Dans les flots tourbillonnants
Bonjour à vous!
dernier épisode de l'histoire de Gránia et Diarmuid (qui a dit OUF ?)
Bonne journée à tous!
.... Pour fêter cette réconciliation, Gránia et Diarmuid invitèrent Finn et Cormac à un de ces banquets dont les Celtes avaient le secret. La fille de Cormac proposa aux trois hommes, afin de sceller leur amitié retrouvée, d’aller chasser ensemble.
C’est ainsi qu’une chasse fut organisée près de Ben Bulben, une gigantesque montagne battue par les vents, vêtue de roches et d’herbe d’un vert éclatant, se dressant majestueusement au-dessus du comté de Sligo et offrant une vue imprenable sur l’océan qui ne cessait de sculpter la côte avec ses vagues. C’est dans ce décor à couper le souffle que surgit le sanglier de notre histoire, et au sujet duquel je suis obligée, pour une meilleure compréhension, de mettre sur pause pour faire une antépénultième parenthèse.
(Le sanglier de cette chasse a ceci de particulier qu’il est la réincarnation du demi-frère adultérin de Diarmuid ; en effet, leur mère ayant trompé Oengus, elle avait eu un deuxième garçon que l’Apollon irlandais avait tué. Mais un druide qui passait par là avait fait renaître le nourrisson mort dans un sanglier sauvage, avec pour geis de tuer Diarmuid quand l’heure de la vengeance serait venue) (Est-ce qu’on raconte cette histoire aux petits Irlandais ? Je m’interroge. Comme je m’interroge sur la douceur des rêves que font nos enfants après qu’on leur ait narré l’histoire de Blanche-Neige et de sa marâtre qui veut lui arracher le cœur ou du Petit Poucet et de l’ogre coupeur de tête...)
Bien. Revenons à nos moutons.
Le frère sous forme de sanglier réapparut donc sur terre pour tuer son aîné qu’il jalousait. Dès le début de la bataille, les chiens s'enfuirent à toutes pattes, terrifiés (c’était de lointains ancêtres de Rantanplan), tandis que les pierres de la fronde de Diarmuid rataient la tête de la bête qui chargeait, que son épée se brisait en deux sur sa couenne et qu’il se retrouvait en deux coups de cuillères à pot sur le sol, perdant tout son sang.
Quel suspense, n’est-il pas ?
Diarmuid, à moitié dans les pommes, supplia Finn de lui apporter un peu d’eau (oui parce que justement, un des geis de Finn était de pouvoir ramener à la vie toute personne à qui il apporterait de l’eau). Par trois fois, le vieux guerrier mit de l’eau du ruisseau dans ses mains jointes en forme de vasque... Et par trois fois, il écarta les doigts pour laisser s’échapper l’eau à quelques centimètres du visage de Diarmuid. Cruel, isn’t it ?
Au quatrième voyage de flotte, fin du suspense, Diarmuid était passé de vie à trépas sans avoir pu revoir Gránia, la mère de sa nombreuse progéniture.
Oengus emmena le corps sans vie de son fils chéri près du fleuve Bóinne où le défunt rejoignit les Tuatha de Dana, c’est-à-dire ceux qui ont quitté le monde visible.
Les guerriers témoins de la vilenie racontèrent partout que Finn s’était conduit comme un bâtard, le comportement déshonorant de leur chef jusque-là admiré. Pour retrouver leur estime, Finn décida de traverser la rivière Bóinne d’un seul bond afin de montrer sa bravoure. Regrettable décision puisqu’il ne s’agissait pas de la Mer Rouge : le vieux chef disparut englouti dans les flots tourbillonnants ...
FIN
Voilà. Je vous ai tout bien raconté l’histoire d’amour de Gránia et Diarmuid telle qu’elle nous est parvenue au travers des siècles. Mais si je puis me permettre de donner mon avis, je trouve la fin particulièrement nulle.
1) Le beau mec (qui aurait pu encore servir) est bêtement mort de soif.
2) L’héroïne se retrouve avec un tas de marmots qu’elle va devoir élever toute seule sans même l’aide du vieux beau qui a trouvé le moyen d’aller se noyer.
À moins qu’elle se pacse avec la veuve de Finn ?
Ah bah non, suis-je bête, c'est sa sœur !
Encore que. J'ai vécu à plusieurs reprises avec ma soeur, on se marrait bien...