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Un peu de douceur ..
6 décembre 2017

Ma première fois

C’était en Yougoslavie, puisque quand j’avais dix-sept ans cette partie du monde s’appelait encore ainsi. Il y avait tout ce qu’il faut : le ciel infiniment bleu, le soleil infiniment chaud, la plage infiniment douce, la mer infiniment pleine de mazout (enfin ce n’est pas grave ce n’est pas dans le mazout que ça s’passe).

Bien entendu, il y avait eu quelques petits exercices pour me mettre en condition, sur le sable des déclarations enflammées, en tout cas c’est ce que je me plaisais à imaginer vu que je ne comprends pas le yougoslave. Il y a un mot qui revenait souvent, c’est cepalovici, ça veut dire brochette je crois mais j’espère que je me trompe.

Oui donc, qu’est-ce qu’il m’a fait comme plan celui-là : un air tout malheureux, il avait une de ces façons de plisser les yeux pour me mener où il voulait avec la pointe de son regard.. Il faut dire que c’était l’homme le plus beau que j’eusse jamais rencontré (si si, il méritait largement l’imparfait du subjonctif!).

MIAM. Mon petit cœur faisait Boumboum.

Mon Yougoslave s’appelait Jozsef. Ce n’est pas terrible comme nom, mais on ne peut pas toujours choisir (même si certains prétendent que si).

À vrai dire, j’étais très amoureuse.

Mais pas de lui.

L’autre (celui qui me plaisait) ne voulait pas de moi. Enfin si, il aurait bien voulu, c’est mon père qui ne voulait pas. De toutes façons celui qui me plaisait je ne l’avais pas sous la main, il était resté en France. Alors quitte à l’attendre, autant appréhender l’attente de façon ludique.

Bref. Pour vous expliquer mon état d’âme, j’ai fini par suivre Jozsef par dépit. Ce n’est pas une mise en condition faramineuse mais bon. Donc, il m’a emmenée très gentiment dans un petit coin isolé, abrité sous des pins, ça sentait bon, le sable était doux, etc, tout ce que j’ai déjà décrit plus haut.

Il m’a dit :"Comme j’ai envie de toi !" enfin, d’après ce que j’ai pu comprendre dans le laser de ses yeux.

La seconde d’après, j’étais toute nue.

La seconde d’après, il m’a dit "Comme tu es belle !" (toujours ma traduction approximative) (de toutes façons vous avez déjà essayé de répéter du yougoslave, vous ???)

La seconde d’après, il m’a écarté les cuisses.

La seconde d’après, il s’est mis à me laper consciencieusement de la hanche gauche jusqu’au pied gauche. Calamité. Qu’est-ce qu’il fait ? Ne devrait-il pas plutôt rentrer dans le vif du sujet ? Mais non, il s’acharne, trop content d’avoir trouvé un point sensible, et même deux, puisque j’ai deux jambes. Et toujours à me dire des mots doux auxquels je ne comprends rien. Et pourtant je vous prie de croire que son cinquième membre était en état d’éveil avancé. Mais combien de temps ça va durer, ce manège??? Si c’est ça les préliminaires, moi je ne prélimine plus jamais !

Puis d’un coup le voilà qui me pénètre. J’avais imaginé les cieux s’ouvrir, dans ma tête monter un hymne genre "la Marseillaise", ben au lieu de ça s‘impose à moi une phrase, "C’est à cette heure-ci que tu rentres ?", entraînant aussitôt un fou rire d’autant plus incontrôlable qu’il aurait été inopportun qu’il éclate. Je m’écrase les mains sur la bouche, pendant que Jozsef s’agite en hurlant qu’il m’aime. Ça j’en suis sûre, en yougoslave c’est volipte, j’ai appris très jeune comment on dit "je t’aime" dans toutes les langues, je me disais que ça peut toujours servir. La preuve.

La seconde d’après, il s’est écroulé sur moi en soufflant comme un âne atteint d‘emphysème.

Alors là, question : c’est fini ou c’est l’entracte ? Purée il ne bouge plus. Il a donc bien fallu que je me rende à l’évidence : c’était fini.

La première leçon a donc été rude, mais en fin de compte, c’est ce qui m’a donné envie de voir chez d’autres hommes s’il y avait plus à en apprendre.

Donc, Jozsef, je te dis: M E R C I !

16 janvier 2007

1974 8-3 n°9

Et vous, dites-moi?

Votre première fois?

 

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Commentaires
Q
J'étais un peu plus âgée (si j'excepte quelques flirts sans importance) et je préfère aussi la deuxième fois enfin, la deuxième rencontre - un an après - qui fut beaucoup plus intéressante à tous points de vue. Un homme charmant. Ca compense les débuts maladroits. Dont on n'a pas trop envie de se souvenir o;)
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A
Eh bien, oWally, cette deuxième première fois? Racontez vite! ;-)
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O
Je me souviens surtout de la cystite qui m'a attrapée quelques jours plus tard, le monsieur avait dû être indélicat et ne pas s'embarrasser de préliminaires, sinon j'ai à peu près tout oublié, le nom, la tête et le pourquoi du comment je me suis retrouvé sur son lit ! et pourtant je ne buvais pas (pas d'excuse d'alcool) ne fumait pas (pas d'excuse de beu)..ha mais peut être qu'il y avait déjà des pilules qui tournent la tête ? raaaa mince, je n'avais jamais pensé à ça ! bref ,c'était l'été, j'étais en vacances chez mes cousins à Brive la Gaillarde (quel exotisme!) et j'avais aussi 17 ans.... par contre je me souviens comme si c'était hier de ma deuxième 1ère fois ! :) hihihi
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X
Ma première fois fut aussi la dernière! Ben oui,la première fut la dernière"première" fois,après c'était la seconde.
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P
Sourire pour ton texte, bien loin des romans à l'eau de rose où la fille découvre le ciel à chaque fois. <br /> <br /> Ma première fois a été ordinaire aussi, genre "Ah bon, c'est donc ça dont on fait tout un foin ?" (Mais heureusement ça s'est amélioré après), mais je me souviens surtout je me suis précipitée devant mon miroir afin de savoir si "ça se voyait". Eh bien non, même pas... ;)
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A
Excellent ! Ma première fois ? C'est tous les jours ];-D
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