrait autant de barbarie, n’est-il pas ?), la très noble veuve Sabina (en plus, elle était devenue veuve ! Quel gâchis !) fut dénoncée au préfet Helpidius pour avoir enseveli décemment Sérapie, sa servante.

Interrogeons notre journaliste sur place (par commodité je vous transmets l’échange directement en français) : 
(le préfet) N'es-tu pas Sabine, la veuve de l'illustre Valentin?
(Sabina) C'est moi-même. 
(le préfet) Pourquoi donc as-tu osé te joindre aux Chrétiens et refusé d'adorer les dieux? 
(Sabina) Je rends grâce à Jésus-Christ Notre-Seigneur qui a daigné, par sa servante Sérapie, me délivrer de la puissance du démon, afin que je ne tombe plus dans l'erreur où vous êtes en l'adorant.
(le préfet) Ainsi tu prétends que les dieux que nous adorons, nous et les augustes, nos souverains, sont des démons! 
(Sabina) Ah ! Combien je voudrais vous voir adorer le Dieu véritable qui a créé toutes choses et qui gouverne à son gré les êtres visibles et invisibles, au lieu d'adorer les statues des démons avec lesquels vous brûlerez, vos empereurs et vous, dans des feux éternels !
(le préfet) Je jure que je vais te condamner sans retard à la peine du glaive. 
(Sabina) Je ne sacrifierai point à tes démons, car le Christ est mon Dieu, je l'adore et je le sers : à lui seul je dois sacrifier.
(le préfet) Nous ordonnons que Sabine, en punition de sa désobéissance aux dieux et de ses blasphèmes contre nos maîtres les augustes, soit frappée du glaive et tous ses biens confisqués !

Après que le bourreau eût fait son oeuvre, des Chrétiens enlevèrent le corps de la noble Romaine et l'ensevelirent dans le tombeau qui déjà gardait les restes de sainte Sérapie.

Ce n’est qu’ensuite, en 425, qu’un prêtre d'Illyrie, nommé Pierre, bâtit une église dédiée à sainte Sabine sur le lieu du supplice.

Voilà voilà...

Une petite orange, peut-être ?

 

P_20180615_122140

dessin : moi

 

22 septembre 2018

Les pas japonais

Spéciale dédicace à LadyObi ✿◠‿◠)˙·٠•●♥

 

90558743_p

 

 

La fabrication par ma sœur de dalles de jardin - les dernières en date : des "pas japonais" - m’a donné envie d’en savoir plus sur cet art. En fait, contrairement à ce que l’on croit peut-être, confectionner un jardin à la japonaise ou ratisser des mers de gravier n’est pas une invention des moines bouddhistes zen, c’est l’inverse : c’est en créant ces jardins selon les préceptes anciens que les moines zen ont trouvé un moyen de parvenir à l'Éveil (en japonais et en chinois , ce qui tend à prouver que l’Éveil est universel). Eh oui ! pratiquer le jardinage en lui donnant une dimension spirituelle et en l'utilisant comme support de méditation, c'est possible ! Si ça tombe, en posant ses "pas" dans son allée, ma soeur ne s'est même pas rendu compte qu'elle méditait !

En fait, à l'origine, l'art des jardins japonais est un culte Shinto, la religion la plus ancienne du Japon, bien antérieure au bouddhisme, laquelle repose sur des concepts super chouettes comme l'harmonie entre l'homme et la nature (pour une meilleure communication entre l'un et l'autre, les Japs ont inventé les kamis (), qui sont des genres d'esprits célestes et accessoirement terrestres ayant des pouvoirs variés).

Il y a paraît-il huit millions de kamis au Japon, rien que ça !!! En fait il existe des kamis pour quasi tout (par exemple les kamis du peigne, du crachat, et même des excréments)(i’sont fous ces Japs !).

Mais (Dieu soit loué) il y en a aussi des super chouettes comme:

- Izanami, le kami de la première femme,

- Amaterasu, celui de la déesse du soleil,

- Inari, le dieu du riz (pour le dieu du haricot vert, je n'ai rien trouvé)

- ou encore, ma préférée, Ame no uzume, la déesse de la gaieté.

Oui alors, pour en revenir à l'art du jardinage nippon, il s'agit pourrait-on dire de retrouver la joie qu'on éprouvait, enfant, chaque fois qu'on utilisait nos mains pour découvrir le monde. Car qu'est-ce que nos mains, si ce n'est le premier mécanisme de connexion à la vie, les instruments qui nous permettent d'exprimer notre créativité et notre originalité ?? Chaque fois que nous utilisons nos mains, nous nous reconnectons à notre monde intérieur, ce monde où, en chacun de nous, il y a une inspiration, une spontanéité créatrice, un élan vital, quelque chose, quoi !!! Et ce quelque chose est à nous, tout à nous, rien qu'à nous !! personne ne nous l'enseigne, c'est un présent, un talent unique !!! Il est quelque part dans l’harmonie de ce qui a été, de ce qui est, de ce qui sera, il suffit de laisser faire, d'écouter, de ressentir, jusqu'à ce que dans notre élan, nous fassions partie d'un Tout jusqu'à appartenir au Tout ! C'est fou, je vous jure, c'est fou !!!

Oui bon. Où en étais-je ?

Ah oui. Les "pas japonais".

Oui donc, au tout début (Xe siècle), on cherchait à reproduire dans les jardins un paysage naturel jusque dans ses moindres détails afin de sublimer la beauté de la nature. Deux siècles plus tard est apparu le Bouddhisme Zen qui enseigne avec une logique très particulière que la réalité des choses tient toute entière dans leur vacuité. Tout cela contrarie fort les artistes es-jardinage. Comment vont-ils bien pouvoir représenter la vacuité de la réalité? Apparaissent alors des trucs épurés où les îles et les pièces d'eau sont remplacées par du sable blanc et des pierres, le vide étant propice à la méditation, comme l'on sait.

Tout l'art consiste à donner aux pierres une impression de légèreté, comme si elles flottaient au-dessus du sol, telles de riantes gazelles.

Alors pour savoir si vos pierres sont bien disposées, je vous recommande de les faire arpenter par votre meilleur ami les yeux fermés. S'il se rétame, c'est qu'elles étaient mal disposées, mais comme c'est votre meilleur ami, il ne vous en tiendra pas rigueur (c'est même la raison pour laquelle c'est par lui qu'il faut les faire tester).

Si personne ne tombe, bingo ! Tel le ver à soie blotti dans sa chrysalide, vous pouvez vous dire que vous êtes en train de muter vers quelque chose de beau et de super doué.

NB À l'heure actuelle, je suis bien obligée d'admettre que ma propre mutation n'est pas terminée, surtout en ce qui concerne le domaine culinaire. Croyez bien que je le regrette et que vous serez les premiers informés de toute progression dans ce domaine (mais il reste du boulot).

(- ̮-)
                         .__/l\__. ॐ  Namaskar

12 janvier 2019

Exagéré

Hotel Bernadette Soubirous

 

Comment vous dire ? Ma maison ressemble à un champ de ruines (je n’ose penser à ce qu’en dirait un psy..). Il y a des moments où je me demande si mon sang, au lieu d’irriguer mon cerveau comme il est censé le faire, ne stagnerait pas dans mes fesses… Pourquoi ne me suggère-t-il pas de faire les choses avec méthode, pièce après pièce, meuble après meuble, au lieu de tout trier en même temps ?

En plus, il y a le ballon, enfin, l'absence de ballon plutôt ! Oui, parce que pour ceux qui ne sont pas au courant de cette incroyable, époustouflante, fantasticofragilisticante nouvelle, je commence 2019 sans eau chaude ! Mon ballon, mon cher ballon, mon frère, ma joie, la prunelle de ma baignoire a rendu l’âme ! Dix jours que je me baigne dans une petite cuvette ridicule (ya que mes pieds qui rentrent). Je ne sais pas si vous imaginez, moi qui adore l’eau, ce que ça me demande comme abnégation, comme dévouement, comme maîtrise de moi !

Est-ce parce que j’ai décidé d’entrer au couvent ? Enfin, quand je dis couvent, c’est peut-être exagéré (j'ai envie d'aller dormir, la prochaine fois que je vais voir mes enfants à Nevers, chez Bernadette Soubirous (elle s’est recyclée dans l’hôtellerie)).

Serait-ce une épreuve envoyée par le divin pour que je m’habitue à me passer de douche ?

Je m’interroge.

26 mars 2019

Tout n'est qu'ordre et beauté

Bonjour à vous qui avez la gentillesse (ou l’inconscience) de me suivre !

Vous avez pu constater que j’ai le blogtrottisme compulsif, voire destructif, ce qui fatigue tout le monde. Peut-être pourrait-on rapprocher ce symptôme de la possibilité qu’on avait autrefois d’arracher les pages de nos cahiers, de les chiffonner rageusement et de pouvoir tout recommencer.

Certes, sur la vie des blogs, on ressemble tous plus ou moins à une petite fée vêtue d’une robe en tulle et de chaussons en satin, qui danse dans un bois illuminé de lucioles de toutes les couleurs se posant délicatement sur son chignon, et qui chante avec les oiseaux: "Là, tout n’est qu’ordre et beauté, luxe, calme et volupté " (consacrons, je vous prie, un instant à la visualisation de nos amis hommes dans ce décor, voire dans cette tenue).

Las ! Baudelaire n’est pas notre ami tous les jours. Il arrive plutôt qu’on ait envie de se noyer dans une flaque  (cette expression date de mes premiers échanges avec une Québécoise : un jour que je lui faisais part de ma détresse face aux manips sur mon blog (voyez-vous, un blog ne parle pas comme nous !), je m’étais laissé aller à quelque énervement – léger, certes, mais palpable. J’avais annoncé à mon amie avec des trémolos dans la voix que je n’avais plus qu’à aller me noyer dans une flaque.

Les Québécois, comme les blogs, ne parlent pas comme nous (elle avait été outrée la première fois que je l’avais embrassée alors qu’elle-même n’hésitait pas à me faire des caresses). Elle en avait conclu que les Français se noient dans une flaque pour un oui pour un non  - ce n’est pas faux, notez.

Toujours est-il que l’expression m’est restée).

Mais ce n’est pas pour vous parler de mes états d'âme flaquesques que je suis là, mais de l’heure où blanchit la campagne. Voyez-vous, je savais que des lettres m’attendaient, elles ne pouvaient demeurer loin de moi plus longtemps. J’aime bien l’idée que des lettres m’attendent (alors que la plupart du temps c’est l’inverse).

Ainsi, il y eut une enveloppe de la part de Saby. Qu'est-ce ? soliloque-je. Un traité pour gérer les émotions sans enquiquiner tout le monde?

Ainsi, il y eut une enveloppe, et il y eut un sachet. Ce fut le premier jour.

P_20190322_123238a

Ensuite,  il y eut un envoi de la part de Nadine. Ambre sépara l’adorable petit lapin de son contenu. Ce fut le second jour.

P_20190322_123307a

Puis Ambre examina ce que ses amies lui avaient envoyé et s’interrogea :

2019 3 teaparty PIXIZ 3182 2 photos refletees (4)

À défaut de faire schmolitz, comment partager ces délicieuses boissons (ou tout autre chose qui se boit, ça dépendra de l'heure!) alors que nous habitons à Pétaouchnok les unes des autres ?

Je décidai d’emprunter à Saby, qui elle-même l’avait emprunté à Marie, l’idée génialissime et fort sympathique de nous réunir tel jour, telle heure, ici même sur cette note de blog.

Pour l’instant nous sommes trois: Saby, Pastelle et moi-même, mais il va de soi que celles et ceux qui le souhaitent et le peuvent, sont cordialement invités à se joindre à nous !

Compte-tenu de l’emploi du temps de ministre de celles qui ne travaillent pas (ceux sont bienvenus aussi), la date arrêtée à ce jour est

jeudi 28 mars (heure non encore définie).

 

      (¯`v´¯)
        (¯`:☼:´¯) 
                        ...(_.^._)*•.¸¸.•*`*•.¸¸

 

Je vous souhaite une excellente journée !

*

Rajout: heure proposée pour demain: 17 heures.

Allez hop hop, venez vous joindre à nous!

 

6 juin 2019

Ils étaient là

P_20190601_154542 copie

Lorsque nous sommes entrés dans la cathédrale, des chants s’élevaient. Surprenant dans une église où on a plutôt tendance à chuchoter. Célébrait-on une messe ?

P_20190601_155028A

À y porter plus d’attention, ce n’était pas du Français, pas du latin non plus. Des voix graves et chaudes, de l’espagnol peut-être, ou de l’Indien, de l’Indien d’Amérique. Le chant nous accompagnait tandis que nous marchions dans la cathédrale, nous enveloppant de chaleur, de vibrations qui tombaient autour de nous comme des fleurs.

P_20190601_155004A

Le ruban sonore empruntait les voies principales de la nef, remontait sur les bas-côtés, s’entortillant autour de la chaire, se dirigeant vers le chœur pour aboutir en déflagration lumineuse dans nos oreilles, notre respiration, chacun de nos pas.

P_20190601_155335A

Puis, d’un seul coup, ils étaient là: une famille entière, dix personnes au moins, les cheveux très noirs, les mains serrées sur un châle ou simplement l’une contre l’autre. Leur chant terminé, l’un après l’autre, du plus vieux des adultes au plus jeune des enfants, ils sont allés, avec un infini respect, baiser les pieds de St Antoine de Padoue qu’ils venaient de prier.

P_20190601_155218A

30 août 2019

Un vent doux comme un pardon

P_20190823_150512_all

Lac Pavin, Auvergne

Que la journée vous soit aussi douce que les mots du maître-nageur, hier, au moment où je suis sortie de l’eau parce qu’un vent doux comme un pardon m’a donné la chair de poule. L'homme s’est inquiété des frissons sur ma peau, il m’a dit de venir au soleil.

À cet instant précis, le soleil, c’était lui.

 

P_20190823_165036 all

Publicité
Publicité
<< < 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 30 40 > >>
Publicité
Derniers commentaires
Archives
Publicité