La fête la plus belle de l'année (J -8)
Bonjour à vous,
Le questionnaire de Délia, ça m'a donné une idée.
Je vais vous faire un calendrier de l'Avent sous forme de textes ayant pour thème Noël. Enfin, je vais essayer, espérons que je vais être inspirée !
C'est parti, mon kiki !
Bonne journée à tous !
Il fut un temps où Noël était la fête la plus belle de l’année. C’était un temps de trêve, un temps magique. Chez nous, les Noël étaient somptueux. Nos yeux sortaient presque de leurs orbites lorsqu’on découvrait au pied du sapin une véritable dégringolade de cadeaux.
La magie, c’était justement de ne pas savoir. Ne pas savoir ce que contenaient les cadeaux. Aurait-on – ou pas – ce dont on rêvait ? La plupart du temps d’ailleurs, on l’avait. Parce que nos parents attentifs notaient nos désirs, les matérialisant comme par miracle le matin du 25, après que la veille, nous eussions réveillonné comme des fous. Le logement pourtant était petit et la bourse modeste. Mais ça n’a jamais empêché ma mère de recevoir toute la famille, nombreuse alors, surtout qu’on incluait la belle-famille des autres.. Ou bien c’était chez ma marraine, il y avait un garage dans lequel on dépliait les tréteaux, on posait les planches, les nappes par-dessus et on faisait la fête toute la nuit. C’était des tours de table à vider son verre en chantant "Elle (il) est des nôôôôtres" à tue-tête, des jeux (le jeu de l’orange, vous connaissez ?), on faisait schmolitz pour le plaisir de boire un coup supplémentaire et en fin de repas mon arrière-grand-mère y allait de sa chansonnette.
Après, on dansait. C'est là que je dansais le tango avec mon cousin, celui que je voulais épouser.
Au petit matin c’était la soupe à l’oignon et puis venait le moment de partir. C’est à ce moment-là que mon père, régulièrement, était pris de l’envie d’aller à Deauville, tout en se demandant à voix haute qui avait bien pu tracer deux lignes blanches sur la route pendant la nuit ?
Un jour on est devenu grands. Les Noël ont continué chez ma Marraine qui habitait alors un endroit qu’on appelait, pour vous donner une idée du truc, "le château". Elle y recevait dans une pièce immense, une ancienne Orangerie qui faisait penser à la Galerie des Glaces de Versailles et au bout de laquelle trônait un sapin majestueux.
À cette époque, le Père Noël passait avec son traîneau chargé de paquets, devant les yeux émerveillés de la ribambelle de gamins que mes cousins, ma sœur et moi-même, dans notre grandeur d'âme, avions fait entre temps pour que les Noël au château soient réussis (le Père Noël était matérialisé par mon frangin, fagoté comme d'habitude comme l'as de pique c'est-à-dire avec sa barbe blanche lui obstruant la vue, ce qui fait que parfois il se trompait de porte, au grand désespoir des enfants qui l'attendait ailleurs).
La première qui nous a quittés, c’est l’arrière-grand-mère.
Ensuite les grands-parents, c’était dans l’ordre des choses. Seulement après, la faucheuse s’est mise à toucher n’importe qui n’importe comment.
Et puis ma sœur est partie en province, Marraine et mes cousins itou. Les réunions de famille se sont retrouvées peau de chagrin, et Noël, l’obligation de faire la fête à date fixe.
Quand comme moi on a des petits-enfants, fêter Noël ça semble tomber sous le sens. Sauf que le sens, il n’y en a plus, ou plus beaucoup. Plus de magie. Plus de chaleur.
Des enfants qui listent ce qu’ils veulent pour Noël.
Qui listent ce qu’ils veulent pour Noël !!
Et comme on vit dans une société où ils sont sollicités sans cesse et pour n’importe quelle occasion, où va-t-on trouver de quoi les faire s’extasier ?
Qu’est-ce qui leur fera plaisir ? Qu’est-ce qui peut réussir encore à les surprendre ?
Qu'en pensez-vous, vous ?
Quel genre de cadeaux faites-vous ?
Et pour celles d'entre vous que je sais "toute nouvelle grand-mère", comment ça se passe ?
Joyeux Noël (moins 8) à tous !