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22 juin 2022

La saveur de revivre (Praline et Ambre)

"jeu des citations"

 

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la photo est de Praline

 

‘‘ J’ai reçu les cadeaux les plus précieux qui soient : des compliments, des sourires, des bisous. Le plus onéreux des cadeaux, enrubanné argenté-doré serait fade sans la présence affectueuse de ma tribu, sans mains à caresser, sans joues à bisous, sans mots d’amour pénétrant jusqu’au fond de mon cœur.

Je n’ai pas pour habitude de dresser le bilan d’une année qui s’achève. J’ai appris à ne plus trop regarder en arrière, à ne pas ressasser le passé sauf pour y piocher les éléments positifs qui me porteront demain. Je ne me plains pas de ma vie, je ne suis pas envieuse de qui ou quoi que ce soit, oh je ne suis pas toujours sereine, pas toujours en forme mais cela ne donne pas matière à gémir et je veille à ne pas transformer mes manques en besoins. Les manques… bien sûr que j’en ai, je pense surtout à mon mari et à ma maman, ils ont tant marqué ma vie, on s’est tant aimés, comment ne me manqueraient-ils pas ? Passé l’infernal temps du deuil, quand lentement je suis remontée du trou profond dans lequel j’étais tombée, j’ai retrouvé la saveur de revivre. Maintenant ils sont là, au chaud dans mon cœur et m’aident, maman avait un optimisme sans faille et mon mari aimait me voir sourire et rire. Je suis heureuse. Car je le veux et m’y applique. [clic]

 

Praline

 

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Pour moi, ce fut le contraire, j'ai passé ma vie à regarder en arrière, et je ne suis pas sûre que ce fut un "choix". Je suis même sûre que ce n'en fut pas un. Il y avait comme dans la plupart des familles des choses tues (et qui nous tuaient) et avec le recul je me dis aujourd'hui que ce n'est pas un hasard si toute jeune déjà, je fouinais, fouinais, fouinais dans ce passé qu'on me cachait. Après la mort de ma mère, j'ai revécu en rêve, ou devrais-je dire en cauchemar, toute mon enfance, tout ce qui avait été douloureux, étouffant, asphyxiant dans mon enfance. J'ai pleuré sans discontinuer pendant deux ans. Ce "lessivage" que je n'avais pas choisi a fait jaillir toutes les colères, toutes les rancoeurs, tout ce que je n'ai jamais pu dire à mes parents, par peur, ou par amour (pour ne pas les blesser). Et mon grand chagrin par la suite a été de ne comprendre qu'après leur mort, surtout celle de Maman à qui, curieusement, j'en avais voulu beaucoup plus qu'à mon père, à comprendre, disais-je, comment "ils en étaient arrivés là".

Ma sœur a toujours adopté un chemin qui semblait inverse au mien. Peut-être comme le tien, Praline ? Ne pas regarder en arrière, et, pour reprendre ses propres mots, "oublier le passé, le bon comme le mauvais" !

Comme je l'ai admirée d'avoir eu le courage de partir ! mettre tant de kilomètres entre nos parents et elle ! moi je suis toujours scotchée aux miens : Pot-de-Colle, disait ma mère.

Cependant je ne me plains pas non plus de ma vie. Certes, et là c'est un choix, j'ai fait le deuil de la vie que j'aurais pu vivre, que je rêvais de vivre, et que je n'ai pas vécue, parce que l'impératif était de survivre, donc de comprendre. Casser à coups de pioche les rocs lourds qui nous empêchaient de respirer, moi, mes enfants, jusqu'à ce qu'eux aussi fassent le chemin qu'ils avaient à faire.

Et là je ne peux que saluer leur courage, le même que celui de ma sœur finalement, d'avoir réussi à s'extirper de la glu, malgré l'amour qu'on porte, malgré la culpabilité, malgré tous les malgré. On fait tous ce qu'on peut, et je me rappelle, au milieu des cascades de larmes que j'avais versées quand mon fils est parti, en fait quand chacun de mes enfants est parti, car les trois départs se sont tous faits dans la douleur (comme le mien de chez mon père, finalement), du bonheur paradoxal, du soulagement incommensurable, comme une grande respiration, que j'ai ressenti qu'il ait réussi à partir. À vivre sa vie.

La saveur de revivre.

Bravo, mes enfants.

Vous êtes les meilleurs. 

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Commentaires
D
C'est vrai Praline, tu as raison, trop de regard dans le rétro mènent dans le mur. Par contre se souvenir avec bienveillance comme tu le fais ne peut qu'aider à avancer. Il faut des deux dans de justes proportions sans doute. Par contre je suis trés triste à lire vos expériences. Cela me chagrine de savoir que vous avez été malheureuses, malmenées par la vie. Pour vous aussi messieurs car beaucoup l'ont été aussi, bien sûr que je suis malheureuse. Je me dis que : ces confidences soient salvatrices et vous aident à avancer sur votre propre chemin, en semant partout des graines de bonheur. Bonne route et gros bisous.
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P
Comme toi je n’ai pas eu une enfance heureuse. Un père violent. Je n’ai pas subi de violences sexuelles mais j’ai pris des coups de poing, de pied, des gifles… On me disait douce et gentille, mais très têtue. Alors pourquoi tant de méchanceté ? L’alcool. Le mal être sans doute. Et puis j’étais la deuxième fille alors que mon père voulait un garçon, il ne m’a donc jamais acceptée. Mes tantes m’ont dit qu’il n’a même pas penché son regard sur mon berceau. Je ne dis pas que je ne me suis jamais retournée sur ce passé douloureux, j’ai même essayé de comprendre pourquoi mon père était si méchant, si inapte au bonheur et à rendre les gens heureux. Parce que figure-toi que lorsque mon mari est mort, il a eu un comportement complètement inattendu : il a pleuré comme un enfant et s’est mis à vouloir me protéger, me demandant de mes nouvelles, me recommandant la prudence lorsque je prenais la route pour rentrer de l’Allier à la Savoie. Comme je savais qu’il avait fait partie de la Résistance pendant la guerre, un jour j’ai amené le sujet sur la table, l'invitant à raconter et lui ai demandé s’il avait été « obligé » de tuer un soldat ! Je me disais que cela aurait pu être la raison d’un traumatisme… Il m’a dit que non. Je sais qu’il a eu une enfance rude (la maman qui meurt quand il est jeune, un remariage… bref je ne peux pas tout raconter). Alors petit à petit le pardon est venu tout seul, me disant à quoi bon se torturer l’esprit encore et encore, pourquoi ? Alors que quand j’étais ado je lui souhaitais la mort ! Maintenant il n’est plus là, je ne dirai pas que je ne pense plus à lui, mais très peu, et sans haine. Par contre je pense souvent à Maman, elle a vraiment eu une vie de m… mais il y avait une telle résilience en elle, une telle capacité à se tourner vers ses enfants pour y trouver une raison de vivre qu’elle ne s’est pas souvent plainte. Là où j’ai beaucoup souffert, c’est quand j’ai quitté la maison familiale pour vivre ma vie, j’ai culpabilisé de l’ « abandonner ». <br /> <br /> Bon, ben voilà, tu m’as fait me retourner sur mon passé, c’est malin ! hihi ! Allez, ne te retourne plus, va de l’avant, trop de regards dans le rétroviseur mènent dans le mur ! <br /> <br /> Gros bisous doux ♥
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P
Je repasserai ce soir pour commenter, là je pars en rendez-vous copines ! :D ♥
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E
Ma mère disait : la vie est une tartine de mouise, (pour rester polie) et on en mange un peu chaque jour...moi j'ai essayé d'apprendre à être heureuse !!! j'y parviens la plupart du temps.<br /> <br /> belle journée
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C
Belle leçon de vie.
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