"Pour toi"
Hier, j'ai reçu une lettre de Marie. Une vraie lettre avec des vrais mots écrits sur du vrai papier contenu dans une très jolie enveloppe rose tendre.
J'ai déplié la lettre avec fébrilité et j'ai vu qu'il y avait aussi une petite carte. Une petite carte lancée à la volée, comme ça, légère et court vêtue. Une petite carte lancée dans le doré du cœur, une carte qui, je l'ai su instantanément, avait déjà sa place dans ma vie.
Comme Marie.
Marie que je n'ai jamais vue, jamais rencontrée.
Marie que je connais sans la connaître depuis tant d'années.
Ishindenshin. J'aime bien ce terme pour exprimer la magie qui opère dans les amitiés à distance. Il y a de la profondeur dans ces amitiés-là, ces relations modernes qui se construisent sur une infinité de mots minuscules semblant obéir à une chorégraphie secrète, un ballet subtil qui fait danser les âmes.
Le plaid qui m'unit à Marie est en patchwork fait main, délicat assemblage du tulle de nos échanges, de ce que l'on comprend l'une de l'autre sans jamais se le dire, couverture légère, magnifique, aérienne, qui nous garde au chaud et nous protège comme un bouclier. Car Marie, c'est aussi le soutien quand les volets de ma vie épluchés par les bourrasques ont besoin d'être repeints et que mon cœur se déchire par endroits.
Est-ce que toutes les Marie sont comme ça ? Comme les bulles d'un champagne d'une grande cuvée ?