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Un peu de silence ..

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3 octobre 2021

Ma liberté

Il y avait eu la mort de ma mère. J'étais très attachée à ma mère. Attachée avec de l'amour, mais pas que. J'étais en attente, tout le temps, de quelque chose que je n'ai jamais reçu. Jusqu'à la fin, j'ai attendu.

Elle était dans son lit, son pauvre petit lit de soins de suite. Quel nom bizarre. Soins de suite. Ma sœur était sortie. Pour aller chercher des cafés au distributeur, je crois.

Je tenais les mains de ma mère. Elle avait de toutes petites mains, Maman, de toutes petites mains fines. Ma grande a les mêmes.

Elle avait de toutes petites mains que je tenais dans les miennes, la tête levée vers elle dans une prière muette. Parle-moi Maman, dis-moi quelque chose. Dis-moi que tu regrettes. Dis-moi que tu ne pouvais pas faire autrement.

Maman, dis-moi que tu m'aimes.

Elle ne parlait pas, Maman.

Elle est partie sans un mot, exactement comme elle avait vécu.

Puis il y a eu mon fils. La souffrance de mon fils.

Je me rappelle, j'étais à l'hôpital, mon petit-fils venait de se faire opérer quand les policiers ont appelé.

Chez moi toutes les portes s'en souviennent, les murs aussi.

Vous savez, c'est comme quand on crève de souffrance, c'est insupportable alors on remue dans tous les sens pour s'en débarrasser, on cogne, on se tape la tête contre les murs jusqu'à ce qu'on réalise que ça ne sert à rien, c'est dedans.

La souffrance, c'est dedans.

 

Le monde s'est arrêté.

C'est comme ça que je suis allée nager.

Un soir, d'abord.

Puis deux, puis trois.

Puis tout le temps, tous les jours, toute l'année.

Nager pour oublier tout ce que j'ai foiré.

Quitte à se noyer, hein !

Je nageais avec rage, je nageais avec foi. Je nageais dans les larmes les chagrins les contradictions la tristesse la souffrance et ma vie.

Je nageais les yeux fermés avec le secret espoir de n’avoir jamais à rentrer. Mais je savais que ce jour-là comme tous les autres, je rentrerais.

Nager était ma drogue.

Nager était ma vie, ma thérapie.

Nager était ma liberté.

respirer

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1 octobre 2021

Trois fois rien

1958 sept Brie et Nad

 

D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours aimé être une fille. Pourtant, ma mère ne les aimait pas, elles les trouvaient fourbes et hypocrites. Ma sœur était un vrai garçon manqué. Pas moi. J’enfilais les jupes de ma mère, vous savez ces jupes des années 60 à la forme sublime qui font la taille fine et les hanches rondes .. je les faisais virevolter en corolle autour de moi. J’adorais sentir sous mes doigts la luisance de soie de mes cheveux longs lorsque je les dénattais le soir. J’adorais me mettre le rouge à lèvres de ma grand-mère ou bien sa poudre de riz à l’odeur qui chatouillait le nez, et lui chiper ses escarpins noirs à talon haut.

C’est tellement chouette d’être une fille, on peut se bichonner pendant des heures, on peut se raconter des secrets entre copines, avoir des fous rires pour trois fois rien. Est-ce que vous avez déjà vu des mecs se marrer pour des broutilles ?? Et puis d’ailleurs, est-ce que les hommes se réunissent pour jacasser, comparer leurs fringues, échanger les derniers commérages ? 

Et puis alors il y a un truc que j’adore plus que tout, c’est d’avoir pu porter la vie. Merci mon Dieu, merci de ne pas m’avoir faite homme ! Merci de m’avoir donné cette chance inouïe d’avoir entre mes hanches un berceau soyeux pour accueillir la vie. Merci de m’avoir permis de ressentir ces curieuses vaguelettes, le ventre sculpté par de petits coups de pieds malicieux. Oui, si je ne devais retenir qu’une chose du fait d’être une femme, ce serait celle-là, ce bouleversement minuscule qui vous chavire pour l’éternité.

Et puis j’adore la compagnie des femmes. Je les trouve drôles, intelligentes, tendres, compatissantes, j’aime leur énergie et leur douceur, leur acharnement à vouloir toujours plus, toujours mieux, j’aime leur humilité, leur lucidité et leur créativité.

Je suis tellement heureuse d’avoir une sœur et d’avoir des amies !

 

☻♥☻
/♥\./█\
.||. || 

 

Et vous ?

Votre féminité, votre masculinité,

vous la vivez comment ?

 

29 septembre 2021

Une grande et vieille histoire d'amour

mai 2007adeline-6

Je pense que vous l'avez "reconnue" : je montre souvent des photos de ma fille aînée, qui pour mon plus grand bonheur adore depuis toujours être prise en photo.

De mon côté J'ADORE en prendre, c'est donc une grande et vieille histoire d'amour entre nous !

Moi, en revanche …

Je suis effroyablement mal à l'aise devant un objectif … Quel visage composer, comment placer mes mains (je les mets où ? dans mon dos ?), et mon corps, empoté, timide, j'en fais quoi ?

Est-ce que ça vient de mon enfance ? Du fait que mon père nous obligeait à baisser les yeux pour s'adresser à lui ? (seule exception : quand on avait fait quelque chose de mal : "Regarde-moi quand j'te parle !") (Ma sœur, par exemple, ne "pose" jamais sur les photos, elle fait le pitre !)

Toujours est-il que je suis hyper mal quand je sais qu'on va me prendre en photo.

Quant à regarder quelqu'un dans les yeux quand je l'écoute (j'écoute plus que je ne parle), j'ai mis très longtemps à y arriver (je me suis apprise à le faire !)

20151015_184301

photo de moi que je préfère lol

(de dos et devant la mer, en plus !)

 

 

(¯`v´¯)
`·.¸.·´
☻/
/▌
/ \

Et vous, dites-moi ?

Quand on vous prend en photo, comment vous sentez-vous ?

 

Smouiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiich !!!

 

 

 

25 septembre 2021

La cabane du bonheur

DSC05443

 

C’est un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître. Ma tante (qui est aussi ma marraine), alors toute jeunette, était d’une beauté à couper le souffle : blondeur de rêve et taille de guêpe. Seulement voilà : elle était si chaste et si pure (tout sa nièce), que lorsque celui qui deviendrait son roc et le seul amour de sa vie s’approcha d’elle dans le but évident de lui démontrer ses bonnes intentions, elle se retrouva enceinte sans comprendre comment la chose lui était advenue. Pour commencer, elle se demanda par où le fruit de ses amours allait sortir, et quand elle le sut, elle jura, mais un peu tard, qu’on ne l’y prendrait plus.

La crise du logement sévissait déjà et elle se vit contrainte de vivre chez ses beaux-parents avec son bébé (comme ma mère d’ailleurs dut le faire elle aussi). Seulement voilà : la belle-mère ne voyait pas d’un œil chaleureux le fait d’être supplantée dans le cœur de son fils par cette blondinette, avec qui elle n’était vraiment pas tendre.

Un jour, n’y tenant plus, ma Marraine dit à sa moitié :

- Non vraiment, je n’en peux plus, allons vivre sur notre petit terrain !

- Mais je viens seulement de finir de creuser les fondations de la maison ! Où veux-tu que nous dormions ?

- Aménage-moi une petite cabane dans un coin, tout plutôt que rester là ! Môôôôôrice s’il te plèèèè.... Ce sera la cabane du bonheur !

Et c’est comme ça que ma Marraine débarqua sur le terrain où elle et sa famille allaient habiter avec, dans une brouette, le premier de mes cousins et les quelques affaires qu’elle possédait alors.

Les mois passaient, mon oncle en rentrant du boulot continuait la construction de leur maison.

Un jour, la maison fut enfin digne de ce nom. Ma Marraine n’attendit pas une seconde supplémentaire.

"Ce soir même", se dit-elle, "nous dormirons chez nous ! je vais faire la surprise à Maurice pour quand il va rentrer".

Elle souleva leur matelas et entreprit de le traîner tant bien que mal de la cabane jusqu’à la maison. Seulement voilà, arrivée à la porte, cet imbécile de matelas reste coincé dans l'embrasure. Han ! Han ! Marraine pousse de toutes ses forces. Enfin, le matelas finit par bouger .. en se refermant sur elle !

- Au secours! Au secours!" se met-elle à crier avec un début d’accablement (léger, mais néanmoins notable).

Rien. Aucun écho.

"Adieu monde cruel !", se dit Marraine en relevant le nez pour avoir un peu d’air.

Par chance, le facteur passait par là.

Alors, le facteur de Marraine, que je vous explique : pour commencer, il avait vu débouler sur un terrain orné en tout et pour tout d'une large fosse en son milieu, une petite bonne femme poussant dans une brouette un garçonnet et trois casseroles.

Ensuite, quand il avait pu s’approcher de cette curieuse personne, ç’avait été pour lui faire signer le reçu du versement des allocations familiales, chose qu’elle avait faite le plus gentiment du monde avec les mains mouillées et des lunettes de motard sur le nez, qu’elle portait pour éviter le retour de fumée du poêle dans ses yeux lorsqu’elle lavait son linge ..

Mais comment s’étonner qu’une personne qui emménage à l'aide d'une brouette sur un terrain vide porte des lunettes de motard pour faire sa lessive ?

C’est donc sans perplexité particulière que ledit facteur s’enquit de l’endroit où Marraine se trouvait.

- Ben vous êtes où ?

- DANS LE MATELAS ! OÙ VOULEZ-VOUS QUE JE SOIS ?

Dans le matelas...  Mais c’est bien sûr !

- Dépêchez-vous bon sang !", dit Marraine qui commence à s’énerver, "j'étouffe!"

Et c'est comme ça que l'inauguration du matelas dans la chambre de ma Marraine fut faite par son facteur ..

 

 

Maurice portrait dessine en sept 2005

© dessin que j'ai fait de mon oncle

fait pour ma Marraine après son décès 

25 septembre 2021

AlainX

jeu des pseudos

 

Alpes du Leman 2013 Sommand

Alpes du Léman 2013

© photo AlainX

 

‘‘  Je ferai graver les raisons du choix de mon pseudo sur le marbre de ma tombe. À moins que je ne sois incinéré. Mais puisque tu insistes tu auras la primeur de mes mémoires d'outre-tombe :
Peut-être aurais-je dû choisir Émile Auguste, mais, il ne faut pas Chartier, c'est un peu long. Alors je lui ai piqué son propre pseudo de philosophe, auquel j'ai ajouté un X, parce que moi je suis un illustre inconnu.
La philosophie (partielle) d'Alain, le vrai : partir du réel existant pour toute réflexion et pensée.

Expérimenter en soi la profondeur de sa liberté et rejeter le fatalisme.

L'idée de destin déterminant le cours des événements est une bêtise.
Le livre qui m'a marqué le plus dès ma jeunesse : « Propos sur le bonheur »
Quelques citations parmi une quantité d'autres intéressantes :
“il faut s'appliquer à se consoler, au lieu de se jeter au malheur comme au gouffre. ”
“l'effort qu'on fait pour être heureux n'est jamais perdu”
“Le bonheur n'est pas quelque chose que l'on poursuit, mais quelque chose que l'on a.”
Le bonheur est une récompense qui vient à ceux qui ne l'ont pas cherchée
Aimer, c'est trouver sa richesse hors de soi.

 

Rue Colmar-1

Une certaine vision  du bonheur ...

© photo Alain X

 

Un petit tour chez Alain ?

Ici

Mais aussi

Et

 

●•٠·˙. ˙·٠•●

 

Ainsi s'achève notre voyage au sein des pseudos.

J'espère que la découverte un peu plus ample des uns et des autres vous a plu autant qu'à moi.

Tous, je vous remercie chaleureusement de vos participations.

En attendant le prochain petit jeu, je vous souhaite une très belle journée !

coeur cssis

 

Où il appert que le bonheur ne loge pas forcément là où l'on pense !

CLIC

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23 septembre 2021

Praline

jeu des pseudos

 

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‘‘  C'était en février 1972, j'allais avoir vingt ans, je n'étais pas majeure, il allait encore falloir attendre une longue année. Depuis quelques mois j'étais savoyarde, je découvrais une région qui m'émerveillait du matin au soir, moi qui venais d'une région toute plate, dont les seuls reliefs étaient les mauvais souvenirs qui avaient jalonné ma jeune vie. Mais de cela je ne parlerai pas ici. Ce soir je suis venue dire d'où me vient le pseudo de Praline.
En 1972 donc, une gigantesque porte s'ouvrait devant moi, une porte sur la liberté puisque j'entrais dans la vie active, une porte magique qui s'ouvrait sur de nouveaux et superbes paysages, une porte de communication car je sympathisais avec tout le monde à chaque coin de rue, en faisant mes achats ou en me baladant.

J'arrivais de la campagne et ne pouvais me retenir de parler aux gens (je dois dire que je n'ai guère perdu cette habitude).

Et puis ô merveille des merveilles j'appris qu'un groupe folklorique existait dans ma petite ville. Inutile de dire que j'ai bondi de joie, j'en rêvais depuis si longtemps, de la danse folklorique et du podium où claquent les talons et voltigent les jupons ! Je m'introduisis instantanément.

Praline 1

Dans le même temps j'avais trouvé du travail. Dans les assurances. Beurk ça ne me plaisait pas trop ! En ce temps-là on trouvait du travail du jour au lendemain, si bien qu'un beau matin...au-revoir messieurs dames, je m'en vais voir ailleurs.

C'est ainsi que je me retrouvais dans une grande fabrique de bonbons et chocolats. Ainsi lorsqu'arrivait le week-end et qu'une production folklorique nous réunissait, j'arrivais avec un énorme paquet de pralines à partager avec les folkloristes dans l'autobus. Quand nous partions plusieurs jours à travers la France ou l'étranger, que de pralines croquées, que de chahut non retenu !

Prali

De Aline à Praline, il n'y a que deux petites lettres qui furent rajoutées.

Et voici pourquoi depuis quarante ans je suis Praline pour mes amis et connaissances proches.

 

Praline 2

Un petit tour chez Praline ?

ici

 

●•٠·˙. ˙·٠•●

 

Tournée générale de pral... de bisous !

 

bisou-smack

21 septembre 2021

Doux et tendre

Adeline, j’ai toujours voulu l’appeler Adeline. Pas de listes de prénoms ni d’hésitations comme souvent pendant les grossesses : c’était Adeline pour la fille que j’étais sûre d’avoir et Brian pour le garçon dont le père rêvait.

Pour la deuxième, on n’était pas d’accord. Je voulais Abigaïl ou Alison, il voulait Mélodie.

Mélodie, berk. Pourquoi pas Chansonnette ?

Par contre j’aimais bien É.

Quand elle s’est retrouvée sur mon ventre avec un petit bout du sac amniotique sur la tête, il m’a dit : "Décide". Je savais qu'il ne voulait pas Abigaïl. Je l'ai appelée É.

C'est dix jours après qu'on a fait leur connaissance, à mon retour de la clinique obstétricale, à l’époque on y restait plus longtemps qu’aujourd’hui.

Le père de mes filles est allé toquer à la porte des seuls voisins de palier qu’on ne connaissait pas encore, lui on ne l’avait jamais vu, elle on la croisait parfois et c’est pour ça qu’on savait que leur fille aînée s’appelait É. C’est ce que mon mari lui a annoncé : "On a appelé notre fille comme la vôtre".

Elle, elle était très joviale, accueillante, ce qui fait qu’elle nous a accueillis. Le soir même, ou le lendemain. C’est là qu’on a vu qu’elle avait un mari. Silencieux, tout timide. Tu m’étonnes qu’on ne l’entendait jamais !

Il restait dans son coin, avec ses deux filles qui grimpaient sur ses genoux. C’est lui qui s’occupait d’elles pendant qu’elle bossait à l’extérieur. Ça m’avait drôlement surprise, un père doux et tendre avec ses filles.

Il avait une passion pour la poterie. Il y en avait partout. Il faisait des vases en terre cuite, des brocs, des bols, des assiettes plates, rondes, creuses, chaque modèle unique en son genre. Sans le savoir, j’avais trouvé un sujet sur lequel il était intarissable : j’avais fait un stage de poterie quand j’étais plus jeune et j’avais adoré ça.

Pendant que les filles étaient à l’école, il m’a proposé de me montrer comment se servir de son tour. C’est juste qu’avec lui, il fallait aimer le silence, mais ce n'était pas un problème pour moi.

Ils sont devenus "mes" amis, en tout cas plus "mes" amis que ceux du couple. Mon mari était désarmé devant le silence de cet homme et n’a jamais aimé être confronté à une autre personnalité – or, Elle en avait beaucoup.

Quand on a déménagé, elle est venue me voir où j’habite maintenant. C’est comme ça qu’un jour, elle a proposé qu’on aille faire "goûter" nos filles dans un joli endroit qu'elle m'a fait découvrir et où, depuis, je retourne souvent : le Château de la Chasse.

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21 septembre 2021

Céladon (Potierfou)

jeu des pseudos

 

potentilla reptens

 

‘‘ Ce pseudo qui me colle à la peau depuis 20 années environ, j'étais à l'atelier poterie et depuis peu, internet était chez nous il me fallait donc des pseudos. Les gens du centre culturel me disaient toujours que j'étais un poil zinzin dans ma façon de voir les choses, normal un gaucher qui ne sait pas se servir de sa main droite dans un monde de droitiers fait tache ! donc j'étais fou, faisant l'atelier poterie naturellement je suis devenu Potierfou, j'aime bien ce pseudo, il me va bien !

Pour l'adresse email, puisque je pratiquais les émaux craquelés je suis devenu Lecracleur. Les bien-pensants cherchent encore pourquoi ma main droite c'est une grosse faignasse même pas capable de porter un sac de courses en voiture, elle ne sait que passer les vitesses, taper dans un ballon : pied gauche en une année, en activité j'usais trois paires de gants, les gants droits tous neufs !

L'avantage de la toile est que j'écris mes messages avec l'index gauche en tapant sur les touches, la fainéante de droite regarde et se met à la souris.

Gamin, j'ai eu droit au travail forcé de la main droite. Cela m'a bien desservi à l'école, je devais penser droite et pour gauche, fallait pas. Cela m'a gravement perturbé pour les mathématiques, je sais compter et j'ai peur des chiffres, incapable de regarder un relevé bancaire de peur que je sois à découvert, j'ai tenté il y a deux ans de reprendre la plume avec encrier de la plume, c'est une écriture infantile, mais je vais y arriver avec le temps et redevenir moi-même.

Quant à mes pseudos de toile, il y a Potierfou, il y a eu Potierfoot le roi de la photo de football féminin, encore plus loin Olisfer41 puis Ballobut peu de temps, Terracotta encore moins longtemps, Celadon7 le seul, le vrai, le sublime, un qui a duré quatre ans Sfer41, encore du ballon rond et Leomarné quand je suis dans ce département.

 

 

Un petit tour chez Céladon ?

 

CLIC !

 

●•٠·˙. ˙·٠•●

20 septembre 2021

잘 먹겠습니다

Exercice d'écriture proposé par Le Goût

 

metro

 

Mais bon sang, qu'est-ce qui m'a pris de rentrer en France ? Pourtant, Paris, j'adore, on peut pas dire ! Mais là, tout me semble si vide (en plus, c'est pas comme si y avait foule dans ce métro !), et cette tristesse qui me plombe depuis mon retour, je n'arrive pas à m'y faire ! Je me sentais si bien en Corée, si loin de tout ! Quel dépaysement ! Et pas que ça !

Figurez-vous, j'adore manger ! Eh ben là-bas, ils ne pensent qu'à ça ! Oui-oui, comme je vous le dis ! Ce n'est pas le sexe qui est omniprésent, c'est la bouffe ! On en trouve absolument partout, quel que soit l'endroit : les tabacs, les magasins de cosmétiques, les boutiques de fringues ... Les Coréens mangent 6 à 8 fois par jour et ils ne se souhaitent pas "Bon appétit" mais de bien manger. Quel pays de rêve ! Six à huit fois par jour, vous imaginez ?

Bon OK, tout ce qu'ils mangent est très épicé, ils ne connaissent ni le sucre ni aucun truc sucré d'ailleurs ! Alors pour ce qui est du petit déjeuner ils attaquent la journée avec un repas bien épicé et pimenté, genre kimchi (algue grillée) bien relevée ou bibim bap ! Dur dur ! Remarquez, j'adore le bibim !!!

Et puis là-bas tout est kawaï, c'est marrant !

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Les adultes s'habillent comme nos ados, vous verrez par exemple un cadre d'une quarantaine d'années avec dans la poche de sa veste un mouchoir avec des petits nounours, des femmes avec des petites peluches accrochées à leur sac à main, en legging, chaussures orange fluo et veste bien flashy pour aller bosser !

e

Tenez, par exemple : Myeong-Dong (명동  明洞)(littéralement "ville lumineuse" ou "quartier éclairé") : comme qui dirait, un endroit fait pour moi ! De la nourriture et des magasins ! qui d'ailleurs ont tous été dévalisés par moi !

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b

Vous voyez comme les rues de Myong-Dong sont jolies ? On dirait Las Vegas, des lumières partout, plein plein de monde et la musique qui hurle à chaque coin de rue !

g

... car ici les boutiques ont des haut-parleurs à l'extérieur qu'ils mettent très fort !

Et bien que Myong-Dong soit un quartier de boutiques, à partir de 17h 00 il y a des stands de bouffe qui s'installent partout ! Le paradis sur terre !

En plus, j'ai fait un karaoké (il y avait des chansons en anglais), je chante comme une casserole mais pas grave, les karaokés coréens ne sont pas du tout comme en France ! Ce sont des petites salles les unes à côté des autres, donc, beaucoup plus sympa : vous n'êtes pas obligé de vous taper la honte devant des gens que vous ne connaissez pas, seulement devant ceux que vous connaissez, lol !

Alors vous imaginez, le retour ici, la tristesse !

Dur dur !

commissariat Corée

Commissariat coréen

(ça donnerait presque envie d'y entrer ! sourire)

18 septembre 2021

C'est à quel sujet ?

Demain c’est l’anniv de ma grande. Qui dit anniv dit souvenir d’accouchement, en tout cas pour la mère (moi). Je n’ai pas à me plaindre, à part le premier qui fut épique, les autres en deux heures c’était plié, et encore, deux heures, je compte large ! La palme revenant à mon fils, lorsque je me suis pointée avec les premières contractions (j’étais méfiante parce qu’avec ma cadette ça avait été super vite), la sage-femme reluquant mon petit ventre rond m’avait assené avec un air suspicieux : "C’est à quel sujet ?"

"Heu, je viens accoucher…"

Elle m’avait toisée de bas en haut avec un regard totalement sceptique, vu que j’étais pas grosse, donc pas à terme (j’avais entendu ça pendant neuf mois je commençais à être rôdée, même qu’on m’avait promis des enfants rachitiques (surtout la deuxième, parce que je n’avais pas arrêté de fumer), au final merci mon Dieu mes trois enfants pesaient le poids requis (3kgs et quelques) et étaient tout à fait normaux, ce qui en soi dénote un talent certain quand on voit les parents !)

Or donc, ma grande.

Je me pointe aux premiers trucs bizarres que je sens dans mon ventre. En ce temps-là, pas d’échographie, du reste mon ventre enceint et moi on a vécu notre vie peinards jusque facile sept mois, entendez par là une vie de patachon (soirées arrosées, virées entre potes dans des voitures pourries qui me faisaient faire du tape-cul à tous les coins de rue, etc etc).

Quand on a commencé à approcher de septembre, je me suis dit comme ça qu’il faudrait peut-être que je me trouve un gynéco, de préférence obstétricien. Courageuse mais pas téméraire, je n’avais pas du tout l’intention de me taper ça toute seule à la maison !

Me voilà donc débarquant à la clinique le soir de ma fête (je trouvais que c’était une super idée de faire mon bébé le jour de ma fête, même si au final ma super idée s’est avérée n’être pas celle des grandes lois du Cosmos), avec mon petit baluchon et le père du futur bébé. On venait de se farcir 4 kms à pied, vu qu’on habitait une ville desservie par les corbeaux.

Mon terme était le 15 septembre, alors comme on était le 18, dans leur grande mansuétude les blouses blanches m’ont collée dans un lit mais je voyais bien que ça ne leur faisait pas plaisir du tout. Déjà, j’étais pas grosse. J’ai bien vu dans leurs yeux à quel point c’était décevant.

En plus c’était un samedi soir et ils étaient en sous-nombre.

La sage-femme – enfin je suppose que c’était une sage-femme, personne ne me parlait là-dedans ! – est venue m’examiner. Là encore, grosse déception. Elle m’a fait un état des lieux d’un air de s’ennuyer à un point pas croyable.

Col "raccourci", qu’elle me fait.

Je ne savais pas ce que ça voulait dire mais ça n’avait pas l’air de lui faire plaisir.

Vu l’heure tardive, elle m’annonce qu’on me garde. Par contre, dit-elle, votre mari s’en va.

Ah bah non, je ne suis pas d’accord moi ! Comme il s’éloignait déjà (la nana avait un regard terrible, de quoi vous congeler sur place), je me suis mise à lui courir après pour le retenir, sauf que j’étais déjà en petite tenue (vous savez, ces machins bleus fort seyants ouverts en grand derrière), avec des tuyaux et plein d’autres bazars par ci par là, mais j’ai eu beau me jeter à genoux aux pieds de l’infirmière avec la main sur le front, elle n’a rien voulu savoir.

Je me suis donc retrouvée toute seule pour le soir de ma fête, à même pas pouvoir faire la java, en plus yavait pas de téléphone, mais oui, vous avez bien lu ! Je viens d’une époque où on pouvait NE PAS AVOIR LE TÉLÉPHONE ! Incroyable !

Je n'étais vraiment pas contente, mais alors pas contente du tout !! Mais non j’étais pas chieuse, juste une petite nana toute seule pour fêter sa fête, snif ! Et surtout pas au bout de ses surprises ! En effet, bien que mes parents aient toujours été très ouverts sur le sujet, on ne peut pas dire, maman m’a quand même raconté n’importe nawak, le strict minimum et encore, même pas, puisque ça se résume à la phrase "J’ai toujours adoré aller faire mes enfants !".

Je partais donc du principe que ça devait être super festif, comme truc.

Pour les détails, ça a été "Par le ventre", j’ai donc longtemps cru que ça se passait au niveau du nombril, jusqu’à ce que je finisse par me dire avec une logique qui frise le génie que ça devait sûrement sortir par où c’était rentré.

J’ai donc passé une nuit bien tristoune à m’ennuyer sec.

Les choses sérieuses ont commencé le lendemain, et là, j’avoue, je me suis mise à maudire la terre entière. En plus, c’était la même sage-femme que la veille qui bossait, avec son sourire en accent circonflexe, elle ne passait que pour voir où en étaient les choses, qui visiblement prenaient leur temps. Si bien que lorsque mon mari s’est pointé la bouche en cœur, je l’ai reçu en lui envoyant dans la tronche tout ce qui me tombait sous la main, lui assurant qu’il ne me toucherait plus jamais, qu’il m’avait violée et qu’il pouvait bien reprendre ce qu’il m’avait collé dans le bide parce que je n’en voulais plus !

Il a été un peu surpris et c’est la première et unique fois où je lui ai cloué le bec : il n’a pas su quoi répondre (il s’était prudemment tapi dans le couloir en attendant que les choses tournent à son avantage). Avantage qui eut lieu sur le coup des 19 heures, après que toute la clinique et même la ville entière aient découvert la puissance de mes cordes vocales.

Une petite tête brune recouverte d’une masse de cheveux comme on n’avait jamais vu sur un crâne de nouveau-né est enfin apparue entre mes cuisses, et j’ai poussé un soupir à décoiffer tout le département.

Malheureusement pour moi, je n’en n’avais pas encore fini puisque – je ne le savais pas alors, mais il me fallait encore expulser le placenta ! Quand la chose, au prix de quelques contractions supplémentaires, s’est faite enfin (de la gnognote à côté de ce que je venais de vivre), le médecin de garde qui était seul et courait d’une salle de travail à l’autre vu qu’on était quatre à accoucher en même temps, le médecin disais-je, a brandi le truc avec un sourire jusqu’aux oreilles comme si c’était la dernière merveille du monde, alors que la vraie merveille, sur mon ventre, ouvrait des yeux noirs immenses !

Après quoi, le cher homme s’est mis en devoir de me recoudre en sifflotant ...

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14 septembre 2021

Estérina

jeu des pseudos

 

 

‘‘   Pourquoi ce pseudo, ESTERINA, tout simplement parce que je suis d'origine italienne et plus précisément mon papa était napolitain. Bien que née en France, j'ai toujours été très sensible à cette culture que je trouve riche et haute en couleurs.

Lors de vacances dans le village de mon père, gamine j'ai entendu une voisine appeler une dame ESTEEEEEEERRRRRRIIIIINA, c'était chantant, plein de soleil et ce prénom résonne toujours dans mes oreilles.

Voilà c'est tout simple, tout bête et c'est juste un rappel de mes origines.

Estérina

 

Un petit tour chez Estérina ?

CLIC

 

●•٠·˙. ˙·٠•●

 

Ma chère Estérina,

en te lisant je me suis instantanément revue, gamine, dans un camping italien, Maman appelant à l'heure du déjeuner Birgiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiitta !! (ma sœur) et Gaëtaaaaaaaaaaaaaaano !!!!! (mon frère)

Ya qu'avec mon prénom que ça ne marchait pas ! Quelle injustice !

On en a fait des kilomètres tout autour de ce joli pays, assis tous les trois sur la banquette arrière de la 404, ma sœur et moi braillant à tue-tête No No l'Eta (c'est le seul moment où mon frère était content d'être sourd!), pendant que le vent soulevait les cheveux courts de Maman, accoudée sous un soleil de plomb au toit ouvrant de la voiture ! On n'était pas très regardant sur la sécurité routière, à l'époque !

Mes chers parents, j'ai une pensée émue pour vous : vous vous en êtes farcis, des cacophonies, du répertoire de Gigliola Cinquetti à celui de Sheila ! La route est longue de Paris à Rimini !!

 

Notre 1er été en Italie, j'ai 8 ans, ma sœur 6 et mon frère 4, à Rimini (côte adriatique)

En fait, avant mes 8 ans, on allait en Suisse voir la famille. Or, on a des cousins suisse-italien ! De la Suisse à l'Italie il n'y a qu'un pas ..

L'été suivant, côte Amalfitaine

“On raconte que lorsqu'ils voulaient écouter le chant des sirènes, les dieux de l’Olympe empruntaient le sentier qui surplombe la côte amalfitaine, de Bomerano à Nocelle : el Sentiero degli Dei (le sentier des dieux). De ce balcon, ils embrassaient tout le golfe de Salerne jusqu’à Capri et ses fameux rochers, les faraglioni. Ils apercevaient le petit archipel Li Galli, refuge des femmes-poissons à la voix ensorceleuse. Aujourd'hui, les sirènes se sont tues. Les dieux ont pris leur retraite.

Mais le sentier, lui, demeure, huit kilomètres à flirter avec l'abîme, d'est en ouest. Cette côte rocheuse spectaculaire est classée Patrimoine Mondial de l’Humanité à l’UNESCO depuis 1997.”

 

Bon, vous vous doutez bien que les diapos de mes parents en Italie, j'en ai un waggon, je vous ai montré quelques-unes autour de Naples d'où est originaire Estérina !

Voilà, j'espère que ça vous a plu !

Merci Estérina de m'avoir permis de me replonger dans ces jolis souvenirs !

sentier des dieux

le sentier des Dieux, côte Amalfitaine

13 septembre 2021

C'est la rentrée !

Quand on aime on ne compte pas !

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Yes ! C'est la rentrée !

Quand j’étais gamine je crois que la rentrée n’était que le 21, après quasiment trois mois de vacances (ce qui était quand même "long", hein, franchement !).

Me revient le souvenir du beau pupitre en bois odorant de mon père, fabriqué par mon grand-père et dont j'avais hérité, il y avait une rainure pour poser les crayons et un "trou" pour glisser le flacon d'encre pour le porte-plume, on soulevait le "dessus" pour ranger à l'intérieur les cahiers .. Il en a reçu, des confidences et des larmes, ce bureau !

Quant à mon amour de la rentrée, bien sûr on peut trouver des tas d’explications : j’échappais à la pression paternelle, je fuyais ma geôle pour m’envoler au dehors, yes ! Je retrouvais mes copains (d’enfance) et mes copines (d’école) !

J’étais déjà une fille super fidèle, et d'une année sur l'autre je retrouvais les mêmes pôpines ! De quoi on parlait ? Des garçons, rhôôô ..

Mes parents ne voulaient pas qu’on amène d’autres enfants à la maison, par contre, dès le début du collège j’ai commencé à aller chez les plus délurées (à l’insu de ma mère qui n’aurait pas permis). Elles en racontaient des choses, ces chipies, au sujet de tout ce que les garçons étaient censés nous faire dans l’intimité, baissant la voix par moment pour ménager l'effet ! après on va s’étonner que ça m'ait donné envie d'aller vérifier … Mais bon, c'est une autre histoire !

Les premières "boums", par exemple.. Mon Dieu ce que ça fait ringard ! Vous imaginez, aujourd’hui, "tuviensàmaboum.com" ? pourtant, que ce soit le petit gling d’un SMS ou une enroulade à l’ancienne, le cœur bat tout pareil, pas vrai?

Oui, j’adorais cet univers, malgré les cahiers neufs qu’on n’avait pas, les trousse/cartable qu’on gardait tout au long de la scolarité, les crayons qu’on ne rachetait pas tous les ans.. Et misère, j’allais oublier les tabliers dont on était affublés !!! et à l'E.N., l'uniforme !

Oui, ça n'empêchait que c’était chouette !

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L'endroit où j'ai passé cinq années de pur pied intégral !

(j'avoue, à cette époque les études étaient reléguées loin derrière les crises de rigolade avec les filles, et je ne parle pas de toutes les fois où on "a fait le mur" ! Que de fabuleux souvenirs !)

Allez, on finit avec une petite image d'un autre temps comme je les aime ! comme je les adore ! Il se trouve que je suis allée dans la même école que mon père, et que sa mère avant lui !!52 élèves dans la classe (en Seine&Oise, disait-on encore), ça rigolait pas !

L'institutrice de ma grand-mère était chti,quel curieux hasard !  content1 (2)

 

Bonne journée mes loulous !

 

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13 septembre 2021

Sourire la vie

Sur une proposition d'écriture du Goût-des-Autres : CLIC

 

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J’ai toujours aimé la rentrée, le mois de septembre et ses promesses d’écrits, de poèmes et de pages à remplir à l’encre violette, les bons points, les images à l'odeur si particulière.

La rentrée, c’est comme sourire la vie.

En musique, sourire la note, c’est chanter plus juste, la remonter d’un ton.

La rentrée pour moi, c’était ça. Je n’avais plus peur, je n’avais plus mal, j’étais dans un espace où je devenais importante, studieuse et sage. Dans la salle de classe, enfin je devenais la première. Je brillais, je n’étais plus un petit oiseau perdu et craintif. Je savais. Je savais des choses, je les avais ressassées dans ma mémoire comme des bonbons. J’aimais écrire et je le faisais bien, j’aimais apprendre et j’étais la meilleure. Il n’y avait plus de blonde sœur pétillante et maline. Il n’y avait plus de petit frère fragile comme un diamant. Il n’y avait plus que moi, et j’enlaçais la vie avec des gestes ronds en sortant de ma trousse ma plume et mes crayons. L’odeur de l’encre me chatouillait, nourrissante comme du pain, et je savais déjà qu’au début de l’été, rouge de mes prix enrubannés, encore une fois je verrai dans les yeux de mon père ce sourire si particulier qu’on ne trouve que dans les pays de grand soleil, un sourire qui ressemble à un fruit.

Oui, j’ai toujours aimé la rentrée.

11 septembre 2021

Bonne journée !

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Aux Michèle, aux Marie, aux Sabine, aux Sylvie,

À Tinou, Agnès, Nina, Mamily

Bicounette, Florence, Anita et Sophie

À Chinou, à Christine, Praline et Fabie,

Aux Catherine, aux Manou, à Chantal, à Lucie

Baladine et Délia, Coum', Do et puis Vi,

À toutes et à tous,

je vous souhaite une très belle journée !

 

 

♥●•٠·˙. ˙·٠•●♥

10 septembre 2021

Angedra

jeu des pseudos

 

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‘‘ La saison me tient chaque jour sous les projecteurs d’un ciel d’été

Ces deux dernières journées le ciel s’est assombri pour finalement hier arroser la terre assoiffée. Ce qui m’a donné le temps de reprendre un peu contact avec mon intérieur quelque peu délaissé durant l’été. 

Je viens donc te donner les raisons d’un tel choix pour mon pseudo.

Rien de plus simple, il s’agit d’un « mot valise » ou style anagramme qui correspond à une première syllabe d’un prénom et de la deuxième syllabe d’un deuxième.

Je pense que cela peut se décrire aussi ainsi :

2 élisions … Apocope et Aphérèse des deux prénoms de mes premiers petits-fils.

Pseudo simple d’une mamie qui a la famille au coeur de sa vie.

Cela correspond également à mon univers elfique, d’anges et de sirènes… monde de légendes au sein duquel j’ai toujours aimé entrainer mon imagination.

Les anges sont de beaux messagers entre nous et le ciel.

Mon signe de naissance a sans doute participé à cette attirance pour les chants des anges qui volent au-dessus des clairières fleuries où dansent des elfes de lumière.

Signe de terre mais avec la tête dans les nuages et les pieds bien ancrés dans le sol !!

Le soleil étant revenu, je vais donc me préparer pour aller à notre rendez-vous journalier entre mer et soleil pour profiter de l’été qui se prolonge. 

 

Angedra 

 

Un petit tour chez Angedra ?

CLIC

 

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Et bien sûr, une histoire de fée et de clairière fleurie !

CLIC

 

 

 

Bonne lecture et belle journée à vous !

 

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10 septembre 2021

Comme des orphelins

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C’était il y a très longtemps, à l’époque où les Romains n’avaient pas encore envahi la Gaule celtique. À l’endroit où se trouve aujourd’hui la ville de Lieusaint s’étendait une immense forêt [l'actuelle forêt de Sénart, en Seine-et-Marne].

Cet endroit, les Romains l’appelleront plus tard locus sanctus, traduction de son nom celte, "lieu sacré". En effet, au cœur de cette forêt magnifique et touffue se trouvait une clairière où jaillissait une source d’eau claire et très pure. Cette clairière était le refuge d’une fée qui protégeait les forêts et les cours d’eau : la Dame bleue.

La Dame bleue avait la particularité de vivre au rythme des saisons. Vous vous rappelez que pour les Gaulois, il n’y en a que deux. Eh bien c’est au cours de la saison froide que la Dame bleue se réveillait. Le calme et la paix de cette période lui permettaient de sortir lentement de son long sommeil. Elle s’amusait alors à faire craquer la neige sous ses pieds ou à observer l’hibernation des animaux des bois. Quand venait le printemps, la Dame bleue fertilisait la terre. Elle chantait la beauté des bourgeons et la joie des naissances avec les animaux de la forêt. Elle dansait avec les poissons et les oiseaux dans une folle sarabande qui la conduisait jusqu’à la chaleur étouffante de la saison que nous appelons aujourd’hui l’été. 

C’est à ce moment-là que la Dame bleue se rendormait, laissant son souffle et son corps nourrir les végétaux. Ce qui fait que pendant notre actuel automne, la Dame bleue dormait profondément. Les arbres se sentant comme des orphelins laissaient leurs feuilles tomber par terre. La nature se taisait pour attendre dans le silence le retour de sa fée.

Seulement voilà, la fée ne se réveillait que lorsqu’on accomplissait un certain rituel. C’est pour cela que les druides se réunissaient dans cette clairière pour lui rendre hommage deux fois par an, au solstice d’hiver (1er novembre), que les Celtes appellent Samain, et au solstice d’été (1er mai), c’est-à-dire Beltaine.

En effet, les Gaulois étaient persuadés que s’ils ne célébraient pas la Dame bleue, le printemps ne viendrait pas, les arbres ne donneraient que peu de fruits et la chasse serait mauvaise. Alors ils chantaient pour elle et lui faisaient des offrandes dans le but de la réveiller de son long sommeil. Ils jetaient dans les cours d’eau des colliers de fleurs séchées teintes en bleu.

Lors de la cérémonie de Beltaine, les rites qui annonçaient le début de son long sommeil étaient les mêmes, seuls les chants étaient différents et au lieu de colliers de fleurs, des grains d’orge et de blé étaient jetés à l’eau.

Avec l’arrivée des Romains, puis du Christianisme, les gens petit à petit ne se rendirent plus aux cérémonies. Seuls les druides continuaient à les célébrer. Si bien que la Dame bleue dormait de plus en plus longtemps, ne se réveillant que tous les deux, trois ou cinq ans.

Puis un jour, au VIIe siècle, un moine itinérant du nom de Quentien vint dans la région en quête du locus sanctus, ce lieu sacré gaulois dont ses ancêtres, qui étaient des druides, lui avaient parlé. Il se mit à chercher la clairière sacrée, apprenant aux gens ce qu’il savait en échange d’un peu de nourriture pour vivre. Mais les ruisseaux et les sources étaient si nombreux dans cette forêt qu’il chercha longtemps, longtemps .. En vain.

Un jour, il se perdit dans la forêt et finit par s’endormir. Quand soudain, il se réveilla en pleine nuit et aperçut une forme diaphane et bleutée. Cette forme était celle d’une femme d’une telle beauté que le moine en fut tout ébloui.

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Vous l'avez compris, cette femme était la Dame bleue. Elle dit au moine : "Si tu pratiques comme autrefois les cérémonies qui me permettent de me réveiller, je te donnerai le pouvoir de guérir les gens".

Quentien accepta. Il célébra donc de nouveau les cultes à la Dame bleue, comme le faisaient les Gaulois autrefois. Il put ainsi guérir les gens et en particulier des enfants. De partout, on venait pour qu’il guérisse, et on le considérait comme un saint car il faisait le bien autour de lui.

Quentien avait pris soin d’écrire toute l’histoire pour qu’on sache ce qu’il fallait faire pour réveiller la Dame bleue. Lorsqu’il mourut, en l’an 669, les habitants de Lieusaint le prirent comme le patron protecteur de la ville.

Les années s’écoulèrent. Un jour, le roi de France Charles V se promenait dans la région, et il aperçut une lumière étrange dans la forêt. Intrigué, il s’approcha et découvrit une femme magnifique, à l’aura bleutée. Elle caressait une biche, et sur son épaule se tenaient un écureuil et une mésange qui semblaient s’amuser avec elle. Mais l’approche bruyante du Roi les effraya et la Dame bleue s’enfuit. Le Roi chercha longtemps pour retrouver la fée, mais jamais jamais il ne la retrouva.. Elle avait disparu. Alors les habitants de Lieusaint lui firent lire ce que Quentien avait écrit sur la Dame bleue, et il se mit lui aussi à chercher la source miraculeuse au milieu de la clairière où vivait la fée ... En vain.

Deux siècles plus tard, ce fut le roi Henri IV qui tomba amoureux de la Dame bleue après l’avoir aperçue un jour dans la forêt. Comme Charles V il la chercha sans jamais la retrouver. À cette époque, elle dormait plus de cinq années, et ne restait éveillée que quelques mois seulement. Peut-être d’ailleurs aurait-elle dormi d’un sommeil éternel si elle n’avait croisé le chemin d’un jeune homme du nom de Charles-Thomas Alfroy, pépiniériste de son métier, qui tomba instantanément amoureux d’elle comme tous les hommes qui la voyaient. Un pacte fut scellé entre eux : Charles s’engageait à ce que sa famille perpétue le culte de la Dame bleue, et en échange, la fée ferait pousser dans leurs pépinières les plus beaux arbres du monde. D’ailleurs, très vite, la réputation des arbres des Alfroy fut telle que Louis XIV les réclama pour le château de Versailles.

Seulement voilà, en 1789 eut lieu la Révolution Française. Pour la protéger et qu’elle ne soit pas emprisonnée par les Révolutionnaires, les Alfroy ne célébrèrent plus le culte.

Depuis, la Dame bleue dort d’un sommeil éternel ...

 

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Texte que j'avais écrit pour mes petits-fils, à un temps où je pouvais encore les émerveiller avec autre chose qu'Ibrahimović ou Neymar ...

 

9 septembre 2021

Haut de gamme

 Une petite photo faite hier en forêt

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Pourquoi nous montre-t-elle une photo qu'elle a prise avec le soleil dans l'oeil? vous demandez-vous ...

À vous de trouver !

Indice : c'est un petit clin d'œil à Patrice et à Michèle et à leur araignée haut de gamme ! clic

 

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Bonne journée à tous !

 

 

8 septembre 2021

De plus en plus belle

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C’est rien de dire que j’attendais impatiemment le moment d’être enceinte pour la première fois. Je rêvais de ça depuis des années. Alors quand vous saurez que l’homme que j’aimais ne voulait pas d’enfants, vous me rétorquerez avec logique qu’il eût été judicieux de ma part de me poser quelques questions. Mais le problème c’est que quand on est jeune les questions on ne s'en pose pas. Ou c’est juste que c’est cet homme-là que je voulais et pas un autre ? toujours est-il qu’à force de le travailler au corps (si j’ose cette audacieuse métaphore) il a fini par dire oui et c’est comme ça qu’un beau jour je me suis retrouvée comblée.

À partir de là j'ai vécu neuf mois sur un petit nuage, observant mon ventre s'arrondir avec délectation.

Lorsqu’un beau matin de septembre, le chauffeur du bus que je prenais deux fois par semaine (je parle du bus, bien sûr) m’a vue arriver avec ma petite fille dans les bras, il m’a dit : "Je savais que vous attendiez une fille, vous deveniez de plus en plus belle chaque jour !". C’est dire si cet homme avait de l’intuition (en plus d’avoir un goût très sûr).

Oui, parce qu’en ce temps-là, jusqu'au dernier moment on ne savait pas si ce serait une fille ou un garçon, vu qu'on ne passait pas d'échographie.

Pour ma part je voulais une fille. Le papa, lui, voulait un fils. Au point que le jour de la naissance, il a pris le cordon ombilical pour un zizi, c’est dire si ça lui était monté à la tête.

Pour fêter mes trois mois de grossesse nous étions partis de chez mes (ex-) beaux-parents où nous habitions jusqu'alors, pour emménager dans un logement rikiki, c'est-à-dire à la mesure de notre bourse. En fait, c'était un petit "appartement" aménagé dans une haute et vieille bâtisse que la propriétaire avait divisé en six logements qui du coup étaient vraiment petits, bien que la maison fut grande.

Le nôtre était composé de deux pièces - c'était vraiment deux pièces : une chambre et un séjour. Au même étage (au troisième : nous étions tout en haut) il y avait un autre studio occupé par un couple de notre âge. On était devenus amis, comme avec tous les gens qu’on croisait, vu qu’il ne se passait pas une journée sans que mon mari fasse de nouvelles connaissances ou retrouve un ami d’enfance et qu’il le ramène à la maison. Heureusement pour eux, faute de pièce adéquate je ne pouvais pas encore cuisiner, ce qui explique que c’est la seule période où on a gardé tous nos amis.

Un matin je m’éveillai toute en sueur.  C’était quand même bizarre vu que c'était l'hiver et que jusqu'à présent on avait eu plutôt froid.

Je m’extirpai du lit parce qu’il faisait vraiment, mais alors vraiment très chaud, et en quelques pas, vu que la chaudière était sur le palier, je me retrouvais face à une machine rougeoyante qui grondait dans un vrombissement infernal.

Que je vous explique : mon mari et notre ami le voisin étaient censés alimenter la chaudière à tour de rôle un matin sur deux. Or, ce matin-là (comme je l’appris plus tard lorsque je leur narrai la chose), mon mari avait rempli la chaudière une première fois, Jean-Luc, notre voisin, était passé à son tour, mon mari en avait remis une couche avant de descendre et Jean-Luc avait jeté une dernière pelletée de charbon avant de partir.

C’est comme ça que je me retrouvai, toute seule et complètement paniquée, face à une machine prête à exploser. Or, en ces temps lointains, non seulement on ne faisait pas d’échographies pendant les grossesses mais en plus on n’avait pas le téléphone !  Je sais, c’est fou. Vivre sans téléphone ! proprement hallucinant !! Toujours est-il que je n’avais pas d’autre alternative que de courir à la cabine la plus proche pour appeler les pompiers en espérant qu'ils seraient là avant que tout explose.

Ouf ! Ce fut le cas. Et, lorsque j’arrivai au dernier étage, un bon moment après eux et très essoufflée, constatant l’état pitoyable de la chaudière à qui les pompiers venaient de lui mettre sa race avec leurs gros tuyaux, de soulagement je tombai dans les pommes direct.

En reprenant mes esprits je vis comme dans un rêve le visage bienveillant d'un jeune pompier penché sur moi.

- Eh bien, qu'il me fait, vous n'avez plus de crainte à avoir, tout est arrangé !

Tout est arrangé, tout est arrangé !! c'est vite dit !!  et je décidai de rester allongée sur la marche. Après tout, on n'est pas si mal dans ces escaliers, c'est très calme ..

.... enfin, quand les chaudières n'explosent pas..

- Mon p'tit malaise ? que j'lui réponds, c'est rien, ça doit être parce que je suis enceinte ..

- Et ça vous arrive souvent ?

- ............... !!!!!

 

 

 

7 septembre 2021

Heure-Bleue

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‘‘ Pas à cause du parfum, je n'en suis pas fan,

l'heure bleue, c'est l'heure entre chien et loup et puis j'avais reçu une photo d'un salon de thé de Montpellier où je n'ai jamais mis les pieds,

j'adorais cette photo, elle est sur mon ancien blog, je devrais aller la récupérer.

 

Heure-Bleue

 

Un petit tour chez Heure-Bleue ? clic

 

 

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C'est quoi des objets de rencontre ? lol

Je connais Montpellier, mais je n'ai jamais entendu parler de ce salon de thé carrément insolite ! Les images que j'en ai vues sur le net, ça donne vraiment envie d'y aller !!

Et vous, vous aimeriez aller dans ce genre de d'endroit ?

 


B
onne journée !

 

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7 septembre 2021

L'heure bleue

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Je me rappelle un jour, c’était il y a longtemps, et c’était il y a loin (l’ex-Yougoslavie). On avait dormi à la belle étoile, enfin dormi, c’est beaucoup dire, on avait parlé, plutôt, toute la nuit.

Il s’appelait Pierre, enfin ... un autre Pierre. Pas celui qui. Non, ce Pierre-là, il ne m’a laissé que son prénom, et des mots dans la nuit. On avait fini par s’allonger à plat dos, on regardait le ciel. Mon Dieu que j’aimais regarder le ciel ! Et puis sa main était venue sur moi, elle était allée s’aventurer sous mon pantalon, sous mon slip en coton, pour aller se poser délicatement sur le Mont-de-Vénus. Elle y était restée un long moment, comme pour décalquer l’empreinte sur sa paume, s’imbiber de ma chaleur, redessiner mentalement la galaxie des femmes (il avait, semble-t-il, un profond besoin de renouer avec le corps féminin).

Je n’avais rien dit. Je n’avais rien dit parce que dans ce geste, il n’y avait rien d’autre que de la tendresse. Ou plutôt, ce que je sais aujourd’hui être de la tendresse. De la délicatesse. Ces trucs qui m’ont tant, tant, tant manqué par la suite dans mes relations à l’homme.

Pourquoi ? pourquoi était-ce si incompatible pour moi qu’un homme qui est censé m’aimer puisse être tendre et gentil avec moi ? Pourquoi ?

Je ne sais pas.

Juste, je me rappelle : la couverture tricotée d’étoiles au-dessus de nos têtes, et puis l’infinie douceur, et ne pas avoir peur.

Être à côté d’un homme et ne pas avoir peur.

Au matin, juste après l'heure bleue, il a remis son sac sur son dos, et il a repris la route.

Je me rappelle, c’était il y a longtemps.

5 septembre 2021

La Befana

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Mes chers amis,

j’ai décidé de partager avec vous un grand moment de culture italienne.

Je sais, je suis trop bonne, ne me remerciez pas, remerciez plutôt La Baladine vu que c'est de sa grâce à elle !

Bien alors. Qui est la Befana ? Eh bien c’est un mélange de reine mage déchue, de sorcière d’Halloween et de Mère Noël.

En fait au départ, elle s’appelait Épiphania (logique, puisqu’elle se manifeste la nuit du 6 janvier), mais un jour, un bambino a mal prononcé le nom Épiphania, il a dit Befana et le surnom est resté.

Lorsqu’elle s’appelait encore Épiphania, qu’elle était jeune et belle et super brune et tout, la Befana fut avertie de la naissance de Jésus par les Rois Mages qui lui proposèrent de les accompagner pour leur préparer la bouff pour suivre l’Étoile qui allait les mener à l’Enfant-Roi.

Seulement voilà, vous connaissez les femmes : le temps qu’elle trouve quelle robe elle allait mettre, quel chapeau elle allait porter, etc, les Rois Mages étaient partis depuis un bail. Si bien que quand Épiphania enfourcha son balai volant, avec sur le dos un grand sac plein de cadeaux (en l’occurrence des sucreries, ce qui, il faut bien le reconnaître, est nettement plus approprié pour un petit enfant que de l’encens et de la myrrhe), les Rois Mages étaient déjà arrivés.

Depuis, la Befana vole de maison en maison dans l’espoir de trouver le petit Jésus. Dans le doute, elle laisse quelque chose à chaque enfant endormi, au cas où ce serait l’enfant-Dieu (des gâteaux ou des bonbons pour les enfants sages, et du charbon pour les autres).

Bien alors maintenant, je vous raconte comment ça se passait à l'époque où mes petits-loulous ne chaussaient pas encore du 45 et ne me dépassaient pas tous d'une tête : déjà premièrement, on ne fêtait jamais la Befana le 6 janvier, vu que ce jour-là, ma fille nous faisait faire Babouchka (l’Épiphanie russe), ou encore la Mexicaine ou l'Indienne. La Befana c'était donc ce qu'il restait comme soirée disponible dans son agenda blindé de tour du monde autour de ma table.

Nos repas de Befana se composaient de : lasagnes italiennes avec du chèvre (italien), du parmesan (italien) et des noisettes (en fait normalement c'était des noix, mais les noisettes ça coûte moins cher, dixit ma fille). On se régalait tout le temps, bien que la pâte des lasagnes fût carbonisée (c'est moi qui les faisais, ceci expliquant cela, mais depuis le temps que mes petits-enfants mangeaient à la maison, ils avaient eu largement loisir de s'habituer à ma cuisine) et en dessert il y avait des gressins faits aussi par moi. Ben oui, malgré mes qualités culinaires diversement appréciées, je préparais le repas, vu que ma fille était occupée à faire ingurgiter à ses enfants le dico d'italien pour leur permettre de s’exprimer dans cette langue le soir même au moment du passage de la Befana (joué et interprété par ma fille elle-même).

Alors le passage de la Befana, un grand moment !

Avec la discrétion qui la caractérise (qualité indubitablement héritée du côté paternel, vu que ça ne peut pas être moi), ma cadette s’éclipsait à l’étage au moment où ses enfants dégustaient mes gressins super extra bons et même pas brûlés ! (je finissais par attraper un certain coup de main, à force !).

Une fois là-haut, ma fille se collait un nez de sorcière en pleine face, une longue chevelure de jais sur la tête et un balai entre les jambes, et la voilà qui comme qui dirait, surgissait de nulle part devant ses aînés qui lui tombaient dessus comme la faim sur le monde pour avoir les bonbons qu’ils savaient qu’elle avait dans son sac, vu qu’ils avaient fouillé dedans juste avant.

Quant au plus jeune, il se demandait pourquoi sa mère s’était collé cette horrible perruque noire sur la tête et ce nez épouvantable, et il n’arrêtait pas de pleurer en essayant de lui arracher les cheveux.

 

Bref, des soirées inoubliables !

 

Et quand tout ce petit monde repartait sur le coup des 22 heures vu qu'il y avait école le lendemain (l'école, franchement, quelle merveilleuse invention !), comme qui dirait : un silence, le silence qui suit la tempête, qu'en moins d'une après-midi mes loustics arrivaient à me faire oublier jusqu'à ce que c'était ..

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(oui, oui, Délia, tu as bien vu : j'ai un dessous-de-plat merveilleux en forme de vache !

entièrement réalisé par ma soeur !)

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4 septembre 2021

Olentzero

Bonjour mes amis,

j'espère que vous vous portez bien malgré ce samedi tout grisouillou.

Aujourd'hui, je vous propose de vous raconter une histoire, non pas auvergnate, je n'en connais pas, mais basque.

En effet, ma cadette, pendant l'enfance de ses petits, s'était mis en tête de leur faire découvrir les coutumes de toutes les régions, voire de tous les pays du monde.

C'est ainsi que nous avons joyeusement participé et organisé des fêtes à thème russe, italien, breton, égyptien, indien, etc, etc .. (ne rayez aucune mention).

Or donc, il y a de cela .... bien des années (mes petits-fils étaient encore quasiment des bébés), nous voilà en route pour la Maison Basque de Paris (qui en fait n'est pas à Paris, mais à St Ouen, dans le 9-3), afin d'aller voir Olentzero.

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Mais sans doute vous demandez-vous avec un intérêt non feint qui est Olentzero?

Eh bien mes chers amis, j'ai le plaisir de pouvoir vous répondre, puisque j'avais, grâce à ma fille, écrit l'histoire ce personnage pour la raconter à ses enfants ..

 

●•٠·˙. ˙·٠•●

 

Il y a très longtemps vivait dans les profondes forêts du Pays Basque une très belle et très blonde fée. Un jour qu’elle se promenait dans les montagnes, elle s’arrêta pour brosser ses longs cheveux (ben oui, toutes les fées font des pauses pour se coiffer pendant leurs balades, surtout les fées basques, c‘est bien connu) lorsque soudain, elle vit quelque chose bouger dans les buissons. Elle se pencha avec grâce (parce que non contente d’être belle et blonde elle était aussi gracieuse, le monde est d’une injustice !) et vit que c’était un bébé homme..

Elle se demanda ce qui pouvait bien pousser les humains parfois à commettre des actes aussi cruels que d’abandonner leur bébé.. Elle le prit alors dans ses bras et l’emmena jusqu’à une maison à l’orée de la forêt où vivait un couple sans enfants.

"Ils seront très heureux de voir cet enfant et prendront bien soin de lui" dit la fée, et elle laissa le petit garçon devant leur porte, non sans l’avoir auparavant généreusement oint des dons de Force, de Courage et d’Amour.

Et c’est ainsi qu’Olentzero grandit dans ces magnifiques montagnes, choyé par le vieux couple qui, comme l’avait prédit la fée, l’aima comme si c’était son fils.

Las ! Tout a une fin, et un jour, ses parents moururent, le laissant seul et triste.. C’est comme ça qu’il se dit, tiens et si j’aidais plutôt les autres au lieu de me lamenter ?

Comme il était super doué, il se mit à fabriquer des joujoux en bois pour les orphelins, et c’est ainsi que petit à petit il se tailla une super réputation de mec hyper sympa qui distribue des jouets et raconte des histoires aux enfants.

Mais un jour, une tempête terrible s’abattit sur les montagnes et sur la ville, et notamment un éclair vint embraser une maison. N’écoutant que son bon cœur, (je vous rappelle qu’il avait les dons de Force, Courage et Amour) Olentzero entra sans hésiter dans la maison en flammes pour sauver les enfants qui y étaient, terrifiés. Mais juste au moment où il les sortit du brasier, pas de bol il se prit une poutre sur la tronche. Il en vit trente-six chandelles et son cœur beau et fort s’arrêta.

Tout le monde se mit à pleurer, un truc de folie et tout ça aurait été d’une tristesse sans nom si brusquement, de la fournaise n’avait jailli la fée qui avait trouvé Olentzero bébé.

Elle se pencha sur lui et de sa voix douce (eh oui.. elle a AUSSI la voix douce. Vous êtes comme moi hein, consternés par tant d’injustice !!!), elle lui dit :

"Olentzero ! Olentzero ! Tu as été un homme bon, loyal et aimant, tu as passé ton existence au service des autres et tu as même donné ta vie pour sauver ton prochain. Je ne veux pas que tu meures. À partir de maintenant tu fabriqueras des jouets pour les enfants de cette ville et de tout le Pays Basque."

Et c’est ainsi que chaque fin d’année, Olentzero visite chaque ville du Pays Basque pour apporter cadeaux et jouets..

PS. Certaines personnes ne croient pas en l’existence d’Olentzero. Mais un vieux proverbe basque dit :

‘‘ Tout ce qui a un nom existe,

si nous croyons en son existence."

 

Et toc !

 

Bon, alors c'est ici que ça s'était passé,

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à la Maison Basque de Paris (à St Ouen).

 

Après des jeux (dont le jeu du béret, évidemment !),

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des chansons,

des contes,

et de généreuses distributions de bonbons,

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mes petits-fils devenus muets tant le suspense était grandiose virent arriver

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OLENTZERO!!

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Dessin que l'aîné de mes petits-fils a fait d'Olentzero ..

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.. et le mot que le cadet a signé

(c'est ma fille qui l'a écrit, comme elle dit

" Pour parler basque c'est pas dur, faut juste mettre des x partout !

 

PICT3648

Ça vous a plu ?

 

Belle journée à vous !

 

3 septembre 2021

Bonne journée !

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Magnifique photo prise par moi-même

(je suis très étonnée que la mise au point se soit faite sur le papillon

et pas sur n'importe quoi, comme d'habitude)

 

Bonjour mes loulous,

comment ça va la vie ? Pas trop dure, la reprise ?

Les participations au jeu des pseudos sont presque terminées !

encore que j'attends toujours celle d'AlainX (je sais, je suis une grande rêveuse!), celle d'Angedra, et tous ceux qui voudront bien, d'ailleurs, vu que j'accepte les retardataires, et ce, bien que Délia, Fabie et Bibique m'aient déjà suggéré d'autres idées de jeu !

 

 

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Cette photo pour vous montrer le vent de ouf qu'il y a dans mes champs ! C'est bien simple, on se croirait à la mer (si seulement elle n'était pas si loin de Paris)!

 

Je vous souhaite à tous une belle journée !

 

PS pour Xoulec - si tu veux, tu peux commenter dans ton  patois, comme ça, ça me changera du chti sourire coeurs

3 septembre 2021

Fabie (Fabienne)

‘‘  Alors, oui, tu as gagné, Fabie c’est bien pour Fabienne, qui est mon vrai prénom.

En fait, la première fois que j’ai eu besoin d’un pseudo, cela a été pour m’inscrire sur un forum, en 2005, j’ai pris Fafa, car c’est le surnom que mes vraies amies du boulot me donnaient.

Puis sur un second forum, j’ai mis Fabie, et ajouté 26 car ce pseudo était déjà utilisé, et je l’ai gardé pour mes différents blogs ouverts depuis 2007.

Voilà, c’est tout simple et pas très original. 

8 Saint Martin Recadrage pour couverture facebook

Je te joins une photo de mon enfance, j'ai été tentée de prendre mes pieds en photo, car ils sont particuliers, ce sera pour un autre jeu !

 

Fabie

 

●•٠·˙. ˙·٠•●

 

Alors bien évidemment, Fabinette, je me demande ce que tes pieds peuvent bien avoir de particulier ! Tu mets ma curiosi.. mon intérêt à rude épreuve !

Mais SURTOUT, ne réponds pas maintenant !! lol

Ou alors, seulement à moi oui


S
mouiiiiiiiiich !

1 septembre 2021

Xoulec

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photo prise par Ambre's fils

‘‘ J'avoue qu'"énigmatique" aurait pu être un pseudo que j'aurais affectionné ; pas assez énigmatique ! Je suis Xoulec, sur les blogs, une partie de moi que j'expose tout en me protégeant.

Ce pseudo s'est imposé à moi, c'est plus lui qui m'a choisi que le contraire. Il me colle à la peau ; pseudo moitié basque/breton et pourtant cent pour cent cantalou. Parce que l'on ne naît pas dans le Cantal par hasard, on a simplement de la chance.

En voilà une révélation, qui n'en est pas une, me diras-tu ! et tu auras raison. Pourtant, quelque part sur mon blog, dans un billet, j'ai laissé volontairement un indice sur l'origine du pseudo en question. Je dois aussi te dire que ce n'est pas facile du tout, à trouver. J'aime les secrets, et ce pseudo en est un.

Voilà, je pense que j'ai été assez énigmatique comme cela.

Une photo de moi ! En voici une où j'étais déjà pas comme tout le monde.

7-moi 2 ans

 

 Xoulec 

 

Un petit tour chez Xoulec ?

CLIC

 

●•٠·˙. ˙·٠•●

 

En effet Xoulec, tu es et tu restes un de mes visiteurs les plus énigmatiques. Et pourquoi pas ? Puisque c'est ta marque de fabrique !

Avec un peu d'attention, on arrive cependant à découvrir que 1) tu as les yeux bleus 2) le port du béret basque ne t'est pas étranger 3) tu es amoureux du Puy-de-Dôme (et presqu'aussi incollable que Délia) 4) tu as fait ton baptême de l'air en ULM 5) tu as visité le Cantal en avion, et même 6) tu as piloté un petit avion (enfin, pendant quelques instants), tes enfants en tant que passagers.

Ah oui, et aussi, comme Délia, 7) tu as une belle sororie, sauf que Délia est l'aînée et toi l'avant-dernier.

8) Tu as le vertige, mais tu le (te) dépasses pour les choses que tu estimes en valoir la peine !

9) Tu as de l'humour !

Si j'arrive à 10, je gagne quoi ?

10) Je ne gagne rien, car quelque chose me dit que ta réserve toute naturelle serait mise à mal, alors j'arrête là ! Le secret restera total ! (enfin, presque !)

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31 août 2021

31 août

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Nous sommes le 31 août ! Je n'en reviens pas comme l'été a passé vite ! Mais je suis bien contente, je n'aime pas tellement le mois d'août !

Hier, ma grande est venue m'apporter mes cadeaux d'anniv, avec retard puisque le jour de mon anniv elle n'est pas venue pour cause de collègue qui avait le Covid. La routine on va dire (l'année dernière ça avait été pareil), l'épidémie aura au moins appris à relativiser.

 

Et vous ?

Contents de votre été ?

 

30 août 2021

Comme la fille de Bibique

Ma fille a toujours adoré les animaux !

Avec elle, j'ai eu droit aux : cochon(s) d'Inde, écureuil, chat(s), lapin, gerbilles (une fois adulte elle en a offert à son frère, j'étais ravie ! Un couple de gerbilles soi-disant, aucun risque d'avoir des petits, m'avait-elle assuré ! Il y a dû y avoir un miracle au royaume des gerbilles ! clic)

Son animal préféré reste le cheval, voire un poney, mais allez donc adopter un poney en appartement ! (les bailleurs ne sont pas compréhensifs !)

Comme il fallait s'y attendre, ses propres enfants adorent les animaux, en particulier le plus jeune !

Il a un chat (Maou), qu'il a dressé (dixit) à ne pas avaler ses deux poissons rouges, Poisson Rouge et Poisson Orange. Las ! Malgré l'obéissance de Maou, Poisson Rouge Junior est venu remplacer Poisson Orange, mort un beau moche matin alors que c'était le préféré de mon petit-fils !

"Poisson Orange était si beau, il me portait chance, quand j'avais pas le moral j'allais le voir, il nageait super bien pour me remonter le moral ! Je suis si triste !"

Eh oui mon chéri, c'est la dure loi de la Vie ! Elle n'épargne même pas les poissons oranges !!

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30 août 2021

De même sexe

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Je vous présente Gribouille et Fripouille, les gerbilles qu'avait mon fils petit.

Alors, que je vous narre les choses par le menu. Ma fille a eu, dans l'ordre: un chat, un garçon, un lapin, un chat, un garçon, deux cochons d'Inde, un garçon. Arrivée là, au lieu de se reposer de tout ce qu'elle avait fait, elle a offert à son frère un couple de gerbilles. Femelles, les gerbilles. C'est en tout cas ce que lui avait dit le vendeur (à mon avis, il n'y connaissait pas grand chose en femme, mais passons).

Un jour donc, surprise! Que découvre-je, cachées sous la paille?

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Ben oui, trois bébés gerbilles. C'est tellement mignon, j'avoue, et puis deux gerbilles ou cinq c'est du pareil au même hein, on ne va pas en faire une maladie!

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Jusqu'à ce que trois autres bébés gerbilles se pointent... Puis quatre, puis six....

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.. puis dix, puis des douzaines!

Alors là, vous vous dites une chose: entre gerbilles de même sexe, ça marche très bien aussi!

On s'est donc retrouvés avec beaucoup-beaucoup de gerbilles.

Heureusement pour moi, mon fils avait beaucoup-beaucoup de copains. Même si, niveau mères de copains, je ne suis pas sûre de m'être fait beaucoup-beaucoup de copines à cette époque!

29 août 2021

Délia

‘‘ Bonjour Ambre bondissante (j'adore ! ça fait petite indienne dans Yakari)

mon pseudo vient d'un diminutif d'un ancien pseudo que j'avais eu jadis, je l'avais choisi parce qu'il évoquait mon village de naissance et qu'il était original. Ce diminutif je l'ai gardé parce qu'il était une marque de sympathie de la part de la personne qui me l'avait attribué, en toute gentillesse et amitié.

Ce pseudo que j'avais choisi en raison de mes racines correspondait à l'origine au nom de mon village, dont je te joins la photo.

6 echandelys 5 (2)

 

6 Echandelys sous la neige fevrier 1991

Echandelys

 

Je trouvais cela original. Mais tout compte fait je préfère Délia qui est beaucoup plus doux et moins cérémonieux.

Sans doute certains pseudos sont le fruit du hasard, mais peut-être sont-ils aussi un indice de notre personnalité.

Par exemple, pour ce qui me concerne,

c'est mon côté racines qui m'a poussée vers lui.

 

Délia

 

●•٠·˙. ˙·٠•●

 

Imaginez donc, chers amis, ma surprise lorsqu'au détour d'un chemin en forêt de Fontainebleau, je tombai un jour sur ceci :

24 fev 2017

Intriguée, je cherchai ce que pouvait bien être cette Nemorosa, et voici ce que je trouvai ..

24 fev 17

 

Il était une fois, au XIVe siècle, un vilain Prince Noir qui assiégea la ville. Le Chevalier René de Fontainebleau décida d'emmener sa compagne, la belle Délia*, dans une grotte cachée dans la forêt afin de la soustraire au danger. Les combats terminés, René retourna la rechercher mais il la trouva inanimée. DRAME ! Délia venait d'être piquée par une vipère ! (une vipère blonde, c'est sûr!)

Il l'enterra et le chagrin l'envahit. Chaque nuit, il passait des heures à pleurer sur le rocher (elle n'est pas gaie leur histoire !), jusqu'au soir où une jolie jeune fille couronnée de fleurs et vêtue de feuillage lui apparut : son nom était Némorosa, la reine des bois et elle venait pour le consoler. René finit par succomber aux charmes de l'apparition (les hommes sont de faibles petits êtres fragiles).

On raconte que par une belle journée d'automne, René et Némorosa quittèrent le sol à tout jamais afin de célébrer leur union quelque part dans le ciel, là où le bonheur est éternel....

 

* Délia (je m'adresse à la nôtre !), je suis sûre que tu trouves que cette stupide légende manque cruellement de vaches !! Je parie que tu aurais bien vu comme fin de l'histoire, ton homonyme réveillée par le coup de langue d'une gentille vachounette et le René à ses pieds au lieu qu'il s'envole à la moindre occasion ! (les hommes sont de faibles, etc), une vache qu'il aurait traite pour toi et dont il t'aurait offert un peu de lait bourru, tout frais sorti du pis, directement envoyé dans ta bouche comme le faisait ton grand-père...

 

˛°* ° ˚

 

Les blogs de Délia :  CLIC

et CLIC

28 août 2021

A comme Ambre

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Ambre est née il y a trente-quatre ans. C’était une période de ma vie où j’étais encore jeune et belle, enfin, surtout jeune. (Ceci dit, assez bizarrement, je ne sens pas vraiment de différence entre avant et maintenant. Pourtant, de l’avis général, je ne suis plus particulièrement jeune. Et de l’avis de mes descendants mâles, je suis même carrément des temps préhistoriques. Mais bref.)

Or donc, j’étais jeune. Et belle. Et patiente, et tout et tout, enfin quasi comme maintenant, mais en moins vieille.

Je vivais encore avec le père de mes filles, qui, à l’occasion, savait se dévouer pour aller travailler. Oui, il pouvait le faire. On sait depuis longtemps que c’est un truc de ouf, cette histoire de travail, qu’on ne dira jamais assez tout ce que les hommes endurent, tout ce qu’ils continuent d’endurer à cause du travail, le réveil inhumain dans l’aube glacée du petit matin, la tartine qui se coince dans le grille-pain, appareil complexe s’il en est, alors que les femmes sont tellement rôdées pour abattre un boulot de dingue que c’est à se demander pourquoi elles ne bossent pas toutes, elles, pendant que les mecs resteraient tranquilles chez eux !

Mais ne revenons pas sur cette inhumaine injustice, mais plutôt sur le fait que mon ex avait super bien intégré la chose et qu’il était plus souvent à la maison avec ses potes qu’au boulot où, dixit, rien n’était prévu pour son épanouissement personnel.

Pour dire à quel point je suis une mauvaise langue, justement à ce moment-là il travaillait. Il était "animatrice sur minitel" (rien qu’en écrivant le mot minitel, je me dis : purée, oui, je suis du temps des dinosaures !)

Que je vous narre la chose : il s’était fait pistonner par une copine qui travaillait dans une super grande boîte parisienne que je ne nommerai pas, et cette grande boîte avait plusieurs "serveurs" (je crois qu’on disait comme ça) dont un, "rose".

Le boulot de mon époux consistait à se connecter sur le site en se faisant passer pour une nana et à amadouer les mecs pour les faire rester branchés le plus longtemps possible. Je suppose qu’il avait trouvé là moyen d’épanouir sa part féminine, à défaut d’épanouir les autres.

Un jour, il ramène du travail à la maison : un minitel marron, gros truc lourd, avec un clavier qui se rabat en faisant un gros clac. Et il me dit : "Chérie, je me débrouille comme un pied, va falloir que tu m'aides. Ça va être un jeu d’enfant pour toi, avec ton imagination délirante !"

"Imagination délirante ? Comment ça, imagination délirante ? Moi qui suis si posée ?" lui fais-je en relevant le menton, digne, avant de disparaître dans ma cuisine en dansant.

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Mais je ne suis qu’une faible femme, toute friable, un morceau de craie, que dis-je, de la craie : de la terre glaise. On me façonne, je fais. Trois secondes plus tard je suis connectée, prête à me dévouer corps et âme.

Pour commencer, on me demande un pseudo.

Un PSEU-DO ? Quid ? Veni vedi pseudi ?

"Il faut que tu t’inventes un nom", m’explique mon ex, vautré sur le canapé, tirant sur le gros pétard qu’il vient de s’allumer, "tu t’inventes un nom, tu t’inventes une vie, longue et bien remplie de préférence. Et tu leur racontes, avec les détails".

Bon.

J'avais choisi Aïcha comme nom, celui que voulait me donner mon père. Du coup, on me prenait pour une gazelle à la peau dorée comme le miel et on me parlait à l’occasion dans un charabia que je ne maîtrisais pas. Mais bon.

Quelques jours plus tard, mon ex a été promu chef du service des anims. Il faut croire que ma "longue vie bien remplie" avait plu ..

Le changement d’herbage réjouit les veaux, comme disait ma grand-mère, et là-dessus, mon ex devenu chef est parti voir ailleurs si j’y étais, me laissant comme cadeau d’adieu toutes les factures à payer, y compris celle du minitel, qui faisait quatre fois le SMIC. C’est vous dire si ça m’a déprimé grave. Grave mais pas longtemps. Car dans sa mansuétude, mon futur ex m’avait aussi laissé le moyen de les régler (les factures) (il avait un bon fond, quand même), à savoir les coordonnées d’une toute petite "messagerie" qui débutait et qui cherchait une animatrice pour lancer leur site convivial.

Je me suis pointée un soir, parce que la journée, je donnais des cours. C’était en décembre il m’en souvient, et en trois minutes c’était plié : je commençais le lendemain. Du coup, je faisais des journées doubles, parce qu’en rentrant, il fallait que je donne les cours que je ne donnais plus la journée.

C'est là que je me suis cherché un autre pseudo que Aïcha.

Il se trouve qu'à cette période je me parfumais avec de la noix de coco, de la vanille, ou bien de l'ambre. Mon surnom est venu de là. 

Au début, j’ai été très déçue par le job. Je l’avais découvert par le serveur sur lequel bossait mon mari, très connu (je parle du serveur) et où il y avait plein de monde. Alors que là, je me retrouvais sur un truc où il n’y avait pas un chat (ce qui était normal vous allez me dire, vu que mon boulot consistait à les faire venir (les chats)).

Petit à petit, il y a eu des fidèles, plein, beaucoup ! C’était la fête, et la boîte a embauché une deuxième animatrice. On s’est tout de suite entendues comme larronnes en foire ! La secrétaire qui travaillait dans la même pièce que nous disait que jamais de sa longue vie de secrétaire dans cette boîte elle n’avait connu d’animatrices aussi joyeuses.

Peu après, j'ai rencontré l’amie qui m’appelait Neige.

Et c'est comme ça qu'Ambre est devenue Ambreneige, surtout que je trouvais que ça traduisait bien mon humaine dualité tout/rien, chaud/froid.

Et voilà ! Vous savez tout !

Enfin .. presque clin d oeil (2)

 

˛°* ° ˚

 

 

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