Comme vache qui pleure
Exercice d'écriture du lundi
J'ai commencé la journée mouillée. Très mouillée, même.
Il faut dire, j’adore marcher sous la pluie, je sais ça peut sembler bizarre mais c’est un fait. Quand j'ai vu qu'il pleuvait comme vache qui pleure, je n'ai pas hésité (ne vous fiez pas à l'image, je ne prends jamais de parapluie).
Au bout de deux secondes j'ai fait une pause pour boire une lampée avant de braver la tempête, la première d’une longue série (je me suis plu à imaginer ce qu'il se serait passé si, au lieu d'avoir emmené une bouteille d'eau, j'avais emmené une bouteille de Champagne)(mais bon, on n'était pas là pour rigoler. Je me suis recouverte psychologiquement de la bannière "Faudra me passer sur le corps pour m'empêcher d'avancer" et je me suis lancée courageusement sous la pluie).
Il y avait du vent qui faisait voler ma belle écharpe rouge et des trombes d’eau qui me dévalaient dessus, c’était absolument merveilleux. Par moment, c’était si intense que presque, je faillais m’envoler.
Presque.
J'avais choisi de marcher en ville (les glissades dans la boue, bof)(sans compter le risque de me faire violer à chaque détour de champ) (en fait, ça m’est arrivé une fois) (enfin je veux dire, un jour j'ai enjambé un poivrot, il dormait en travers du chemin, une bouteille de vin vide à la main. Je ne l’ai pas réveillé, j’me suis carapatée !).
Donc, je marchais sous la pluie.
Arrosée par des tonnes de flotte, un immense bonheur m'étreignait.
Comme d’habitude, je me suis arrêtée pour photographier mes drapeaux. Oui, parce qu’à un moment, il y a un rond-point magnifique avec des drapeaux. D’ailleurs une fois, j’ai eu un coup au cœur car il n’y avait plus de drapeaux : ils les avaient tous enlevés, ils avaient même enlevé les mâts, et il n’y avait plus que de gros trous avec de la terre complètement idiote à côté (celle qui avait été enlevée des trous et qui ne servait plus à rien), je me suis dit comme ça mais ils ne vont quand même pas enlever mes drapeaux ? Qui va nous dire le sens du vent maintenant, hein, qui ?? J’avais encore dans les oreilles le bruit mat et mélodieux qu’ils faisaient et j’ai écrasé la grosse larme de désespoir qui me coulait sur la joue.
Heureusement, ils avaient dû avoir une crise aigüe de lessive d'été où quelque chose comme ça, parce que quelques temps après, mes drapeaux reflottaient au vent, plus fabuleux que jamais sur des poteaux tout neufs.
De temps en temps, une fulgurance d’inspiration me prenait (oui, parce qu’en plus, la pluie m’inspire) alors je m’arrêtais pour prendre des notes. J’ai toujours avec moi un carnet pour prendre des notes, je pense que tous les gens qui aiment écrire font ça. Donc je m’arrêtais, je m’accroupissais avec mon carnet sur les genoux pendant que mon écharpe rouge et rebelle s’entortillait sous l’effet du vent autour de mes lunettes, et je tentais tant bien que mal de noter des choses dans mon carnet pour ne pas les oublier (choses instantanément effacées par la pluie qui tombait dessus avec de gros ploc!).
Du coup, arrivée à la maison les choses étaient, comment dire.
Humides.
Complètement trempées, même.
J’ai eu un certain mal à me relire vu que mon carnet avait coulé à pic, et du coup, mon histoire merveilleuse (si, si, je vous assure, j’étais drôlement inspirée) ben il n’en reste RIEN.
N'est-ce pas dramatique ?!!!
☆.¸¸.·♡*♡·.¸¸.☆☆
J'espère que cette histoire (totalement véridique) remontera un peu le moral de Vi qui, comme moi, adore le vent et les orages ! D'ailleurs, je me rappelle une fois (j’étais ado), on campait à Sarlat en Dordogne, j’étais sous l’igloo avec ma sœur (c'est une tente)(je parle de l'igloo), et mes parents dormaient avec mon frère dans la caravane.
En pleine nuit éclate un orage de tous les diables, à tel point que la tente flottait, on se serait cru à Venise ! Quel pied ! (qui a dit "Cette femme est folle"?)
C'est ma mère qui était venue nous chercher pour nous aider tant bien que mal à regagner la caravane, mon père avait peur de l’orage, il n’a jamais voulu sortir ! lol