Qu'il vente ou qu'il neige
Coup de blues aujourd'hui, et cela n'a rien à voir avec la pluie. Je donnerais cher pour pouvoir sortir, marcher, qu'il vente ou qu'il neige. Comme nager autrefois, marcher est devenu ma respiration.
Une nuit à retourner des choses dans ma tête, on connait tous des moments comme ça. Ces fameuses choses qu'on ne peut pas changer.
Ce matin malgré tout, je me suis levée normalement car la dernière fois que j'ai passé ce genre de nuit j'ai fait attendre l'infirmière, je boudais dans mon lit. J'ai fait attendre l'infirmière qui fait un métier merveilleux, bienveillant et mal reconnu, je ne vais pas en plus lui coller ma mine de papier mâché au petit matin. Un sourire (des yeux), c'est le minimum que je puisse offrir à ceux qui me font du bien.
Cette période me met face à une nouvelle moi, une qui ne peut pas s'occuper des autres mais qui en dépend. C'est … je ne trouve pas le qualificatif.
Ce n'est pas facile de faire des demandes, ce n'est pas facile de se sentir tributaire, dépendant. Au contraire, c'est difficile, et parfois même, douloureux.
Je me sens en prison. Pour l'instant, je ne saurai l'exprimer mieux.
Est-ce orgueil de ma part ?
Je pense souvent à mon frère ces jours-ci (pourvoyeur, en ce moment, de ce dont j'ai besoin à la pharmacie).
Il a été appareillé les 9 premières années de sa vie (pied bot), comme Tom Hanks dans Forrest Gump. Maman le baladait dans un fauteuil roulant. Maman qui le couvrait d'amour et d'attentions, Maman qui lui a appris à lire, à écrire, à compter, Maman qu'on a tant critiqué alors qu'elle n'a été qu'une mère aimante pour ce fils qu'elle a tant désiré. Encore aujourd'hui la colère me monte quand on traite mon frère handicapé et sous curatelle "d'enfant pourri gâté".
Enfant gâté ?!!! pas par la Nature, en tout cas !
J'allais écrire "désolée pour mes lamentations du jour", mais Sylvie va encore me gronder.
Alors je vous dirai juste merci, pour votre présence et votre écoute qui me font tant de bien.