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Un peu de douceur ..

12 décembre 2017

Un seul tout de diverses parties

un seul tout 1

Dire que j’ai été surprise qu’aux aurores hier quelqu’un frappa à la porte serait exagéré. Ma sœur Brie m’avait prévenue qu’elle m’avait expédié quelque chose, ce qui fait que je n’ai eu aucun mal à briller par une sorte de préscience en annonçant à l’entourage, au nombre de deux de mes petits-fils, qu’au bout des doigts qui toctocquaient à la porte se tenait le facteur. Ceci dit, le facteur, on l’a à peine vu, dissimulé qu’il était derrière le volumineux paquet scotché par ma sœur comme si sa vie en dépendait. Quant au contenu du colis, pas de surprise : un des derniers envois étant un bureau/tabouret pour mon petit-fils number two, quoi de plus attendu que le dernier en réclamât autant ? Avec une difficulté supplémentaire, tant qu'à faire (un casier sous le bureau) !! Mais vous savez maintenant qu’à ma sœur (secrétaire de direction, à la base), rien d'impossible. Or donc, dans le colis, un joli tabouret couleur poussin, humant bon comme le précédent la menthe du jardin sororal.

 un seul tout 2

Mais pas que. La vie réserve tant de mystère. Il y avait une surprise, qui surgit devant mes yeux ébaubis et mon âme tout autant : une robe ! Que, comme vous supputez immédiatement, je me suis précipitée pour l’essayer. Enfin, essayer, c’est vite dit. Je suis restée coincée au milieu, la tête aussi rouge que la robe.

Alors mes amis, je vous le demande : à une pauvre femme au bout du rouleau, fragilisée par la désertion absolue de son humour suite à des trucs dans sa vie (vous savez, les trucs qui vous rendent plus forts quand ils ne vous tuent pas), auriez-vous l’idée de lui balancer une vérité sous forme de robe qui lui immole l’ego ? N’eût-on pas dû lui laisser ses illusions de nana super marrante bien qu’elle ne le sachât pas quand elle l’était encore ? N’eût-ce pas été là le vrai amour de la prochaine ? La vraie compassion qu’on doit avoir pour l’autre (surtout quand c'est sa sœur ?). C’est ça la tige en empathie qui penche vers celle qu’on chérit ! Et fi de la dictature du réel quand votre sœur est à terre !

Mais fi de ce fait. Ma soeur ne cherchait pas à mal. Comme tout le monde elle me voit encore comme celle que j’ai été longtemps, si fine, si drôle, si douée en informatique que tout le monde faisait des détours par Paris pour me voir.

C’est pourquoi j’ai quand même cherché une idée pour la remercier. Parce que je ne sais vous, mais moi, le geste charitable d’un cœur tendu vers un autre comme le bambou qui vient de naître, il faut que ce soit réciproque sinon on part sur du bancal.

Et le bancal, ça nuit.

Voire, ça fuit.

Or donc, virevoltant de-ci delà sur les blogs de bricolage, j’ai cueilli un truc dont elle se sert sans même savoir ce que c’est, si ça tombe : le tenon-mortaise.

Ah, le tenon-mortaise !!! C’est autre chose que le chevron de douglas, je vous prie de croire ! Déjà, vous sentez comme il fond en bouche ? Comme il est chaud, comme il est doux, comme il est fruité ?

Tenon et mortaise sont comme .. comment pourrions-nous dire ? Comme un homme et une femme au commencement du monde. Le tenon, ce vif mâle à la partie saillante prête à bondir, est prévu pour se lover dans la mortaise rouge de confusion. Seulement voilà. Vous voulez que tout ça tienne et que ça résiste au temps. Vous avez bien raison. C’est pour ça qu’il faut que votre tenon corresponde aux mesures de la dame. Heu, de la mortaise, veux-je dire. Entre parenthèses, il vaut mieux un tenon trop gros qu’un trop étroit. Avec l’étroit vous ne pouvez rien faire. S’il est étroit, il est étroit. Un trop gros par contre, vous pouvez toujours le limer jusqu’à ce que ça rentre ! Il est important, que dis-je important, il est ESSENTIEL que la mesure de votre mortaise soit en parfaite adéquation avec le tenon. Le seul truc, c’est qu’il ne faut pas être pressé. Si vous avez envie que ce soit fini avant même d'avoir commencé, ce n'est même pas la peine ! Il faut y aller par petites touches, tout en douceur, glisser votre tenon dans la mortaise à petits coups discrets, histoire qu'elle se creuse sans s'en rendre compte. Eh oui, il faut de la patience pour que le résultat soit solide! Tenon et mortaise doivent s’emboîter sans forcer. Si la mortaise résiste, c’est foutu !!

Pour l'ouvrir avec délicatesse, une seule solution: limez votre tenon, cent fois sur le métier remettez votre ouvrage, car voyez-vous, le tenon-mortaise, c'est, comme disait Nico,

Se hâter lentement, et, sans perdre courage,
Polissez-le sans cesse et le repolissez :
Il faut que chaque chose y soit mise en son lieu ;
Que le début, la fin répondent au milieu ;
Que d'un art délicat les pièces assorties
N'y forment qu'un seul tout de diverses parties.

 

19 octobre 2012

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11 décembre 2017

Le coup de la panne

24 sept 2015 pet pet (2)

Sur une petite route de la Nièvre...

Des champs à perte de vue, et là, au milieu, vous voyez ce minuscule point noir ? Qu’est-ce donc ?

Eh bien c’est une petite voiture, vous savez, de celle que l’on dit "voiture sans permis". Au volant, la chérie de mon fils, Gazelle de son état vu que c’est le surnom que mon fils lui donne (c’est mignon non ?). Oui donc, Gazelle au volant de sa boîte à sardines, fière comme je ne sais quoi, tandis que Gazon (ben oui, elle est un peu féministe sur les bords la Gazelle, alors du coup mon fils elle l'appelle Gazon), Gazon, donc, se cramponne à la portière... Vous savez ce que c’est, les femmes au volant!! Quand bien même elles roulent à 30 40 à l’heure!

Ils viennent de faire les courses, la voiturette est blindée, elle a le Q qui traîne par terre... (Je parle de la voiture, hein!). Quand soudain, teuf, teuf, teuf.

Teuf.

(Gazon) T’as pas besoin de me faire le coup de la panne hein, on couche déjà ensemble !

(Gazelle) Mais i’va où lui? J’te fais pas le coup de la panne ! ON EST VRAIMENT EN PANNE !

(Gazon) Comment ça on est en panne ? Où ça on est en panne ? T’as vu la chaleur qu’i’fait ? Et toutes les glaces qu’on a achetées, elles vont fondre ! Arrête ta mytho, démarre !

(Gazelle, qui remet le contact) Je démarre!! Tu vois bien que ça marche pas !

(Gazon, qui s’énerve) File-moi la clé !!!! Tu tournes dans le bon sens, au moins ?

(Gazelle) C’est ça oui, genre tu sais conduire toi maintenant ! Allez descends !

(Gazon) Descends?? Où tu vois que je descends ?

(Gazelle) Eh!!!! Tu crois quand même pas que c'est moi qui vais chercher un garage avec la chaleur qu'i'fait!! T'as vu où on est????

 

Des champs à perte de vue, et là, au milieu, vous voyez ce minuscule point noir ?

Serait-ce mon fils, une batterie de voiture dans les mains, perdu au milieu de nulle part sous un soleil de fou, qui grommelle "Mais que diable suis-je allé faire dans cette galère!!??!"

4 juillet 2015

8 décembre 2017

Pré-scriptum

Bonjour à vous,

je me permets de vous rappeler que je suis en train de faire un "calendrier de l'Avent blogguesque". Cette illumination merveilleuse m'est venue alors que toute inspiration m'a désertée, c'est la raison pour laquelle je vous raconte de vieilles anecdotes...

Merci à toi, Andiam', tu m'as inspiré sans le vouloir l'idée du post du jour!! En même temps, si je commence à vous raconter toutes mes histoires de gadin, on est tranquilles jusqu'à Noël de l'an prochain!!! rire

Bonne journée à vous, et bonne lecture!

20150603_160517

6 décembre 2017

Ma première fois

C’était en Yougoslavie, puisque quand j’avais dix-sept ans cette partie du monde s’appelait encore ainsi. Il y avait tout ce qu’il faut : le ciel infiniment bleu, le soleil infiniment chaud, la plage infiniment douce, la mer infiniment pleine de mazout (enfin ce n’est pas grave ce n’est pas dans le mazout que ça s’passe).

Bien entendu, il y avait eu quelques petits exercices pour me mettre en condition, sur le sable des déclarations enflammées, en tout cas c’est ce que je me plaisais à imaginer vu que je ne comprends pas le yougoslave. Il y a un mot qui revenait souvent, c’est cepalovici, ça veut dire brochette je crois mais j’espère que je me trompe.

Oui donc, qu’est-ce qu’il m’a fait comme plan celui-là : un air tout malheureux, il avait une de ces façons de plisser les yeux pour me mener où il voulait avec la pointe de son regard.. Il faut dire que c’était l’homme le plus beau que j’eusse jamais rencontré (si si, il méritait largement l’imparfait du subjonctif!).

MIAM. Mon petit cœur faisait Boumboum.

Mon Yougoslave s’appelait Jozsef. Ce n’est pas terrible comme nom, mais on ne peut pas toujours choisir (même si certains prétendent que si).

À vrai dire, j’étais très amoureuse.

Mais pas de lui.

L’autre (celui qui me plaisait) ne voulait pas de moi. Enfin si, il aurait bien voulu, c’est mon père qui ne voulait pas. De toutes façons celui qui me plaisait je ne l’avais pas sous la main, il était resté en France. Alors quitte à l’attendre, autant appréhender l’attente de façon ludique.

Bref. Pour vous expliquer mon état d’âme, j’ai fini par suivre Jozsef par dépit. Ce n’est pas une mise en condition faramineuse mais bon. Donc, il m’a emmenée très gentiment dans un petit coin isolé, abrité sous des pins, ça sentait bon, le sable était doux, etc, tout ce que j’ai déjà décrit plus haut.

Il m’a dit :"Comme j’ai envie de toi !" enfin, d’après ce que j’ai pu comprendre dans le laser de ses yeux.

La seconde d’après, j’étais toute nue.

La seconde d’après, il m’a dit "Comme tu es belle !" (toujours ma traduction approximative) (de toutes façons vous avez déjà essayé de répéter du yougoslave, vous ???)

La seconde d’après, il m’a écarté les cuisses.

La seconde d’après, il s’est mis à me laper consciencieusement de la hanche gauche jusqu’au pied gauche. Calamité. Qu’est-ce qu’il fait ? Ne devrait-il pas plutôt rentrer dans le vif du sujet ? Mais non, il s’acharne, trop content d’avoir trouvé un point sensible, et même deux, puisque j’ai deux jambes. Et toujours à me dire des mots doux auxquels je ne comprends rien. Et pourtant je vous prie de croire que son cinquième membre était en état d’éveil avancé. Mais combien de temps ça va durer, ce manège??? Si c’est ça les préliminaires, moi je ne prélimine plus jamais !

Puis d’un coup le voilà qui me pénètre. J’avais imaginé les cieux s’ouvrir, dans ma tête monter un hymne genre "la Marseillaise", ben au lieu de ça s‘impose à moi une phrase, "C’est à cette heure-ci que tu rentres ?", entraînant aussitôt un fou rire d’autant plus incontrôlable qu’il aurait été inopportun qu’il éclate. Je m’écrase les mains sur la bouche, pendant que Jozsef s’agite en hurlant qu’il m’aime. Ça j’en suis sûre, en yougoslave c’est volipte, j’ai appris très jeune comment on dit "je t’aime" dans toutes les langues, je me disais que ça peut toujours servir. La preuve.

La seconde d’après, il s’est écroulé sur moi en soufflant comme un âne atteint d‘emphysème.

Alors là, question : c’est fini ou c’est l’entracte ? Purée il ne bouge plus. Il a donc bien fallu que je me rende à l’évidence : c’était fini.

La première leçon a donc été rude, mais en fin de compte, c’est ce qui m’a donné envie de voir chez d’autres hommes s’il y avait plus à en apprendre.

Donc, Jozsef, je te dis: M E R C I !

16 janvier 2007

1974 8-3 n°9

Et vous, dites-moi?

Votre première fois?

 

5 décembre 2017

Les yeux plein d'extase

Je me suis intéressée toute petite à la seule chose qui vaille la peine en ce bas monde, en tout cas à mon sens : l’amour. Et plus précisément, l’amour entre un garçon et une fille, parce que j‘avais cru comprendre qu’on pouvait faire ensemble des trucs super chouettes qui nous assuraient le bonheur pour toute la vie, comme se marier et avoir beaucoup d’enfants (enfin, surtout, les faire).

Tout naturellement, je me suis d’abord tournée vers ma maman pour avoir de plus amples précisions.

C’est comme ça que j’ai appris que l’amour, c’est beau et pur. Tellement pur que quand Papa voulait lui prouver le sien, Maman esquivait (en tout cas au début. Je ne savais pas encore que c‘est une stratégie féminine, ah ! ah !) oui donc chaque fois que Maman le repoussait, Papa rentrait chez ses parents super contrarié et jouait du piano avec de grands gestes désordonnés si bien que toutes les touches volaient en éclat. Ce qui, il faut bien le reconnaître, ne mettait pas ma grand-mère dans les meilleures dispositions possibles au sujet de celle qui deviendrait un jour sa bru : qui pouvait bien mettre son fils habituellement si calme et si docile dans un état pareil ?? Sans compter que les rendez-vous de mes parents finissaient par lui coûter cher en touches de piano.

Or, donc, disait Maman, l’amour c’est bôô et pûûr.

"J’avais plein de copains", disait encore Maman, "j’étais un vrai garçon manqué, je n’me suis jamais entendue avec les filles. Les filles, beurk !! c’est faux-jeton et compagnie !! Mes copains, je partais camper avec !" (Chouette! me disais-je, on va rentrer dans le vif du sujet !) "Ton père ça le rendait fou !", continuait Maman, "Mais bon, on cam-pait, hein ! Je couchais pas !!" (Oh non !! FLÛTE!!)

- Ton père, ça a été le seul ! (Ah, tout de même!! Et alors ??)

- Et alors quoi ? Ben j'me suis retrouvée avec toi !

Quatre lettres. Pas mieux : BIDE.

Bon, me suis-je dit la mort dans l’âme. Il va falloir chercher ailleurs.

Il s’appelait Jean-Paul. En plus j'me disais que c’était forcément un bon filon parce que ses parents avaient cinq enfants. C’est dire s’ils devaient connaître le mode d’emploi ! Las !! Jean-Paul était super timide. Pourtant, il y avait eu des épisodes d’investigation très prometteurs dans les caves de l’immeuble où nous habitions, mais ils n’ont jamais abouti à ce qu’il était censé m’enseigner pour la bonne raison qu’il devait chercher lui-même ce que j’espérais qu’il m’apprenne.. (Comme quoi, hein ! Il ne faut jamais se fier à un garçon à qui on est obligée d'apprendre à faire du patin à roulettes !)(Jean-Paul, pitié si par extraordinaire tu tombes sur ce blog : JE PLAISANTE !)

Alors sinon, il y a eu Dominique. Le problème c’est qu’il était très grand (ou alors c’est moi qui étais très petite, c‘est selon)(en âge, veux-je dire !). En plus, Dominique ne jurait que par le cochon. Le jeu du "cochon qui rit", vous connaissez ? Il devait se dire que c’était bien le seul truc potable qu’il pouvait faire avec une minote comme moi.

Or donc, je vous laisse imaginer la scène : la moi petite, assise par terre, en face d’un Dominique super concentré sur son (-« (« ç_è_èàçç-(-ç( de purée de jeu de cochon.

Je l’observais du coin de l’œil, mon Dominique au corps de braise, - oui, je sais, j’étais précoce - en train de taper ses viriles cuisses chaque fois qu’il jetait un 6 aux dés. On ne peut pas m’enlever que j’ai toujours su très jeune ce que je voulais (même quand je n’arrive pas à l'avoir, mais c‘est une autre histoire). Et puis comme disait ma grand-mère, "Si tu décides pas qu’un homme est un homme, n’espère pas t'en servir un jour".

Or donc, j'observais mon Dominique dans un but totalement désintéressé, seulement voilà, j’avais beau mettre et remettre le contact à coups d’œillades appuyées qui ont largement fait leurs preuves depuis, tout ce que j’ai réussi à allumer c’est mes nerfs chaque fois qu’il s’esclaffait en vissant une queue à son cochon.

Finalement, c’est mon cousin.. Pas celui que je rêvais d’épouser, mais son frère, l’aîné de la cousinade. Un espèce de grand ténébreux tout timide, taciturne et solitaire, toujours seul dans son coin. C’était le seul de mes cousins avec qui je n’avais pas tellement de relations rapport aux traits de caractère que je viens de mentionner. Or, à l’époque où il a fait son service militaire, on s’est mis à s’écrire assidûment, moi parce que j’ai toujours aimé ça, lui parce qu’il s’ennuyait ferme. Du coup, quand il avait des perms, il venait me chercher - normalement je n'avais pas le droit de sortir, mais là, c'était différent, mon père avait toute confiance, puisque c'était avec mon cousin ..

C’est comme ça qu’un jour, il m’a emmenée aux Vingt-Quatre Heures du Mans. On avait dormi chez un pote à lui, avec tout un tas d’autres potes à lui, tous plus vieux que moi, évidemment, puisqu’ils avaient l’âge de mon cousin. Le soir, ils discutaient sans accorder la moindre attention à l’insignifiante gamine que j’étais pour eux. Et bien sûr ils parlaient des filles.. et de tout ce qu’on peut leur faire avec un brin d’imagination ..

Et voilà comment j'ai su.

Bon, le truc, c’est qu’à les entendre j’ai cru longtemps que le .. enfin, le .. le "machin" des garçons était comme qui dirait, téléguidé, qu’il trouvait le chemin tout seul, et qu’en plus, ça faisait direct crier et se tordre les filles de plaisir, qu‘elles en mouraient de volupté avec les yeux plein d’extase, si bien que j’ai été un peu surprise lorsque pour moi la chose fut venue..

Mais ceci est une autre histoire ..*

 

femme

 

* Si vous voulez que je vous la raconte, dites-le moi en commentaire! content1 (2)

 

 

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4 décembre 2017

Chez le dentiste

Surprise : ce n’est pas la même assistante dentaire que d’habitude. Et non seulement ce n’est pas la même, mais c’est une que je connais bien vu qu’on a habité longtemps dans le même coin.. On commence donc par se taper une petite causette, on se donne des nouvelles de nos fils. Elle me sert l’apéro comme elle dit (le gobelet que tous les dentistes proposent quels que soient les soins, avec juste de l’eau).

La dentiste arrive sur ces entrefaites et demande si elle nous dérange ? C’est qu’elle a une anesthésie à me faire, elle ! Pf, quelle rabat-oij! Je ne sais pas si je vais la garder dans mes relations, celle-ci.. Surtout que, je ne sais pas vous, mais moi les piqûres, j’aime pas ! Et les piqûres d’anesthésie dans la gencive, encore moins que pas ! J’essaie donc de l’amadouer, mais rien n’y fait. Elle arrive avec sa grosse seringue, et le pire de tout, c’est qu’elle commente.

(la dentiste) Alors là voyez-vous, j’enfonce bien pour que ce soit parfaitement insensibilisé..

(moi) Hhhhh..

(la dentiste) Allez, encore un p’tit coup ici !

(moi) Rrrrrhhh..

(la dentiste) Ah oui, je sais, dans la gencive c’est très très sensible ..

(moi) Rrrrrrrrhhhh..

(la dentiste) Eh hop ! Un dernier pour la route !

(moi) Rrrrrrhhhhhhhh..

Bon. L’anesthésie est faite.

(la dentiste) Bien. Maintenant vous vous reposez. Pourquoi vous êtes tendue comme ça aujourd’hui ? D‘habitude vous êtes pas comme ça ?

Pourquoi j'ai choisi cette dentiste, déjà? Ah oui: son humour!!

(la dentiste) Vous voulez de la lecture ?

(moi) Vous auriez pas du thé plutôt ?

Ben non, pas de thé.. L’assistante vaque. La dentiste surfe.

Cinq minutes s’écoulent..

(moi) C’est normal que je ne me sens pas du tout ankylosée ?

(la dentiste) Absolument. C’est une toute nouvelle anesthésie composée uniquement avec des plantes. Il n’y a pratiquement pas d’effets secondaires parce qu’elle est toute douce. Vous voyez on n’a plus la bouche déformée comme avec les anciennes anesthésies. D'ailleurs je la teste sur vous.

(moi) Oh ! Joie !

(la dentiste) C’est pour ça, dites-moi bien comment vous vous sentez ?

(moi) Oh bah j’me sens de rentrer chez moi là tout de suite ?

(la dentiste) Ah !Ah ! Toujours le mot pour rire ! Je vous reconnais bien, là !

Quinze minutes..

Je compte les carreaux au plafond, de toutes façons il n’y a rien d’autre à faire, et puis j’avoue que je commence à somnoler sérieux. Je me demande si c’est déjà arrivé qu’une de ses patientes s’endorme pendant qu’elle lui arrache une dent ? Ce serait une première ! Quelle gloire pour son produit anesthésiant à bases de plantes douces ! Allez tiens, je vais piquer un p’tit roupillon..

RATÉ. La dentiste rapplique juste au moment où je commençais à fermer les yeux ! On ne peut jamais être tranquille, c’est insensé cette histoire !

(la dentiste) Bon je teste ! Je vais vous donner quelques coups vous me dites si vous sentez quelque chose ?

(moi, la bouche grande ouverte) Hhhhh !

(la dentiste, à grand renfort de BAMBAMBAM !) J’vous fais mal ??

(moi, la bouche grande ouverte) Hhhhh !!

(la dentiste) Parfait. On y va. Je prends ma pince.

(moi, la bouche grande ouverte) HHHH !

(l’assistante, à la dentiste) Vous croyez que cette pince est assez solide ? (puis se tournant vers moi) Vous comprenez, avant, j’étais coiffeuse, alors j’ai pas l’habitude !

(moi, la bouche grande ouverte) HHHH ?

(la dentiste) Bon ! On va y aller en plusieurs fois, elle est grosse !

(l’assistante, à moi) La dent, pas vous ! Ah !Ah !

(moi, la bouche grande ouverte) HHH ?!

CRRRRRRR CRRRRRRRRRRRRR !!

(l’assistante, me hurlant dans l’oreille) Ça fait du bruit hein ??? C’est horrible hein ??? Ça fait pas mal, mais qu’est-ce que ça fait comme bruit !!!

(la dentiste) Et d’un !!!!!

(l’assistante, à la dentiste) Au fait vous êtes sûre que c’est la bonne ?

(la dentiste) Arrêtez, j’ai un doute maintenant ..

(l’assistante, à la dentiste) Ça saigne beaucoup ! (puis se tournant vers moi) Vous comprenez, je débute, j’ai pas l’habitude ..

(la dentiste) Et de deux !

(l’assistante, à la dentiste) Le morceau qui reste il a l’air coton ! On va être obligées de le casser à coups de pioche ah !ah !ah ! Que je suis drôle !

CRRRRRRRR CRRRRRRR BAMBAMBAM !!

(la dentiste) Et voilà ! C’est fini ! Bon…. Je vous mets un coton hémostatique. Appuyez bien dessus !

(l’assistante, à moi) Oui, serrez bien le coton. Je reste à côté de vous ! Je vais vous faire la conversation, vous êtes contente ? Vous comprenez, j’ai l’habitude de parler aux gens, rapport à mon métier d’avant.. Coiffeuse… D'ailleurs c’est pour ça que la dentiste m’a choisie.. Le seul truc c’est qu’ici les gens peuvent pas me répondre ! Ils ont tout le temps la bouche ouverte ! C’est bête, hein?

10

Ah bah ça, pour être bête, C'EST BÊTE!

22 octobre 2009

 

2 décembre 2017

Réconciliation

Ma grand-mère n’a pas toujours été une grand-mère. À quinze ans, c’était une pure blonde à la peau diaphane avec de grands yeux azur. Des yeux de myope. Ce sont les plus doux, m’a-t-on souvent dit. Surtout que ma Mamy était bien trop coquette pour accepter de poser sur son adorable petit nez les affreuses binocles de l’époque!

Quinze ans, donc. Et cet air que certains ados d’aujourd’hui arborent à grand renfort d’extasy, ma Mamy l’avait naturellement: regard rêveur, transparent, pailleté d’étoiles. Seulement voilà, ce beau petit bout de nana habitait la région parisienne, c’est-à-dire à plus de deux-cent kilomètres de son prince charmant.

Par chance, le destin s’en est mêlé. Des volontaires pour un atelier de cheminots, sis dans le Pas-de-Calais? Allez zou! Toute la famille, les parents, les sept enfants, les deux chiens, la tatie - veuve d’un Comte de Brunswick, s’il vous plaît - vient s’installer à deux pas du destin et de ma conception à venir.

Prenez maintenant le Don Juan du coin. Dix-sept ans, le cheveu noir, hérité d’une lointaine, mais noble, cousine basque, l’œil de braise, le menton fier, un je ne sais quoi d’altier dans le port de tête, dans l’allure. Le genre de celui qui a gagné le gros lot à la loterie génétique. Tous les attributs que l’on croyait morts avec Arthur et les Chevaliers de la Table Ronde, mon futur grand-père les a. Que dire encore ? Qu’il est loyal, franc et courageux, qu'en toutes circonstances il va droit au but. Un homme qui ne s’embarrasse pas de fioritures, et qui même s’amuse à surprendre, voire à choquer : vous aurez une petite idée de l’homme que fut mon grand-père. Impulsif, impatient, ses colères sont pourtant vite oubliées. Oui, mon grand-père est tout, sauf ennuyeux. Certes, ma grand-mère en fera les frais, car en amour, il aime POUR LA VIE, seulement voilà, il aime souvent ..

Voyons la suite.

Très simplement. Au cours d’un bal. Bien sûr, comme ma Mamy n’a pas encore 15 ans, son grand frère la chaperonne.. (si par extraordinaire, un jeune me lisait, je précise que ce verbe désuet n’a que peu de rapport avec le Chaperon Rouge). Il faut croire que des obligations l’ont appelé ailleurs, le grand frère, parce qu’aussi sec, mes futurs grands-parents se connaissent (au sens biblique, veux-je dire). Et se mettent à ne plus voyager que sur une mer de phéromones. C’est ma grand-mère, surtout, qui n’arrive plus à atterrir. Genre de petite nana à avoir avalé le résumé de Roméo et Juliette. Le bout de ses doigts, de son cœur, de son esprit, la moelle de ses os semblent complètement imprégnés de lui. Il est sa première et sa dernière pensée de la journée. Tu me manques, lui dit-elle avec des cœurs dans les yeux. Je meurs d’impatience de te voir. Quand est-ce qu’on se voit? Bientôt? N’importe quand! Est-ce que je t’ai déjà dit que tu me manques?

Et le grand frère, me direz-vous? Eh bien le grand frère, voyez-vous, s’est lui aussi trouvé une princesse. Alors pour la surveillance, il y a eu comme qui dirait du laisser-aller.. Si bien que ce qui devait arriver arriva, sous forme de menstruatum interruptus merdouilloum ...

Du jour au lendemain, les valises sous les yeux de ma Mamy ressemblent aux autoroutes qui ne sont pas encore construites dans le coin.

Maria, la mère de ma Mamy, est du genre pragmatique. Elle attrape sa blondinette par la main et va aussi sec exprimer ses revendications matrimoniales aux pieds d’Olympe, ma future arrière-grand-mère (j’avoue, rien que son nom fait frémir !!).

Olympe éclate de rire, dévoilant une quantité phénoménale de dents. Comme elle parlait chtimi, la traduction approximative donne ceci : "Min garchon est trop jeune pour se marier, il doit vivre sô vie! J’ai lôché min coq, fallô rintrer vos poules!"

Et elle conclut l’entretien par un sourire rectangulaire.

Ma petite Mamy s’effondre dans un torrent de larmes. Elles lui sortent par les yeux, par le nez, par les oreilles (si,si !). En quelques jours, sa petite vie proprette est transformée en un diagramme de Venn, avec des cercles et des flèches dans tous les sens.

Mais bon hein. Des milliers de femmes accouchent tous les jours, ça ne doit pas être si terrible que ça ! Une de ces choses dont on se fait tout un monde, mais dont on finit bien par en voir le bout (un peu comme la grosse lessive au lavoir dans l’eau glacée !).

Bien, bien. Ma Mamy s’y est donc collée. Surtout qu’au terme des neuf mois réglementaires (enfin, huit pour ce qui concerne son premier-né), il a bien fallu qu’elle s’y colle. C’est comme ça que mon papa est venu au monde, pas franchement, franchement désiré.

Du coup, enfant, il en a cultivé comme un ressentiment. Solitaire et studieux, il s’enfermait avec ses cahiers très bien tenus, ses stylos à encre de diverses couleurs, qu’il remplissait dans de petites bouteilles Waterman, ses petits soldats de plomb et ses livres écrit en vieil allemand (avec lesquels, plus tard, il m’a fait apprendre cette langue).

Mon père n’a jamais su parler ses sentiments, mais il parlait très bien le piano. Le piano était sa respiration, sa voix, son évasion. Il déroulait les touches du clavier comme la brodeuse les vingt-six lettres de l’alphabet au point de croix.

La colère, les genoux tremblants, la gorge sèche, et le piano devenait son exutoire, son punching-ball. Enfin il s’abandonnait, enfin il lâchait prise. Il se mettait à son piano et le piano venait à lui, comme une grâce tombée du ciel, qu’il ne cherchait pas, n’attendait pas, ne méritait pas, mais qui le surprenait toujours. Son piano était le rayon de soleil qui le consolait de ses colères, l’ami qui le touchait en plein cœur quand il était triste. Son seul ami à vrai dire..

Lorsque nous étions petits, mon père jouait du piano tous les dimanches. Et je ne peux plus en entendre sans frissonner..

 

1957-Nad 2 ans piano

le piano de mon père et moi

 11 mai 2007

1 décembre 2017

Calendrier de l'Avent

2010 13 aout 144

 

Bonjour à vous,

en ce premier jour de décembre, j'ai décidé de vous proposer un texte par jour en guise de "calendrier de l'Avent blogguesque". Ne cherchez pas, ça vient de sortir, enfin je crois!

Aussi, n'hésitez pas à me donner votre retour! Dites-moi si l'idée vous séduit et si vous aimez mes textes..

On commence par le commencement?

29 novembre 2017

Partir loin

Il y a eu un moment où je me suis dit que ce n’était plus possible. Je ne peux pas, comme ça, m’accrocher à ce qui n’est plus. Je ne peux pas espérer des autres qu’ils ne suivent pas le chemin qu’ils ont à suivre même si c’est un chemin où je reste sur le bord. Je ne peux pas vouloir, d’un claquement de doigts, me détacher sans souffrir de quelque chose à laquelle je suis attachée en souffrant.

Il y a eu un moment où je me suis dit : ça ne peut plus durer. Il faut que je bouge. Même si bouger, en l’occurrence, passe par "l’immobilité". L’immobilité de l’attente, la saveur de l’attente. L’immobilité de la respiration. L’immobilité de la position assise. Apprendre à m’asseoir : toute l’histoire de ma vie.

Mon cœur s'est fermé. À force d’avoir mal, il se ratatine, un peu comme quand j’étais gamine et que je mettais les bras par-dessus ma tête en attendant que les coups s’arrêtent.

Il y a toujours un moment où je parle de "ça". Est-ce inévitable ? Devrais-je réussir à n’en parler pas ?

Mon cœur est un cœur, sensible, fragile. Il se protège, il resserre ses petits bras sur lui et moi j’étouffe. Ça ne peut pas continuer.

C’est comme ça qu’un jour de mars je suis retournée au cours de yoga.

Il y a dix ans, j’ai arrêté parce que je n’arrivais pas à rester immobile. J’y retourne parce que je veux arriver à rester immobile. Je veux m’ancrer. Attendre sans anxiété. Trouver la paix, peut-être.

♡*·.¸¸.**.¸¸.·♡

 

Ouverture du cœur, la posture du cobra : je me débrouille assez bien.

 

Assise. Maintenant je tiens dix minutes, mais pas tout le temps, ça dépend de ce que j’ai dans la tête et de mes émotions. Je considère néanmoins que j’ai fait des progrès.

 

 

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J’ai toujours l’envie de partir loin. C’est une vieille, très vieille envie, que je n’ai jamais formulée autrement qu’ainsi : j’ai envie de partir loin.

Maintenant je me dis que ça me plairait de faire une de ces retraites à la mode, loin du bruit, loin des gens, dans le silence, seule avec moi.

Je me demande juste: ce désir, n'est-ce pas une fuite?

26 novembre 2017

Top piscine

Le samedi après-midi c'est piscine. "Piscine SUPER TOP", même, étant donné que le matin ont lieu les "bébés-nageurs" si bien que quand on arrive après, l'eau est encore CHAUDE... On a l'impression de s'immerger dans une baignoire géante!!! Mmmmmmmh....

Au début, les gens ne le savaient pas, mais moi comme une nouille, quand ils me disaient "Oh, comme l'eau est chaude!" je leur disais: "Ben oui, ya les bébés nageurs le samedi matin!". Bilan, maintenant ils viennent TOUS le samedi, pff!! Enfin, pas hier. Hier j'étais tran-quille. Merci le Black-Friday! enfin saturday!

Je vous mets quelques anciennes images [rappel: les photos sont interdites dans ma piscine depuis qu'elle a été rénovée! Heureusement, j'ai eu le temps d'en faire quelques bonnes centaines avant!]

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Ma fille en position du foetus

(j'adore cette photo, je la trouve très reposante)

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Mon autre fille en lotus

et même, voyez-vous, en lévitation:

regardez, elle ne touche pas le fond!

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Oh, j'avais encore des cheveux!

Vous voyez mes yeux de chinoise?

J'ai mes yeux de chinoise: 1) quand je ris 2) quand je pleure

3) quand je ris et que j'pleure!

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Bon dimanche à vous!

 

25 novembre 2017

Détox, bien-êtrox et partageox

 

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La Ste Catherine, il n’y a guère qu’à l’École Normale que je l’ai fêtée. J’y suis restée en internat pendant les trois ans qui précèdent le bacc, et avec les vingt et quelques filles de la classe nous étions comme une grande bande de copines qui vivaient ensemble vingt-quatre heures sur vingt-quatre (même si, inévitablement, des clans par affinité s’étaient formés). Toutes les occasions étaient bonnes pour danser, s’amuser : on fêtait tout ce qui est fêtable. Un bâtiment était même réservé à cet effet.

À l’époque aucun garçon n’avait le droit de pénétrer à l’intérieur de l’École, Mâdâme la Directrice y veillait ! C’est drôle de repenser à cela parce que ce n’est quand même pas si vieux.. Si ? 1971, 72, c’est vieux ?

C’est comme ça que la dernière année, une poignée des plus délurées faisaient le mur pour retrouver quelque Normalien, voire un non-Normalien (transgression extrême !).. Moi ? Je suivais. J’étais assez timide à l’époque, ce qui me plaisait c’était de sortir dans la nuit, de "franchir la barrière", faire du stop pour aller à Paris, rentrer au petit matin puis passer les cours à roupiller récupérer de ma nuit blanche, des étoiles plein la tête. Ça n’a pas été plus loin parce que, comme d’habitude, le garçon qui aurait pu me plaire est allé voir ailleurs si j’y étais.

Je vous raconte : un jour, par extraordinaire, une sortie avait été organisée entre les Normaliennes et les Normaliens, exception s’il en fut car notre directrice, comme dit précédemment, voyait en la mâlitude le diable personnifié. Le garçon que j'avais repéré, outre des cheveux longs qui déparait considérablement dans le décor, s’adonnait au fumage de pétards (je ne savais pas encore ce que c'était exactement, c'est juste que cela me semblait très exotique). On était censés ce jour-là faire un jeu de piste ou autre truc tout aussi passionnant, et je me rappelle que, rébellion suprême, on s'était assis tous les deux dans un coin de forêt, lui avec son regard comme une voûte céleste nocturne (il avait les yeux noirs) penchée vers le mien plein de curiosité. Ga-ga. Ses beaux cils battaient au-dessus de notre rencontre, comme lentement ondoyés par des esclaves.

A y est.

J’étais sous le charme.

Il me parla de Timothy Leary, et c’est de ce jour que je commençais à griffonner "Turn on, tune in, drop out" un peu partout sur mes cahiers, même si je n’en saisissais pas totalement le sens.

Puis le rabat-oij de prof nous était tombé dessus en prétendant qu’il nous cherchait depuis des heures, que ça allait nous coûter la sortie du week-end au lieu qu’on rentre dans nos home, mais ça y était, j’étais comme qui dirait transformée et la bave de crapaud du prof n’atteignait pas la juvénile colombe que j’étais encore. C’est à la suite de cette rencontre que j’avais lu le récit écrit par un journaliste au sujet d’une jeune droguée qui avait côtoyé Gabrielle Russier aux Baumettes. Dans la foulée j’avais aussi lu tout Gabrielle Russier et j’avais été toute étonnée de découvrir un monde où on pouvait aimer hors des chemins battus.

Pour fêter ça (ou pour faire comme mon beau Normalien ?)  j’avais décidé de modifier mon apparence. Vestimentaire, d’abord : j’avais troqué l'uniforme (jupe bleu-marine/chemisier blanc) contre le "bén patte d’éph" en bas desquels je cousais avec application, la langue dépliée jusque par terre, des en coton coloré (c’est la seule fois de ma vie où j’ai fait de la couture, faut pas pousser non plus!).

Capillaire ensuite : un jour de pétage de plombs comme ça ne m’arrive absolument jamais,  je m’étais coupé les cheveux rageusement à coups de ciseaux, cheveux que j’avais jusqu’alors très longs. Quand j’ai vu ma tête après, j’ai compris que c’était la pire idée que j’ai jamais eue, mais c’était trop tard, je ne ressemblais plus à rien (ça n'a pas changé depuis).

Mais bref, je digresse, comme d’hab.

Ma belle histoire d’amour est morte avant même d’avoir commencé, vu que le garçon s’est fait exclure de l’EN. Peut-être n’est-ce pas plus mal, non pas qu’il se soit fait exclure, mais que je n’aie pas eu d’aventure avec lui. Néanmoins, c’est à partir de ce moment que j’ai été attirée par les babs. Faut dire que le concept était super chouette : détox, bien-êtrox et partageox. Tout le monde mangeait ensemble au son de la cloche qui finissait de tintinnabuler pour que toute la clique se radine en prononçant des Om concentrés. Tout le monde s’aimait et aimait tout le monde (surtout les petits amis des autres). Il y avait même un Nirvanox de promis. Sauf que personne n’a eu le temps de le trouver, la communauté ayant splitté avant. Vous allez me dire, c’est facile de critiquer, t’étais même pas dedans. C’est vrai, je n’étais pas dedans. C’est pour ça que j’ai vu. J’ai vu qu’il n’y avait plus rien à voir, car sur la fin, faut bien le dire, la communauté brillait surtout par son absence de communautaires, Machin s’étant tiré avec Trucque enceinte de Bidule resté tout seul à mâcher son tofu.

De ce jour, j’ai continué longtemps à porter des robes à fleur et des sabots, mais j’ai laissé tomber toute velléité de partageox...

 

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C’est tout moi ça! Je démarre sur Ste Catherine et je finis sur l’amour à plusieurs. Pas étonnant si j’ai toujours eu de mauvaises notes en rédac !

 

 

 

25 novembre 2017

Du lait dans les veines

Spéciale dédicace à Vi revolte et à Cath

 

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En l’an 290 de notre ère, Constus, un puissant et noble seigneur d’Alexandrie en Égypte, fit à sa femme une petite fille au teint si clair et aux yeux si bleus qu’il la prénomma Catherine, ce qui en grec signifie "pure". Après quoi, épuisé par tant d’efforts, il mourut.

Catherine grandit en grâce et en beauté, car en effet elle était fort belle, et beaucoup de garçons voulaient la mettre dans leur lit, mais Catherine envoyait chacun de ses prétendants sur les roses, parce qu'elle, ce qu’elle voulait, c’était un homme qui les surpasserait tous en sagesse, richesse, noblesse, délicatesse, et surtout, en prouesses gentillesse. Seulement voilà, c'est vilain d’être trop gourmande, comme son avenir ne va pas tarder à le lui montrer.

La mère de Catherine, soucieuse d’avoir une fille aussi exigeante, l’envoie se faire gourmander par un saint ascète qui vit dans une grotte. Cet homme a converti la mère de Catherine au Christianisme alors que Catherine en est encore aux belles histoires racontées par les bardes, le culte des saisons, des orgies en plein air de la fécondité, des ancêtres et toutes ces sortes de choses.

Au cours de leur entretien ponctué de quelques thés sans sucre, le saint homme parle à Catherine de Celui dont la beauté surpasse celle du soleil et de la lune. "Il règne", lui dit-il, "sur toute la création et sa sagesse n’a pas de limites ! Il est le plus beau des hommes !"

"Chance !" se dit Catherine, "l’homme idéal n’est pas mort !".

Et lorsque, avant qu’elle parte, le saint homme lui remet une icône de Marie avec Jésus, Catherine se dépêche de rentrer chez elle et de prier Marie pour qu’Elle lui donne son fils pour époux. La sainte Mère de Dieu sort de ses gonds et lui tient à peu près ce langage : "Tu pries, j'en suis fort aise! Eh bien, patiente, maintenant !"

Catherine perplexe reprend le chemin de la grotte pour demander conseil au vieil ascète qui, aussi sec, la plonge dans un petit rû qui passait par là afin de la baptiser.

La nuit suivante, Jésus en personne se manifeste auprès de Catherine. Cette fois, il l’accepte comme fiancée, mais lui fait jurer de ne pas accepter d’autre époux sur terre (ce qu’elle n’avait de toutes façons pas l’intention de faire, tellement elle le trouve super beau et merveilleux (et superbeau, je l'ai dit?)).

Un jour, l’empereur Maximinus qui régnait alors au nom de Rome sur Alexandrie, organise une grande fête païenne à laquelle Catherine est conviée, puisqu’elle est, comme dit plus haut, de famille noble.

Lorsque Maximinus voit cette fille sublime, il manque en renverser son verre de vin au miel et se retrouve vite tout congestionné. Quand il retrouve la parole, c’est pour demander à Catherine si elle veut l'épouser. Bien entendu, elle qui a déjà le plus beau des maris refuse aussi sec.

L’empereur en prend ombrage, surtout que la belle vient de lui filer la te-hon de sa vie en tenant tête aux cinquante des plus grands savants de l’époque, démontant une à une toutes leurs belles théories philosophiques. Pour les punir d’avoir été aussi crétins, Maximinus les flanque tous au bûcher, ce qui égaye la fin de son banquet.

"Décidément", se dit-il, "on ne doit pas s’ennuyer avec cette fille !" et il lui demande encore une fois de l’épouser. Comme Catherine une nouvelle fois refuse, il la fait jeter dans un cachot avec interdiction de lui donner à manger. Elle s’en fiche pas mal vu que son mari, sous forme d’une colombe blanche, lui apporte chaque jour de quoi se sustenter, graines et autre ver de terre (ce qui lui permet de garder la ligne).

Faustina, impératrice de son état, fort curieuse de voir de plus près celle qui a tenu tête à son mari, décide de rendre une petite visite à la jeune fille. Au moment où elle pénètre dans le cachot, elle est éblouie par le visage resplendissant comme un soleil de Catherine. Le coeur de Faustina se brise en mille morceaux devant tant de splendeur et elle va crier grâce chez l’empereur son mari.

Las ! Le bougre a un caractère de cochon et en guise de réponse, il l'envoie se faire décapiter, après quoi il ordonne qu’on fasse subir à Catherine le supplice de la roue, joyeuseté qui consiste à faire rouler ladite roue garnie de pointes de fer sur le corps tendre de la jeune fille.

"Même pas mal !" s’exclame Catherine en faisant exploser la machine par toute la force qui est en elle.

Fort contrit, l’empereur lui fait couper la tête, et de la blessure, à la place de sang, du lait jaillit.

"Je l'ai échappé belle !", se dit Maximinus en se demandant quel genre de petits Maximachins lui aurait fait une fille ayant du lait qui lui coule dans les veines ..

 

22 novembre 2017

Ça n'arrive qu'à moi

Bien alors il faut que je vous dévoile une facette de moi que vous, les p'tits nouveaux, ne connaissez pas: il m'arrive toujours, TOUJOURS, des trucs hyper bizarres avec les PC. Est-ce une question de mauvaises ondes que j'émets? Je m'interroge. J'ai réalisé depuis peu que ça ne s'arrête pas aux PC. Je vous raconte: la dernière fois que mon fils est venu à la maison, il m'a laissé des films sur une clé USB (oui, je connais de ces mots maintenant, c'est fou!) ce qui fait que, super chouette, je peux les regarder à la télé. Seulement voilà, je n'ai jamais été une grande téléphile. Enfin, plus exactement, le moindre film fait 1h30. Et une heure trente, c'est long quand on est assis à ne rien faire. Non? (c'est d'ailleurs pour ça que je tricote devant la télé - et que mes mailles se sauvent (elles sont aussi patientes que moi) ou que je dessine). Bref. Donc, je regarde un film; au bout d'une demi-heure j'ai envie de bouger, donc j'arrête le truc. Jusque là, pas de problème. Quelques temps plus tard, je remets ma clé pour regarder la suite. Mais purée comment ça avance ce truc? Je ne veux pas regarder encore une fois toute la demi-heure que je me suis farcie, sinon je vais encore en avoir marre au bout d'une demi-heure! J'ai pourtant mis sur pause l'autre fois, pourquoi ça ne s'est pas arrêté à cet endroit-là? Et on appelle ça le progrès?

Bref, j'appelle mon fils au secours. "Le bouton du milieu en bas. Ah aussi si tu rappuies sur la touche "avancer" ça avance plus vite. Par exemple tu appuies une fois ça avance x2 tu appuies une deuxième fois x4 une 3ème x8 et une 4ème x16. C'est clair?"

Très clair. Je suis consciencieusement la consigne: ÇA ME MET UN AUTRE FILM!! Je recommence, deux fois, trois fois : malgré mes prières faites aux dieux de la télécommande et mes nombreuses suppliques, le machin entre mes mains reste insensible à mes requêtes et balance ici ou là des films dont je n’ai rien à faire.. Mon fils se marre et me dit qu'il me montrera quant il viendra à Noël...

Là-dessus, dimanche mes petits-fils étaient à la maison, et d'ailleurs je leur avais mis un film de ma clé magique après qu'ils aient fait leurs maths. ATTENTION: à partir de maintenant je vous demande toute votre attention, car cette tragédie du quotidien s'apparente à une fable qui s'intitulerait: La bedoume, la télécommande et la malédiction pourrie : je raconte mes déboires à ma fille ; elle appuie sur la touche adéquate et le film avance. >>>>>>> soupir <<<<<<<<<<

J’essaie à mon tour. ÇA NE MARCHE PAS! >>>>>>> soupir <<<<<<<<<<

Le soir, après le départ de la petite famille, je vais pour me mettre un film:

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PLUS-DE-FILMS!

À LA PLACE, DU CHINOIS! (du Russe? des maths?)

(>>>>>>>>>>>> énorme soupir <<<<<<<<<)

 

Réaction de mes enfants ? Ils se sont GAUSSÉS!!!

18 novembre 2017

Pas bon pour le moral

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Bon, allez, la déprime ça suffit, c'est pas bon pour le moral!

Je vous mets une photo de vacances en Espagne avec mes parents (1972). Oui, je sais, ça date. Mais il y a des avantages:

1) l'âge des personnes, jeunes et belles ..

2) le bleu du ciel, parfaitement non pollué (ce qui est très festif), le genre de bleu avec lequel aucun canal n'ira jamais se pendre!

3) le bleu de la mer - encore plus bleu! On a envie de plonger, pas vrai? Au lieu de ça avec ma soeur on était allées à une fiesta de malades, on a dansé le flamenco toute la nuit en buvant Dieu sait quoi, hips! C'était le bon temps!

Ceci étant, il est probable que vous n'en ayez strictement rien à faire (ce en quoi je ne puis que vous comprendre). Mais c'était Santander ou les bouchées de la mer que j'ai faites l'autre fois (très légèrement brûlées) avec tout ce qui m'est tombé sous la main (moules de bouchot petites et tendres - maintenant que je sais ce que c'est pour en avoir vu en vrai de vrai de mes yeux vus) (clic), crevettes, miettes de crabe, aiglefin...) ou encore mes trois tifs (j'ai essayé de prendre ma nouvelle coupe en photo, mais je n'ai pas trouvé l'option : "Prendre sa nouvelle coupe en photo", en plus il faisait nuit, je rentrais de la piscine à pied sous la pluie quand je me suis dit comme ça: Tiens si je prenais ma nouvelle coupe en photo? Donc la photo est très noire, d'autant plus noire que la coiffeuse s'est plantée dans la teinture, elle n'a pas fait mon blond vénitien habituel ni même le poil de carotte de je ne sais plus quand, mais un noir ténébreux du plus bel effet quand il fait nuit (on ne voit plus rien, à part mes yeux, à condition que je les garde ouverts). Bref, pour en revenir à ma réflexion du départ, ou plutôt à la question que je me posais: aimez-vous les photos? Et aimez-vous quand je partage des photos? Et si oui, lesquelles aime(rie)z-vous que je partage-je?

17 novembre 2017

Il y a

Il y a des moments où on ne sait plus comment on fait pour être "dans la vie".

Malgré le confort relatif, le toit sur la tête, les amis, les enfants.

Malgré le yoga, les médit'.

Il y a le sentiment d'échec. Un tel sentiment d'échec. De gâchis. 

La solitude, inouïe, qui emplit. Paradoxe.

La solitude, c'est gris, c'est moche c'est froid. Ça fait fuir.

Il y a des moments où on ferait mieux de rester couché.

 

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12 novembre 2017

VDM!

Pas de piscine hier pour cause de 11 novembre, heureusement que j’y étais allée deux jours avant car ClaOdio (qui tient l’accueil, d’ailleurs il est fort accueillant) me l’a fait remarquer, sinon c’est sûr, je me serais pointée comme une fleur pour aller nager !

Je suis quand même sortie et rentrée à pied parce qu’il pleuvait, j’adore marcher sous la pluie, je ne sais pas d’où me vient ce goût mais c’est comme ça, j’adore. En plus je voyageais léger puisque je n’avais pas mon sac à dos de piscine, même pas de courses, juste moi et mes trois tifs, de plus en plus courts les tifs, un jour je vais me retrouver comme Demi Moore dans À armes égales, la beauté en moins.

Le 11 novembre c’est aussi l’anniv de naissance de la grand-mère de mon fils.

Elle était née le 11 novembre 1918, même. Son acte de naissance est raturé, née le 12 novembre, heu non, le 11, enfin ch’sais pu, pis c’est qu’une fille ! Le père Tape-Dur (c’est comme ça qu’elle l’appelait) était sans doute encore bourré ou alors c’est l’officier de mairie, trop fêté l’Armistice ? Bref. Hier, j'ai envoyé des fées mettre leurs petits doigts sur les paupières de cette grand-mère que mon fils n’a pas connue. J’espère du fond du cœur que là où elle est, elle est en paix, enfin. Parce que sa vie ici, purée... VDM ! Comment faisaient les femmes pour supporter ce qu’elles ont supporté ? Mariée de force, vendue à 17 ans par son père contre quelques bouteilles de rouge à un vieux de l’âge du paternel, il faut l’entendre pour le croire. Elle a dit oui. Les filles n’avaient pas d’autre choix que de se soumettre? C’est fou quand même.

Envie de mourir. Tu m’étonnes qu’elle avait envie de mourir. Les assauts du vieux après les coups du père Tape-Dur.

1939, la guerre. Elle est entrée dans la Résistance. Quitte à mourir, autant mourir pour quelque chose, me disait-elle.

Elle n'est pas morte, après avoir servi sa patrie elle a servi l’abbé Pierre. J’ai déjà eu l’occasion de le raconter ici ou là, en 54 le fameux hiver où l’abbé Pierre avait lancé un appel pour les sans-abris, eh bien elle y était, la grand-mère de mon fils. Parmi les premiers bénévoles, avec son deuxième mari (plus jeune qu’elle cette fois), ça a duré jusqu’en 58, ils habitaient à Nanterre dans une cité de transit, genre de préfa car ils étaient très pauvres. VDM.

Les pauvres étaient une grande famille, l’abbé Pierre partageait souvent des repas avec eux, pendant lesquels le grand-père de mon fils – lui aussi maintenant au paradis des grands-parents – jouait de l’accordéon.

 

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Ce qui m’avait choquée quand je les ai connus, c’est qu’ils n’allumaient pas les lumières. Ils vivaient dans le noir.

On était quatre ? Elle présentait quatre tranches de jambon, pas une de plus. Ça me changeait des repas de ma mère, où quand y en avait pour quatre, yen avait pour dix ! L’habitude de ne rien avoir, de manquer ? Pourtant ils avaient une petite retraite, mais n’en faisaient rien, l’argent restait sur le compte, à part les courses alimentaires. Et encore. Si tel produit était moins cher ailleurs, elle faisait trois kms pour aller l’y acheter. VDM.

Je crois que le jour où je lui ai donné un petit-fils a été un des rares bonheurs de sa vie. Enfin, je dis "rare bonheur", mais j’en sais rien en fait, ce mot n’a jamais franchi ses lèvres. Mais quand mon fils est né, elle a souri.

Elle est partie en un mois, comme mes parents. Même pas : vingt-huit jours.

Ses derniers mots ? À son mari : "Tais-toi donc ! Mais tais-toi donc!".

VDM.

7 novembre 2017

Après le beau temps le yoga

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Le train est parti en emportant "mes" jeunes, chez moi depuis deux semaines, écrabouillant les instants merveilleux passés avec eux.

Un grand vide..

Rapidement comblé par le quotidien qui reprend sa place.

Regarder mes photos. Et sourire.

Se rappeler les bons moments. Et sourire.

Penser à nos crises de rire. Et sourire.

Reprendre le yoga cette aprèm.

Et sourire.

 ☆.¸¸.·*·.¸¸.☆☆.¸¸.·*·.¸¸.☆

25 octobre 2017

Je veux respirer

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Mes parents, 1969 (on revenait de Grèce)

 

"C'est triste d'en parler au passé..." dit Célestine en réponse à ma narration du jour où je me suis fait aborder par un homme (beau de son état, donc dangereux pour moi). Non, Zosio, ce n’est pas que je "renonce". Juste, je ne veux plus souffrir. Or, si je regarde bien, ma relation à l’homme a toujours été souffrance. À commencer par celle avec mon père, que j’aimais comme une folle. Mon Dieu. J’ai écrit 'que j’aimais comme une folle'. Déjà, là, on se dit : il y a un problème.  Car mon père m’a fait du mal, m’a rabaissée, m’a humiliée. Pardon Papa, en fait ce n’est pas de toi dont je parle, mais de toutes les choses dans ma tête, les "mémoires" qui se sont accumulées en moi, en mes filles. Il est temps de rectifier le schéma, non ? Seulement voilà, pour l’instant, on n’a pas les consignes. Alors on s'arrête, le temps de trouver qui on est. Qui on est vraiment. Entre mon propre père et celui que j’ai donné à mes filles, misère, il y a de quoi faire ! Attention : je ne critique personne, je ne juge pas. C’est ma vie, et malgré ce que j’ai pu en raconter avec des trémolos dans les mots (oui, je suis comme ça, je trémolote!), malgré, disais-je, tout ce que j’ai pu en dire, je suis une privilégiée. Pas violée, pas excisée, pas battue (je pense aux tarés qui cognent sur leur femme – là oui, je juge. Désolée, ya des limites !). Mon père et ma mère, disais-je, étaient comme ils étaient, avec leurs qualités, leurs fragilités. Eux aussi ont eu leur lot de souffrance, et pas qu’un peu. Ils ont quand même su nous léguer de l’amour : l’amour qu’ils se portaient, qui est ce qu’on peut léguer de plus beau à son enfant (maintenant, vous savez pourquoi je trémolote). La sexualité sans tabou aussi, ils étaient très libres sur le sujet et Maman nous a fait prescrire la pilule ! Je sais j’en parle tout le temps, mais c’était quand même une révolution révolutionnaire dans les années 70 ! J’aurais eu l’air fin, avec un bébé à 15 ans, moi qui en voulais des tonnes! Merci maman d’avoir anticipé les folies de ta fille!

Mes parents ont fait de leur mieux avec ce qui était à leur disposition. N’est-ce pas ce qu’on fait tous ? Qui peut avoir la prétention d’être un bon parent ? Pas moi en tout cas. Certainement pas moi. Alors ce n’est pas pour juger les miens, ni même juger qui que ce soit, même si j’ai ressenti le besoin, à l’aide de cet outil formidable pour moi qu’est un blog, d’exprimer la souffrance, toute ma souffrance de petite fille d’un père que j’idolâtrais et qui en aimait une autre (ma sœur). Mais mon père, ce n’était pas seulement des baffes pour me faire comprendre les maths. C’était aussi la seule personne dans ma vie sur qui j’ai toujours pu compter. Mon pilier, mon roc, ma maison. Pour ça que je n'ai jamais voulu porter un autre nom que le sien ?

Juste pour dire : marre d’avoir le cœur qui vole, et moi qui cours derrière. Marre d’attendre, de dépendre, de m’épandre, me répandre. Marre de me moucher, je fais grève des Kleenex !

À partir d’aujourd’hui, je veux respirer.

Res-pi-rer !

24 octobre 2017

La fête sur la planète

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J’attends le train, assise sur un banc. Un Bonjour ! surgit de nulle part, celui d'un homme brun et grand. Je lui rends son Bonjour ! il ne peut s’adresser qu’à moi, nous sommes seuls sur le quai. En région parisienne, dans mon coin en tout cas, on ne dit pas bonjour. On ne sourit pas. Le silence est le mode de communication, le silence ou l’agressivité. La méfiance. Alors ce Bonjour, un cheveu sur la soupe.. L’homme n’est sans doute pas d’ici? Il enchaîne, Il fait beau aujourd’hui, vous lisez quoi ? Et là seulement la petite lumière s’allume : il me drague ! Il-me-drague. Ça fait si longtemps! Dans une autre vie ? Pas la faute des hommes, je ne leur ai jamais laissé le temps. Toujours pressée. Mais ça, c’était avant. Quand mon cœur battait. Quand j’étais encore une Amoureuse, que j’accordais une importance sans borne à ce sentiment-là, avec son sel, avec ses larmes, avec son trop de tout, toujours trop .. Je faisais partie des adoratrices de cette secte. C’était toute ma vie, j’y puisais ma force, au besoin en redonnant un petit coup de frais aux histoires passionnelles qui me tombaient sous la main. Celle de Julie, par exemple, ma chère Julie dont je porte le nom, cette femme qui a passé sa courte existence à se languir d’un homme qui se moquait pas mal de son p’tit cœur. Un p’tit cœur qui, comme le mien, fonctionnait à merveille, il battait fort, faisait des envolées, ding dong, c’était toujours la fête sur la planète. Pour moi c’était pareil : l’Amour venait, me donnait l’impression folle de gonfler de partout, balayait toutes mes résistances, toutes mes réticences. Je me retrouvais ondoyée, baignée d’un fleuve neuf, le fleuve de l’amour qui me faisait sentir comme ça allait être fort, comme ça allait être bon, alors on s’embrassait, on se jurait, on se reconnaissait, on n’avait plus jamais froid. On était deux. Des fois on se mariait et on avait beaucoup d’enfants, on partageait une maison bleue accrochée à la colline, on se regardait .. mais on ne se voyait plus.

J’y ai cru. Toute ma vie j’y ai cru. J’y ai cru sincèrement et je ne peux même pas me moquer de ma propre naïveté. Je respecte cette fille que j’ai été, cette digne descendante de Julie, je la comprends, elle était friable et tendre comme de la craie.

Il m’arrive parfois, l’espace d’une seconde, de repenser à cette décharge électrique qui me comblait, m’emplissait jusqu’à la folie de plaisir et d‘amour, du bonheur d‘être moi, du bonheur d‘être à lui, qui me rendait pleine, indulgente et docile. Qui me rendait Vivante. Mais il n’y a plus la pureté, il n’y a plus la naïveté, juste le souvenir de la souffrance qui va avec. Peut-être que c’est triste, peut-être que c’est bien, je n’en sais rien.

Toujours est-il qu’aujourd’hui, en levant les yeux sur les beaux yeux noirs de cet homme, je me suis rendue compte que j’étais passée à autre chose. J’étais passée au reste de ma vie, tout le reste de ma vie, celui qui fait silence, ne donne pas de frissons mais une douce chaleur et qu'on tait, finalement, parce qu’au fond, ça ne regarde que soi.

Et je lui ai souri. Il a souri aussi, les mots qu'il avait préparés échoués sur ses lèvres.

Le train est arrivé et on est montés chacun de notre côté.

19 octobre 2017

Comme une caresse

 

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Ça doit être génial d’avoir de l’argent. Avoir de l’argent pour aller au ciné. Avoir de l’argent pour emmener mes filles, mes amis, au restau. Avoir de l’argent pour prendre des cours de plongée, de taï-chi, de zénitude. De zénitude... Je me rappelle, lorsque j’ai connu Frédéric il y a un certain nombre d’années maintenant, je trouvais ça surprenant qu’une personne (lui, en l’occurrence) puisse rester des heures entières sans bouger – sans bouger ! – et surtout, de son plein gré. Je trouvais ça bizarre qu’il parte régulièrement en retraite loin de tout, et qu’il aime ça !

Aujourd’hui, pour la première fois, j’en ai envie. J'ai envie d'être seule, au calme. Je me rêve dans un jardin de juniperus bleus enlacés par des points d’eau serpentant comme des sourires. Je pose ma main droite sur mon cœur. Je pose ma main gauche par-dessus. J’écoute le silence, nourrissant comme du pain. Je ferme les yeux. Je suis bien. La brise tiède du vent effleure mon âme comme une caresse.

La brise tiède du vent effleure mon âme comme une caresse..

 

11 octobre 2017

Mioum-mioum

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J'adore les macarons! Les macarons italiens (amaretti, mioum mioum!*), les macarons parisiens (vous savez, ceux de toutes les couleurs, avec plein de crème..)

Je n'avais encore jamais goûté ceux d'Amiens, dont c'est une spécialité. Verdict: c'est une tuerie, leurs macarons!!

Et vous, vous connaissez? Vous aimez?

* L'expression "mioum mioum" vient d'une confusion de l'un de mes petits-fils qui avait alors 4 ans, entre le miam-miam français et le yummy-yummy anglais (sa mère s'était mis dans la tête d'apprendre l'anglais et l'italien à sa progéniture....)

9 octobre 2017

Toute de mauve vêtue

Quand j’ai lu sur le net que les falaises de Mers étaient illuminées le soir, hop hop, j’y suis allée! Le soir était tombé, la nuit était bien noire, mais de falaises illuminées, point. C’est bien le site de Mers, pourtant, non ?

Le Tréport en revanche, toujours aussi joli : les falaises éclairées, la croix toute de mauve vêtue là-haut sur la colline, enfin sur la falaise, l’église St Jacques rose de bonheur dans la nuit.

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Je suis allée jusqu’au phare, je voulais voir la mer. Je n’ai absolument rien vu, mon APN non plus, il refusait de faire des photos.

Alors j’ai écouté. Les yeux fermés sur l’écume grise des vagues, j’ai écouté la mer, la musique de la mer. J’ai écouté si longtemps qu’au bout d’un moment, cette musique, j’ai fini par la voir.

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2 octobre 2017

Le Taj Mahal

Il y a quelques années, j'ai commis une quinzaine de textes ayant pour support votre prénom. Pour chacun, j'ai évoqué ce que je percevais de vous au travers de nos échanges, voire plus pour ceux que j'ai eu la chance de rencontrer. Ce jourd'hui oblige, je vous propose celui que j'avais écrit pour Marie.

 

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M A R I E

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Le regard doux, la démarche souple, les gestes suaves, Marie est une idéaliste à l’affût de l’équilibre parfait, très préoccupée de justice et d’harmonie, tant au niveau de l’individu qu’à celui du monde.

L’importance qu’elle accorde à l’Harmonie – avec un grand H ! – lui fait refuser tout ce qui est susceptible d’y porter atteinte ou de la détruire : disputes, cris, scènes .. Le seul bruit qu’elle supporte est celui de la musique et des conversations sotto voce.. Par voie de conséquence, la conciliation est une de ses principales qualités. Lié à son besoin intense d’aimer et d’être aimée (elle vit tout sur le mode affectif et cherche toujours à partager ce qu’elle ressent) elle a un talent incontestable pour pacifier les choses. Le seul point qui peut la faire sortir de ses gonds, c’est l’injustice. Alors là elle peut se montrer violente et emportée, surtout si on essaie de lui faire porter le chapeau de quelque chose dont elle n’est pas responsable.

Marie est excessivement sensible aux ambiances, aux climats, aux courants. Du coup, elle peut sembler d’humeur versatile à qui ne la connaît pas, car elle passe aisément de la gaieté à la bouderie, de l’énergie au spleen et au cafard. Cela vient justement de cette sensibilité qui la rend tributaire d’un tas de vibrations imperceptibles à beaucoup d’autres. Un courant d’air, une averse, et la voilà triste. Un sourire, un rayon de soleil, et la voilà joyeuse. Tout la touche, l’influence et même parfois la retourne comme une crêpe – tout au moins en ce qui concerne l’humeur.

Marie, tout en étant très sociable, peut néanmoins paraître un peu froide alors qu’en fait elle est discrète, pudique, réservée, de cette réserve gracieuse dont elle semble être pénétrée pleinement. De plus, elle apprécie particulièrement le calme et la tranquillité, où elle peut laisser libre court à son art. Car Marie est une artiste, non pas gourmande mais gourmette : elle apprécie la qualité plus que la quantité, le contenant plus que le contenu.

Esthète, raffinée, Marie n’aime pas la médiocrité, mais au contraire la beauté dans ce qu’elle a de fin, de nuancé, de délicat. Les couleurs trop vives, dissonantes ou agressives la choquent. Son décor, ce n’est pas Versailles, c’est le Taj Mahal ..

28 septembre 2017

La nouvelle Dalaï-Lama

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Bien alors, récapitulons : je n’arrive plus à écrire, je n’arrive plus à lire. En revanche, je redessine. Des dames en position..  de lotus (à quoi vous attendiez-vous donc ?) ou avec la bouche en cœur, telles celles des années 60 (50 ?). Quand on a été fleur bleue ça ne disparaît jamais tout-à-fait !

Je me suis remise au tricot, aussi. Mais oui, cet air serein sous un paisible cliquetis d’aiguilles, c’est moi ! La nouvelle Dalaï-Lama en Wonderbra (sans Wonderbra). Bon, le truc, c’est que je ne sais pas tricoter - sauf si on considère que du point mousse tout droit c’est savoir tricoter.

À part des écharpes, qu’est-ce que je pourrais bien faire de mon truc en mousse tout droit? Une capote? Tiens c'est une idée! Je pourrais même déposer un brevet ... Une capote pour l'hiver... Je l’appellerais © Nouill’au chaud. Hein que ça en jette ? © Nñouijj’O Chhoo, même, version tablette. En plus, ça a un petit côté japonisant du plus bel effet!!

Bon, le truc c’est que le tricot peut s’avérer périlleux. Que je vous narre la chose : l’autre soir j’étais assise innocemment devant la télé, en train de cliqueter, quand il y a eu de la musique super entraînante, si entraînante que ça m’a donné envie de danser ! Donc, j’ai dansé assise (sans m’en rendre compte, hein, donc tout ça ce n’est pas ma faute !) quand d’un seul coup je me suis aperçue que toutes mes mailles étaient sorties de mon aiguille ! Elles avaient dû danser aussi ! Elles me regardaient d’un air bête, suspendues dans le vide, comme si c’était la chose la plus naturelle du monde d’être comme ça, prêtes à se démailler et à se faire la malle ! Que l’on me pinçât illico ! Que l’on me réveillât de ce cauchemar ! Que je redescendisse sur terre promptement !

Avec une patience extraordinaire (sans dec, même moi, je croyais que ce n’était pas moi qui étais en train de le faire) je les ai remises sur l’aiguille l’une après l’autre, à doigt de loup… Purée j’ai cru que je n’arriverais jamais jusqu’au bout !! D’ailleurs, je n’y suis pas arrivée puisqu’il y en a deux ou trois qui se sont débinées pendant l’opération. Conclusion : ma magnifique écharpe a un trou ! En plein milieu! Bon, en même temps, une écharpe spéciale courant d’air, ne peut-on considérer cela comme une création artistique? N’est-ce pas de la sorte que naissent les plus grands chefs-d’oeuvre ?

27 septembre 2017

Notre espace précieux

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Les mots qui reviennent le plus souvent dans la bouche de ma prof de yoga, c’est que notre corps est notre maison, notre temple, notre espace précieux. Moi qui ai passé ma vie à m’occuper du corps des autres, comme j’ai envie de voir ce que ça fait, que mon corps soit ma maison, mon temple, mon espace précieux ! Oh oui, j’ai envie de ça!

Je veux.

Me poser près de mon cœur.

Comme un oiseau.

Écouter.

Mon cœur chanter sa liberté.

De rester là, à l’abri, ou de s’envoler.

Mettre les mains sur mon ventre.

Rond et chaud.

Comme un soleil.

Mon ventre.

J’adore mon ventre !

25 septembre 2017

Comment ça va la vie pour toi?

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Il n'y a pas longtemps, j’ai pris la décision d’apprendre à me détacher. C’est arrivé à un moment où, comme d’habitude, je prenais une situation en pleine poire. Mon cœur s’était mis à battre à toute volée et ma petite tête était devenue incapable de se concentrer sur quoi que ce soit. La vie s’était arrêtée. Il n’y avait plus que les battements de mon cœur et ma pauvre cervelle perdue au milieu du naufrage.

Je m'investis trop dans les situations les plus banales, je les prends "trop à cœur" comme on dit.

J’ai décidé que ce n’est plus possible. J’ai passé ma vie à n’être plus moi-même, à ne pas me reconnaître, il est temps que cela change. Bonjour Ambre, comment ça va la vie pour toi ? Ravie que tu me poses la question, je vais tâcher d’y répondre sous peu.

Oui, j’ai pris la décision d’apprendre à me détacher, à accueillir les choses avec moins d’enthousiasme, à m’investir moins, et même, puisqu’il le faut, à me méfier. J’ai pris la décision de cultiver cette chose que j’ai toujours bannie de mon vocabulaire : la distance.

Peut-être que je vieillis. Eh bien soit, je vieillis. Et j’aimerais autant vieillir en paix.

Et vous ? Le "détachement", ça vous parle ?

24 septembre 2017

Grand-mère indigne!

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Hier, fête foraine avec "mes" garçons.

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Après quoi je suggère qu'on rentre à pied, histoire de les crever un peu (on peut toujours rêver!). Oui, je sais, après avoir été une mère indigne je suis une grand-mère indigne!

De toutes façons, cette petite marche les a galvanisés, j'avais juste oublié qu'à cet âge ils sont increvables!!! Une fois à la maison j'avais l'impression d'être Shiva avec ses mille bras : vous avez remarqué que les enfants vous réclament des trucs tous en même temps??? Mamy, j'ai soif! Mamy, j'veux dessiner! Mamy, t'as du scotch? (mon Dieu, qu'est-ce qu'il veut scotcher??) Mamy, t'as de la bière? (eh oui, les enfants d'aujourd'hui sont surprenants!)

Bon, ceci dit, on ne va pas se plaindre.. Je suis quand même contente d'avoir eu un seul fils, surtout qu'à lui tout seul il valait largement les trois! Dire que je voulais des jumeaux, que dis-je des jumeaux, des triplés!!! Ya des fois, on s'dit: purée, la vie est drôlement bien faite!!!

23 septembre 2017

Bisou devant naissains

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Août 2015, plage de Quend

Ce week-end on nous annonce du grand beau, cela va être bien agréable. Je vous souhaite une bonne journée.

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21 septembre 2017

Malgré tous les malgré

Me voilà à la deuxième étape, mais malgré les méditations, les respirations, c'est dur. Malgré mes pensées bienveillantes pour ceux qui ont pire, qui ont moins, pas facile.. Pourtant, ce n'est rien du tout comparé à tout ce que j'ai déjà subi. C'est d'ailleurs le problème, le nouveau problème que j'ai: je ne supporte plus qu'on touche à mon corps, même pour une simple injection, je le ressens comme une agression. C'est presque insupportable.. Mais puisque c'est comme ça..

Gratitude pour la dernière fois. De la secrétaire à la sénologue, elles étaient si gentilles, si douces, attentives et rassurantes. J'espère que je n'aurai pas affaire à quelqu'un de froid. Je verrai bien.

Et puis, que je n'oublie pas mon porte-monnaie non plus. Parce que pour être malade, il faut avoir les moyens!

Je vous souhaite une très belle journée. Namasté.

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28 décembre 2016 Fort-Mahon

20 septembre 2017

S'envoyer en l'air

Je viens de lire un échange de commentaires sur la "fabrication" des bébés. Ça m’a rappelé l’état d’émerveillement, de grâce même dirais-je, dans lequel je me trouvais lorsque j’étais enceinte. Et cette magie – comment appeler cela autrement ? – cette magie d’un petit être qui se crée à l’intérieur. Certes, pour obtenir ce résultat, on s’y met à deux, et parfois même à plusieurs... Pour autant, à part prendre mon pied (mais ça marche même quand on ne le prend pas, c’est dire si c’est magique !), je n’ai rien fait du tout. Ça a poussé tout seul. Magique. Ça aurait été moi, n’aurais-je pas oublié un organe, une petite cellule, un petit cheveu ? Il y en avait beaucoup, des cheveux, sur la tête de mes nouveaux nés. Comment cette magie merveilleuse est-elle possible? C’est tellement bon de pouvoir se rappeler cela, puisque je fais partie de celles qui ont la chance d’avoir été enceinte et d’être maman. Même si faire des enfants est quelque chose qui me tenaille depuis le premier jour de mes premières règles, j’aurais pu, je ne sais pas, être stérile ou n’avoir que des amants stériles ? Qui suis-je pour imaginer une seule seconde que mes enfants m’ont été donnés, m’ont choisie, autrement que par pure grâce, sans que je n’aie rien à faire d’autre que de m’envoyer en l’air ? Enfin, si on considère que faire le poirier est une façon de s’envoyer en l’air…

 

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