Va doucemint !
Contrairement aux apparences, ce que vous voyez sur l'image, ce n'est pas un homme. C'est moi, comme on peut le vérifier à ma bobine super déprimée. Je loge non pas dans une chambre particulière, mais chez moi. Et je ne fume plus.
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Je n'arrive pas à croire que ça fait trois mois que je suis tombée. Trois mois que mon quotidien est complètement chamboulé.
En fait, ce n'est pas tant le chamboulement que de devoir accepter de tout revoir à la baisse. Marcher, oui, mais à tout petits pas. Lentement.
Mes nouveaux circuits de marche sont simples : je suis les bancs.
Le plus difficile pour moi, c'est de devoir m'arrêter. Je suis du genre à vouloir avoir fini avant même d'avoir commencé. Alors imaginez ma joie puisque je suis obligée de cesser ce que je fais sans arrêt pour aller allonger mes jambes ! Enfin, c'est ce que je suis censée faire, mais comme je ne le fais pas, j'ai régulièrement le pied droit en feu.
L'autre chose recommandée, c'est d'y aller doucement.
D'y aller doucement ? Purée ! ça fait trois mois que j'y vais doucement, trois mois que je me repose ! alors on peut dire que je suis très-très reposée !
Je pense souvent au conte de la petite sirène. Comme ça a dû être dur chaque fois qu'elle enlevait sa queue de poisson ! Troquer ses jolis mouvements de nageoires gracieux et aériens contre des petits pas souffreteux !
Si j'avais une queue de poisson je vous prie de croire qu'aucun homme ne me la ferait enlever !
D'ailleurs, merci à celles et à ceux qui m'ont injecté l'information à dose homéopathique. Il est clair qu'en mars je ne voulais surtout pas savoir que j'en avais pour un bout de temps (je me serais suicidée immédiatement en plongeant tête la première dans mon seau), mais depuis, j'ai eu le temps de me faire à l'idée, surtout quand j'ai enlevé la botte : contrairement à ce que j'avais imaginé, je n'ai absolument pas pu sauter de joie, et encore moins gambader !
Ceci étant, le problème, c'est plutôt la jambe. Celle qui a fait tout le boulot pendant que l'autre la narguait, allongée sur le lit avec sa botte. Il aurait fallu que vous les entendiez toutes les deux le soir au fond des bois dès que j'avais le dos tourné.
C'est pour ça que je suis allée passer une radio. À cause de la jambe.
Il s'est avéré que ce sont les hanches : mes hanches sont en très mauvais état. Ça alors ! Mes jolies petites hanches, si mignonnes et avenantes ! Quelle traîtrise !
À quoi ça sert que je vous aie emmenées à la piscine pendant des années ?
Les hanches, c'est comme les enfants : des ingrats !
(Imaginez maintenant mes nouvelles séances de kiné : pour les chevilles, j'avais le droit de sautiller partout, alors que pour le genou, je dois rester tranquille. Me reposer. Je suis entourée de gens qui veulent que je me repose, au secours !
La kiné passe la tête dans le box où elle m'a ordonné de me détendre, elle me demande : "Qu'est-ce que vous faites assise ? Allongez-vous !"
Cinq minutes plus tard : "Qu'est-ce que l'oreiller fait sous vos fesses ?" (moi, avec une parfaite mauvaise foi)
"C'est pas moi, il a glissé tout seul !")
Je ne suis qu'une pauvre chose martyrisée..
Néanmoins un moment de réflexion me décida à attendre la fin de l'aventure.