Malgré moi parfois se glissent des larmes
On se demande ce qui fait la différence entre une relation "virtuelle" et une relation "réelle".
Et puis on réalise que lorsque l'un des maillons disparaît, on se retrouve peiné, sidéré, désarmé, désolé.
Stupéfaite.
Les larmes nous viennent aux yeux, énormes et suspendues. On se rend compte que notre plaid, délicat assemblage de conversations entrecoupées, de confidences, couverture légère, magnifique, aérienne, qui nous gardait au chaud, nous protégeait comme un bouclier, cette couverture, disais-je, s'est déchirée.
Avec Pastelle nous nous étions connues il y a bien des années via mon blog French Sweet. Elle m'avait spontanément offert de réaliser mes bannières. C'est quand j'ai commencé ce présent blog que Pastelle et moi nous sommes mises à échanger plus intimement. "Notre rapprochement n'est pas dû au hasard puisque je te suis depuis des années. Bon, parfois perdue, ok, tu n'y mets pas de la bonne volonté non plus, mais toujours retrouvée."
Pastelle n'était pas qu'une artiste. C'était une femme profondément bienveillante. Elle ne voyait que le beau chez les autres, elle avait cette faculté de tout accepter, de tout comprendre. De ne pas juger.
"Oh mais je crois à tout moi," m'avait-elle dit un jour, "il y a des trucs tellement étranges... Et surtout je crois à 100% que les gens ne sont pas tout blancs ni tout noirs. Pas pour rien que mon blog s'appelle Lumières de l'ombre, ça parle aussi de la part de sombre que chacun porte en soi, et de la part de lumière des êtres les plus sombres. Mon blog est dédié "A l'ombre et à la lumière, indissociables dans chaque être et chaque chose, à la vérité et au mensonge, à la vie réelle et celle imaginaire, à la vie tout simplement."
Un jour, je lui ai réclamé une photo d'elle. Comme la plupart de ceux qui aiment faire des photos, elle n'aimait pas se montrer. Toutefois, elle m'en avait envoyé une, celle que sa famille a mise sur son blog, cette photo où ses yeux diffusent une lumière incroyable.
Pastelle, tu vas tellement nous manquer ..
"En moi, malgré moi parfois se glissent des larmes.
Des larmes que le mouchoir ordinaire n'arrive pas à assécher…"
Coumarine (Comme des papillons frémissants)