18 juillet - La carte postale
À la clinique, outre la visite de ma fille cadette, j’ai eu celle d’une de mes petites-cousines. Elle m’a apporté le livre dont elle m’avait parlé au téléphone quelques jours auparavant. Un pavé de 502 pages que j’avais mis de côté, pensant ne pas pouvoir le lire.
En effet, toute forme de racisme est un concept qui n’existe pas dans le disque dur qui me sert de cerveau. C’est quelque chose que je n’arrive tout simplement pas à comprendre. Quelle est la logique de la chose ?
Pourtant, au long de ma vie d’amoureuse des livres j’ai eu l’occasion de lire un certain nombre de récits et de romans concernant cette période de l’Histoire, notamment « La mort est mon métier » qui avait durablement marqué mes quatorze ans.
Mais depuis le covid, je ne lis plus de livres susceptibles de me bouleverser.
Et puis dimanche, je me suis dit, quand même, je ne vais pas lui rendre son livre sans l’avoir ouvert, surtout que ma cousine m’avait raconté la trame de l’histoire et que cela avait l’air passionnant. C’est d’ailleurs pour ça qu’elle m’en avait parlé : parce que l’ouvrage parlait d’ancêtres.
J’ai. Donc. Ouvert. Le. Livre.
Et j’ai été happée. Tout de suite. Une écriture agréable, fluide, j’avais envie de tourner les pages, de connaître la suite de l’histoire de cette famille vagabonde.
Par précaution, je le lis en journée, moi qui ne lis jamais la journée, malgré le désir que j’ai de ne pas le reposer. Malgré cela, le soir, le matin quand j’ouvre les yeux, et même la nuit lors de mes réveils intempestifs, des images s’invitent dans mon cerveau, des images qui me vrillent la poitrine.
Comment est-ce possible ?
Comment de telles choses sont-elles possibles ?