Exercice d'écriture du lundi du mercredi.
Un jour, je me languissais au coin du feu (oui, parce que c’est bien joli que ma sœur m'eût fabriqué un plateau pour mon thé et une table pour poser le plateau, mais croyez-vous qu’elle aurait pris le temps de me tricoter quelque chose ? Que couic !).
Donc, je traînais mon âme en peine quand mon regard aussi innocent qu’un moinillon (le petit du moineau) se posa sur une commode qui me venait d'elle.
Alors que je vous explique : c’est une commode, genre, normal pour une commode, avec quatre tiroirs. Mais cette commode a une particularité : elle est rose. Pas rose d’origine, non-non ! Elle est rose REPEINTE.
En effet, en des temps anciens ma sœur a eu, comme qui dirait, une attaque de rosite aigüe. Elle avait donc repeint en rose cette commode (qui m’échût lors d’un de ses multiples déménagements), mais aussi tout ce qui lui tombait sous la main (autant dire la quasi-totalité de son mobilier). Que s’était-il passé? Avait-elle reçu par erreur un stock de pots de peinture rose fluo ? Avait-elle gagné à un jeu "Comment voir la vie en rose" ? Toujours est-il que tout était rose chez elle, y compris sa (première) voiture, une Duduche qui passait d’autant moins inaperçue que, comme ma frangine, elle en était aux balbutiements de la conduite automobile. Si bien qu'un soir où nous avions décidé de sortir à Paris, ma soeur et sa Duche rose bonbon avaient pris la place de la Concorde à contre-sens. Ce qui n’avait pas manqué de surprendre les automobilistes à qui Brie faisait de grands sourires joyeux en réponse à leurs petits signes qu’elle croyait amicaux (et qui en réalité, tentaient de lui faire comprendre qu’elle était bonne pour une cession de rattrapage de permis)...
NB Chaque fois que je narre cette anecdote, ma frangine s’insurge. C'était pas la place de la Concorde, qu’elle blatère, mais la place de la République !
Mais franchement, peut-on faire confiance à sa mémoire, avec tout ce qu’elle avait dans le sang ?