La petite voix
Avertissement : prévision de messages pas gais à venir, et si ça tombe, même pas intéressants.
photo Pastelle
De récentes conversations avec une amie très chère mais aussi avec mes filles m'amènent à la réflexion suivante : nous avons toujours attiré, pour Dieu sait quelle raison (ou alors Il n'en sait rien, et Il devrait avoir honte !), le Masculin dans ce qu'il a de pire : égoïsme, indifférence, irrespect, manque total d'empathie, et j'en passe.
Et puis j'ai réfléchi deux minutes. Parce que oui, ça m'arrive.
Il est évident qu'on ne peut réduire un homme, et cela bien que ce ne soit qu'un homme (c'est de l'humour, hein !) à son comportement – et plus précisément à son comportement vis-à-vis d'une femme en particulier. Car nous avons pu noter, pauvres victimes que nous sommes (c'est encore de l'humour) que ces mêmes hommes ne se comportent pas de la même manière avec la ou les suivantes (voire la ou les autres, quand on a comme moi eu la chance d'expérimenter le partage).
J'en suis donc arrivée à la conclusion, tardive certes et complètement inutile à ce jour, que les hommes m'ont mal traitée parce que je leur ai permis de le faire. Que si j'avais su, ou pu, leur dire : NON ! Casse-toi ! Pour qui tu te prends pour me parler sur ce ton ? toute la face de mon monde aurait eu un autre nez.
Au lieu de ça, j'ai supplié à genoux (ce n'est pas une image), versé des seaux de larmes (ma grande spécialité), hurlé avec les chiens du quartier à la lune étonnée, attendu, espéré, une miette de tendresse, un semblant d'intérêt qui ne sont jamais venus, comme quand petite, je faisais la meule à ma mère en la serrant contre moi et qu'elle restait les bras ballants.
Je n'ai pas changé, à mon grand désespoir.
Alors je me suis lancée dans "le détachement", très en vogue ces temps-ci. Mais je me rends compte que non, c'est toujours pareil, je souffre toujours autant et pour les mêmes choses.
Alors je me suis dit que je faisais fausse route.
Que sans doute, au lieu de vouloir à tout prix devenir une reine de zénitude que plus rien ne touche et sur laquelle glisse la bave des colombes, il vaudrait mieux que j'accepte enfin d'être celle que je suis : une nana qui pleure pour rien.
Ça s'appelle le lâcher-prise, une autre chose très à la mode.
Mais vous savez quoi ? le lâcher-prise, c'est pas de la tarte !
(Dire qu'on a passé des siècles à dire aux gens, et aux femmes en particulier, de ne pas s'aimer, que c'était très laid et très vilain, de ne pas s'écouter, ce qu'on vous a sûrement aussi seriné toute votre enfance ! Or, ma petite voix, ma chère petite voix qui m'a si souvent mise en garde, si seulement je l'avais écoutée !!)