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22 février 2022

C'est dommage, hein ?

Bonjour à vous,

je suis venue hier sur mon blog avec l'idée de supprimer le message "comme un i minuscule". Et puis j'ai lu vos commentaires, tous généreux et bienveillants.

Et puis je suis revenue et, à chaque fois, je découvrais de nouveaux commentaires, toujours aussi gentils.

Pourtant, je me sens mal à l'aise. Cela ne vient pas de vous, bien sûr. Mais d'une part, la petite fille, et aussi la jeune femme que je fus n'existent plus. C'est si loin tout ça. Et puis je n'ai pas l'impression du tout d'être quelqu'un d'extraordinaire et encore moins de particulièrement courageux, c'est tout le contraire. J'ai plutôt la certitude d'avoir passé ma vie à me noyer, et ça continue, d'ailleurs. Rien de bien admirable, donc, même si ma copine Ambre donne une image différente. D'ailleurs, ce serait sympa qu'elle me file la recette !

Ce que je voudrais dire surtout, c'est que quand j'évoque mon enfance, dont je parle maintenant librement lorsque ma descendance me pose des questions, la première chose qui me vient, c'est la violence.

C'est dommage, hein ?

Devrais-je dire simplement "la brutalité" ? Comme un roc lourd qui, il faut bien le reconnaître, a bousillé l'intégralité de ma vie. Car ce roc, et certaines (certains ?) d'entre vous le savent, il ne s'en va jamais. On a beau essayer de toutes nos forces de le faire disparaître, rien à faire, il faut apprendre à vivre avec. Ça fait partie de nos gènes, de notre histoire, de notre héritage.

Mes enfants qui ont connu mon père ont du mal à imaginer que ce grand-père extraordinaire qu'il fut a aussi été "ce père-là". Un père qui faisait trembler ses filles de peur, de terreur, et parfois même, de haine.

En fait il a arrêté d'être brutal une fois son objectif obtenu : moi à l'EN, j'avais donc 14 ans, et ma sœur, cette petite fille minuscule qui le toisait de toute sa hauteur, se mangeant donc plus de baffes que moi car ça le rendait fou de colère (il exigeait qu'on baisse les yeux devant lui), ma sœur, donc, après ses fugues a réussi le tour de force de passer un deal avec lui. "Tu ne t'occupes plus de moi (de mes devoirs), et je m'engage à décrocher un diplôme et à aller bosser". Je vous dis ce que j'ai compris de ce qu'elle racontait, entre deux hoquets et deux verres de vin, la fameuse nuit qui a suivi le décès de ma mère.

Et elle l'a fait. Elle voulait entrer aux Beaux-Arts ma sœur. Mais sauver sa peau était plus urgent.

Elle est donc devenue secrétaire, et son 1er salaire en poche, elle est venue habiter chez moi, qui se trouvait être à l'époque chez mes pas-encore et maintenant ex-beaux-parents, puisque je vivais avec le futur père de mes filles.

Elle avait 17 ans.

Une fois cet objectif obtenu - que ses filles aient un métier de manière à ne jamais devoir dépendre d'un homme (quelle ironie ..) – mon père nous a lâché la grappe.

Car c'est ça qui est incroyable : il nous a certes légué la problématique familiale, mais il nous a aussi donné la solution ! en tout cas ce qui lui semblait être une solution …

Et ma mère à côté qui nous martelait "ne pas dépendre d'un homme, ne pas dépendre d'un homme !".

Moi qui ne rêvais que de mariage d'amour et de ribambelle d'enfants !

Pf.

J'ai pas trop le moral en ce moment, ça se sent, non ?

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Commentaires
D
C'est bien de pouvoir en parler de toutes ces souffrances. Ce gachis de toutes ces vies brisées, blessées, dévastées par tant de phénomènes qui nous échappent et dont on dépend forcément. Savoir que l'on est écouté ou lu, peut être compris, soulage, je pense comme le fait de poser son sac et de le décharger un peu. Je pense à vous tous qui avaient souffert de tout cela. J'ai du mal à imaginer et ne me souviens pas d'avoir souffert. Je me souviens d'une vie dure, difficile à cause d'une situation sociale mais pas d'une situation familiale. Je vous embrasse.
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C
C'est dans le creux des vagues que l'écriture du mal être prend son sens j'ai eu d'autres problèmes harcelé au travail encore et plus le soir triste le lendemain prêt à travailler comme si la veille il ne s'était rien passé, au grand désespoir de ceux qui m'en voulaient certes j'ai perdu du poids à devenir un fil de fer le mental tenait bon et a tenu bon
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E
Ambre Neige te lire me tire les larmes des yeux, c'est fou ce que l'enfance marque à jamais nos vie. Tout comme toi, j'ai connu chez mes parents une certaine violence, les baffes, les humiliations, que ma mère mal aimée reproduisait surtout sur moi, car j'étais je dois l'admettre effrontée, je répondais, j'étais insolente, je ne baissais jamais les yeux jusqu'au jour où elle m'a dit si tu ne baisses pas les yeux je te les crève...je crois que c'est la seule fois où j'ai obéis....très tôt j'ai su que je ne dépendrais pas d'un homme ni de personne, ma révolte vient de là...aujourd'hui je suis en paix avec ce passé...je me dis ils ont fait ce qu'il ont pu ils nous ont aimé à leur façon ...mal à l'évidence mais c'était de l'amour "vache" ...<br /> <br /> bisous AMBRE oui tu es une belle personne.
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A
Bonjour Ambre Neige,<br /> <br /> Il faut beaucoup de courage pour dire les "choses", et votre témoignage est poignant, mais ce combat a été, à bien des points de vue, votre force. Vous êtes devenue la femme que vous êtes aujourd'hui , une personne honnête, digne, pudique, charismatique, altruiste ; et je le pense sincèrement. Vous êtes une belle personne.<br /> <br /> Belle journée, Ambre Neige.
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A
Ouaouh ! Merci à vous tous ! <br /> <br /> Je voudrais répondre à Praline en 1er. Tu me dis : " Ce qui me pose question dans ton billet, c'est en parler ou non avec mes enfants. Ils savent, un peu, mais pas tout. Est-ce nécessaire ?"<br /> <br /> <br /> <br /> Je n'en parlais pas. Je n'en parlais jamais. Mais il se trouve que mes filles ont été confrontées à ce genre d'homme, violents, toxiques. Encore maintenant, c'est vers ce genre d'hommes qu'elles iraient, si elles s'écoutaient, si elles ne savaient pas que c'est l'inconscient familial qui parle. <br /> <br /> Je ne sais même pas si " l'inconscient familial" existe, j'essaie d'expliquer comme je peux. C'est comme si ce n'était pas une histoire individuelle, mais "familiale".<br /> <br /> <br /> <br /> À un moment (il y a quelques années), mes filles ne se sont plus contentées de me faire des confidences, elles m'ont posé des questions. J'ai des angoisses aussi, très invalidantes, et elles voulaient savoir pourquoi. Le fait que je réponde à leurs questions n'a jamais changé le regard qu'elles portaient sur leur grand-père. Il était super avec elles. <br /> <br /> Bref, nos échanges leur ont ouvert des portes. Je ne sais pas si ma réponse va te paraître satisfaisante, mais dans le cas précis de ma famille, la "guérison" ne pouvait venir que de la parole, parce que la violence (brutalité?) s'est répétée dans leur vie, une violence qui était tue, et c'est ce qui est tu qui tue (je parle toujours de ma famille....)<br /> <br /> D'ailleurs au début elles ne disaient rien. Elles ont eu besoin de comprendre d'où ça venait, pourquoi, comment ça se fait qu'elles allaient vers des hommes toxiques (elles ne s'en sont pas rendu compte tout de suite, évidemment). <br /> <br /> Moi-même j'estime que j'ai été une mère violente par moments. Oh ça je n'ai jamais touché à mes enfants, par contre je tapais dans les murs, dans les portes, je criais, je posais des ultimatums, c'était comme ça et pas autrement (comme mon père faisait), j'étais une handicapée totale de la communication <br /> <br /> <br /> <br /> Donc voilà….
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L
Le père violent, la mère impuissante. Ta sœur qui se confronte pour se libérer mais sacrifie ses rêves. Et toi qui intériorises l'oppression...<br /> <br /> Toi, continuellement dans le doute de ta valeur, de tes capacités, de ta force, et tant encore...<br /> <br /> J'ai le souvenir très précis de tes interventions sur mes billets qui parlent de violence, ainsi que du texte que tu m'avais partagé.<br /> <br /> C'est toujours compliqué de prendre sa place, de se persuader qu'on mérite le respect, alors dans un milieu ou règne une violence, c'est quasi mission impossible, d'autant que beaucoup de filles confrontées à ça ne font pas de vagues, comme toi, et la société s'en arrange bien. Du moins s'en arrangeait.<br /> <br /> Oui, tu es courageuse, noyée ou pas, la vie t'a beaucoup bousculée, et tu es restée debout, pas rampante, une vivante qui vit!<br /> <br /> <br /> <br /> Quant au moral, voilà pour toi:<br /> <br /> <br /> <br /> "Et, crois-moi, si le temps passe, laisse-le partir où il veut.<br /> <br /> Ce qu'il écrit tu l'effaces et tu gardes ce que tu veux.<br /> <br /> <br /> <br /> Les jours de joie, laisse-les vivre.<br /> <br /> Les souvenirs, laisse-les courir.<br /> <br /> Quand ils sont là, laisse-toi vivre, laisse-toi vivre.<br /> <br /> Les jours de joie, laisse-les rire.<br /> <br /> Les souvenirs, laisse-les mourir.<br /> <br /> Ne t'en fais pas, laisse-les rire, laisse-les rire, laisse-les rire."<br /> <br /> <br /> <br /> Je t'embrasse fort fort ♥♥♥<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> https://youtu.be/s2PlMmajnjo (la chanson pré-citée)
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A
A chacun de trouver sa bouffée d'oxygène lorsque l'on se trouve au fond d'un trou noir.<br /> <br /> Il nous appartient de choisir le chemin que nous voulons voir lorsque nous sommes adultes.<br /> <br /> Rester à regarder les décombres du passé ou avancer sourire au lèvres et avec une grande dose d'amour pour aujourd'hui et demain.<br /> <br /> Tu es la seule à décider de ton présent actuellement. Mais aucun jugement de ma part, je ne fais que donner ma façon de voir la vie.<br /> <br /> Aurais-tu besoin de plus gros coeurs !!!<br /> <br /> Des bises chaudes et ensoleillées de mon Sud.
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P
Le passé qui ressurgit, je vois, je comprends... En ce qui me concerne, cela m'arrive mais vraiment rarement. Et si cela m'arrive c'est sans colère, sans haine. J'ai pardonné à mon père sa brutalité, je pense -il a fallu du temps- qu'il était malheureux, qu'il avait eu une enfance difficile (c'est sûr) mais il n'a pas pu/su ne pas reproduire...alors que moi, oui.<br /> <br /> Ce qui me pose question dans ton billet, c'est en parler ou non avec mes enfants. Ils savent, un peu, mais pas tout. Est-ce nécessaire ?<br /> <br /> Gros bisous ma Solaire ♥
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L
Tu vois, quand je dis qu'on devient (un peu) adulte quand on a pardonné à ses parents.<br /> <br /> Ta mère a eu la même idée que la mère d'Heure-Bleue : ne pas dépendre d'un homme.<br /> <br /> Ma mère, du haut de ses cent ans de retard avait décidé "toi, mon fils, tu auras une femme et des enfants à nourrir, tu feras des étuides ! Vous, mes filles, vous aurez un mari pour vous entretenir, pas d'études, ça ne vous servira à rien !"<br /> <br /> <br /> <br /> "J'ai plutôt la certitude d'avoir passé ma vie à me noyer,"<br /> <br /> Tu as vu que dans toutes les hotos que tu mets, tu es soit à la piscine, soit les peids dans la flotte parce qu'il pleut... ;-)
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C
Ambre, ne pas tout enfouir, ne pas tout faire ressurgir mais essayer de tout pardonner. C'es difficile, je sais, mais ne vaut il pas mieux regarder devant, essayer d'être heureuse. Tu existes, TOI, à travers toi, tes amis, ton blog, tes enfants mais tu peux peut être essayer de ne plus exister à travers des personnes toxiques. J'dis çà, j'dis rien. Bonne journée, haut les coeurs.
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M
Bonjour Ambre, non cela ne se sent pas du tout que tu n'as pas le moral....😉 Il y a des périodes comme ça qui reviennent et nous rappellent de mauvais souvenirs , des dates anniversaire ou autres. On n'oublie jamais mais parfois il est utile de poser ces souvenirs dans un coin de la tête pour respirer un peu. Un jour un prof m'a dit" dans notre cerveau il y a des tiroirs que l'on ouvre ou pas en fonction de ce que nous vivons, de ce qui nous est nécessaire à un moment donné. Le tiroir souvenirs est bien plein surtout les mauvais. Alors fais comme sur ton PC met ce tiroir à la poubelle et fait cliquer pour la vider. Pas facile je sais. Mais tu peux au moins essayer. Virtuellement ça marche aussi. Ne pas dépendre d'un nomme je suis bien d'accord, il faut être indépendant, autonome et on se sent tellement mieux après. Tu n'as pas ma dose d'inconscience pour arriver à balayer ces mauvais souvenirs, hihihi. Dommage! expulser par écrits des souvenirs fait du bien surtout quand ils sont aussi forts, tu te sentiras surement mieux ensuite. En plus ce temps merdique n'arrange pas les choses, alors patiente un peu et mars arrivant à cela changera la donne. Grosses bises, je t'envoie un peu de ☼ soleil.
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B
on n'oublie pas, on range et on avance modifiée... la vie est difficile, pour beaucoup...avancer quand même
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