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27 mai 2022

Brave au combat

Bonjour mes loulous,

un peu d'Histoire, pour changer, ça vous dit ?

Bonne journée !

Smouiiiiiiiich !!

(❛‿❛✿̶̥̥)

 

1

Un beau matin de l'an 300 et des brouettes, nos ancêtres les Gallo-Romains voient une horde de guerriers blonds à la nuque rasée et aux cheveux ramenés sur le sommet du crâne s'abattre sur la Gaule et ravager tout sur leur passage.

Ce sont des Francs, que les Romains, histoire de les faire tenir tranquilles cinq minutes, tentent de prendre comme auxiliaires dans leurs légions. Il faut dire que les Francs sont des guerriers dans l'âme, ou plutôt dans l'arme dont ils ne se séparent jamais, même après la mort ! Ils y mettent tout leur art et toute leur richesse, et d'ailleurs, ils sont redoutables au combat : ils excellent à faire tournoyer leur bouclier, à lancer leur hache (ils ne manquent jamais leur but), et s'ils accompagnent d'un bond le vol de leur lance, ils tombent avant elle sur l'ennemi ! La mort peut les abattre, la crainte, jamais !

Seulement voilà, question discipline, ils sont encore pires que les Gaulois, et ne mettent pas long feu à n'en faire qu'à leur tête. Leur tempérament batailleur et leur farouche esprit d'indépendance empêchent longtemps ces tribus éparses de s'unir pour former une nation. Plus souvent ennemis qu'amis, contre les Romains que pour, leurs divisions ne prennent fin que le jour où le roi d'une charmante petite tribu de Francs saliens subjugue tous ses voisins : Clovis, plus exactement Chlodweg, ce qui dans leur patois signifie "brave au combat".

Lorsque Childéric, père de Clovis, meurt en 481, Chlodweg n'a que quinze ans et hérite d'un minuscule domaine autour de Tournai (au nord-est, c'est-à-dire en Belgique actuelle). Rien encore ne laisse présager qu'en trente ans, à force de guerre, de diplomatie et de quelques menus crimes de ci de là, il en fera un royaume bien plus grand que la France d'aujourd'hui.

2

Mais nous n'en sommes pas là. Pour l'instant Clovis est un barbare païen qui ne cherche qu'à embêter son voisin, en l'occurrence Syagrius, un Gallo-Romain qui règne sur le domaine situé au sud du petit royaume franc.

En trois coups de cuiller à pot, Syagrius est égorgé et tous ses biens et les églises pillés. Le butin est rassemblé à Soissons en attendant d'être distribué à l'ensemble des militaires.

Chez les Francs en effet, on se partage tout à parts égales, qu'on soit chef ou simple soldat, chacune des parts étant tirée au sort, y compris celle du roi. Or, Clovis espère récupérer un magnifique vase d'argent, très lourd et d'une grande beauté, provenant d'une des églises dévastées, que le partage ne lui a pas attribué.. Il le demande au soldat qui l'a reçu, mais ce dernier refuse et même, histoire de faire de la provoc, le cabosse avec sa hache (le vase, pas son chef).

Clovis ne dit rien, mais l'année suivante, en passant ses troupes en revue, il tombe nez à nez avec l'homme qui a refusé sa requête et lui fait comme ça : "Personne n'a d'armes aussi mal tenues que les tiennes !! Ta framée, ton épée, ta francisque, rien ne vaut !!"

Et saisissant ladite francisque, il la jette à terre. Le soldat honteux et confus se baisse pour la ramasser, alors le roi lève sa hache et la lui plante dans le crâne, en prononçant ces mots célèbres qui ont traversé les siècles : "Comment qu'i m'a vénère çui-la !!!!".

On voit tout de suite dans ce geste spectaculaire le signe que Clovis est prédestiné à tourner le dos à la barbarie païenne pour embrasser l'humanisme chrétien ("Oeil pour oeil, dent pour dent !").

En attendant, la victoire de Soissons le rend maître de toute la Gaule du Nord.

"Quel dommage d'être tout seul à profiter de tout ça", se dit-il en poussant un énorme soupir - surtout qu'il a hérité de son père un penchant quelque peu excessif pour la gent féminine (Childéric avait la fâcheuse manie de s'approprier les femmes qui étaient à son goût - or, elles l'étaient toutes - ce qui contrariait très légèrement les pères et les maris ..).

Bref. Clovis se met en quête d'une épouse, et la trouve en la personne de Clothilde, une princesse catholique de très bonne famille (bon OK, l'oncle qui l'a élevée avait zigouillé toute la famille pour rester seul maître à bord - ce ne sont pas des choses qui arriveraient de nos jours ..) oui et donc, Clothilde, en plus d'être de sang royal, était d'une très grande beauté (il n'y a vraiment pas de justice en ce bas monde).

Désireux de lui montrer qu'il y est fort sensible, Clovis la couvre de caresses et l'envoie direct au paradis.

Du coup, Clothilde veut lui en faire connaître un autre et décide de le convertir au catholicisme. Ce n'est pas gagné : Clovis se prend déjà pour Dieu, vu que les Francs sont persuadés que leurs rois en sont (des Dieux). Et la preuve indiscutable en est leurs longs cheveux blonds (c'est bien simple, pour se débarrasser d'un Franc, il suffisait de lui raser la tête : il se trucidait sur le champ tellement il était traumatisé de ne plus avoir ses cheveux).

D'ailleurs, quand le grand-père de Clovis, Mérovée - qui a donné son nom à la dynastie mérovingienne - est venu aux Champs Catalauniques donner un coup de main à Aetius pour écraser les Huns, on devait voir de loin sa belle chevelure dense et bouclée voler au vent.

Pour en revenir à Clovis, il n’est donc pas fou de joie à l'idée d'embrasser la religion de sa femme, surtout qu'il a quand même d'autres chats à fouetter, en l'occurrence ses cousins germains les Alamans, une bande de pillards qui vient d'envahir la plaine d'Alsace.

Sans leur laisser le temps d'avancer à l'intérieur des terres, Clovis se rue sur eux avec tous ses Francs. Seulement voilà, les propos de Clothilde l'ont tellement contrarié qu'il n'est pas du tout à ce qu'il fait : bilan, ce qui devait arriver arrive, l'avantage tourne en faveur des Alamans !!

C'est là que Clovis a une idée de génie : il s'écrie : "Ho Clothildas Gott !!" (en franc dans le texte), "wenn du mir gibt das Sieg, werde ich ein Christlich geworden!! (Oh Dieu de Clothilde ! Si tu me donnes la victoire, je me ferai Chrétien !)"

Dieu répond : " Tope-là, mon pote !"

3

Aussitôt, chambardement de situation : les Alamans sont rétamés en moins que rien.

Cela se passait à Tolbiac, et l'écho de cette victoire résonne encore dans le XIIIe arrondissement de Paris..

 

4

Ste Clothilde (tout-à-fait à gauche)

Cathédrale de Soissons

 

À SUIVRE ...

 

s7

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Commentaires
L
Il semblerait que, contrairement à ce qu'on m'a enseigné, les Atrides ne sont pas une famille grecque mais franque...
Répondre
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