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27 février 2019

Une chaleur tropicale

En écho aux coquelicots de Coum'

coquelicot 18 mai 2017

photo Pastelle

J’ai eu mes premières mensualisations, comme dit ma fille, l’année de mes onze ans. Aussitôt, j’ai décidé d’être enceinte. J’allais ainsi passer de complètement inaperçue à inévitablement visible, tout le monde m’aimerait et ce serait grave cool, surtout que j’avais prévu d’avoir cinq enfants (dont des jumeaux en troisième position).

Bon, le truc, c’est que je ne savais pas trop comment il fallait procéder. Je savais juste qu’il fallait être deux et que le partenaire devait être un garçon, sinon ça marchait moins bien.

Je commençai ma prospection en un lieu riche de ces spécimens, à savoir chez ma marraine qui, pour se faire trois sous à une époque où le quotidien était déjà très difficile, gardait des enfants chez elle. Ma marraine avait une grande maison (enfin, plus exactement, une petite maison entièrement construite par mon oncle, son époux, et qu’elle lui faisait agrandir année après année), entourée d’un grand jardin, ce qui permettait d’accueillir une horde de garçons (ben oui, elle gardait plus de garçons que de filles, je ne sais pas pourquoi). Le seul truc que j’avais à faire, c’était d’en choper un, de l’immobiliser, de le convaincre de me faire un bébé puis de le relâcher.

Plus facile à dire qu’à faire, car je ne sais pas si vous avez remarqué, mais les garçons, surtout à cet âge, courent dans tous les sens, et en plus ils tombent, principalement dans les virages. Et moi je ne tenais pas à en choper un amoché ou essoufflé. Il me le fallait en bon état, de cela dépendait toute la réussite de l'opération.

Justement, il y en avait un qui répondait bien au profil. Il me semble qu’il s’appelait Philippe et, contrairement aux autres rassemblés en meute hurlante, il restait tout le temps dans son coin. Pour tout dire, Philippe était un peu le souffre-douleur des autres, trop timide, trop tranquille, préférant les strato-cumulus à la bagarre et les couronnes de fleurs de trèfle à la défenestration de ses petits camarades.

Une âme sœur! ♥ ♥

C’était le destin! Je ne voyais pas d’autre explication, sinon pourquoi Philippe se trouverait-il en face de moi, comme offert, au moment même où j’avais besoin qu’il me rende service ?

Bon, le tout, c’était de l’inciter à me le rendre, le service.

Justement, la maman d’un des pensionnaires venue rendre visite à son fils avait distribué des sucettes à tout le monde. Enfin, à tous, sauf à Philippe qui comme d’habitude était resté dans son coin.

La mienne de sucette,  je n’y avais pas touchée. Ça aussi, c’était forcément un signe : elle allait me servir d’appât.

Je m’approchai donc de Philippe en lui tendant avec un sourire enjôleur ma sucette enveloppée dans un beau papier rouge, jetant ainsi aux quatre vents tous les conseils pour séduire un homme dont on me rabattrait les oreilles par la suite : ne pas montrer qu’on a des vues sur lui, prétendre que notre agenda est rempli, le faire languir, etc.. et le plus important de tous : ne jamais faire le premier pas ! Je commençais donc très fort, et malheureusement ça n’allait pas s’arranger par la suite. Enfin passons.

L’air de rien, je baissai les yeux, permettant ainsi à Philippe pour me remercier de déposer sur ma joue un baiser d’une douceur renversante. Soudain, il s'était mis à faire une chaleur tropicale, mes seins étaient passés de 75 petit a à 95 grand C, et juste au moment où je réalisai qu'atteindre mon but risquait de me faire découvrir des félicités que je n'imaginais même pas, la meute d’enfants, dirigée par Gilles, le plus vieux des garçons et en quelque sorte le chef, sortit du petit bois où nous allions souvent jouer.

Philippe, rouge comme une tomate, s’enfuit aussi sec, me laissant furieuse contre Gilles qu'il ait flanqué tous mes espoirs par terre…

(\__/)
(='.'=)
(")_(")

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Commentaires
Q
Oh oh ! Être mère à onze ou douze ans Seigneur ! J'étais une oie blanche o;) pas vraiment au fait de beaucoup de choses ... J'avais quand même un frère aîné qui avait quelques livres instructifs. Je les ai parcourus un peu plus tard... A onze ans, un garçon m'intéressait (pour essayer de m'apprendre à rouler à vélo), pour jouer au mikado, au scrabble, au mini-golf, et rigoler quand un couple s'embrassait à la télé. C'est dire que je n'étais vraiment pas prête... Mais je voulais des enfants aussi (dans l'avenir, qui me paraissait bien lointain, dans un coin de ma tête). A l'adolescence, j'ai changé d'idée. Et puis, et puis... C'est toujours joliment raconté... <br /> <br /> <br /> <br /> On a tous pris des râteaux, je pense... Enfin, beaucoup ! Ma meilleure amie a rencontré son futur mari aux patros (un mouvement de jeunesse). Ils avaient quinze ans et elle venait d'emménager dans la ville où ils se sont rencontrés. Ils se sont mariés et je me demande s'ils n'ont pas entre 50 et 55 ans de mariage? Ou presque? En tout cas, ils se connaissent depuis les années 60.
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A
Un grand projet bien organisé. Un appât pour convaincre... et Philippe détale comme un lapin !<br /> <br /> 11 ans heureux âge pour moi qui était encore celui de l enfance qui pensait plus à jouer à la poupée avec mon amie ou aux soldats de plomb avec mon frère !<br /> <br /> Philippe a tout de même gagné une sucette !!
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D
Ce n'est que partie remise !!
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S
Comme dis "heure-bleue" tu as sacrifié une sucette .... courageuse petite fille <br /> <br /> <br /> <br /> Et que c'est il passé avec ce gentil Philippe les jours suivants ?????
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H
Ma mère ne m'a même parlé de règles, à 15 ans, je n'étais déjà pas en avance, j'ai cru que j'allais mourir, comme information, j'ai eu droit à "Méfie toi des hommes, il ne pense qu'à ça."<br /> <br /> Tu peux imaginer qu'à 11 ans, je n'aurais pas songé un instant à sacrifier une sucette.
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L
Toi aussi tu as eu ces histoires qui tournent mal...<br /> <br /> Ça me rassure.<br /> <br /> J'ai longtemps cru qu'il n'y avait que les garçons pour ramasser des râteaux plutôt qu'avoir droit à des pelles.
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P
Adorable, ta petite histoire... <br /> <br /> Et aujourd'hui, tu leur offres quoi, pour les appâter, aux Philippe de ce monde ? ;)
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C
cette photo de Pastelle... wouawwwwwwwww<br /> <br /> tes textes sont à chaque fois comme un rayon de soleil dans le coeur!
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C
Tu as changé de prénom ? Est-ce pour toi que Gainsbarre avait écrit une chanson ?
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E
à onze ans j'étais aussi peu informée que toi ! Je crois bien me souvenir que je cousais encore des vêtements à mon poupon !!!! :) Tu racontes SUPER bien !!! :)
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L
Sacré Philippe ! t'es sûre du prénom ? Il me rappelle quelqu'un ?
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D
C'est ce qui s'appelle une tentative avortée ! Ouf ! parce qu'à onze ans on a autre chose à faire que jouer à la poupée !
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A
une belle évocation des premiers émois !<br /> <br /> Et puis les premiers travaux d'approche avec une sucette : ça promet !
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A
Très drôle, un bisous et hop bonjour Lolo Ferrari ???
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B
Ah! comme tu sais nous affrioler de tes petites anecdotes tendres et vraiment succulentes. La naïveté et l'innocence sont les plus beaux atours des enfants. <br /> <br /> Merci de ce moment de chaleur tropicale....as-tu dis!!!!
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