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31 mai 2020

La plus grande méditante de tous les temps

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Chaque matin depuis l'annonce de la pandémie, je dépose le feuillet de mon éphéméride dans une boîte.

Au début, c’était pour voir le tas de jours que ça ferait à la fin.

À la fin de quoi ? Je ne sais pas.

Maintenant, je le fais machinalement.  

On s’habitue à tout.

Mes habitudes ont changé. Il n’y a plus de natation. Ça a été le sevrage le plus douloureux. Être privée brutalement de ma dose d’endorphines régulières. Encore maintenant, mon corps a mal. L’eau avait ceci de magique qu’elle noyait les tensions, les fatigues musculaires, articulaires, et que dire du bien-être psychique ? Ce qui n’est pas le cas – en tout cas pas le mien – avec la marche, chose que je me suis décidée finalement à pratiquer après avoir boudé pendant plus d’un mois, ce qui ne m’a pas tellement réussi.

Donc, ça y est, j’ai intégré un quotidien sans natation. Sans ce Plaisir-là, mon premier plaisir, mon plus grand. Est-ce ma faute si je suis tombée dedans toute petite ? J’avais un an, c’était aux Sables d’Olonne. Je suis à oilp, Maman ne s’encombrait pas de pudeur superflue, elle était très pudique, mais aussi ouverte et libre. Maintenant que j’ai l’âge qu’elle a eu un jour, âge que, pauvre innocente, j’imaginais si loin de moi à l’époque, me viennent tant de pensées, tant de questions que j’aurais pu, dû lui poser. Et surtout une révision absolue de notre histoire, à présent que j’ai compris, compris et pardonné.

Donc, j’ai un an. Je suis assise dans l’océan Atlantique avec un sourire jusqu’aux oreilles.

Les photos de mes frère et sœur bébés à la mer montrent des grimaces et des pleurs.

Moi, non. Je ris. Je prends mon pied.

À cette période, on snobait les piscines. Il nous fallait des vagues, du roulis, la bonne odeur de l’iode et les lames qui nous balançaient sur la rive comme des pantins désarticulés, le maillot rempli de sable, qui parfois glissait sur nos chevilles. Il nous fallait le goût du sel sur la peau. Avec mes parents on se baignait n’importe où, océan, mer, lac, comme en Suisse ou en Autriche où l’eau était si profonde qu’elle en paraissait noire, fleuve et rivière les week-ends, Allier, Eure à une température légèrement inférieure à celle de l’Adriatique où nous avions l’habitude de nager l’été.

Allons bon, où suis-je encore partie ? Loin dans ma tête, très loin de ce que je voulais dire.

Donc, je ne nage plus.

Je marche.

Cette activité me surprend : j’y découvre du plaisir, énormément de plaisir.

Et puis je redécouvre ma ville. Elle a changé. Beaucoup de constructions. Mais aussi les champs, toujours les champs, à perte de vue.

Ma ville ouvre pour moi ses paupières vertes, secoue ses jupes de blé et de maïs, chante sa joie par mille papillons dans un ciel avec de jolis petits nuages qui ne sont là que pour rendre le bleu plus bleu.

Évidemment, il faut aimer les champs. C’est mon cas. Je m’arrête un long moment pour regarder leur chevelure bercée par le vent.

Une autre chose : je ne mange plus devant la télé. Non pas que j’aime spécialement la télé, mais elle parle. Un peu de compagnie ne nuit pas.

En ce moment, c’est une compagne que je n’ai pas envie d’entendre. Je finirai toujours par être informée de l’essentiel.

Et puis franchement, pourquoi s’asseoir devant la télé quand on a la chance d’avoir des bambous dehors ? C’était bien une idée d’avant.

Je mange donc au soleil. Je regarde les bambous se multiplier et envahir (je les coupe régulièrement, pas sûre que les voisins aimeraient se retrouver à Anduze).

At last but not least, je me suis réconciliée avec la patience, l’instant présent et toutes ces sortes de choses.

Peut-être suis-je en train de devenir la plus grande méditante de tous les temps ?

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Commentaires
P
Tu me donnes envie de nager... ce que je n'aime pas dans les piscines, c'est le transport des serviettes humides, la difficulté de sécher dans les cabines, les vêtements qui collent à la peau, aller à la toilette en maillot. <br /> <br /> Zut. Si je vais à la mer jeudi en 8, je me mets en maillot, lol... c'est pour le coup que je serai mouillée. <br /> <br /> Marcher est gai... se coucher par terre, la mer ondulante du blé... la terre la terre. <br /> <br /> Je suis du signe de la Vierge ;-)<br /> <br /> Un signe de Terre !
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J
Je rêve aussi de voir l'océan, mais de loin, juste le bout des pieds dans l'eau. Je rêve du mont St Michel, de St Malo, de la Bretagne. J'ai appris à nager, mais j'ai peur de l'eau. Par contre, mon mari n'a pas peur de l'eau, mais ne sait pas nager. L'être humain est fait de pleins de contradictions.
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J
Ah, les bambous, je rends folle mon mari avec ça. D'ailleurs, je veux aller en acheter un autre cet après-midi s'il ne pleut pas. Ca va être folklorique pour le faire entrer dans la voiture. Mon mari va me maudire. Ils ne sont pas en pleine terre, mais en pots sur la terrasse, donc, ils ne poussent pas assez vite à mon goût, ne sont pas assez épais. 2 ans que nous avons planté les 2 premiers. La terrasse est en lattes de bois. A chaque orage ou grand vent, ils s'étalent par terre. En ce moment, ils perdent toutes leurs feuilles, il faut sans arrêt balayer. J'ai voulu les aspirer avec l'aspirateur qui a failli y laisser la vie. Oui, ces bambous me servent de brise-vue. Je n'arrive pas à me faire à la grande maison à étage de l'autre côté de la route qui me bouche la vue. Il y a aussi des gens qui passent. Je rêve d'une belle vue quand je mange, je voudrais, comme la voisine, me promener en petite tenue, fenêtres ouvertes, sans avoir personne qui me zieutte de la rue ou de la maison d'en face. D'accord, j'ai sur l'arrière de la maison de beaux coucher de soleil et personne qui me regarde, sauf les oiseaux. J'en serais presque à vouloir déménager, mais pour avoir une belle vue à portée de ma bourse, faut aller habiter au milieu des champs. J'aime la campagne...mais, en ville. J'aime aussi voir de temps en temps mes congénères ..J'aime la solitude….mais, pas trop longtemps. Jamais contente comme dirait je ne sais plus quel chanteur...
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C
Bienvenue au club des randonneuses, du plaisir de suivre les kairns , d'avoir le regard qui se perd au loin et l'esprit qui part avec. Bon j'dis çà parce que , contrairement à toi, l'eau n'est pas mon élément. Mais tu vas voir dans quel état te met la marche et .....tu m'en diras des nouvelles. A tout bientôt. Chinou
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S
Je voudrais marcher davantage mais bon chaque chose en son temps .... c'est cool Dame neige si tu en ressens du plaisir mais bientôt tu retrouveras ce bien être dans l'eau ....<br /> <br /> Bisous du mercredi en mode mamie super heureuse qui profite juste de la petite sieste du tibonhomme pour faire un tour sur l'ordi hihi <br /> <br /> Bisous
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L
C'est bon de lire ces lignes qui parlent d'enfance, de manque, de recherche de soi, de sensorialité, du regard qu'on porte sur les choses... <br /> <br /> Je suis contente que tu aimes marcher, je sais que tu retourneras nager, mais les deux ne sont pas incompatibles. La sensualité de l'eau sur le corps est unique, mais perso je ne nage qu'en eaux chaudes, donc c'est niet piscine, niet la Manche ;-)<br /> <br /> Il me semble qu'en nageant on se centre plus sur le corps, alors que la marche, même s'il y a plaisir à sentir le sol comme élastique sous les pas, à sentir ses muscles vivants, la marche offre la possibilité de laisser les pensées vagabonder, s'évaporer, devenir légères, ou parfois se rassembler en un seul fil à dérouler sur le papier (ou sur l'ordi) en rentrant... Je trouve souvent mes premières phrases en marchant.<br /> <br /> Mais je reconnais volontiers que si nager épuise le corps, ça vide aussi très bien la tête ;-))<br /> <br /> En tout cas, c'est bon de te revoir plus sereine ♥
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B
Ah, mais tant mieux si vous devenez une encore plus grande méditante ! Tout le monde en profitera !<br /> <br /> Bonne journée.
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P
Un très bon sport la marche... et le moins coûteux ! mais j'espère que tu pourras bientôt aller nager, je sais ton manque !<br /> <br /> Ah les bambous, mon frère a eu le malheur d'en mettre une tige en terre, c'est devenu une forêt et il a eu du mal à maîtriser tout ça. Pour ce faire, il a dû creuser et bétonner une tranchée ! <br /> <br /> Gros bisous
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A
Comme tu t en doutes, je suis plutôt mer que piscine... <br /> <br /> Même en habitant en ville je préfère prend mon petit-déjeuner sur ma terrasse en compagnie des papillons et abeilles qui me rendent visite (tu vas croire que je me prends pour une fleur !!!) ... bon ce sont mes plantes qui les attirent... tu avais compris !!<br /> <br /> Le soir j ai droit à un concert de crapauds et le matin aux oiseaux. J imagine donc comme tu dois avoir beaucoup plus de spectacles donnés dans ton jardin pour apprécier cette nouvelle liberté que tu sembles découvrir...
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D
C'est bien mais c'est un début. Il faut aller encore un peu plus loin…..Moins de portable et plus de silence, se poser sur un banc et écouter les oiseaux!<br /> <br /> Se contenter de l'essentiel sans rien attendre de particulier( je plaisantais !! Enfin à peine !). <br /> <br /> Moi aussi j'aime nager et la piscine me manque . Vivement les vacances au bord de la mer. J'y serais au mois d'août. A moi les vagues et les embruns !!
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E
j'adooore comme tu parles bien de ta campagne et de la nature lors de tes balade ! Tu as raison , d'oublier la télé pour manger devant tes bambous....en plus tu entends comme ils chantent bien ? Les oiseaux en quantité y gazouillent à tout va!
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V
je suis tombée dans l'eau toute petite aussi ! j'avais 3 ans la première fois que je suis allée en Bretagne ! Ensuite tous les ans j'y suis allée, quand on arrivait et que je voyais la mer, j'aurais eu envie de m'arrêter tout de suite et de m'y baigner instantanément, encore aujourd'hui, j'aime passer par la même route pour voir cette même image que je voyais étant petite, tout ce bleu, cette immensité ! J'aimais l'eau moi aussi, tellement qu'on m'a retrouvée de l'eau jusqu'au cou ! ma cousine avait oublié de me surveiller... hum, hum... <br /> <br /> ici, pas d'eau alors je marche et j'adore ça ! C'est indispensable à mon équilibre ! <br /> <br /> Et sinon, les piscines normalement devraient ré-ouvrir bientôt !
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C
Il y a les bambous et les bambous là chez toi un poison pour retirer ces rhizomes qui sont profonds et tout enlever , les couper au ras ne sert à rien le stolon souterrain va refaire un oeil plus loin ..J'en suis venu à bout de ces perches creuses et de leurs système racinaire .Ma moitié n'était pas jouasse depuis qu'il a disparu toutes autres formes de bambous chez moi crèvent elle est belle la solidarité chez les végétaux .si j'écoutait ma" Louise" il ne faudrait rien tailler
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F
J'admire ta sagesse. <br /> <br /> J'en suis loin, malheureusement...<br /> <br /> Bonne fin de long we Ambre
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D
Peut être es tu entrain de faire comme les blés qui bientôt seront murs et se transformeront en bon pain. Peut être que tu devient sage et que la méditation t'apportera le repos. Celui de ton moi qui te tracasse trop souvent et envahit inutilement ton esprit. Pas si compliqué au fond de revenir aux choses simples. Bonne marche et bon dimanche. gros bisous.
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H
Je marche aussi, toujours dans le même quartier, ça grimpe, parfois on aperçoit le Sacré Coeur, en ce moment, je n'aime pas trop ma ville.
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