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4 février 2018

Comme vache qui pleure

Ressorti des oubliettes pour Marie, qui aime la marche..

mais pas sous la pluie..

pluie

L'année 2015, je l’ai commencé mouillée. Très très mouillée, même. Il faut dire, j’adore marcher sous la pluie, je sais ça peut sembler bizarre mais c’est un fait. Hier, je suis donc rentrée de la piscine à pied vu qu’il pleuvait comme vache qui pleure. Au bout de deux secondes j'ai fait une pause pour boire une lampée avant de braver la tempête, la première d’une longue série (je me suis plu à imaginer ce qu'il se serait passé si, au lieu d'avoir emmené une bouteille d'eau, j'avais emmené une bouteille de Champagne)(mais bon, je n'étais pas là pour rigoler. J'avais sept kms à faire. Je me suis recouverte psychologiquement de la bannière "Faudra me passer sur le corps pour m'empêcher d'avancer" et je suis partie). Il y avait du vent qui faisait voler mon écharpe et des trombes d’eau qui me dévalaient dessus, c’était absolument merveilleux. Par moment, c’était si intense que presque, je faillais m’envoler. Presque.

Comme d’hab, je me suis arrêtée pour photographier mes drapeaux.

P1150843L

Oui, parce qu’à tiers-chemin, il y a un rond-point magnifique avec des drapeaux. D’ailleurs une fois, j’ai eu un coup au cœur car il n’y avait plus de drapeaux : ils les avaient tous enlevés, ils avaient même enlevé les mâts, et il n’y avait plus que de gros trous avec de la terre complètement idiote à côté (celle qui avait été enlevée des trous et qui ne servait plus à rien), je me suis dit comme ça mais ils ne vont quand même pas enlever mes drapeaux ? Qui va nous dire le sens du vent maintenant, hein, qui ?? J’avais encore dans les oreilles le bruit mat et mélodieux qu’ils faisaient et j’ai écrasé la grosse larme de désespoir qui me coulait sur la joue.

 P1150845L

Heureusement, ils avaient dû avoir une crise aigüe de lessive de printemps où quelque chose comme ça, parce que quelques temps après, mes drapeaux reflottaient au vent, plus fabuleux que jamais sur des poteaux tout neufs.

Or donc hier je marchais sous la pluie.

 P1150857L

 Un immense bonheur, arrosé par des tonnes de flotte, m'étreint.

Il faut savoir que cette merveilleuse piste cyclable et accessoirement piétonnière est récente. Ce qui veut dire qu'avant, j'avais deux options :

1) rentrer "par les champs", au risque de me faire violer à chaque détour (en fait, ça m’est arrivé une fois) (enfin je veux dire, un jour j'ai enjambé un poivrot, il dormait en travers du chemin, une bouteille de vin vide à la main. Je ne l’ai pas réveillé, j’me suis carapatée !)*;

2) sinon par la route je longeais donc a) la nationale (c'était alors très-très dangereux) puis b) les champs, dans la boue, frôlée de l'autre côté par les voitures.

Je risquais ma vie.

Alors que maintenant, est-ce que vous voyez ce merveilleux sublimissime rectiligne trottoir élaboré rien que pour moi ?

 P1150855

 Hein ?? Vous le voyez ???

Or donc, hier, de temps en temps une fulgurance d’inspiration me prenait (oui, parce qu’en plus, la pluie m’inspire) alors je m’arrêtais pour prendre des notes. J’ai toujours avec moi un carnet pour prendre des notes, je pense que tous les gens qui aiment écrire font ça. Donc je m’arrêtais, je m’accroupissais avec mon carnet sur les genoux pendant que mon écharpe rebelle s’entortillait sous l’effet du vent autour de mes lunettes, et je tentais tant bien que mal de noter des choses dans mon carnet pour ne pas les oublier (choses instantanément effacées par la pluie qui tombait dessus avec de gros ploc!).

Du coup, arrivée à la maison les choses étaient, comment dire.

Humides.

Complètement trempées, même. J’ai eu un certain mal à me relire vu que mon carnet avait coulé à pic, et du coup, mon histoire merveilleuse (si, si, je vous assure, j’étais drôlement inspirée) ben il n’en reste RIEN.

N'est-ce pas dramatique?

.¸¸.·*·.¸¸.☆☆

* Je repense à ce que je viens de lire de Virevolte qui, quand on lui fait des remarques sur les dangers de se promener seule, rétorque: "Ce qui n'est pas prudent c'est de mettre au monde des enfants car on sait pertinemment qu'ils sont condamnés, tout comme nous, quand ? On ne sait pas, mais je ne me priverais certainement pas de ces si jolies promenades pour des risques hypothétiques!"

 

Catégorie Old stories

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Commentaires
D
Tu as raison, nous sommes chanceux de ne pas avoir froid et de ne pas être mouillé quand on a un temps pareil ! Avoir un toit quel qu'il soit est un besoin élémentaire et c'est un droit, bien bafoué d'ailleurs. Raison pour laquelle, tout en appréciant ce que nous avons, il faut se battre pour que tout le monde puisse avoir aussi ni faim, ni peur, ni froid et le droit au bonheur.<br /> <br /> Et tu sais quoi ? et bien ça non plus ce n'est pas donné à tous !
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D
Marcher, chanter, danser sous la pluie, beaucoup de choses sont possibles. Perso j'attends qu'elle cesse, je n'aime pas la sensation de mouillé et de froid qui lui succède. Sauf en ce moi de janvier, il fallait bien que je sorte !
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C
Il y a à la fois de l'enfant et du philosophe dans cette balade. Une enfant-philosophe... C'est bien connu, les plus belles pages ont été écrites en cheminant, et certaines en cheminant sous la tempête. Gonfler ses poumons sous le vent du large et se sentir le roi du monde... Quel pied... Hier j'ai fait aussi 5 km sous la pluie mais avec un parapluie et je savais qu'à l'arrivée m'attendait un gros sandwich et un thé. Alors ça allait... On peu marcher sous la pluie avec bonheur quand on sait qu'un bon coin bien chaud nous attend quelque part.<br /> <br /> Merci pour tes mots et tes photos. Je n'ai rien écrit, je n'ai rien photographier. Il ne me reste que le souvenir.<br /> <br /> Bisous et joyeux dimanche.
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V
Merci !!!! :lol: Tu m'as fait rire ! je t'imaginais sous la pluie, avec ton écharpe qui vole au vent et qui parfois recouvre tes yeux, une vraie bataille contre les éléments et j'imaginais aussi les automobilistes qui devaient te prendre pour une folle ! :D<br /> <br /> Moi, j'aime le vent, c'est incroyable comment le vent peut me rendre heureuse, c'est comme si tout devenait léger, tes oreilles n'entendent plus... la pluie j'avoue que j'aime moins, pourtant quand j'étais gamine, je faisait le tour de la maison sous la pluie avec mon parapluie et on se promenait avec les kways et les bottes, on revenait trempé mais heureux, les joues qui brûlent, ma mère nous préparait un bon chocolat chaud avec du pain à tremper, c'était bon, ça réchauffait le ventre ! <br /> <br /> Alors continuons à nous promener seule ou pas, le danger c'est la vie alors vivons ! ;)
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M
Eh ben ! je vois que la pluie t'a inspirée 🌝<br /> <br /> Et la marche aussi. 👣👣Moi aussi quand je marche, j'écris dans ma tête mais non, je n'ai jamais de carnet de notes sur moi. Je devrais, je pourrais, mais bon, pas de carnet... C'est ainsi que des centaines de milliers de lignes se sont perdues dans l'irréel. Pas grave, c'est que cela n'avait d'autre valeur ou raison d'être que celle de la pensée (mise en forme néanmoins, comme pour un récit). Je marche seule il est vrai, comme toi, de jour ou de nuit selon le cas, par tout temps (pluie, vent, soleil). Ça fait du bien de marcher, ça vide la tête (d'où toutes ces lignes d'écriture qui s'en vont au vent). Je marche où je peux, souvent dans les rues ou le long des routes. Il n'y a pas beaucoup de chemins pour les piétons là où je vis, et très peu de pistes cyclables. Tu peux rencontrer des grenouilles aussi, par temps de pluie🐸 <br /> <br /> Bisous Ambre, bon dimanche.
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