Le ticket coûte cher
S Y L V I E
J'ai connu une Sylvie il y a quelques années. Une écorchée vive, forte d'apparence mais toute friable en réalité.
C'est cette Sylvie-là que je vois lorsque je pense à notre Sylvie-Baladine. Je vois son charisme, son intelligence, sa volonté, je vois le rayonnement qui émanait de sa personne. Elle avait du charme, Sylvie, beaucoup de charme, avec un "plus" inné qui s'appelle la classe.
Son regard, d'abord : attentif, perçant, bienveillant.
Son attitude ensuite, jamais complètement immobile, toujours un pied ou une main qui bouge, même lorsque le visage est impassible. Elle aimait les couleurs vives, les tissus chatoyants, les robes chamarrées, les laines qui accentuaient son allure féline. Elle portait des bijoux et des parures étranges, baroques, des attrape-rêves. Ai-je toujours le collier qu'elle m'avait confectionné ?
Dans Sylvie il y a Vie, une vie simple et sans superficialité. C'est comme ça que j'imagine la vie de Sylvie. Je la vois d'autant moins superficielle que, comme la femme que j'ai connue, elle déteste toute situation de dépendance, que ce soit dans le domaine affectif ou de quelque domaine que ce soit, d’ailleurs. Elle a horreur de la foule, du snobisme, des faux-semblants, préfère sortir des sentiers battus, agir à contretemps, à contre-style, à contre-courant.
Son esprit de contradiction, voire de défi, doit rendre parfois difficile sa relation avec les autres, surtout qu’au lieu de ponctuer de réverbères le chemin compliqué qui mène à elle (et à son point faible : son extrême sensibilité), Sylvie semble rester dans une pénombre trompeuse parsemée de pièges : elle veut être sûre que la personne qui vient à elle est sincère.
Oui, ce qu’elle veut avant tout, Sylvie, c’est être aimée telle qu’elle est.
Seulement voilà : elle ignore les concessions et ne facilite les choses à personne.
Elle ne réclame pourtant pas la lune, tout de même ! Juste une franchise totale, absolue, qu’il ne serait pas bon de trahir, car Sylvie est rancunière comme un éléphant ne s'attarde pas sur ce qui n'en vaut pas la peine.
Ceci dit, amoureuse, elle plonge dans la fidélité au premier battement de cils : elle aime en grandes ondes stéréo, pas vrai ?
Sa réserve naturelle qui peut passer pour de la froideur devient alors averse tiède de printemps puis orage écarlate d’été.
Sylvie, c'est une passionnée. Elle veut tout.
Mais le vent de plénitude qui souffle alors peut se transformer en tempête si elle est déçue. Pourtant, en grande dame qu’elle est, elle encaisse beaucoup, sans rien laisser paraître, jusqu’au jour où les limites sont dépassées.
Et là, le ticket coûte cher..
Très, très cher ..
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