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6 janvier 2024

C'est pas ton année

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Alors, comment dire ?

Il y a la moi qui revis. Celle qui retourne nager, qui n'y croyais plus, mais qui se retrouve là, au milieu de l'eau, dans son élément qui sent si bon la joie, la liberté et le chlore, à frimer devant son petit monde, l'accueil, les maîtres-nageurs, l'homme de ménage (peut être sa fonction a-t-elle un autre nom maintenant ?). On aurait dit qu'ils m'attendaient, sans dec, tous contents de me revoir, c'est comme s'il leur manquait quelque chose, enfin en l'occurrence, c'est à moi qu'ils manquaient.

Et puis il y a la moi qui n'est pas en train de nager.

Celle qui est mère, celle qui est sœur, celle qui a tout foiré.

Qui se pose des questions sur cette drôle de vie qu'on veut à tout prix qu'elle soit belle même quand elle est moche, et pourtant, Dieu sait que je l'ai aimée la vie, même quand j'étais petite, même malgré les coups, je ne pouvais pas m'empêcher de l'aimer cette chienne de vie, allez savoir pourquoi ? parce que mes parents s'aimaient, que l'amour était palpable, que c'est ça qui nous tenait debout, unis ? parce que mes parents nous aimaient, oui je sais La Baladine, t'es pas d'accord, un père qui frappe c'est pas un père qui aime, et pourtant .. D'abord, c'est quoi l'amour, hein ? J'ai pas frappé, mais ai-je mieux aimé ?

Mes filles ne sont pas heureuses, la seconde surtout, et si on peut se dire qu'à un moment, les enfants nous échappent et que ce qui se passe c'est pas de notre faute, c'est leur responsabilité, je ne suis pas entièrement d'accord (vous remarquerez que je fais les questions et les réponses, je me laisse parler jusqu'au bout, chose que peu de personnes font lorsque j'ouvre la bouche (à part vous, qui êtes formidables, et c'est pour ça que je vous aime)).

Mes filles donc. Et la seconde en particulier. Qui a voulu tout bien réparer sa famille d'origine.

Le mariage en blanc. Tu te rappelles, chérie, combien de fois ai-je dit que je rêvais de me marier en blanc (comme dans les contes de fée) ? jamais fait. Tout foiré. J'ai épousé un type qui ne voulait pas d'enfant alors que j'en voulais quinze, qui ne croyait pas en l'amour, mais aux amours (les siennes).

Le mariage en blanc tu l'as fait.

Mais ton mariage a fini par casser. Parce que le père ressemblait trop au mien, à moins que ce ne soit au tien, ce qui, l'un dans l'autre, revient un peu au même.

On ne va pas ré écrire l'histoire, on ne peut que l'améliorer, si possible. Mais la note est salée.

C'était ça, ce début d'année un peu épique (et colegram), le mal-être de ma fille, ma robe rangée le 31, ressortie le soir (repas de réveillon reporté au 1er à midi), puis finalement re-rangée (ma pauvre, c'est pas ton année – on console sa robe comme on peut).

Finalement, le 1er, pendant que mon frère traversait toute l'Île-de-France avec ma fille pour lui trouver un docteur (trouver un toubib le 1er de l'An, bonjour, déjà que c'est devenu une denrée rare) j'ai demandé à mon petit-fils ce qu'il voulait faire.

Aller au cimetière.

Ah ?

Après tout pourquoi pas, est-ce qu'il y a un jour pour ça ? Et puis, moi qui déplore que personne de la famille qu'il me reste ne s'intéresse à mes recherches, je ne vois pas plus loin que le bout de mon nez : j'ai un petit-fils, là, qui réclame sans arrêt d'aller voir ses ancêtres (dixit), qui pose des questions, qui s'intéresse.

Donc, me voilà, un 1er janvier, au cimetière, avec mon petit-fils.

Je réponds à ses questions, lui parle de mes grands-parents, de mes arrières, de mes cousins décédés.

Nous sommes là devant les tombes, au milieu des vivants d'avant.

Et puis il y a ma sœur, l'autre face de ma pièce, mon autre moi-même. Ses problèmes de santé.

Celle qui de nous deux a toujours été la plus forte, la battante. Qui baisse les bras.

Et puis il y a tout le reste ma foi. Pour dire que cette année, le cœur n'y était pas. Alors Praline, franchement je te comprends. Difficile d'être heureux avec toute cette misère, souhaiter la bonne année, bien sûr, du fond du cœur, mais j'ai envie de dire, surtout, remercier.

Remercier quand on est debout, qu'on a la santé.

Remercier quand on a un toit sur la tête qui ne s'est pas envolé.

Remercier de vivre dans un pays encore en paix.

Et puis prier.

Ça fait longtemps qu'on ne prie plus, qu'on ne pense plus qu'à soi ou à critiquer. Qu'on n'ouvre plus son cœur.

Oui.

Il faudrait prier.

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Commentaires
F
Je pense que nous avons chacun notre propre impression quant à savoir si au milieu de leur violence nos parents nous ont aimés ou pas.<br /> <br /> On peut expliquer certains comportements, mais pas tous…<br /> <br /> Quant à toi, tu as aimé tes enfants il n’y a aucun doute possible, et si t7 leur pose la question c’est certainement ce qu’ils te répondront !<br /> <br /> C’est triste que ta fille ne se remette pas de ce qu’elle a subi avec son mari, j’espère que le médecin si difficilement trouvé aura su l’aider !<br /> <br /> Prier, c’était ma marraine qui s’en chargeait pour moi.<br /> <br /> Maintenant qu’elle n’est plus là , j’ai un portrait d’elle à portée de regard, et je lui demande souvent d’essayer d’arranger les choses, notamment pour le couple de mon fils qui n’en n’est plus un…<br /> <br /> Je t’embrasse très fort 😘
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A
Prier ? Oui bien sûr… mais prier qui, ou quoi ? Sans doute pas un dieu ou les dieux quels qu'ils soient en espérant qu'ils fassent pour nous ce qu'ils ne font à personne et ne feront jamais pour la bonne et simple raison qu'ils n'ont nulle existence. Sauf celle que nous leur inventons et nous ne cessons d'inventer et de créer sous des formes diverses et variées. Les dieux de 2024 sont légions !<br /> <br /> <br /> <br /> Néanmoins je prie.<br /> <br /> Je prie moi-même, je me prie à moi-même, dans un égoïsme sublimement philanthropique. Je prie mon être profond, je prie ce qui en moi me dépasse largement, je prie ce plus grand que moi mais dont je fais partie réellement. Je ne pris pas une chimère, je prie la part la meilleure de moi, dont je suis dépositaire et qui ne m'appartient pas, de continuer à m'aider à percevoir ma propre capacité à faire du bien autour de moi, c'est-à-dire en même temps à moi-même. L'un et l'autre sont indissociables. Je prie l'amour en moi pour qu'il grandisse un peu plus, se donne en bien et fasse taire la part négative et détestable de ma personne.<br /> <br /> Je pense que c'est probablement ça le chemin du bonheur. Accessible à tous. Tout de suite.<br /> <br /> En tout cas j'en ai fait l'expérience et je ne suis qu'un mec très ordinaire… dont il faudrait quantifier toutes les conneries qu'il a faites dans sa vie. Mais ça je m'en fous : le passé c'est terminé. La vie est devant. Vivre de remords c'est le sommet de l'égocentrisme, dont il ne sort jamais rien de positif.
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P
Oui, il y a toi qui revis, il n'y a que celle-là qui compte le plus ! Toi qui as vécu de sales moments, qui s'en es sortie, qui de nouveau peut réaliser ce qui lui tient à coeur, qui enfin peut VIVRE normalement. <br /> <br /> Le passé n'existe plus sauf pour comprendre comment il t'a forgée. Alors ne culpabilise pas, comme nous tous tu as fait tout ce que tu as pu, pas toujours comme tu as voulu. Mais je crois que tu n'as pas si mal réussi que tu le dis. Tu n'as rien foiré ! <br /> <br /> Quant à la prière, non merci pas pour moi, depuis le temps que le monde s'agenouille et prie et supplie, le monde devrait être merveilleux ;)<br /> <br /> Je ne me lasse pas d'écouter :<br /> <br /> https://www.dailymotion.com/video/xui45 <br /> <br /> Gros bisous ma Solaire ♥♥
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N
Rien n'est facile et en plus tout se complique !! Il faut tenir autant qu'on peut. Prier ? c'est rêver d'un autre monde . Alors prions ou rêvons (en plus, c'est gratuit). Bises, on t'aime!
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D
Non je ne prierai pas. Mais je ferai tout ce que je pourrais pour donner ce que je peux, du bonheur et rien d'autre. La paix pour tous et comme tu le soulignes, garder celle qui nous protège encore. Je pense fort à toi et je ne suis pas d'accord pour dire qu'un père qui est violent on peut aussi le dire d'une mère, c'est quelqu'un qui n'aime pas. Les parents, même maltraitants aiment toujours leurs enfants. A leur façon. On n'est pas là pour juger. Essayons de comprendre, plutôt. Le mien de père avait ses propres déchirures. Ses blessures profondes et indélébiles. Ma mère aussi, leurs parents aussi et avant eux encore. La vie est violente. La vie n'est jamais ni drôle ni rose. En tout cas pas pour les laborieux que nous sommes. Il faut se battre, toujours, pour un coin de ciel même pas toujours bleu. Mais ne dis pas que tu as tout foiré, parce que ce n'est pas vrai. Les chemins que prennent nos enfants, comme nos proches ne sont pas pavés de roses, ils ont beaucoup d'épines, beaucoup d'ornières. Que serait leur parcours si nous n'étions pas là, à leurs côtés pour panser quelques plaies ? Tu le fais il me semble. Aussi bien que tout le monde que je connais. Ne culpabilises pas. Dis toi que sans toi, sans ton soutient, ce serait bien pire encore et que personne ne le ferait. On le découvre tous un jour quand les parents s'effacent et qu'il nous faut faire sans. Je t'embrasse ma soeur de toutes les émotions.
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