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Un peu de douceur ..
7 novembre 2018

Comment savoir?

Bonjour à vous,

navrée de vous avoir abandonnés ces jours derniers. Pour reprendre le mot de Daniel, un gros coup de blues, une lassitude immense, la certitude d’être dans une voie sans issue.

Puis la conscience de mon indécence. Des jérémiades alors que j’ai un toit sur la tête, un confort de vie dont je n’avais même jamais rêvé, pas de maladie grave pour ce que j’en sais ni aucun de mes proches, mes trois enfants vivants et en bonne santé !

Le silence. La réflexion (oui, oui, ça m’arrive !). Chercher une solution, des solutions.

On a tous nos problèmes, même si on n’est pas tous armés de la même façon pour y faire face.

Je pense à mon frère d’un seul coup. Oui je sais, je raconte souvent des choses personnelles, je suis comme ça, c’est ma responsabilité et mon choix. Je m’excuse par avance auprès de ceux que cela choque.

Mon frère donc.

C’est le benjamin de nous trois. Mon frère a un léger retard. Dans quelle case l’aurait-on mis aujourd’hui ? Autiste ? Handicapé mental ? Je ne sais pas. Toujours est-il que voilà, le rêve secret de Maman jeune femme, si elle devait avoir un enfant, que ce soit un fils. Elle l’attendait son fils, elle l’espérait. Quand je suis née, elle était heureuse. J’étais son premier-né. Quand ma sœur est née, elle ne l’a pas regardée pendant huit jours. C’est mon grand-père qui a choisi le prénom.

Puis mon frère est né. Maman n’a rien vu parce qu’ "il y avait un problème", on l’a endormie. Elle s’est réveillée à côté d’un berceau vide. Elle est rentrée chez elle sans son bébé. Elle qui avait tant désiré un fils, elle a pensé qu’elle était punie de quelque chose. Elle n'a jamais su de quoi.

Elle a appris bien après que son bébé était resté entre la vie et la mort pendant plus d’un mois. Elle trouvait ça louche que Papa, lui le parfait macho, fasse la vaisselle pour ne pas qu’elle se fatigue ni que son lait se tarisse (croyance de l’époque). Dans les années 50 on n’expliquait pas les choses comme maintenant. Mes parents ne savaient donc pas exactement quel était le problème, sinon que ce fils qu’ils avaient tant attendu (Papa dans ses lettres à ma mère enceinte de ma sœur l’appelait déjà par le prénom qu’ils lui donneraient), eh bien ce fils ne serait jamais comme les autres enfants. Quand j’ai vu Forrest Gump, j’ai pensé à mon frère. Quand j’ai lu Des fleurs pour Algernon, j’ai pensé à mon frère.

Ma mère a dit à mon père, qui était dur et autoritaire : "Celui-là, tu n’y toucheras pas". Elle l’a enveloppé de son amour, de sa tendresse, de sa chaleur. Elle a canalisé les pétages de plombs, les angoisses, les terreurs nocturnes. Elle lui a appris à lire et à écrire. Elle lui a tout donné.

J’ai toujours entendu des critiques méprisantes de la part de mes proches selon lesquelles mon frère est comme il est (ultra angoissé, "enfant gâté", qu’il pète les plombs à l’idée ne serait-ce que de téléphoner à quelqu'un ou ouvrir une lettre (auquel cas évidemment il fait appel à moi)) à cause de ma mère. Ma mère ne lui a rien appris, dit-on, même pas à se faire cuire un œuf. C’est vrai, il ne sait pas se faire à manger. Parce qu’il ne peut pas se faire à manger. Il a l’apparence d’un homme "normal" alors que ce n’est pas le cas.

Ces réflexions, maintenant que mes parents sont morts, me mettent hors de moi. Mais bon, comment empêcher les gens qui jugent sans savoir de juger sans savoir ?

Et pourtant, nous les parents, n’en sommes-nous pas tous là ? À faire du mieux qu’on peut ? Il me semble qu’entourer de son amour un être défavorisé par la vie est la solution la mieux adaptée qui soit !

Ce à quoi je voulais en venir, c’est qu’en fait, je pense être comme mon frère (bien que sans handicap)(encore que...), c’est-à-dire que j’aurais eu besoin que ma mère soit chaleureuse avec moi. Je me suis toujours sentie fragile comme du verre, incapable de me défendre (et ne parlons pas d'attaquer).

Ce n’est pas que ma sœur n’en aurait pas eu besoin elle aussi, mais elle donne l’impression d’être mieux armée, de mieux s’en sortir. Parfois, je me dis que si Maman m’avait donné ne serait-ce que le tiers, ou même le dixième de ce qu’elle a donné à notre frère, ça aurait été plus facile pour moi.

Mais bon, ça ne s’est pas fait, alors comment savoir ?Justement, mon frère a eu la totale la semaine dernière (avec ma sœur on a tenu à ce qu’il ne soit pas placé, qu’il reste dans le logement où il a toujours vécu avec nos parents) : chaudière en panne, plus d’eau, et il a fallu que je gère ça. Je ne parle pas des coups de fil passés au dépanneur, à son gardien, et j'en passe. Je parle de l’état carrément flippant dans lequel ce genre de contexte met mon frère, qui m’appelle à minuit en panique totale, ce qui fait que je me tape une crise d’angoisse dans la foulée.

Mais bon, ça y est, il a de l’eau et du chauffage. On va tous pouvoir dormir.

Bien alors, à part la séquence mélodrame familial, j’ai donc eu mon fils et sa petite compagne deux semaines à la maison. Ils sont repartis hier, sans aucun souci pendant le trajet en train. Toujours le petit pincement au cœur le jour où ils repartent, mais ils doivent revenir à Noël et ça viendra bien vite. Et puis il faisait un temps magnifique, un temps d’été indien, le ciel était bleu avec des nuages roses et tendres et un vent très doux soulevait les cheveux et balançaient les feuilles dorées des arbres qui longent la voie de chemin de fer.

Il y a eu des moments joyeux et drôles, ensemble avec mes filles, mes petits-fils toujours surprenants avec leurs réflexions du style : "Mamy, tu faisais des nuits blanches quand tu étais jeune et fougueuse ?"

Ah bon ? Je ne suis plus fougueuse et on ne m’a pas prévenue?

 

Je vous remercie infiniment pour vos commentaires et vos petits mots que je suce comme des bonbons.

Je les ai lus et relus. Je vous écoute avec attention, je réfléchis à toutes les choses que vous m’avez dites et qui m’aident et me réconfortent. Je ne réponds pas aux commentaires uniquement pour ne pas rester dans la plainte (la mienne).

Émilia, patience.. Les souvenirs heureux ou amusants reviendront, ne t'inquiète pas ;-)

Lakevio dont j'aimerais connaître le prénom, j'ai bien aimé ton sujet d'écriture de cette semaine. Dommage que je n'ai pas pu le faire.

Voilà. J’espère que de votre côté la vie coule comme une chanson. Racontez-moi à votre tour, voulez-vous ?

ღ˛° 。* °ღ ˚ •

 

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Commentaires
V
Je ne vais pas pouvoir t'aider, il y a deux jours j'étais dans le même état ! et pourtant je viens de lire un livre sur l'Ho'oponopono, ça aurait dû m'aider à affronter tout ça ... Bon aujourd'hui j'ai relativisé, ça va mieux. je me suis recentrée sur ce qui va et je laisse libre cours aux choses, je vais être optimiste et penser que tout va s'arranger. Il faut arrêter d'avoir peur surtout, peur du changement, peur des autres, peur de nos réactions. <br /> <br /> Je me suis encore sentie très mal face au jugement d'une certaine personne, j'ai mis plus d'une journée avant de me libérer de ses paroles, de me dire qu'elle pouvait penser ce qu'elle voulait sur moi, que ça ne m'empêcherait pas de continuer à vivre et à prendre plaisir à vivre contrairement à elle ...je n'en reviens pas quand même de ma réaction disproportionnée face à ces petites paroles que je trouve sans importance aujourd'hui. ça m'a touché au plus profond de moi même, pourquoi ? parce que cette personne appuyait là où ça faisait mal, parce qu'en fait elle avait un peu raison quelque part; Et alors ? C'est avec moi même que je dois régler ça pas avec elle ! <br /> <br /> désolée je me suis épanchée !
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A
Je voudrais surtout te dire à quel point je te comprends. Je ne sais pas si c'est utile à quelque chose, mais je te le dis <br /> <br /> J'aurais tendance à penser que nos parents (nous sommes sensiblement de la même génération) nous ont aimé… à la manière de ce temps-là… c'est-à-dire que l'on ne manifestait pas cet amour par de l'affection sensible.<br /> <br /> C'était plutôt : je fais des choses pour toi, donc je t'aime. Tu devrais le comprendre.<br /> <br /> <br /> <br /> Pour ce qui est de ton frère, avec sa particularité, cela me fait penser au mien, mais à l'inverse : c'est lui, le frère aîné, qui reçut la mission de s'occuper du « petit handicapé que j'étais ». Mais comme je n'en voulais pas je me suis débrouillé par moi-même....<br /> <br /> <br /> <br /> Personne n'est obligé, toi non plus, donc, d'aller bien et d'être en forme 24 heures sur 24. Il faut revendiquer le droit au coup de blues, comme on brandit un étendard. Ce sont nos soupapes de sécurité.<br /> <br /> Il y a une sorte de tyrannie en ce domaine depuis quelques années.<br /> <br /> <br /> <br /> Si personne n'est là pour accueillir nos plaintes, que deviennent les mots fraternité, amour, tendresse ? Si c'est seulement réservé quand « je vais bien tout va bien »… alors c'est de l'arnaque !<br /> <br /> <br /> <br /> Je t'embrasse avec affection.
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D
Vivre à fleur de peau n'est pas toujours facile. Les émotions et les sentiments risquent d'être trop exacerbés !! Il y a un moment dans l'existence où il est souhaitable de décanter tout cela. On a tellement de choses sur le dos, tellement d'obligations qu'il devient parfois urgent de s'en alléger. C'est ce que j'appelle la déprogrammation afin de retrouver l'essence originelle de son être. C'est possible mais cela nécessite un investissement fort et un travail personnel sur soi. A l'horizon se trouve un semblant de sérénité !!
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C
Ton frère, ta soeur, toi, êtes nés à une époque où les sentiments ne s'affichaient guère, où, contrairement à maintenant, les parents ne disaient pas -je t'aime- à leurs enfants, ne prenaient pas trop le temps de jouer avec eux.....juste une histoire lue le soir ....et encore ! <br /> <br /> Suite en MP
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P
J'imagine que ce frère ne doit pas être facile à vivre au quotidien et demander parfois une énergie folle, ce qui doit te laisser épuisée ensuite, normal. Puis on respire jusqu'à la prochaine crise. Je connais un peu le problème pour le fils d'une amie. <br /> <br /> Le manque d'amour à l'enfance, ou au moins son ressenti est difficile à guérir parce qu'il a entraîné une faille dans la construction de la personnalité, un manque d'assurance permanent qu'on cherchera à combler de toutes les manières possibles. Je ne peux que te conseiller de voir un psy pour en parler. Il te donnera les bonnes clefs. Apprendre à s'aimer c'est du boulot aussi. :)
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S
On a tous besoin d amour Ambre alors compense avec tout ce que tu peux pour que tu te sentes bien et sois heureuse <br /> <br /> La moindre miette est un délice et je suis une affamée d'amour de tendresse de petites attentions qui me donnent du baume à l'âme<br /> <br /> bonne nuit copine blogueuse
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E
difficile de faire avec un manque d'amour.surtout venant des parents. J'espère que ce n'est pas la même chose avec tes enfants .... ils sont en bonne santé dis-toi que c'est le principal parce-que ... eux..... ils t'aiment (j'en suis persuadée!) Tu ne peux qu'être une bonne maman vu le dévouement que tu portes à ta famille ..... tu <br /> <br /> devrais préparer Noël pour te changer les idées? :)
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A
La vie nous met parfois des embuches sur la route, il faut prendre le temps de les passer avec des moments de réflexions, de calme, afin de pouvoir les passer sans trop de bobos.<br /> <br /> La famille est une grande affaire qui mérite que l'on en prenne soin.<br /> <br /> Ma famille a connu de grandes peines, des pertes, un déracinement, la guerre, et encore … mais les quelques membres qui ont pu résister l'ont certainement fait grâce à l'amour qui a toujours inondé la famille.<br /> <br /> Alors dis-toi que l'amour que tu donnes et distribues ainsi à ton frère est cette difficile à gérer parfois, mais elle t'enrichit de sentiments.<br /> <br /> Passe une semaine plus calme et agréable.
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D
Et puisque tu veux savoir, mon escapade Auvergnate, pas des plus ensoleillée. Nous ne sommes pas sorti. Premier jour, la route interminable bien que jolie, mais impossible d'avoir un arrêt même pipi, s'est continuée en famille, pas mal de sujets ont été abordés. Deuxième jour, j'ai aidé mon fils à faire du vide, du tri plus précisément, que nous avons continué le lendemain avant un nouveau repas en famille, toujours pas de sortie ni de photos par conséquent. Et enfin quatrième jour, le tri s'est transformé en vide puisque la seule sortie autorisée fut pour aller à la déchèterie. Retour tranquille, j'ai dormi une grande partie du voyage. Arrivé à la maison, Flocon avait disparu depuis 4 jours. Je me suis inquiété pour lui, j'ai fait des cauchemars, pensant qu'un chasseur passé par là nous l'avait tué. Ou bien que la folle de Zéphir l'avait chassé et puis je suis sortie étendre ma lessive car il faisait bon, et là qui vois je arrivé de nulle part ? Mon Flocon encore tout ensommeillé. Pour la lessive j'ai eu le nez creux pour une fois, car depuis il pleut !
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D
Bien contente de te retrouver ici. Même si je sais que tu m'attends ailleurs. C'est difficile de gérer des problèmes même anodins à distance. Alors des problèmes techniques et humain aussi lourds, car c'est lourd, trés lourd même et j'en sais bien un peu quelque chose, mais je t'en dirai plus ailleurs où tu m'attends. Par contre pour ce qui est du jugement des autres, pourquoi tu t'en occupes ? Laisses donc les ânes braire. Noël sera vite là tu l'as dit, c'est dans un mois et demi ! Allez bisous. Belle journée à toi, ici il pleut comme Marcel Pagnol ! (c'est Coluche qui disait ça)
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