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Un peu de douceur ..
2 mars 2018

Assise par terre

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J’imagine ma mère revenir à la vie et qui me demanderait : "Mais qu’est-ce que tu fabriques assise par terre à ne rien faire ??"

Je fais partie d’une génération où l’oisiveté, ou du moins, ce qui peut être considéré comme telle, n’était pas bien vue. Gamine, je lisais les BD en cachette, enfin quand je dis BD, je parle des illustrés bien sûr : Les Pieds Nickelés, Bibi Fricotin, Placid et Muzo, Tartine (je l'ai découverte en Italie (et en italien) sous son nom d'origine, Nonna Abelarda, puisque comme vous le savez peut-être, ce personnage est la Popeye italienne (sans les épinards)), ah et puis Popeye... Bref, juste pour dire que lire des illustrés ou écouter des 45 tours était considéré comme du temps perdu, en tout cas pour mon père.. Pas sûre de m'être débarrassée de cette culpabilité de faire quelque chose avec plaisir.

D’ailleurs, qu’avait pensé Maman lorsque j’étais allée au cours de yoga pour la première fois ? Que c'était encore une de mes drôles de lubies? Lui en avais-je parlé ? Je ne m'en souviens plus ..

C’est bizarre.. J’étais très proche d’elle, dans tous les sens du terme (le détachement et moi !), on se parlait tout le temps!

Mais se parlait-on vraiment ?

 

   (- ̮-)
         .__/l\__.  

 

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Commentaires
M
Bonjour je viens sur tes anciens articles et cela me replonge encore dans des souvenirs du passé.<br /> <br /> L'oisiveté, c'est aussi appelé lâcher-prise dans certains cas. Quand on ne fait rien on ne pense plus à rien on laisse aller son esprit vagabonder ailleurs, et c'est bon... Je regarde souvent les nuages et me laisse aller avec eux, c'est ma façon de faire du yoga à moi. Rester en place plus de deux minutes je ne peux pas mais rester des heures à regarder les nuages ou les vagues quand je naviguais avec mon chéri, ça je peux rester des heures.
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A
Tu sais ne rien "faire d'utile" est toujours mal considéré, quand je pratiquais le modélisme avions, j'ai une amie qui me disait toujours : "mais ça sert à quoi" ?<br /> <br /> Son mari un vieux pote aurait aimé pratiquer ce loisir, mais je pense qu'elle ne l'aurait pas supporté, il devait être "utile" fabriquer des mlubles, aligner des parpaings, ou autre, ça oui ! Mais les avions non !!!
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A
Non, l'oisiveté n'est pas mère de tous les vices comme on avait coutume de dire.Elle est souvent source de retrouvailles avec soi même!
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S
je suis de la même génération je pense où on nous disait de "ne pas rester à ne rien faire"!! ça me déroutait car justement j'aimais passionnément ne rien faire que de regarder le ciel, les nuages déjà! quant à la méditation qu'aurait penser mes parents ça me fait rire! bises
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A
Délia, tu dis que nous sommes sans doute passé à côté de choses magnifiques mais tu sais, rien n’est moins sûr. Avant, tout était compartimenté, les hommes avec les hommes et les enfants avec les femmes. Du coup, quand bien même les hommes auraient côtoyé les jeunes enfants, sans doute peu d’échanges se seraient instaurés, puisque c’était comme ça…<br /> <br /> Avais-tu vu, il y a quelques temps, une émission montrant la vie dans les années 60 ? Juste par curiosité, j’en ai regardé une… C’était presque choquant de voir que les femmes restaient en cuisine quasi uniquement, et pourtant c’était comme ça dans notre enfance et adolescence.. <br /> <br /> Oui, la vie est tellement différente, mais de toutes façons cela ne peut pas manquer à ceux qui ne l’ont jamais connue ! :-)
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D
C'est agréable de vous lire. Et c'est aussi flippant. Flippant parce que dans vos témoignages il y a cette part de vérité qui nous éloigne de ceux que nous avons aimés et qui avec leur propres lacunes nous ont aimés. Cette part de vérité que nous avons enfouis au fond de nous et qui ressurgit parfois quand nous ne l'attendons pas. Ces rapports conflictuels avec nos parents quand nous étions enfants et avec nos enfants maintenant que nous sommes parents. J'avais moi aussi peur de mon père. Il faut dire qu'en ce temps là les hommes ne partageaient que très peu de moments avec les tout jeunes enfants que nous avons été. Il fallait bien attendre l'âge de raison pour tisser quelques complicités. C'était déjà bien tard, parfois trop tard. Ainsi nos rapports aux autres s'instituaient. Le pire c'est aussi de se dire que nous perpétuons certains à travers les ages, retardant certaines évolutions. Le pire c'est aussi de se dire que nous sommes sans doute passé à côté de choses magnifiques et que c'est impossible de racheter ces moments. L'oisiveté dans mon enfance n'avait aucune place, il fallait travailler, aider, soulager la peine des grands. Parfois je pense à tout ça quand je pianote sur mon clavier d'ordinateur, quand je me promène , quand je fais des photos. Quelle différence est ma vie d'avec celle de mes parents. Je me dis aussi que ma mère aurait sans doute aimé elle aussi paresser et faire ce qu'elle voulait. Alors j'apprécie cette chance qui m'est donné de faire à peu près ce que j'ai décidé. Et là, je me rends compte que tout en étant différentes nous sommes semblables. Je remercie ceux qui par leur combats et par leurs luttes ont permis que les choses évoluent. Je souhaite à nos enfants de pouvoir en dire autant, mais le constat est malheureusement bien loin de mes souhaits. Nous sommes la génération de ceux qui ont tout laissé filer.
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V
Ben , moi, j'admire, car je n'y arrive pas...quoique...hier je me suis surprise à ne rien faire, je regardais le feu dans la cheminée et pour une fois, je ne pensais à rien, je regardais les flammes et c'est tout, je suis restée un bon moment comme ça, c'était bien ! <br /> <br /> J'analyse encore mal mes rapports avec mes parents, ils ont évolué ça c'est sûr ! Quand j'étais gamine j'avais peur de mon père ne savais pas, ne pouvais pas lui dire "tu", je tournais les phrases pendant des jours dans ma tête pour trouver une formulation sans "tu" quand j'avais vraiment besoin de lui parler.<br /> <br /> Ma mère, quand j'étais gamine, j'avais l'impression d'être proche d'elle, de pouvoir tout lui dire et puis il y a eu une cassure, une fêlure, plus jamais ça n'a été comme avant... J'ai découvert une autre personne, quelqu'un d'agressif, de "méchant", ce n'était certainement pas ça, plutôt quelqu’un qui ne savait pas comment réagir... Et puis maintenant, on peut tout dire puisqu'elle ne se souviens de rien, ça me fait penser à la liste de mes envies quand la femme va se libérer du poids d'avoir gagné au loto en le disant à son père. Elle sait que dans la minute qui suit il aura tout oublié... ;)
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M
J'avais une amie quand j'ai commencé à méditer puis poursuivi pendant une dizaine d'années qui considérait que le fait que je passe 40 minutes tous les matins assise par terre à méditer était de l'oisiveté ! (alors qu'à côté de cela, le restant de la journée et de la soirée, je n'arrêtais pas : peinture, couture, aller travailler, m'occuper des enfants, faire les courses, m'occuper de ma mère malade, et j'en passe...). Bref. Oisive, voilà comment elle me voyait ! 'A t on idée de perdre son temps pareillement à ne rien faire' disait-elle. Et pourtant, si elle avait su le courage et la volonté qu'il faut pour s'asseoir, tous les matins, ne pas se laisser emporter par l'agitation de la vie quotidienne, mettre son réveil plus tôt (à 5 h 30) le matin parce qu'après il faut prendre la route et aller travailler (une année entière, à 90 kilomètres de chez moi, autant pour le retour). S'asseoir aussi le samedi et le dimanche, alors qu'on pourrait rester au lit et faire la grâce matinée. Dire aux gens de son entourage qu'on est désolé(e) mais que là on doit s'isoler pour aller méditer (regards moqueurs, regards condescendants...). Alors non ce n'est pas perdre son temps ni être oisive, même si je connais bien cette façon de penser de certaines personnes. Par chance, ma mère passait des heures et des heures à lire et mon père, pour ses loisirs, réparait des réveils ou des pendules (ce qui demande une patience infinie) ou allait à la pêche. Dans la mesure où on n'avait pas le nez collé devant la télé (qu'on n'avait de toute façon pas le droit d'allumer), étant enfants, on ne nous a jamais reproché d'être oisifs. Lire était une activité, dessiner aussi, peindre, broder, faire des puzzles, ...<br /> <br /> Voilà pour la partie "assise en silence". Sinon, chez nous, on ne parlait pas. Personne ne se parlait. Je n'ai donc pas connu cette complicité et cet attachement dont tu parles même si je tenais énormément à mes parents. Nous nous aimions ... en silence. C'est peut-être pour cela (habituée au silence) que je n'ai pas eu trop de mal, une fois assise, à faire silence. Le plus dur est d'aller s'asseoir sur son coussin. <br /> <br /> Bisous Ambre. Bon vendredi.
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