Dans mes yeux
Une température respirable, enfin !
Reprendre avec plaisir le chemin des champs. Laisser le vent balayer les jambes d’un geste tendre, emporter la casquette .. pas résolu le problème du chapeau qui s’envole.
Les maïs ont chaud, ils sont tout secs.
Je me demande pourquoi ils ne sont pas encore coupés. Un paysan au cœur tendre ?
Ne pas séparer les amants tendrement enlacés ?
Poursuivre l’histoire de Julie, mon ancêtre, replonger avec délectation dans les verbes conjugués au passé.
Avoir la confirmation de tout ce que je sentais, depuis si jeune, depuis toujours. En être soufflée.
Chercher Élisa, la fille de Julie, dans les yeux d’une des miennes.
Dans mes yeux ..
Tisser des mots par petites phrases, pour que leurs silhouettes floues ne disparaissent jamais.
Ne plus pouvoir lire. Prendre un ouvrage et le poser.
En prendre un autre et le laisser.
Rêver à des romans qu’on n’aurait plus envie de lâcher.
Copier sur l’ordi des diapos de mes parents.
M’attendrir sur la peau dorée de Maman, le sourire de mon père.
Oublier la nuit. Mais pas les soleils.
M’ennuyer. Un peu.
Regarder sourdre le bleu du ciel.
Observer, sous la caresse du soleil, fleurir les jardins suspendus au-dessus de ma tête.
Savourer.